Sortir de l'histoire officielle

    


Une histoire populaire de la France de Gérard Noiriel

Les luttes et les rêves de Michelle Zancarini-Fournel


http://www.editions-zones.fr/spip.php?article205

Dont un entretien : http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=bonus&id_article=205

Et le texte en ligne, ce qui n'empêche pas d'acheter le livre. "Tout travail mérite salaire" :
https://www.editions-zones.fr/lyber?les-luttes-et-les-reves
En pdf sur unprolospecule Une histoire populaire de la France

Site mentionné : http://clio.revues.org/

Une conférence de 50mn https://www.youtube.com/watch?v=Gh8Mw7MkrMI

Notes :
20 mn Témoignages par les rapports de polices, par eux-même "les livres de raison"
24'45 L'économie morale appelée ainsi par Thompson. Concept de l'égalité de légitimité (qui peut être illégale)
25' Histoire "mêlée" des femmes
34'53 1831 Les canuts et la création des prud'hommes
36'00 La Commune et les communes en France. Mouvement communaliste.entre 1870 et 1871
39'40 Choix du plan du livre. Unité de 1930 à 1971 - le moment des utopies.
46'55 Pourquoi la fin en 2005.
(La guerre d'Algérie dans les 30 glorieuses !) 
2005 Le référendum européen refusé par les français =>délégitimation du politique toujours actuelle.
Révoltes urbaines => états d'urgence comme en 55 par la guerre l'Algérie

Ouvrages cités dans cette conférence:

à 1 mn Une histoire populaire des états-unis d'Howard Zinn

22'45 Une révolution à l’œuvre de Haim Bustin

30'55 Jean-Claude Caron L'été rouge
Dont un article http://journals.openedition.org/rh19/436
En pdf sur unprolospecule Jean-Claude CARON Chronique de la révolte populaire en 1841

31'33 Jacques rancière Le philosophe plébéien

33'10 Les canuts L'écho de la fabrique


Extraits, textes cités, notes, remarques

et liens tirés de l'ouvrage Les luttes et les rêves

69 parties : introduction, chapitre, sous-chapitres.

INTRODUCTION
Quelle histoire populaire ?
Page 11 « L’historien britannique Edward P. Thompson a quant à lui insisté sur la nécessité de faire une « histoire par en bas » : cette manière-là d’écrire l’histoire se conçoit comme un « travail de sauvetage de ce qui aurait pu se passer ; un travail de rachat d’autres systèmes de significations qui, ayant perdu leur bataille pour la légitimité, ont été “oubliés” […], un travail sur la mémoire et sur le pouvoir, sur tout ce que nous avons oublié ou qu’on nous a fait oublier » tiré de « Who is bellow ? E.P. Thompson, historien des sociétés modernes : une relecture » Annales. Histoire, Sciences sociales N°4 2015. Note 4 page 915 https://www.cairn.info/revue-annales-2015-4.htm    Who is below ? : Qui est en dessous ?
p11 Titre Les luttes et les rêves tiré du livre III des Contemplations de Victor Hugo
p12 « tropisme stéphanois » : force inconsciente, inclination, qui pousse à agir d'une certaine façon, du grec trope changement

PREMIÈRE PARTIE - LES SUBALTERNES FACE À L’AUTORITÉ ROYALE (1685-1789)
CHAPITRE 1 - 1685, L’ANNÉE TERRIBLE ET SES SUITES
1. LE CODE NOIR, LES ÎLES ET L’ESCLAVAGE
Organisation de l'esclavagisme dans les Antilles : plantations, marronnage, répression, "clémence", évangélisation par les jésuites. En réponse "Plus jamais esclave". Texte possible : forcer le trait sur la rentabilité de ce système, bénéfice toujours actuel et comparaison avec le travail dans les usines du sud-est asiatique.
p15 "L’article premier du Code Noir, cependant, ne s’applique pas aux esclaves mais aux juifs,"
p16 les esclaves : baptisés et catéchisés, et entretien de cette force de travail
p16 "Le statut de l’esclave se transmet par la mère"
p16 Le code noir organise la répression des rébellions entre autre par des oreilles coupées, par la mort. Érige "en droit absolu le principe de hiérarchie socioraciale"
Les «Kalinagos»
La «Grande Transportation» : traite, déportation et esclavage
p18 Royaume d'Andres au Bénin pas trouvé sur le net !?
p18 « Nous devons nous souvenir, insiste l’historien Marcus Rediker, que de telles horreurs ont toujours été – et demeurent – centrales dans le développement du capitalisme mondial" tiré de :  A bord du négrier
Premières rébellions après l'arrivée des Français
p19 Alliance entre kalinas (habitants des Caraïbes) et esclaves en fuite (marons)
Esclavagisme et canne à sucre
p20 transformation des goûts alimentaires "Le sucre devient aussi une denrée de première nécessité dans les milieux populaires où, ajouté au café au lait du matin, il se substitue au déjeuner."
p21 «On appelle « mulâtres » les enfants issus (le plus souvent) d’une Noire et d’un Blanc. Le mot vient de l’animal, le « mulet », fruit d’une union contre-nature ; les mulâtres sont donc « de naissance honteuse »»
La difficile mainmise sur le Guyanne
p24 Les jésuites, des esclavagistes «la plus importante habitation (plantation voir p19), celle de Remire, près de Cayenne, est installée par les jésuites en 1668.»
p26 «jésuites se penchent avec intérêt sur les croyances amérindiennes, la survivance des cultures africaines chez les esclaves ne leur inspire qu’un mépris condescendant.»
p26 Mais «au moment de la liquidation des biens des jésuites, quand leurs esclaves apprennent qu’ils vont être vendus et qu’ils risquent de tomber au pouvoir de maîtres plus cruels, des mutineries éclatent.» Suite à leur bannissement en métropole en 1763 ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Expulsion_des_J%C3%A9suites
L'archipel des Mascareignes
p27 Désidentification, dépersonnalisation par le baptême forcé «une esclave âgée de dix-huit ans se voit imposer le nom de « Louise Le Grand ».»
p28 Les nègres blancs nommés ainsi par les esclaves : des déserteurs, des malfaiteurs conduits aux îles.

