Sortir de l'histoire officielle

    


Baron de Lahontan

Un baptême iroquois

https://www.lepassagerclandestin.fr/
 
Du site de l'éditeur «Une source oubliée des philosophes des Lumières ! Le récit initiatique d’un jeune aventurier français, le témoignage d’un des premiers explorateurs des immenses territoires la Nouvelle-France, une peinture pleine d’empathie du mode de vie et de la pensée des peuples autochtones, une réflexion philosophique sur l’idée de civilisation, une étude des mœurs politiques de la Colonie, et l’histoire vécue des premiers temps de la rivalité franco-anglaise au Nouveau Monde.
En 1683, à l’âge de 17 ans, le Baron de Lahontan embarque pour le Canada. Il y passe dix ans d’une vie libre et aventureuse, entre Québec et la région des Grands Lacs : officier auprès du gouverneur de la Nouvelle France, libertin en butte à l’autorité des jésuites, coureur des bois dans les vastes territoires de l’Amérique du Nord, il met en lumière le rôle du commerce des fourrures dans la guerre franco-anglaise, palabre avec les indiens dont il apprend les langues, les coutumes, les ruses et la philosophie.
Composé de lettres adressées à un lecteur inconnu, les Nouveaux voyages en Amérique déploient la verve d’un authentique libertin, l’esprit libre d’un homme curieux des mœurs et de la culture des peuples autochtones, la franchise politique d’un gentilhomme ruiné en rupture avec la cour du Roi Soleil. Si l’ironie de son style, l’humanité de son regard et l’audace de ses observations annoncent la philosophie des Lumières, elles condamneront surtout son auteur à l’exil, et son œuvre à l’oubli et au mépris des partisans d’une histoire édifiante. Bien après Michelet qui vit dans ce « livre hardi et brillant le vif coup d’archet qui, vingt ans avant les Lettres persanes, avait ouvert le XVIIIe siècle », il faut attendre la fin du XXe pour qu’en France on redécouvre cet auteur au travers de Dialogues avec un sauvage. Mais l’œuvre du baron de Lahontan ne saurait se limiter à ce livre et c’est pour rendre justice à cet écrivain de l’exil que nous rééditons les Nouveaux voyages en Amérique dans leur version originale de 1702.»

Extraits :
page 66 «j'ai vu a une lieu d'ici, au pied d'une montagne, un beau village d'Iroquois chrétiens, et dirigé par deux prêtres ...»
68 «Chaque village [pas chrétien] contient environ quatorze mille âmes, à savoir 1500 guerriers ... 4 000 enfants.»
69 «Ils se moquent des menaces de nos rois et de nos gouverneurs, ne connaissant en aucune manière le terme de dépendance ; ils ne peuvent pas même supporter ce terrible mot. Ils se regardent comme des souverains qui ne relèvent d'autre maître que de Dieu seul qu'ils nomment le Grand Esprit. ...
On ne fit que brûler leurs villages, et enlever quelques centaines d'enfants, d'où sont sortis les Iroquois chrétiens dont je vous ai parlé.»
118 «Nous nous lassâmes au bout de quinze jours de ne manger que des oiseaux de rivière, nous voulûmes faire la guerre aux tourterelles dont le nombre est si grand en Canada que M. l'Évêque a été obligé de les excommunier plus d'une fois ...»
123 «Enfin, Monsieur, outre le plaisir de tant de chasses différentes, j'ai encore eu celui de m'entretenir au milieu des bois avec les honnêtes gens des siècles passés : le bon homme Homère, l'aimable Anacréon et mon cher Lucien(1) n'ont jamais voulu me quitter. Aristote mourait d'envie de me suivre, mais mon canot n'étant pas assez grand pour le contenir avec son équipage de syllogismes péripatéticiens, il fut contraint de retourner chez les jésuites qui l'entretiennent fort généreusement. Je me défis de ce grand philosophe avec beaucoup de raison ; car il n'aurait pas manqué d'effrayer mes sauvages par son jargon ridicule et ses termes vides de sens. (1)- Lucien de Samosate (120-180) rhéteur et satiriste grec dont l’œuvre avait été traduite et éditée par Nicolas Perrot d'Ablancourt en 1654»
126 «Le temps nous en apprendra les suites ; peut-être qu'on se repentira, mais trop tard, d'avoir écouté les avis de quelques perturbateurs du repos public qui cherchent leur utilité particulière dans le désordre général. Nous ne saurions détruire les Iroquois par nous-même, je pose cela comme incontestable.» Note en bas de page : «Alain Beaulieu, dans son édition critique des œuvres de Lahontan, note que les autorités religieuses soutenaient l'expédition de Denonville dans laquelle elles voyaient une guerre sainte. Il cite ce texte éloquent d'Henry de Bernières, doyen de l'Église cathédrale de Québec, et de Louis Ango, grand archidiacre : « Monsieur le marquis de Denonville gouverneur et lieutenant pour le Roy dans tout le Canada, nous ayant fait connaître la solution, dans laquelle il était de faire la guerre contre les iroquois qui sont à Tsonontouans, nous avons estimé le succès de cette entreprise comme une chose de la dernière conséquence, non seulement pour la conservation de la colonie, mais aussi pour le bien de la religion et pour la conversion de tous les sauvages du Canada, à laquelle les dits Iroquois ont mis jusques à présent le plus grand empêchement. C'est ce qui nous a obligés de vous faire savoir par ce présent mandement l'intérêt et la part que l'Église doit prendre dans cette guerre, qu'elle considère comme sainte puisqu'elle est entreprise contre des infidèles, qui s'opposent le plus fortement à l'établissement du christianisme dans un pays, où Sa Majesté n'a principalement envoyé ses sujets que pour y planter la foi »

La collection sur ce thème chez l'éditeur en mai 2021


Aux éditions Sulliver


Mai 2021

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