|
|
Les anarchistes naturiens Mots, idées, concepts, personnalités repérés : conférences UPN, Malthusianisme, Les anarchistes naturiens & la civilisation industrielle de François Jarrige ![]() Éditions Le passager clandestin - Collection précurseur·ses de la décroissance Du site de l'éditeur et 4e de couverture «Personne ne connaît plus aujourd’hui Émile Gravelle, Henri Zisly ou Henri Beylie, auteurs pourtant prolifiques, expérimentateurs aventureux et initiateurs du mouvement des anarchistes dit « naturiens ». Durant une vingtaine d’années, ce petit groupe formé à Montmartre en 1894 n’a cessé de dénoncer les impasses de la croissance industrielle et urbaine et de militer concrètement pour un retour à la « vie naturelle ». Ils ont tenté de dessiner une autre voie, plus simple, fondée sur la vie communautaire, l’autonomie et l’entraide. De la déforestation à l’épuisement des ressources en passant par la pollution et la fabrication d’aliments artificiels, leurs propos, inaudibles à leur époque, résonnent aujourd’hui comme de véritables prophéties. François Jarrige nous invite à la redécouverte de ce mouvement porteur d’idéaux qui demeurent plus que jamais les nôtres.» Une étude Les Naturiens libertaires ou le retour à l'anarchisme préhistorique par
Arnaud Baubérot Juillet 2014
Ma recension Par mes lectures sur le luddisme, les briseurs de machine, j’ai déjà rencontré François Jarrige J’ai regardé quelques unes de ses vidéos et l’ai trouvé clair et bien sympathique. C’est ce genre de connaisseurs que j’aurais bien aimé entendre pendant les conférences de l’Université permanente de Nantes. A part quelques intervenants l’ensemble de ces conférences est informatif, consensuel, ne nous sortant pas de notre confort de pensée. Par exemple ce sont des auteurs comme François Jarrige, Francis Dupuis-Déri, Bruce Bégou ou les traducteurs de James Scott, David Greaber, Jonathan Israel, que j’aurais bien aimé entendre. Le livre « Les anarchistes naturiens & la civilisation industrielle » est édité dans une collection les « Précurseurs précurseuses de la décroissance » dirigée par François Jarrige, lui-même et Hélène Torjman. Cette collection était dirigée par Serge Latouche. Ce livre était déjà paru sous le titre « Gravelle, Zisly et les anarchistes naturiens contre la civilisation industrielle » Dans un autre groupe il y a quelques temps j’ai abordé ce sujet de la décroissance en le titrant « Accroissance ou chaos » pour ne pas heurter dès le titre les esprits conformistes craignant le retour à la caverne. En cherchant des infos j’ai appris que le terme d’accroissance était déjà utilisé par Serge Latouche. Le luddisme je l’ai découvert pas la lecture de « La colère de Ludd » de Julius Van Daal. Puis par la lecture du luddisme en France, compilations d’articles dont celui de François Jarrige. Livre que j’ai donné au CHT. Venons-en aux naturiens, une des nombreuses tendances anarchistes. L’anarchisme intrinsèquement de pensées libres fluctuant dans de nombreux groupes et tendances avec de nombreuses passerelles, ne figeant pas l’individu à des étiquettes. Comme le luddisme ce mouvement naturien est une réaction à l’industrialisation violente des XIXe et XXe siècle. Ce livre commence par une présentation des mouvances anarchistes de fait refusant les pouvoirs et ne refusant pas des règles de vie en commun, la pensée globale confondant anarchisme et anomie. Ces mouvances allant du syndicalisme à l’individualisme, eux même trouvant la révolution libertaire dans leur quotidien sans attendre le grand soir. Jarrige précise « Les Naturiens appartiennent à ce monde libertaire qui se cherche ; pour eux la révolution collective et la prise du pouvoir ne sont que des leurres, et la réforme de l'économie une illusion. Il faut d'abord transformer les modes de vie et rompre avec les croyances dominantes, d'où leur intérêt précoce pour l'hygiène corporelle et alimentaire. » Trouver un « état naturel » fuyant les« impasses de la civilisation industrielle, qui leur apparaissent chaque jour plus évidentes avec ces usines-bagnes, ces villes tentaculaires et polluées ... » Pour Jean Maîtron c’est une centaine de militants aux systèmes ayant peu d’unité. Il y a eu peu de travaux les concernant à part une étude dans une histoire du naturisme d’Arnault Baubérot. Avec deux périodes