2. LA RÉVOCATION DE L’ÉDIT DE NANTES
Octobre 1685, l'édit de Fontainebleau
La résistance des protestants : une traversée du «Désert»
L'exil et le Refuge
Une première forme de résistance : les prédicants
Le temps des prophètes
p36 «Isabeau Vincent, une jeune bergère d’un village près de Crest (Drôme), prêche, quand elle est en extase, en bon français alors qu’elle est illettrée et patoisante : on peut s’interroger à son sujet sur la circulation du modèle de Jeanne d’Arc» «Les prophètes sont des femmes, des enfants, des artisans»
p37 «Calvin avait condamné les femmes qui se mêlaient de prêcher» «l’expression des « sans voix » dans une population de villageois et de petits artisans ruraux traumatisée par les abjurations»
Les persécutions
p38 «Symbole de la persécution contre les huguenots, son souvenir s’est plus ou moins maintenu dans les milieux protestants. Au XXe siècle, Marie Durand accède à un statut d’héroïne par son incarnation d’une résistance pacifique au nom des droits de la liberté de conscience et de la tolérance. Elle incarne aussi une figure de prisonnière politique.»
Galériens pour la foi
p39 Jean-Marie Martheilhe «termine sa longue vie et écrit ses mémoires sur la vie quotidienne aux galères en compagnie d’innocents ou de canailles, de bohémiens, de vagabonds, de voleurs, de paysans révoltés, de déserteurs et de protestants. Il meurt très âgé, en 1777, alors que 44 % des protestants galériens meurent de misère, de chagrin ou de maladie, le plus souvent dans les premières années de galères.»
p40 Description de la vie sur les galères et contradiction avec les besoins en colons dans les Antilles. «Les galères, avec un pont presque au ras de l’eau, se déplacent à l’aide de rameurs. Elles peuvent ainsi naviguer par calme plat quand les voiliers sont immobilisés faute de vent. Les bancs de rameurs sont disposés de chaque côté de la coursive. Une galère porte, outre les 250 captifs, des officiers, des matelots et des soldats. Les protestants ont souvent l’estime des capitaines et ils sont aussi appréciés de leurs codétenus car ils sont plus éduqués, plus calmes et ont le souci du groupe : ces « détenus politiques » ont formé une organisation clandestine pour s’entraider. Ceux qu’on appelait les « galériens pour la foi » ont représenté 4 % du total des forçats entre 1680 et 1715» «Après avoir interdit les îles aux protestants dans un premier temps, le pouvoir royal décide finalement de s’en servir ... Le gouverneur craint de voir disparaître une population de qualité.»
Les protestants aux Antilles
La résistance cévenole : la guerre des Camisards
p44 Rapprochement entre révolte des camisards et résistance à l'occupation allemande «
En 1944, dans le maquis Aigoual-Cévennes, d’autres partisans chantaient déjà ceci :
Les fiers enfants des Cévennes
Réfractaires et maquisards
Montrent qu’ils ont dans les veines
Le sang pur des camisards»
Le «Désert discipliné»
Pratique de la foi : une histoire du silence
3. MODE VESTIMENTAIRE ET EXPLOITATION COLONIALE : LES « INDIENNES »
Les contrefaçons des indiennes et leurs importation concurrence productions et importations protégées ce qui provoquent l'interdiction, la prohibition, de ces toiles imprimées et de s'en vêtir. Concurrence des huguenots expulsés de France ! On y parle aussi de Mandrin.
p47 «Les ... « indiennes », sont importées par la Compagnie française des Indes orientales créée en 1664 à l’initiative de Colbert ; huit à dix vaisseaux arrivent annuellement dans le port de Lorient. Depuis longtemps, les artisans indiens utilisent les mordants, des sels, pour fixer les colorants de la teinture, avec une palette de couleurs riches et brillantes où dominent le rouge de la garance et le bleu de l’indigo. Vers 1648, après un véritable espionnage industriel, des marchands arméniens introduisent à Marseille les techniques de fabrication de ces indiennes. Devenu florissant en particulier en Provence, le commerce des indiennes concurrence la production des lainiers et des soyeux. Un soyeux lyonnais favorable à l’interdiction de ces « toiles peintes » dénonce à la fin du XVIIe siècle : « Un petit nombre de marchands, distributeurs des étoffes des Indes, sont eux seuls l’unique cause du goût dépravé que les femmes de la Cour et de la Ville ont pour ces sortes d’étoffes fort inférieures à celles qu’on fabrique dans le royaume et par là ils favorisent le grand commerce que les Anglais et les Hollandais font de ces sortes d’étoffes»
p48 «... échange sur les côtes du golfe de Guinée avec les chefs africains 800 pièces de toiles peintes contre 300 esclaves. Les interactions entre négoce portuaire, esclavage et industrie textile sont particulièrement visibles à Nantes, Lorient et Rouen.»
«D’importantes indienneries sont fondées à Nantes ... liée[s] au décollage négrier de la ville dont la population double au cours du siècle (80 000 habitants en 1790)»
p49 «... un petit groupe de fabricants huguenots (sept en 1738, qui ont trouvé refuge en Suisse après la révocation de l’édit de Nantes), ainsi que de vastes réseaux de contrebande dont le plus connu est celui de Mandrin ...»
p52 Biopouvoir (type de pouvoir qui s'exerce sur la vie) d'après Michel Foucault.
   Les indiennes sur soi, ici madame de Pompadour, tableau à Londres


