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Pierre Vesperini Mots, idées, concepts, personnalités repérés : La philosophie antique - Essai d'histoire que je sous-titrerais bien Histoire des façons de philosopher Du site de l'éditeur et de la 4e de couverture «En mettant en lumière l’infinie variété des expériences que l’on désignait sous le nom de philosophia, de l’« époque des sages » à la christianisation du monde antique, Pierre Vesperini poursuit sa reconstitution d’une Antiquité « exotique ». Chacun croit savoir, pour l’avoir appris à l’école, ce qu’était la philosophie antique : la naissance de la Raison, avec la critique du mythe et de la religion ; l’invention de l’éthique, avec le « souci de soi » et les « exercices spirituels » ; et bien sûr une galerie de bustes blancs vénérables : Socrate, Platon, Aristote, etc. Pierre Vesperini propose de mettre en suspens ce « grand récit », et d’aller directement aux sources, en leur posant une question simple : qu’appelait-on philosophia dans l’Antiquité ? Tout d’un coup, le musée laisse place à un territoire luxuriant de couleurs et d’histoires, où le familier retrouve son étrangeté, où l’inconnu fait son entrée. L’histoire ici, loin de s’opposer à la philosophie, la déplace. Car en proposant une reconstitution de l’expérience antique de la philosophia, du « temps des sages » à la christianisation, l’auteur invite aussi à prendre conscience de ce qui a été perdu, pour inventer d’autres façons de concevoir le savoir et la pensée.» Une recension de Frédéric Manzini, publié le 22 octobre 2019
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16 et note 4. Pas la peine de connaître et débiter tout Platon et
Aristote, nous ne deviendrons pas ainsi philosophe. Comme connaître par cœur
toutes sortes de démonstrations ne vous fera mathématicien. Même si
Spinoza et Leibniz ont voulu rationaliser l'exposé de la philosophie en
utilisant ce langage nous ne rationaliserons pas celle-ci.«La philosophie ancienne, quoi de plus familier pour nous ? Ou plutôt : quoi de plus trompeur que de croire qu’elle nous est familière et que les civilisations grecque et romaine seraient semblables à notre modernité occidentale ? C’est fort de ce malentendu que Pierre Vesperini veut remettre les choses à leur place – en l’occurrence, replacer la philosophie dans son Antiquité et l’étudier dans son jus d’authentique et inquiétante étrangeté. Il élargit ainsi la perspective d’une méthode déjà éprouvée dans ses précédents ouvrages sur Marc Aurèle (Droiture et Mélancolie. Sur les écrits de Marc Aurèle, Verdier, 2016) et sur Lucrèce (Lucrèce. Archéologie d’un classique européen, Fayard, 2017). « Nous voulons comprendre en ethnologue la philosophie antique », annonce-t-il dans son avant-propos, autrement dit considérer les Anciens comme « des Papous ou des Iroquois ». Qu’on ne s’attende donc pas à lire ici une histoire classique de la philosophie ancienne ou une histoire des idées, pas plus qu’un essai qui défendrait une thèse personnelle. Vesperini cherche plutôt à défaire certains préjugés académiques pour dessiller notre regard. Invitation au voyage ethnographique autant qu’au « voyage sentimental », son ouvrage nous plonge dans les contextes athénien puis romain qui ont donné naissance à ceux que nous croyons si bien connaître. Est-il, par exemple, si évident que Socrate ait été injustement condamné par un peuple athénien aussi stupide qu’ingrat ? N’est-il pas envisageable que de sincères démocrates se soient légitimement vengés du complice et de l’inspirateur putatif de la révolte des Trente Tyrans ? Sénèque était-il réellement ce martyr émacié de la sagesse qu’on présente souvent, ou bien un homme d’affaires richissime, satisfait de lui et contempteur de la culture, qui ne s’est tourné vers la philosophie qu’à la fin de son existence de bon gros bourgeois ? On pourra s’étonner du refus de Vesperini de définir précisément la philosophie, lui pardonner un goût certain pour la polémique et discuter telle ou telle volonté de rétablir une vérité relevant toujours d’une interprétation plus ou moins consciente des faits. Le mérite de son livre est d’abord de nous permettre de repenser à nouveaux frais quelques-unes de nos certitudes et de nous aider, comme l’écrivait Pascal, à cesser de n’imaginer Platon et Aristote qu’avec de grandes « robes de pédants ».» Et d'autres articles sur d'autres sujets https://www.philomag.com/philosophes/pierre-vesperini Ce qui condamne l'histoire de la philosophie c'est la multiplicité contradictoire de ses doctrines. 16-17 Par Descartes et Saint Augustin « Je pense, donc je suis » l'approche est différente. Pour Saint Augustin c'est prouver la certitude de son être et y trouver sciences et spiritualité ; pour Descartes ce moi qui pense est une substance immatérielle, non corporel. 17 Descartes conseille puis déconseille par la lecture de Sénèque de suivre ce dernier pour la conduite de sa vie. 32 et note 9 page 324 La philologie (amour des textes) moins restreinte au moment de la refonte de l'université allemande au début du dix-neuvième siècle. Nietzsche n'est pas passé de la philologie à la philosophie mais il a philosophé étant philologue, et de plus au delà des frontières assignées par les convenances académiques et conventions sociales. Oubliant pour ces dernières l'altérité de la culture grecque, Ulrich von Wilamowitz-Moellendorff en est un exemple de cette désincarnation du savoir, ce "philologue" prononça des discours patriotiques dès le début de la guerre 14-18. De la page Wikipédia du 6 janvier 2024 10:17 : Ulrich von Wilamowitz-Moellendorff « prononça des discours patriotiques dès le début de la guerre1. Dans le même esprit, il fut l'un des signataires du Manifeste des 93 soutenant le point de vue allemand au début de la Première Guerre mondiale.