principales nommé « millénarisme » jusqu’en 1900 autour d’ Émile Gravelle, suivie par la phase dite « utopique » mené par Henri Zisly. Émile Gravelle dessinateur ayant voyagé en Argentine influencé par les populations indiennes organise des causeries dans divers cafés de Paris, causeries surveillées par la police, et publie un journal de quatre pages illustré nostalgique de la vie naturelle préhistorique, rompant avec les valeurs contemporaines que sont la république parlementaire et le capitalisme libéral. Cette centaine de naturiens repérés étaient des employés, artistes et des ouvriers du bâtiment et de l’artisanat, n’appartenant pas, ni aux élites sensibles au social, ni aux ouvriers de la grande industrie déjà influencés par le communisme collectivisme. Influencés par le souvenir de la Commune et d’un esprit « sans-culotte » ils sont rejoints par Henri Zisly. Ce dernier publia le journal « La nouvelle humanité » principale tribune de Naturiens. Gravelle refusant de se prononcer dans l’affaire Dreyfus créa une rupture avec l’ensemble du mouvement favorable au capitaine. Les idées de néomalthusianisme (voir plus bas), végétarisme, expérimentation de colonies libertaires, de causalité, de progrès, pro scientifique ou anti, traversent et divisent les divers groupes nourris de rivalités personnelles. Tous ces sujets les éloignent des figures majeurs de l’anarchisme comme Élisée reclus ou Pierre Kropotkine faisant confiance au progrès technique source d’abondance future. L’urbanisme destructeur et l’industrialisation fait disparaître un tissu de petites entreprises où pouvaient survivre ces naturiens réfractaires à l’usine et à la disciplines des partis et syndicats. Pour cette petite secte d’excentriques ce désir de retour à la nature est-il réel ou est-il une provocation ? F J y voit pour l’époque une mise en garde réaliste à l’égard d’un progrès abstrait, et propose de les prendre au sérieux pour rouvrir le champ des possibles. Cherchant un autre chemin à l’écart des grands clivages idéologiques de leur temps, des écrits contemporains témoignent et nourrissent leur réflexion comme ceux de David Thoreau ou moins connu comme Edward Carpenter militant socialiste libertaire s’exprimant pour un retour à une vie simple nourrit de son expérience de vie en communauté cherchant l’autosuffisance. Nous pouvons y lire aussi des influences de Tolstoï et Kropotkine. Avec le souvenir des combats et de l’organisation de la Commune de paris de 1871, toujours dans les esprits, autonomie communale, promotion des petites unités de production. Voulant se sortir de l’urbanisme et de l’industrialisation ils créent communautés et cités-jardin. Le livre nous cite aussi d’autres expériences dans le même esprit par exemple Lebensreform en Allemagne engageant artistes, adeptes du végétarisme, du naturisme et des médecines douces. Ou la communauté de Monte Verità en Suisse au dessus des lacs majeurs, où se sont réfugiés quelques anarchistes russes fuyant la répression tsariste. Face aux critiques les cantonnant à du passéisme il revendique une marche vers le bonheur et non pas un retour en arrière. Ils espèrent voir reverdir les routes et les voix de chemin de fer. Je rajoute que c’est ce que l’on voit maintenant, regardez nos rues de Chantenay à Nantes et les ballastes des voies ferrées. Ils étaient donc réellement des précurseurs. Ce livre entre en opposition à la tromperie de « la Belle époque », époque douloureuse pour les « gagnents-petits ». Les rencontres et causeries naturiennes alimentent leur réflexions, sources du féminisme, pacifisme et anti-impérialisme. Les anarchistes naturiens sont désabusés par les hommes civilisés, qui sont trop attachés à leur confort et à leur vie factice et le goût du raisonnement. Ces dits hommes civilisés sont attachés à des vastes constructions intellectuelles poussant sans cesse à « concevoir des organisations toujours plus complexes. La civilisation offre des avantages aux classes dirigeantes, qui s’organisent pour maintenir leur pouvoirs au regard des classes exploités qui ne peut subir que le joug. Seuls des évènements extérieurs, cataclysmes ou effondrement interne des sociétés peuvent les ramener à la vie primitive. Ce livre me conforte dans ma
vison globale des réactions contre les dégâts causés par la
révolution industrielle.