CHAPITRE 2 - VIES ORDINAIRES : COMPROMIS ET RÉBELLIONS [1661-1707]
p53«Une radiographie de l’opinion populaire doit aussi inclure l’autre face, celle du scepticisme, du conformisme et de l’acceptation plus ou moins résignée, du compromis vécu ...» de Jean Nicolas. Ce serait donc le thème de ce chapitre ?
1. « UNE FOI, UNE LOI, UN ROI » ET DES INTÉRÊTS PARTICULIERS
p54«La répartition et la perception des impôts indirects étaient confiées – on disait affermées – à une série de financiers et d’entrepreneurs privés qui confondaient parfois deniers personnels et deniers publics. La souveraineté du roi s’exerçait par l’octroi de privilèges – monopole accordé à une personne ou à une compagnie – qui constituaient l’armature du commerce et de l’industrie. L’accroissement des dépenses de l’État dû aux guerres poussa à multiplier les emprunts, les expédients et les ventes d’offices (ou charges). La situation financière du royaume se dégrada fortement après la reprise de la guerre en 1702. Le roi Louis XIV était en effet un « roi de guerre » avide de conquêtes et de territoires soumis à son autorité.»
p55 Hiérarchie entre les langues, une seule religion, et servir et se servir «Entre servir et se servir, la voie était étroite et sinueuse, y compris chez les grands commis de l’État, tels Colbert ou Louvois qui se devaient d’entretenir famille et clientèles.»
2.LE QUOTIDIEN DES SUBALTERNES
Le peuple des campagnes
Mendiants et vagabonds
p61-62 Ne plus faire de différence entre mendiants et vagabonds, et les pénaliser pour trouver des bras pour les galères ou pour les nouvelles colonies. En réaction à ses déportations le peuple parisien se soulève.
Ouvriers et ouvrières des villes
Hiérarchies sociales urbaines
p66-67 Place des femmes, travail, revendication et abus sur les apprenties.
Violences : filles, couples et familles
3. LES RÉVOLTES POPULAIRES
Raisons de ces colères, les émeutières, les contrebandes et connivences ...
p71 En préalable une citation de cette garce de Sévigné sur la répression suite aux révoltes des bonnets rouges «... de Rennes ... Il y a toujours 5 000 hommes car il en est encore venu de Nantes. On a fait une taxe de 100 000 écus sur le bourgeois ; et si on ne les trouve dans les 24 heures, elle sera doublée et exigible par les soldats. On a chassé et banni toute une grande rue et défendu de les recueillir sur peine de la vie, de sorte qu’on voyait tous ces misérables, vieillards, femmes, accouchées, enfants errer en pleurs au sortir de cette ville, sans savoir où aller… On a pris 60 bourgeois ; on commence demain à pendre. Cette province est un bel exemple pour les autres et surtout de respecter les Gouverneurs et les Gouvernantes, de ne point leur dire d’injures et de ne point jeter des pierres dans leur jardin. »
p71-72 «Après la grande vague de révoltes du début du siècle (1630-1650) qui concerna un tiers du territoire français, de 1661 à 1789, les rébellions agitèrent la société française dans les villes et les champs de façon quasiment ininterrompue, avec cependant une intensité variable selon la conjoncture sociale et politique. La révolte évoquée ci-dessus par la marquise de Sévigné est celle dite du « papier timbré » qui ensanglanta la Bretagne en 1675, à la suite de l’imposition d’une taxe sur les actes de justice, ceci afin de financer la guerre de Hollande...»
Les raisons de la colère
Les femmes, ces émeutières
Trafics et contrebandes
4. L’INVENTION DES ÉTRANGERS
p77 «Le « Grand Siècle » est un siècle de guerres quasi incessantes»

