Sortir de l'histoire officielle

    


Claude Pujade-Renaud

Dans l'ombre de la lumière


Le désert de la Grâce

Dans l'ombre de la lumière
Éditions ACTE SUD
Du site de l'éditeur et 4e de couverture «Dans la vie de saint Augustin se tient une ombre, une femme, nommée Elissa dans le roman, qui partagea sa foi manichéenne, fut sa concubine, lui donna un fils, vécut avec lui à Carthage, Thagaste, puis en Italie où le jeune rhéteur la congédia de son existence…
Quand Elissa prend la parole, aux premières pages de ce livre, presque douze ans ont passé depuis sa “répudiation”. Revenue vivre à Carthage, elle s’est liée d’amitié avec un couple dont le mari, Silvanus, a pour métier de consigner sur des parchemins les discours d’avocats, rhéteurs ou prédicateurs. C’est par lui qu’elle apprend le passage prochain à Carthage d’Augustinus, désormais évêque d’Hippone…
Roman tout en miroitements, par lequel une vie scintille dans une autre, ce livre aux accents d’anti-confessions passe au crible de celle qui sait les débuts puis la carrière du saint homme. La mémoire d’Elissa est tenace, en elle la fidélité l’emporte sur la désillusion. Et l’auteur excelle à revisiter les textes augustiniens, interpréter les silences, traquer les demi-aveux, pressentir les non-dits, déchiffrer l’insidieuse pesée du lien maternel, restituer l’intime, effleurer la peau des souvenirs…
Avec ce portrait en creux d’un “cher disparu”, Claude Pujade-Renaud réplique à l’histoire officielle, témoigne pour le témoin qu’est Elissa, et poursuit sa réflexion – constante dans toute son oeuvre – sur les coulisses des pouvoirs… temporel et spirituel.
«Elle a vécu une quinzaine d’années avec celui qui deviendra saint Augustin. On ne connaît pas son nom. On ne sait pas ce qu’elle est devenue après avoir été répudiée par l’homme aimé. Et qui l’aimait. Certains biographes de saint Augustin suggèrent que, peut-être, elle serait entrée dans une communauté de femmes chrétiennes. Fait sur lequel on ne détient aucune trace historique.
Cette “fin édifiante” ne me plaisait pas. D’où le désir d’imaginer pour cette femme un tout autre itinéraire, dans cette ville de Carthage où l’homme aimé, devenu un évêque célèbre, vient parfois prêcher. Sur le couple. Sur la grâce et le péché. Sur l’effondrement de Rome. Elissa demeure discrètement dans l’ombre et le silence, mais aspire à la lumière, fidèle au manichéisme partagé autrefois avec Augustinus (j’ai préféré conserver le nom latin, plus chantant). Et c’est seulement après avoir achevé ce roman que j’ai compris combien certains traits de ma mère avaient nourri le personnage féminin de ce roman.
Le hasard m’a fait naître en Tunisie. Sans doute ai-je eu le désir, sur le tard, d’inventer une histoire se déroulant dans cette contrée qui, à l’époque de saint Augustin, était une province romaine où s’affrontaient, tumultueusement, païens, manichéens, juifs, chrétiens. Seize siècles plus tard, les dieux et les hommes ont certes changé mais les conflits persistent, tumultueux.»»

Une recension https://www.francetvinfo.fr/culture/lanti-sermon-sur-la-chute-de-rome

Le désert de la Grâce
Éditions BABEL
Du site de l'éditeur et 4e de couverture «Jusqu'à son éradication en 1709, l'abbaye de Port-Royal des Champs aura représenté — face à Versailles, à la cour de Louis XIV, aux jésuites et à la papauté —un symbole d'indépendance et d'inviolabilité des consciences. C'est pourquoi cette histoire (de famille, de clan, de femmes surtout) est celle d'une persécution acharnée, mais aussi d'une clandestine activité de préservation.
Au centre de celle-ci, Françoise de Joncoux, sur-nommée "l'Invisible", patiemment déchiffre et recopie les manuscrits du monastère, maintient le lien entre les membres de la communauté dispersée, sauve de l'anéantissement l'oeuvre édifiée par tant de moniales et de leurs amis — Blaise Pascal et les "Solitaires".
Proche de Françoise de Joncoux : Claude Dodart, certes praticien à la cour, mais fils d'un médecin de l'abbaye. Ou encore Marie-Catherine Racine, en quête d'un manuscrit introuvable de son père, l'illustre Jean Racine, et de vérité sur celui-ci — ami ambigu de Port-Royal, qui y fut élevé, s'en éloigna, l'y laissa elle-même entrer, l'en retira de force... mais voulut y être inhumé.
Traversé de multiples prises de parole, revécu par celles qui ont "fait" ou approché Port-Royal, bruissant de mémoire et empli de probité dans la fiction, le roman de Claude Pujade-Renaud embrasse l'histoire d'un lieu de grâce que le pouvoir temporel n'eut de cesse d'opprimer, détruire et transformer en désert — au risque même d'en faire un mythe.»

Recensions :
http://www.lelitteraire.com/?p=2923
https://www.danslabibliothequedecleanthe.fr/2016/05/18/claude-pujade-renaud-desert-de-grace/

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