Sortir de l'histoire officielle

    


Alexander Berkman

Qu'est-ce que l'anarchisme ?

https://www.lechappee.org/collections/poche/est-ce-que-anarchisme-poche

4ème de couverture et du site : «Voici une des meilleures présentations de l’anarchisme par l’un de ses militants et intellectuels les plus renommés. Dans une langue claire et simple, Alexander Berkman dénonce les grands maux de la société : travail salarié, gouvernement, guerre, religion, etc. Il montre comment le capitalisme et ses institutions d’oppression endorment les consciences. Il expose les grands principes de l’anarchisme et décrit de manière rigoureuse le fonctionnement économique et politique d’une société libertaire. Ce livre permet à toutes et à tous de se faire une idée juste du pourquoi et du comment de l’anarchisme.»

J'y lis aussi un état en 1934 de la pensée et des organisations anarchistes ou proches dans son refus de l'état courroie de transmission du capitalisme.
Pour un état plus actuel L'ordre moins le pouvoir de Normand Baillargeon chez Agone ou chez LUX, après un historique de luttes sociales, dresse un tableau de la situation en 1999.
Je ferai juste une remarque si Georges Brassens traversait au clou ce n'est pas pour respecter l'ordre mais pour ne pas être obligé de discuter avec la maréchaussée https://maitron.fr/spip.php?article153833.
Et des anarchistes pas très emballés Unioncommunistelibertaire.org/Baillargeon-L-Ordre-moins-le-pouvoir «Cette quatrième édition du petit ouvrage à succès de Normand Baillargeon, L’Ordre moins le pouvoir, a été purgée de bon nombre d’erreurs factuelles et d’approximations qui entachaient l’édition initiale de 1999. Qu’est-ce qui fait que, malgré tout, on éprouve un certain malaise en lisant cet opuscule de 200 pages qui prétend présenter l’anarchisme aux néophytes ? Sans doute son aspect kaléidoscopique et désincarné.
Pourquoi kaléidoscopique ? Parce que hormis lorsqu’il fustige la posture « lifestyle » ou le « repli sectaire » qui menacent parfois l’anarchisme, il semble manquer à Baillargeon un véritable point de vue critique sur son sujet. L’architecture très classique du livre (1. Les grands penseurs ; 2. Les grands événements ; 3. Les grandes thématiques) le conduit à juxtaposer de façon trop neutre des auteurs (réputés) anarchistes. Un tel a dit cela. Signalons qu’untel a dit le contraire. L’auteur ne s’engage pas. Il badine avec une distance de bon aloi, à la manière d’un politologue qui ne veut vexer personne. Il y aurait d’ailleurs à redire sur la façon dont il érige Noam Chomsky (penseur de grande valeur par ailleurs) en « rénovateur de l’anarchisme », alors que Chomsky lui-même se définit plus comme un sympathisant libertaire, et qu’il a pris position à plusieurs reprises pour une économie de marché régulée par L’État...»
Des mêmes : https://www.unioncommunistelibertaire...Berkman-Qu-est-ce-que-l-anarchisme
Quoique le jugeant parfois simpliste ils sont plus emballés par celui-ci «En le lisant, on ne peut que penser à Malatesta tant le style se veut simple et compréhensible par tous et la forme dialoguée évoque Les deux paysans de Malatesta. ... Ce livre constitue une première approche possible de l’anarchisme mais il appelle à des développements critiques pour une plus ample réflexion. Il faut le considérer comme un témoignage théorique à un moment donné de la construction plurielle de l’anarchisme.»

Des textes tirés de http://www.antimythes.fr...berkman_alexander :
- Abus de pouvoir des bolcheviks par Boukarine et démarches pour libérer les anarchistes de la prison de Taganca http://www.antimythes.fr...berkman_alexander...pdf
- La révolution russe en 4 parties : http://www.antimythes.fr...berkman_alexander...pdf
 
D'autres textes https://fr.theanarchistlibrary.org/category/author/berkman-alexandre
Dont le chapitre 19 L'anarchisme est-il violent ? https://fr.theanarchistlibrary.org/...l-anarchisme-est-il-synonyme-de-violence