CHAPITRE 3 - PEUPLE SOCIAL, PEUPLE POLITIQUE (SECOND XVIIIe SIÈCLE)
1. PREMIÈRES REMISES EN CAUSE DE L’ESCLAVAGE
2. LES RUMEURS DE LA RUE ET LE TRIBUNAL DE L’OPINION
La rue : «l'intérieur familier et meublé des masses
Cabales et émotions populaires à Paris
Liberté du commerce, économie morale et «juste prix»
Luttes ouvrières
p94 Le luddisme chez nous « L’ouvrier est un homme précieux certes, mais il est bientôt concurrencé par la machine. François Jarrige a étudié les « tueuses de bras », ces machines textiles venant d’Angleterre qui remplacent ouvriers et ouvrières ... la foule les rend responsables de la crise ... 2 000 ouvriers, armés de bâtons, attaquent la machine et la brûlent.»
p95 Les communs «... nouvelles attaques des seigneurs et des grands propriétaires, générales dans le royaume, contre les usages de la forêt et des communaux. ...»
3. « L’ÈRE VÉRITABLE DE LA NAISSANCE DU PEUPLE » : LES ÉTATS GÉNÉRAUX
Des milliers de cahiers de doléances
Les cahiers de doléances urbains
Les cahiers de doléances ruraux
Les cahiers de doléances des femmes
«Est-il des moyens de rendre les juifs plus utiles et plus heureux en France ?»
Un printemps agité avant l'ouverture des états généraux
p104 « ... aucun représentant des paysans, ni des ouvriers, ni des artisans ...»

DEUXIÈME PARTIE - LE PEUPLE POLITIQUE ENTRE RÉVOLUTIONS ET RESTAURATIONS (1789-1830)
CHAPITRE 4 - LA RÉVOLUTION FRANÇAISE (1789-1799)
1. UN PEUPLE-ROI (1789-1795)
Sus aux barrières !
p108 Destruction des octrois. Révolte à Lyon le 3 juillet.
p109 au tour de Paris les 9 et 10 juillet. « le mur murant Paris rend Paris murmurant »
«...coût faramineux du mur des Fermiers généraux : « Cette enceinte est élevée à grands frais avec un luxe scandaleux»»
​p110 «... ces émeutiers furent qualifiés de « bandits » ou de « brigands » par les autorités ; mais il y avait pourtant dans cette foule révolutionnaire une vraie dimension politique..»
À la Bastille !
p111 «... liste des « Vainqueurs de la Bastille ». Parmi les personnes retenues (au nombre de 843), on trouve surtout des gens de métiers, artisans et salariés, ... Une seule femme est mentionnée, Marie Charpentier femme Haucourt, blanchisseuse, retenue parce que blessée au cours du siège (et qui deviendra plus tard sous-lieutenant dans les armées révolutionnaires ). Ce sont tous des citoyens ayant un métier et un domicile fixes, et non les gens sans foi ni loi ...»
Pour le pain, sus aux accapareurs !
p112 «... Pour un simple appel à la rébellion non encore suivi d’effet, il est immédiatement exécuté publiquement, place de Grève, pour servir d’exemple»
Sus aux châteaux !
p114 «un dimanche après la messe, les paysans sonnent le tocsin et décident de détruire la clôture érigée par le seigneur autour de la source commune, ainsi qu’une grange construite par ce dernier sur le terrain communal. Le lendemain, son château est pillé et le soulèvement gagne l’ensemble du Mâconnais. ... Ici, comme dans le Dauphiné voisin, les bourgeois s’opposent violemment au « quatrième état » qui attaque les châteaux ...»
La «grande peur» avant la nuit du 4 août.
116 « la Grande Peur exprima surtout l’inquiétude face à l’anarchie et au vide du pouvoir, accentuée par les événements parisiens de juillet 1789»
À bas les «tueuses de bras»
p117 «Dans la nuit du 3 au 4 août 1789, en même temps que sont abolis les privilèges, une trentaine de « mécaniques » sont brisées par 400 émeutiers dans une manufacture à Saint-Sever, ... »
La marche des 5 et 6 octobres 1789
p119 On coupa beaucoup de têtes sous l'ancien régime. Cette habitude tout compte fait c'est maintenue avec la révolution. «les camisards, protestants et résistants, ont eux aussi été décapités et exposés par les troupes royales dans les villages cévenols entre 1702 et 1704»
Des «citoyennes sans citoyenneté»
«Sur les listes électorales, conservées dans les archives, on trouve sous la catégorie « Hommes » tous les chefs de famille (hommes ou femmes, y compris les veuves) ; la catégorie « Femmes » rassemble les épouses et les filles (célibataires de plus de vingt-cinq ans, âge de la majorité), mais aussi les domestiques, quel que soit leur sexe. Les « Enfants » sont les filles ou garçons de moins de vingt-cinq ans.»
Le roman familial
p123 «Très libérale, la loi sur le divorce devient l’emblème de la libération des femmes pendant la Révolution (comme le divorce par consentement mutuel supprimé par Napoléon Ier et que l’on ne retrouvera… qu’en 1975).»
«En 1794, les enfants naturels – qu’on appelle « les bâtards » – obtiennent les mêmes droits que les enfants légitimes.»
«Avec la législation sur le couple et la famille, on a franchi ce que Jean Baubérot appelle le « premier seuil de laïcisation »»
Les femmes et leurs curés
Émotions sociales et politiques
p125 «partout en France s’organise une nouvelle façon de faire de la politique, avec une place donnée aux débats et à la démocratie»
«la Fête de la Fédération, en juillet 1790, est organisée pour commémorer la prise de la Bastille mais aussi pour canaliser les émotions populaires. Décidés à témoigner de leur patriotisme, des femmes de toute condition sociale, des ouvriers, des élèves et étudiants parisiens, participent activement aux travaux d’aménagement du Champ-de-Mars.»
p126 «Le 28 février 1791, l’intervention du peuple des faubourgs parisiens, appuyée par un bataillon de la Garde nationale, pour empêcher la construction d’une nouvelle prison à Vincennes, marque le début de la coupure entre l’Assemblée et le peuple de Paris.»
Tensions sociales et politiques (printemps-été 1791)
p126 «À Elbeuf, les ouvriers drapiers sont soutenus par un avocat, Balleroy, élu comme juge de paix (contre le maire lié à l’oligarchie drapière), qui propose le 1er avril 1791 l’organisation d’un tribunal des métiers de type prud’homal »
p127 «la loi d’Allarde de mars, en s’appuyant sur deux des principes de 1789, liberté et propriété ..., provoque en fait un bouleversement de l’organisation sociale et corporative des métiers. Complétant la loi d’Allarde, la loi Le Chapelier, en septembre 1791, proscrit les corporations de métiers et interdit les « attroupements hostiles à la liberté de l’industrie ».
«Les ouvriers parisiens – lecteurs pour certains de L’Ami du peuple de Marat et du Père Duchesne d’Hébert, en faveur du suffrage universel et refusant de séparer question sociale et politique – se politisent en faisant converger mouvement ouvrier et revendications politiques»
p128 « dès le 24 juin, on entend place Vendôme des cris tel « Vive la république »»
«... La Fayette, commandant de la Garde nationale fait, le 17 juillet et après sommations, ouvrir le feu sur les pétitionnaires qui demandent à l’Assemblée constituante « de remplacer Louis XVI par tous les moyens constitutionnels »»
«Le massacre du Champ-de-Mars du 17 juillet 1791 marque un fossé infranchissable entre le peuple parisien politisé – y compris les femmes – et les élites politiques ; il s’agit d’un épisode de guerre civile. Jean Jaurès, dans son Histoire de la Révolution française, emploie à ce sujet le terme de « luttes de classes ».»
Denrées coloniales et justice distributive (1792)
p129-130 Guerre du sucre à Paris et guerre des subsistances à Lyon «Pendant trois jours, du 16 au 18 août 1792, les femmes sont maîtresses de la ville. Elles parcourent les marchés et obligent les commerçants à respecter le tarif qu’elles ont elles-mêmes fixé.»
La guerre et ses effets dans la rue (avril-septembre 1792)

