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Habillage théorique de la prédation La stratégie du choc La tragédie des communs était un mythe Althusser assassin « La Conscience de Staline » par Rambert Nicolas «... ce que Rambert Nicolas nomme une « idée fixe », qu’auraient notamment eue en commun ces philosophes religieux et les bolcheviques : le projet d’« accomplir une humanité meilleure, unie, idéale, voire divino-humaine ». Idée constitutive de l’identité spirituelle de la Russie et unique dans le concert des nations, elle expliquerait la lutte entre une Russie toute dévouée à une « idée messianique de tâche à accomplir » et un Occident qui s’abandonnerait à l’« animalité » de son goût du confort. Or l’auteur fait sienne cette lutte dans maints passages du livre, où il vitupère l’« American dream » et la « lecture naturaliste » d’une humanité qui « ne se nourrit pas seulement de pain ou d’orgies ». C’est sous l’égide de cette « idée russe », seule capable de nous arracher à ces terribles errements, qu’il nous invite à découvrir dans le Sophia de Kojève « une nouvelle vigueur révolutionnaire ». Staline contre l’« American dream », en somme. Et Poutine à sa suite, même s’il ne le nomme pas, puisque cette histoire, écrit-il en conclusion, « est en train de s’écrire », et que, constamment, il emploie le présent pour parler du « messianisme » russe. L’Ukraine non plus, du reste, n’est pas nommée. Le réel est trop trivial pour Rambert Nicolas, qui préfère contempler des « idées fixes » plutôt que regarder en face les corps suppliciés dont il s’agit pourtant. C’est sans doute ce qui caractérise le mieux ce livre : il n’entretient aucun rapport avec la réalité qu’il paraît viser, comme si la philosophie de l’histoire pouvait se prémunir contre le tragique.
... « la conscience de Staline », c’est Kojève
lui-même, tel qu’il se définissait. On connaît l’auteur
d’Introduction à la lecture de Hegel (Gallimard, 1947)
comme un penseur de la « fin de l’histoire »,
laquelle trouverait son accomplissement dans une société mondiale
où « rien ne change plus ». Sophia,
première étape d’un plus vaste projet, finalement interrompu,
permet de prendre la mesure concrète de cette théorie : il la
fait coïncider avec la politique de Staline.
Kojève a commencé à l’écrire en 1940. C’est l’année où, selon plusieurs enquêtes, il est devenu « agent de valeur » pour le KGB. [Hegel ne protège pas du double jeu et du soutien au despotisme] Deux ans plus tôt, la Grande Terreur organisée par Staline avait fait 750 000 morts. Un an auparavant, l’URSS avait signé avec l’Allemagne nazie un pacte qui en faisait l’alliée. Kojève, manifestement, assumait tout, en « stalinien de stricte observance » pour qui le philosophe était « tenu de participer activement au travail (…) qui vise à réaliser la société communiste », écrit-il dans Sophia. « A terme », résume son commentateur, l’humanité devait construire une solidarité universelle, « mais il fallait l’atteindre par l’acier », comprendre : « la mise à mort des générations conservatrices précédentes ». Lire cet inédit aujourd’hui relève d’une archéologie évidemment utile. Vestige d’une époque où des esprits raffinés se mettaient au service de la violence stalinienne, il peut aider à mieux comprendre cet effondrement de la pensée qui a offert tant de compagnons de route aux totalitarismes. Mais tel n’est pas du tout le propos de Rambert Nicolas. Il veut, à l’inverse, faire passer ce stalinisme transcendantal de l’archéologie à la pensée vivante.» Althusser assassin par Francis Dupui-Déri
Articles repris pour ce livre, en 2015 La banalité du mâle. Louis Althusser a tué sa conjointe ... qui voulait le quitter En pdf et en 2016 Post-scriptum de l’article de l'article précédent En pdf Un prédateur donc ! L’affaire Louis Althusser ou le philosophe assassin
Avec les arguments classiques du prédateur à fuir « [J’ai la] conviction, profonde, réfléchie, pas du tout aventureuse ni hypothétique que les choses sont en train de s’arranger entre nous, que je vais devenir capable de ne plus faire de provocations […], de prendre au sérieux les leçons à tirer, que je t’ai fait un mal considérable pendant trente-cinq ans.» bibliothequefahrenheit.blogspot.com/2023/12/althusser-assassin «Même si elles ne font pas directement parties de son étude, il évoque aussi les affaires Cantat, Polanski et Strauss-Kahn, lesquels ont bénéficié d’un traitement similaires. « En France, les hommes à fort capital social qui agressent une femme, et dont le crime est porté à l'attention du public, jouissent en général de la protection de plusieurs de leurs amis ou alliés se mobilisant pour défendre leur honneur, les déresponsabiliser de leur crime, en appeler à la clémence et critiquer les féministes. L'assassin de Hélène Legotien n'était pas seulement un membre de la classe des hommes, il était aussi membre d'une caste masculine supérieure. » Édifiante étude d’un féminicide ordinaire et de son traitement médiatique : somme toute « Althusser est un tueur de femme plutôt banal »» Haut de page Page en amont Des visites régulières de ces pages mais peu de commentaires. Y avez-vous trouvé ou proposez-vous de l'information, des idées de lectures, de recherches ... ? Y avez-vous trouvé des erreurs historiques, des fautes d'orthographes, d'accords ... ? Ce site n'est pas un blog, vous ne pouvez pas laisser de commentaires alors envoyez un mail par cette adresse Contacts Au plaisir de vous lire. |