Devant le rouleau compresseur de l’investissement capitaliste sans éthique l’opposition est logique. D’abord l’opposition de ceux dont leurs ressources économiques se trouvent réduites, entraînant la disparition de leur art de vivre. Ce sont les luddistes, les briseurs de machines, pas les leurs mais celles concentrées dans des hangars produisant en quantité avec du personnel sous qualifié et sous payés. Cette nouvelle organisation de la production passe par l’organisation de l’habitat et de l’alimentation des familles ouvrières, bouleversant les villes, laissant d’abord la misère aux franges de celles-ci … puis urbanisant de façon pragmatique l’entassement de ces familles. La réaction est simplement la fuite de cet enfer et la création de lieux idylliques rêvés, avec un retour à la terre, l’organisation de communautés vivant en autarcie, des cités-jardins et une recherche de l’être primitif, qui est nu bien-sûr. Avec de façon permanente des dérives vers du mysticisme évanescent en soi, comme la théosophie. Le livre de François Jarrige décrivant cette bande de naturiens s’étend aux diverses attitudes et expériences d’opposition. Il nous fait revoir le mouvement anarchiste dans sa globalité, ses espoirs, ses luttes et échecs. Les écrits naturiens, leurs expériences et leurs échecs nous renvoient de nos propres impasses et impuissances contemporaines. Leurs radicalités, leurs divisions, leur guerre intestine opposant les praticiens aux intellectuels, la marginalité et la diffamation dont ils furent l'objet, tout nous rappelle les difficultés contemporaines du mouvement des objecteurs de croissance. Suivent neuf extraits de leurs écrits. Leurs esprits visionnaires y apparaît comme par exemple page 100 sur les inondations et sécheresses causées par l’urbanisme et l’agriculture sans respect du sol et de ses reliefs, texte de 1901. Lecture mai 2024 Malthus et le néomalthusianisme A partir de Wikipédia À l'analyse de Malthus, le néomalthusianisme ajoute deux éléments : d'une part, il serait monstrueux de produire massivement la chair à canon D'autre part, ils réclament un contrôle des naissances grâce aux moyens contraceptifs en usage et à l'avortement. La Ligue de la Régénération humaine opposée à la propagande nataliste,diffuse des moyens contraceptifs au nom de la libération des femmes. Leur activité militante leur vaut plusieurs séjours en prison. Thomas Malthus contemporain du décollage industriel anglais, est surtout connu pour ses travaux sur les rapports entre les dynamiques de croissance de la population et la production, analysés dans une perspective « pessimiste ». Sa correspondance avec David Ricardo, une grande réputation de compétence. Par ses théories économiques il annoncerait Le keynésianisme On rattache à ce nom les politiques de contrôle des naissances. Haut de page Page en amont Des visites régulières de ces pages mais peu de commentaires. Y avez-vous trouvé ou proposez-vous de l'information, des idées de lectures, de recherches ... ? Y avez-vous trouvé des erreurs historiques, des fautes d'orthographes, d'accords ... ? Ce site n'est pas un blog, vous ne pouvez pas laisser de commentaires alors envoyez un mail par cette adresse Contacts Au plaisir de vous lire. |