21 janvier 1793, la mort du roi
Forger une culture politique révolutionnaire : langue, objets, rites
La cocarde, objet politique à géométrie variable
Le sans-culotte, figure politique virile
La peur des « Amazones »
Révolution et contre-révolutions (1793-1795)
Maximilien Robespierre et le « despotisme de la liberté »
Guerre, violences et terreur
Portrait de suspectes, Marseille an II
La guerre civile en Vendée
Derniers sursauts populaires
La révolution autonome des campagnes
2. INSURRECTION AUX ANTILLES ET PREMIÈRE « ABOLITION DE L’ESCLAVAGE »
3. RETOUR À L’ORDRE POLITIQUE, SOCIAL ET DE GENRE : LE DIRECTOIRE (1795-1799)

CHAPITRE 5 - ORDRE ET DÉSORDRES SOUS NAPOLÉON (1800-1815)
1. DÉSORDRES ET ORDRE APRÈS LA RÉVOLUTION
2. LE « RÉTABLISSEMENT » DE L’ESCLAVAGE PAR NAPOLÉON BONAPARTE
3. « SOLDATS D’EMPEREUR »

CHAPITRE 6 - LE RÉSISTIBLE RETOUR DU PASSÉ (1814-1830)
1. DES FISSURES DANS LA RESTAURATION
2. RÉSISTANCES DANS LES COLONIES
3. LA CRISE DE 1827-1830 ET LES « TROIS GLORIEUSES »

TROISIÈME PARTIE - ESPOIRS D’UN MONDE NOUVEAU (1830-1871)
CHAPITRE 7 - 1831-1848. À LA CONQUÊTE D’UN MONDE NOUVEAU ?
1. LES RÉVOLTES POUR LA LIBERTÉ ET LA RÉPUBLIQUE (1831-1834)
2. « LA FEMME LIBRE » SELON LES SAINT-SIMONIENNES
3. LA SANGLANTE CONQUÊTE DE L’ALGÉRIE (1831-1847)
4. RÉVOLTES RURALES ET MÉCONTENTEMENTS POPULAIRES SOUS LA MONARCHIE DE JUILLET

CHAPITRE 8 - LES ESPOIRS DÉÇUS DU MOMENT 1848
1. LA RÉPUBLIQUE, LE CHAMP DES POSSIBLES (FÉVRIER-JUIN 1848)
2. LA « GUERRE DES RUES ET DES MAISONS » (23-26 JUIN 1848)
3. LA SECONDE ABOLITION DE L’ESCLAVAGE ET SES LIMITES
4. PARTIR OU MOURIR POUR SES IDÉAUX (1848-1852)