Introduction d'Emma Goldman
page 8-9 «...une autre raison qui poussa A]exander Berkman à entreprendre ce travail. Cette raison, c'était le besoin urgent de donner une nouvelle orientation aux tactiques révolutionnaires, une question soulevée par l'expérience de la Révolution russe. Les anarchistes, aussi bien que tous les partisans de la révolution sociale, étaient imprégnés du prestige romanesque de la Révolution française. Nous croyions tous (et je m'inclus dans ce nous) que non
seulement la révolution sociale possédait des pouvoirs magiques qui lui permettraient de détruire le vieil ordre pourrissant, mais qu'elle réussirait aussi, grâce à son incroyable puissance, à bâtir le nouvel édifice social. La Révolution russe a démoli ce doux rêve. Elle a prouvé que si elle pouvait susciter au plus haut point la ferveur révolutionnaire des masses, elle n'était pas capable de les maintenir à un tel sommet pendant très longtemps. Le seul fait que Lénine et ses camarades aient réussi en si peu de temps à éloigner les masses de Russie de la révolution, et que Staline ait été capable d'émasculer complètement cette dernière, démontre que la ferveur révolutionnaire n'est en soi pas suffisante. Il en aurait fallu plus pour protéger la révolution du projet d'État politique des nouveaux maîtres de la Russie. Il aurait fallu avoir la volonté d'effectuer un travail constructif, et se préparer économiquement et socialement pour pouvoir faire prendre à la révolution les directions qu'elle était censée suivre.»
Chapitre 13 Le socialisme Berkman décrit d'une façon limpide les compromissions, l’opportunisme et l'affairisme des dits socialistes oubliant les idéaux mis en avant pour leurs élections et vites oubliés entre les dorures des parlements.
Chapitre 14 La révolution de février
176-177 Ce qui explique les slogans opportunistes des bolvheviks «...la révolution russe a été un événement bien plus important que tous les soulèvements qui l'ont précédée. Elle n'a pas seulement aboli le tsarisme et son absolue domination. Elle a accompli quelque chose de plus important, elle a détruit le pouvoir économique des classes possédantes, des nobles propriétaires terriens et des rois de l'industrie. C'est pour cela qu'elle constitue le plus grand événement de toute l'histoire, la première et dernière fois qu'une telle tentative a été faite.
Tout cela n'aurait pas pu être accompli par la Révolution française, parce que le peuple croyait alors encore que l'émancipation politique suffirait à rendre les hommes libres et égaux. Il n'avait pas conscience que la base de toute liberté est économique. Mais tout cela ne discrédite en rien la Révolution française. Le temps de changer en profondeur l'économie n'était alors pas encore venu.
Survenue cent vingt huit ans plus tard, la Révolution russe a été plus éclairée. Elle a attaqué le problème à la racine. Elle savait qu'aucune liberté politique ne servirait à quoi que ce soit tant que les paysans ne posséderaient pas la terre et les ouvriers les usines, de manière à ce qu'ils ne restent pas à la merci des monopolistes terriens et des propriétaires d'industrie capitalistes
​177 Fatigués de la guerre : «Les soldats avaient vu trop de massacres, ils commencèrent à se demander pourquoi ils devaient tuer ou se faire tuer -  et lorsque des soldats commencent à se poser des questions, aucune guerre ne peut durer bien longtemps
Chapitre 17 La révolution et la dictature
207 «La véritable révolution n'eut lieu ni en février ni en octobre, mais entre ces deux mois.Ce furent le libre exercice et la libre interaction des énergies et des efforts révolutionnaires du peuple, l'initiative indépendante et l’œuvre créative de la population, animée par des besoins et des intérêts communs, qui lui donnèrent corps.»
«...le parti communiste mit fin au développement de ce processus révolutionnaire en s'emparant du pouvoir politique et en constituant un nouveau gouvernement.»
209 «En tirant avantage de l'excitation et de l'inévitable désordre générés par la révolution, ils mirent la situation au profit de leurs propres objectifs. Ils utilisèrent les divergences politiques pour susciter de violentes passions politiciennes, recoururent à tous les moyens pour stigmatiser leurs opposants comme étant des ennemis du peuple, les qualifièrent de contre-révolutionnaires et réussirent au final à les condamner aux yeux des ouvriers et des soldats. Déclarer qu'il fallait protéger la révolution de ces prétendus ennemis les autorisait à proclamer leur propre dictature. Au nom du« secours de la révolution », ils commencèrent à évincer de toute position influiente les éléments révolutionnaires qui n'étaient pas bolcheviques, pour finalement les éliminer complètement.»
210 «la bourgeoisie russe n'était pas un danger pour la révolution. Comme je l'ai déjà expliqué. elle ne formait qu'une insignifiante minorité, inorganisée et impuissante. Les éléments révolutionnaires représentaient au contraire un réel obstacle à la dictature, de quelque parti politique qu'ils soient.»
«Ils introduisirent un climat de méfiance et de tension, encouragèrent l'intolérance et la persécution et firent craindre au peuple pour la sûreté de la révolution afin de s'assurer que la population soutiendrait leur vaste campagne d'élimination et de répression et l'introduction de la sanglante terreur rouge dans la vie de la révolution.»
Chapitre 18 La dictature à l’œuvre
213 «...cette prétendue dictature du prolétariat ne fut en tait que la dictature de Lénine. Il dictait ses ordres au politburo, le politburo dictait ses ordres au comité central, le comité central dictait ses ordres au parti et le parti dictait ses ordres au prolétariat et au reste de la population. La Russie comptait plus de cent millions d'habitants ; le parti communiste, lui, comptait moins de cinq mille membres ; le comité central était composé d'une cinquantaine de personnes ; ]e politburo en avait une douzaine ; et Lénine n'était qu'un. Mais cet homme était à lui seul la dictature du prolétariat.»

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