34 à 36 et notes 16, 23 et 38 p325-326 La question du passage du mythe à
la raison. Pour Hegel c'est la première fois qu'apparait une pensée
autour de la raison, par opposition à la foi religieuse. Les penseurs
de la philosophie d'Hegel à Bourdieux «tous
ont admis l'idée que notre conception de la philosophie provient de la
philosophie grecque et que celle-ci était née d'un passage du mythe à
la raison.» Ce récit a une «vertue dormitive».Wilamowitz, peu avant la guerre, avait lancé une pétition auprès des étudiants en faveur de l'entrée en guerre de l'Allemagne, pétition qui avait recueilli 3016 signatures.» Le Manifeste des 93 «fut signé par 93 intellectuels allemands (d'où son nom). On retrouve principalement dans cette liste des prix Nobel, des scientifiques, des philosophes, des artistes, des médecins et des enseignants de renommée internationale.
En 1921, The New York Times
publia le compte-rendu d'une enquête menée auprès de 73 signataires
ayant survécu à cette guerre : 60 exprimèrent diverses formes de regrets
et certains affirmèrent avoir signé sans même l'avoir lu.»
Jean-Pierre Vernant explique que le miracle grec, et sa pensée rationnelle, est né par la cité grecque. De l'article J-P Vernant de wikipédia 6 janvier 2024 10:28 «Dès
les années 1970, lui, Pierre Vidal-Naquet et Marcel Detienne sont
considérés, à l'origine par leurs collègues hellénistes américains,
comme formant une « École de Paris », courant dont les
travaux s'inspirent de l'anthropologie structurale, initiée dans le
domaine de l'ethnologie par Claude Lévi-Strauss. Cette influence est
explicite dès la parution en 1960 de l'article « Le mythe
hésiodique des races. Essai d'analyse structurale ». D'une façon
générale, cette école accorde de l'importance aux représentations
(façons de penser) pour la compréhension de certains faits historiques,
mais on lui a reproché, surtout en Italie, d'avoir négligé les faits
historiques et l'aspect littéraire et individuel des auteurs, jusqu'au
point d'avoir manipulé le texte, notamment en abusant des catégories de
la polysémie et de l'ambiguïté.
37 et note 43 p326 Wilhelm Nestle
(1865-1959) professeur de philosophie grecque et membre du parti nazi,
cette apartenance est non mentionnée dans ses pages wikipédia allemande
et anglaise. Il était dans l'air du temps c'est à dire anti-juif. Pour
lui les grecs anciens étaient des Aryens. En retraite donc sans
contrainte il publie dans une revue culturelle nationnale socialiste
deux articles intitulés "Les juifs dans le monde gréco-romain" et "La
pensée du Führer dans la doctrine politique platonicienne et
aristotélicienne".Stella Georgoudi considère que Jean-Pierre Vernant « a ouvert une brèche dans l’univers souvent clos et conservateur de la recherche sur le monde antique. D’article en article, d’un ouvrage à l’autre, il renouvelle, voire révolutionne, l’approche de la Grèce ancienne, en privilégiant une démarche pluridisciplinaire, en faisant appel non seulement à la philosophie, la psychologie historique et à l’anthropologie sociale, mais aussi à la philologie, à l’histoire ou à l’iconographie. » Dans ses écrits, Vernant s'interroge sur la manière dont l'homme grec ancien s'est construit et transformé dans ses façons d’agir et de penser. La religion tient une place considérable dans ses travaux et en particulier les mythes grecs.» 41 L'histoire de la philosophie ne serait possible que par des philosophes. les histoires sont acceptés seulement pour leur fournir «la minimum d'informations historiques dont ils ont besoin. ... [au delà] ces informaitions sont tenues pour inutiles.» Note 3 Page 328 Gilles Deleuze « 42 43 44 47 49 52 53 57 58 59 63 64 71 76 81 86 87 88 90 91 94 95 96 97 98 Haut de page Page en amont Des visites régulières de ces pages mais peu de commentaires. Y avez-vous trouvé ou proposez-vous de l'information, des idées de lectures, de recherches ... ? Y avez-vous trouvé des erreurs historiques, des fautes d'orthographes, d'accords ... ? Ce site n'est pas un blog, vous ne pouvez pas laisser de commentaires alors envoyez un mail par cette adresse robertsamuli@orange.fr Au plaisir de vous lire. |