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Étienne Balibar Mots, idées, concepts, personnalités repérés : Spinoza politique - Le transdivisuel Édition PUF Celui qui est édité semble correspondre à la première partie de celui édité en 2018. Du site de l'éditeur et quatrième de couverture «Ce volume rassemble les principales études consacrées par Étienne Balibar à la philosophie de Spinoza, dans son rapport intrinsèque à la politique. Partant de la thèse que Spinoza avait reprise de Tacite (la « crainte des masses »), il aboutit à une interprétation renouvelée des modes de communication et des genres de vie, que résume la triple explication du Nom divin : Dieu c’est la Loi, Dieu c’est l’Homme, Dieu c’est la Nature. Pour accomplir cette transition, il faut parcourir plusieurs espaces théoriques : la construction de la démocratie comme limite des régimes étatiques, où s’exprime la puissance de l’être en commun ; l’ontologie du transindividuel, qui affirme le primat de la relation sur l’être isolé ; enfin la constitution du sujet comme une conscience recherchant l’intelligence des affections de son propre corps. Cette enquête permet alors d’approfondir la conception de l’anthropologie philosophique que l’auteur défend dans le cadre du débat contemporain sur l’actualité du spinozisme.» Une recension de Frédéric Manzini, publié le 19 avril 2018
«On connaissait déjà Étienne Balibar nourri de la lecture de Marx, on le découvrira compagnon de longue route de Spinoza. Ce livre est l’occasion de retracer son parcours : il rassemble la quasi-totalité des études, revues et corrigées, que Balibar a consacrées tant à la théorie politique de Spinoza qu’à son rapport à la politique de son temps. Le philosophe de l’« égaliberté »Traité théologico-politique les questions qui l’animent sur l’articulation, en démocratie, du commun et de la multitude. Comment fonder la démocratie à partir des tensions qui la traversent ? N’y a-t-il pas une contradiction à vouloir gouverner un peuple conçu comme une force multiple et instable, dont l’unité collective n’est qu’approximative ? Balibar esquisse une solution avec la notion de transindividualité, qu’il emprunte à Simondon, pour expliquer comment Spinoza pense les individus, non comme des atomes autosuffisants, mais dans leur processus de construction et de régénération permanente en interaction avec les autres. Une bonne manière, selon l’universitaire, de dépasser autant l’individualisme (pour lequel la société civile serait une limite à l’autonomie individuelle) que l’organicisme (pour lequel la liberté des citoyens menacerait la souveraineté de l’État). Précisions que, malgré sa solidité et sa cohérence, les difficultés techniques de ce parcours spinoziste n’en font pas pour le lecteur une promenade de santé !» Un point de vue en 1986 de Frédéric Darmau d'un des textes. « Le philosophe qui a largement contribué à déstabiliser nos servitudes morales et idéologiques, a su prendre en charge la question centrale de la politique. En relevant les rap¬ ports pensée-autorité sociale, il se devait de s'intéresser aussi aux fondements des liens sociaux. … E. Balibar tente de ressaisir les articulations les plus fécondes du spinozisme politique. En respectant toutefois la systématique de cet auteur, il cerne un moment de cette pensée : la lutte politique, la science de l’État, l'anthropologie politique. Plutôt que de laisser Spinoza à son époque, E. Balibar suit un double cheminement : établir les conditions historiques de cette philosophie et en prendre en charge les éléments susceptibles d'éclairer la « condition moderne ». Par exemple : on s'interroge encore aujourd'hui sur la sociabilité humaine. Les thèses sur la naturalité de l'homme gagnent du terrain. Les moralistes reviennent eux aussi à l'idée d'une « insociable sociabilité » humaine. Toutes ces dernières années se sont mises à la recherche d'une théorie du lien social. A ces questions Spinoza répond que les hommes sont toujours déjà socialisés. Les hommes ne sont pas « originairement » sociables. Inversement, on ne saurait dire que l’État est « contre-nature ». Société et État constituent un seul et même rapport à la fois imaginaire et rationnel dans lequel s'exprime la singularité des individus humains. » Étienne Balibar et Baruch Spinoza – France Inter Mercredi 23 mai 2018 «... Dans cet ouvrage Spinoza politique : le transindividuel qui reprend toutes les études qu’Etienne Balibar a consacré au Spinoza politique, on y décortique autant la relation du philosophe avec la politique de son temps qu’à sa théorie générale du concept de politique. De ces études naît le terme transindividualité, qui s’intègre dans sa réflexion avec le concept de démocratie, car comment gouverner en démocratie alors que le peuple n’est pas indivisible, mais plutôt une entité multiple et complexe. L’écrivain passe par la communication, l’éthique en s’appuyant notamment sur Le traité théologico-politique écrit par Spinoza et sur l’un de ses concepts “la crainte des masses” (déjà repris de Tacite). Professeur émérite à l’Université de Paris-Nanterre-Paris-X, il a également été professeur de littérature comparée, affilié au département d’anthropologie, à l’Université de Californie - Irvine, et a enseigné dans les universités d'Alger, Leiden, Urbino, Columbia University of New York, Utrecht, Birkbeck College London. Il a été influencé tout au long de sa vie par la philosophie de Louis Althusser, Karl Marx et bien sûr Spinoza. Il travaille l'épistémologie, la philosophie politique, l'anthropologie philosophique. Il fonde en 1982, avec Dominique Lecourt, la collection « Pratiques théoriques » aux Presses universitaires de France. Autant qu’un personnage littéraire, Etienne Balibar est un personnage cinématographique. Il a plusieurs fois tourné avec Thomas Lacoste, notamment dans le film Notre monde, dans lequel le réalisateur propose de faire de la politique, mais autrement (si possible…). Vous pouvez trouver son intervention sur le site officiel du film, comme toutes les autres interventions des protagonistes du film (3ème intervention sur la première ligne en partant de la gauche). Au vu de son parcours, on ne peut s’attendre à autre chose qu’un engagement politique fort de la part d’Etienne Balibar, il l’explique notamment dans une interview donnée à Télérama en 2011. Opposé à la guerre d’Algérie en son temps, possédant la carte du parti communiste dont il est exclu dans les années 80, il revenait dans cet entretien sur la notion d’”étranger” devenu ennemi au fil du temps et sur la notion d’”hospitalité”. Profondément européen, il établit la notion d’étranger comme stranger en anglais, comme une constante anthropologique, mais dont le contenu varie irrémédiablement selon les époques. Plus proche de nous aujourd’hui, il témoigne de son soutien aux cheminots dans leur grève contre les réformes du Président de la République Emmanuel Macron avec cette lettre publiée dans le journal L’Humanité le 19 avril 2018. » Haut de page Page en amont Des visites régulières de ces pages mais peu de commentaires. Y avez-vous trouvé ou proposez-vous de l'information, des idées de lectures, de recherches ... ? Y avez-vous trouvé des erreurs historiques, des fautes d'orthographes, d'accords ... ? Ce site n'est pas un blog, vous ne pouvez pas laisser de commentaires alors envoyez un mail par cette adresse Contacts Au plaisir de vous lire. |