CHAPITRE 9 - LES COMMUNES, LE PEUPLE AU POUVOIR ? [1867-1887]
1. « LE COLLÈGE DE FRANCE DE L’INSURRECTION » : CLUBS, RÉUNIONS PUBLIQUES ET GRÈVES (1867-1870)
2. LA RÉPUBLIQUE, LE SIÈGE, LA PAIX (4 SEPTEMBRE 1870-18 MARS 1871)
3. LA COMMUNE DE PARIS (18 MARS-28 MAI 1871)
4. LE MOUVEMENT COMMUNALISTE EN PROVINCE
5. LA SEMAINE SANGLANTE (21-28 MAI)
6. ALGÉRIE 1870-1871 : UN TOURNANT ? JUIFS CITOYENS ET KABYLES RÉVOLTÉS
7. « LA COMMUNE N’EST PAS MORTE ». LENDEMAINS ET MÉMOIRES

QUATRIÈME PARTIE - CONSCIENCE DE CLASSE, CONSCIENCE DE RACE (1871-1914)
CHAPITRE 10 - PAYSANS, OUVRIERS NOUS SOMMES…
1. LE PEUPLE RURAL : UNE HISTOIRE « AU RAS DU SOL » ?
2. UNE CLASSE OUVRIÈRE ? DES VIES OUVRIÈRES MULTIPLES
3. SORTIE DE CLASSE : L’ARCHIPEL DES EMPLOYÉ.E.S

CHAPITRE 11 - EXTENSION DU DOMAINE IMPÉRIAL
1. LA COLONISATION DES CORPS
2. RÉSISTANCES INDIGÈNES
3. VIVRE ENTRE DEUX MONDES : IDENTITÉS HYBRIDES SOUS DOMINATION COLONIALE

CHAPITRE 12 - LA BELLE ÉPOQUE, UNE ÉPOQUE REBELLE
1. « COMMENT JE SUIS DEVENUE FÉMINISTE »
Une autre militante syndicaliste libertaire, antimilitariste, pacifiste, féministe et libre penseuse anticléricale, Julia Bertrand par Alain CHIRON dans Noisy-le-Sec histoire(s) et en pdf sur unprolospecule Julia Bertrand, une femme libertaire et pacifiste
477 L'affaire Couriau
2. LA GUERRE SOCIALE

p510 Le Dreyfus ouvrier > article Le Monde diplomatique, un « Dreyfus ouvrier »
En pdf sur ce site : Il y a cent ans, un « Dreyfus ouvrier »
3. ANTIMILITARISTES ET BRUITS DE BOTTES

CINQUIÈME PARTIE - ENTRE DEUX GUERRES, UNE EMBELLIE FUGACE (1914-1948)
CHAPITRE 13 - ÊTRE EN GUERRE (1914-1920)
1. ENTRÉES EN GUERRE DÉCALÉES
2. L’ORDINAIRE DES SOLDATS ET DE LEURS FAMILLES
3. USINES DE GUERRE : L’EXEMPLE STÉPHANOIS
4. SORTIES ET DÉPRISE DE LA GUERRE

CHAPITRE 14 - DE LA MOSAÏQUE FRANCE AU FRONT POPULAIRE (1920-1938)
1. LES « MAL VU.E.S »
2. NATIONALISMES INDIGÈNES ET NÉGRITUDE FACE À L’ORDRE COLONIAL
3. LE FRONT POPULAIRE, UNE EMBELLIE ?

CHAPITRE 15 - ANNÉES NOIRES, ANNÉES ROUGES (1939-1948)
1. « LA DRÔLE DE GUERRE » ET SES SUITES
2. VIVRE ET SURVIVRE, RÉSISTER SOUS VICHY DANS LA FRANCE VAINCUE : LES ANNÉES NOIRES
3. RÉSISTER
4. ORGANISER ET COMBATTRE
5. LA LIBÉRATION : ESPOIRS ET DÉSILLUSIONS AU SEUIL DES « ANNÉES ROUGES » (1944-1948)
6. PRODUCTIVISME ET QUESTIONS SOCIALES
7. 1947-1948 : UNE « INSURRECTION FROIDE » ?

SIXIÈME PARTIE - UN AUTRE MONDE EST-IL POSSIBLE ?
CHAPITRE 16 - L’ENVERS DES TRENTE GLORIEUSES
1. L’ÉROSION PROGRAMMÉE DU MONDE PAYSAN
2. LE MONDE DES OUVRIERS ET DES OUVRIÈRES
3. PERSISTANCE ET RENOUVELLEMENT DE LA CONFLICTUALITÉ SOCIALE ET POLITIQUE
4. LES ANNÉES ALGÉRIENNES
5. GRÈVE DES MINEURS DU PRINTEMPS 1963, VICTOIRE D’UNE PROFESSION CONDAMNÉE

CHAPITRE 17 - LE MOMENT 1968
1. LES CONTESTATIONS DE LA « DOMINATION RAPPROCHÉE » AVANT 1968
2. MAI-JUIN 1968 : HUIT SEMAINES QUI ÉBRANLÈRENT LA FRANCE
3. ET APRÈS ? L’INSUBORDINATION EN PARTAGE (1968-1981)
4. LUTTES ANTIMILITARISTES ET ANTINUCLÉAIRES

