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Écologie et démocratie
L’écologie sociale par Murray Bookchin Écologie et démocratie par Joëlle Zask http://www.premierparallele.fr/ Du site de l'éditeur «La démocratie et l’écologie seraient-elles incompatibles ? On entend souvent qu’il y aurait dans l’écologie quelque chose d’élitiste, de contraire aux désirs majoritaires. Ou alors qu’il faudrait, pour prendre le tournant écologique à temps, avoir recours à des méthodes autoritaires, user de la manière forte. Cet essai entreprend au contraire de démontrer que non seulement il n’y a pas de contradiction entre l’écologie et la démocratie, mais que l’une ne va pas sans l’autre. Avant de critiquer ou d’acclamer son gouvernement, le citoyen au sens fort participe activement à la création de ses propres conditions d’existence. Il transforme le monde en le préservant. Il jardine, construit, aménage, s’associe à d’autres, inventant avec la nature comme avec autrui des formes de vie communes. Aux côtés du système représentatif, il y a ou il devrait y avoir un système participatif qui permette à chacun d’entre nous d’« augmenter » le monde. Voilà donc l’urgence qui anime ce propos : pour que notre monde ne devienne pas un monde de désolation, nous devons introduire dans l’idée de citoyenneté la production, l’entretien, la préservation et la transmission d’espaces concrets partageables – en somme, la juste occupation de la terre. Joëlle Zask enseigne au département de philosophie de l’université Aix- Marseille. Spécialiste de John Dewey et de philosophie sociale (une branche de la philosophie assez ignorée en France), elle s’intéresse aux conditions d’une culture démocratique partagée. Ses réflexions l’amènent à plonger dans des domaines aussi différents que ceux de l’éducation, l’agriculture, l’économie, l’art, les politiques publiques et bien sûr l’écologie. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages, dont La Démocratie aux champs (La Découverte, 2016) et, aux éditions Premier Parallèle, Quand la forêt brûle (2019) et Zoocities (2020).» Une recension de Cédric Enjalbert, publié le dans Philosophie magazine «« La démocratie, c’est d’abord une méthode : celle de l’expérience. » Joëlle Zask le démontre dans cet essai enlevé, critiquant l’incompatibilité présumée entre les impératifs écologiques, parfois dits punitifs, et la pratique effective des gouvernements, jugée réaliste. Cette vision est trompeuse, car écologie et démocratie ont fondamentalement partie liée. Elle nous en convainc en mobilisant un concept phare : l’« expérience », qu’elle emprunte à John Dewey, figure de proue du courant pragmatiste. Selon lui, « l’expérience n’est ni un subir ni un faire, mais une connexion entre une activité et quelque chose qui nous affecte ». La démocratie n’est ainsi pas une idée abstraite qu’il s’agirait d’appliquer, ni une histoire qu’il s’agit de perpétuer ; elle est une invention continue et un certain mode de vie… qui ne saurait se passer d’un certain milieu. Tout est donc affaire de « transaction ». Pour Joëlle Zask, « la conscience écologique dérive de l’engagement concret des individus dans des expériences à leur portée qui les initient à des relations dialogiques avec des choses et des êtres dont ils conviennent qu’ils ne dépendent pas d’eux-mêmes. Autrement dit, cette conscience repose sur les pratiques d’autogouvernement, dont la démocratie comme mode de vie et comme système de gouvernement est la meilleure garante ». Bref, l’écologie requiert la démocratie et inversement. Car avoir conscience d’être le « gardien » de son environnement plutôt que son propriétaire conduit à « organiser une activité qui vous implique » et vous expose à ses conséquences – ce qu’elle appelle l’« autogouvernement ». Joëlle Zask préfère ainsi le chercheur qui connaît empiriquement son terrain à l’expert hors sol, la cité acclimatée à la ville inerte, le hacker qui bidouille au pirate qui s’accapare. Tordant le cou au dualisme, elle met enfin en garde contre « la liberté comme autonomie », qui nous arrache au milieu en lui imposant nos lois, sans contraintes ni conditions, et prône plutôt la « liberté comme indépendance », conservant l’idéal fort d’une association politique libre et volontaire… mais consciente de nos complémentarités. Ça, c’est pragmatique !» Pour John Dewey «l’expérience n’est ni un subir ni un faire, mais une connexion entre une activité et quelque chose qui nous affecte ». Que prolonge Joëlle Zask « la conscience écologique dérive de l’engagement concret des individus dans des expériences à leur portée ... cette conscience repose sur les pratiques d’autogouvernement, ... » |