CHAPITRE 18 - AGIR DANS LA FRANCE NÉOLIBÉRALE ET POSTCOLONIALE (1981-2005)
1. DANS LA DÉCENNIE 1980, RÉSISTER QUAND MÊME
2. RÉPONDRE À L’INTOLÉRABLE : L’ÈRE DES « SANS » ET DU « TOUS ENSEMBLE »
3. FRACTURES DANS LA FRANCE POSTCOLONIALE


Une histoire populaire de la France de Gérard Noiriel
https://agone.org/memoiressociales/unehistoirepopulairedelafrance/

Un article en pdf sur ce site Gérard Noiriel, les « gilets jaunes »

« En 1841, dans son discours de réception à l’Académie française, Victor Hugo avait évoqué la “populace” pour désigner le peuple des quartiers pauvres de Paris. Vinçard ayant vigoureusement protesté dans un article de La Ruche populaire, Hugo fut très embarrassé. Il prit conscience à ce moment-là qu’il avait des lecteurs dans les milieux populaires et que ceux-ci se sentaient humiliés par son vocabulaire dévalorisant. Progressivement le mot “misérable”, qu’il utilisait au début de ses romans pour décrire les criminels, changea de sens et désigna le petit peuple des malheureux. Le même glissement de sens se retrouve dans Les Mystères de Paris d’Eugène Sue. Grâce au courrier volumineux que lui adressèrent ses lecteurs des classes populaires, Eugène Sue découvrit les réalités du monde social qu’il évoquait dans son roman. L’ancien légitimiste se transforma ainsi en porte-parole des milieux populaires. Le petit peuple de Paris cessa alors d’être décrit comme une race pour devenir une classe sociale. »
La France, c’est ici l’ensemble des territoires (colonies comprises) qui ont été placés, à un moment ou un autre, sous la coupe de l’État français. Dans cette somme, l’auteur a voulu éclairer la place et le rôle du peuple dans tous les grands événements et les grandes luttes qui ont scandé son histoire depuis la fin du Moyen Âge : les guerres, l’affirmation de l’État, les révoltes et les révolutions, les mutations économiques et les crises, l’esclavage et la colonisation, les migrations, les questions sociale et nationale.

Extraits de l’introduction :
« L’ambition ultime de cette Histoire populaire de la France est d’aider les lecteurs non seulement à penser par eux-mêmes, mais à se rendre étrangers à eux-mêmes, car c’est le meilleur moyen de ne pas se laisser enfermer dans les logiques identitaires. »
« La démarche historique permet de retracer la genèse des grands problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle, dans cette histoire populaire de la France, j’ai privilégié les questions qui sont au centre de notre actualité, comme les transformations du travail, les migrations, la protection sociale, la crise des partis politiques, le déclin du mouvement ouvrier, la montée des revendications identitaires. Le but étant de mettre cette vaste réflexion à la disposition du plus large public, j’ai adopté la forme du récit en m’efforçant de présenter sous une forme simple des questions parfois très compliquées. »
« Pour moi, le “populaire” ne se confond pas avec les “classes populaires”. L’identité collective des classes populaires a été en partie fabriquée par les dominants et, inversement, les formes de résistance développées au cours du temps par “ceux d’en bas” ont joué un rôle majeur dans les bouleversements de notre histoire commune. Cette perspective m’a conduit à débuter cette histoire de France à la fin du Moyen Âge, c’est-à-dire au moment où l’État monarchique s’est imposé. Appréhendé sous cet angle, le “peuple français” désigne l’ensemble des individus qui ont été liés entre eux parce qu’ils ont été placés sous la dépendance de ce pouvoir souverain, d’abord comme sujets puis comme citoyens. »
« Ce qui permet d’affirmer le caractère « populaire » de l’histoire de France, c’est le lien social, c’est-à-dire les relations qui se sont nouées au cours du temps entre des millions d’individus assujettis à un même État depuis le XVe siècle, et grâce auxquelles a pu se construire un « nous » Français. Les classes supérieures et moyennes ont été dans l’obligation de tenir compte des activités, des points de vue, des initiatives, des résistances, propres aux classes populaires, afin de mettre en œuvre des formes de développement autres que celles qu’elles avaient imaginées au départ. Et réciproquement, les représentations du peuple français que les élites ont construites au cours du temps, les politiques qu’elles ont conduites, ont profondément affecté l’identité, les projets, les rêves et les cauchemars des individus appartenant aux classes populaires. »

Sommaire :
1. Pourquoi Jeanne d’Arc malgré tout ?
Nos ancêtres furent des migrants / L’esclavage fut pendant près de mille ans la forme dominante d’exploitation des classes populaires en Europe / La féodalité s’imposa à partir du xie siècle comme un nouveau mode de domination de l’homme par l’homme / Les seigneurs de l’Île-de-France imposèrent progressivement leur domination sur un vaste territoire qui devint le royaume capétien / La guerre de Cent Ans mit en péril la construction de l’État capétien / La crise transforma les représentations dominantes de la pauvreté / C’est la naissance de l’impôt royal qui fabriqua le peuple français en tant que communauté d’individus assujettis à l’État / L’épopée de Jeanne d’Arc montra ce qui arrive au peuple quand il se porte au secours des puissants

2. Dire sa souffrance au nom de Dieu
La redécouverte de l’imprimerie par les Européens fut le point de départ d’une révolution de la communication à distance dont profita la Réforme / En Alsace, les paysans et les artisans s’approprièrent la critique luthérienne pour combattre l’exploitation dont ils étaient victimes / En France, le pouvoir royal réussit, dans un premier temps, à réprimer efficacement les dissidences religieuses / La politisation de la question religieuse et ses effets sur les classes populaires / Le peuple français accepta finalement de se soumettre au pouvoir souverain de l’État royal pour mettre fin aux atrocités de la guerre civile

3. Dans l’ombre de Jupiter
Le cardinal de Richelieu imposa la « raison d’État » à tous les Français / Les classes populaires se révoltèrent massivement contre le tour de vis fiscal / La Fronde fut la dernière tentative des aristocrates pour échapper à la souveraineté de l’État royal / La monarchie administrative s’imposa grâce à Colbert / L’invention de la « société de cour » permit à Louis XIV d’imposer son pouvoir sur la noblesse et la grande bourgeoisie / C’est la surexploitation des classes populaires qui permit à Louis XIV de se prendre pour le « Roi Soleil »

4. Codes noirs
Le pouvoir colonial tenta d’abord d’imposer une condition servile à des travailleurs pauvres recrutés en métropole / Avec le développement de la traite atlantique, l’esclavage devint la forme extrême / de l’exploitation des classes populaires / La domination coloniale donna progressivement naissance à une nouvelle classe de travailleurs / La catégorisation de la couleur de peau fut un moyen de renforcer la domination de l’élite coloniale / Les résistances collectives des « nègres marrons » obligèrent le pouvoir colonial à perfectionner l’art de gouverner les esclaves / Dès le xviiie siècle, plusieurs milliers d’esclaves émigrèrent en métropole et se fondirent dans la population française

5. Liberté, quand tu nous tiens…
Les « fils invisibles » du capitalisme / L’identification des personnes s’imposa peu à peu comme une nouvelle relation de pouvoir / La sociabilité populaire fut un obstacle qui entrava le développement de la domination à distance / Dans les années 1750–1760, l’émergence d’un nouvel « espace public » bouleversa la position du peuple sur la scène politique / L’émancipation des classes populaires : un processus contradictoire / La « guerre des farines » fut le premier grand combat collectif contre le libéralisme

6. L’invention de la citoyenneté
Doléances populaires / L’apprentissage de la démocratie par le bas / Vers la République / Robespierre et la sacralisation du peuple souverain / Mourir pour la patrie

7. Chapeau bas devant la casquette
« Vivre en travaillant, mourir en combattant » / La découverte du prolétariat / Un monde sans protection / En France, la classe cultivée ne s’intéressa que tardivement au principe des nationalités / Le printemps des travailleurs

8. Les usines à la campagne !
Les paysans sont-ils des hommes comme les autres ? / Des relations de pouvoir fondées sur le modèle domestique / Le tournant libéral des années 1860 / Le retour de la classe ouvrière

9. La nationalisation de la société française
La Commune de Paris ou l’ultime sursaut de la citoyenneté par les armes / L’intégration des classes populaires au sein de l’État républicain / La fait-diversion de l’actualité / Une crise de civilisation / La protection nationale comme solution de la « question sociale »

10. « Le devoir de la race »
La conquête de l’Algérie / Le tournant de 1885 / La fabrication des « indigènes » / Les voies diverses de la résistance

11. La guerre plutôt que la révolution
Genèse d’une nouvelle identité ouvrière / Genèse et enjeux de l’affaire Dreyfus / La bipolarisation de la vie politique française : la droite nationale-sécuritaire contre la gauche sociale-humanitaire / Le premier tournant sécuritaire de la IIIe République / Le fatal engrenage

12. Classe contre classe
« Bleu horizon » / La fabrication silencieuse d’un nouveau prolétariat / La crise des années 1930 / La radicalisation des droites / La crise des années 1930 contribua aussi à exacerber les contradictions de l’empire colonial / La parenthèse du Front populaire / La politisation des origines comme réponse à la lutte des classes

13. Le peuple « indésirable »
La conception républicaine de l’assimilation des étrangers / « La revanche des patrons » / Traquer les « indésirables » / La Charte du travail / Le basculement de 1942 / Les voies multiples de la Résistance

14. Le droit d’avoir des droits
La mise en place du compromis keynésien / Les séquelles de Vichy / L’intensification de la lutte des classes pendant la guerre froide / La génération singulière / La décolonisation de gré ou de force / La parenthèse (vite refermée) d’une France multinationale

15. « On a raison de se révolter »
Une société bouleversée / Balance ton corps / Les événements de mai-juin 1968
L’émergence des « nouveaux mouvements sociaux » / Comment reprendre d’une main ce qu’on a concédé de l’autre ?

16. La dernière nuit des prolétaires
La mondialisation des échanges et l’extension des chaînes d’interdépendance / Le travail en crise / Quand la gauche se replie sur la politisation des origines / Naissance d’une démocratie sécuritaire / Changer le nom du peuple à défaut de le dissoudre

Conclusion : de quel avenir Macron est-il le nom ?
Un usage public de l’histoire au service du libéralisme / Premier bilan / « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » ?