Sortir de l'histoire officielle

    


Mohamed Saïl - L'étrange étranger
Écrits d'un anarchiste kabyle

https://luxediteur.com/

Du site et de la quatrième de couverture : «Né en Algérie en 1894 et mort en banlieue parisienne en 1953, l’anarchiste kabyle Mohamed Saïl fut toute sa vie un infatigable militant antimilitariste, anticolonialiste et anticapitaliste. Insoumis et déserteur pendant la Première Guerre mondiale, il s’engagea sans hésiter dans la colonne Durruti lors de la guerre d’Espagne pour combattre les fascistes et participer à la révolution. Harcelé par la police, arrêté et emprisonné plusieurs fois, il n’a jamais pour autant cessé de contribuer à divers journaux nord-africains et français et d’en assurer la diffusion, d’organiser des comités de lutte et de participer à nombre de meetings et manifestations.
Cette anthologie regroupe une trentaine de ses textes écrits entre 1924 et 1951, qui ciblent spécialement l’oppression coloniale française en Algérie ainsi que le racisme meurtrier et souvent hypocrite de l’administration républicaine, tout en appelant ses camarades algériens et français à se méfier des fausses solutions et à rejoindre les rangs des anarchistes. La colère de Mohamed Saïl résonne particulièrement avec celle des soulèvements populaires d’aujourd’hui.»

Table des matières

Des textes chez Ravage éditions Leur Civilisation – Mohammed Saïl
Dans le Maitron SAÏL Mohamed (Saïl Mohand Ameziane, dit)
De la revue Ballast Mohamed Saïl, ni maître ni valet
En pdf sur unprolospecule Mohamed Saïl, ni maître ni valet

Apprenant cette vie, ces idées et engagements je ne comprends pas qu'il n'ait rencontré Albert Camus.
P118 Tiré de http://le-libertaire.net/arabe-musulman-kabyle/ «Ni Arabe, ni musulman: Kabyle !
...
Les Algériens se gouverneront eux-mêmes à la mode du Village, du douar, sans députés ni ministres qui s’engraissent à leurs dé­pens, car le peuple algérien libéré d’un joug ne voudra jamais s’en donner un autre, et son tempérament fédéraliste et libertaire en est le sûr garant. C’est dans la masse des travailleurs manuels que l’on trouve l’intelligence robuste et la noblesse d’esprit, alors que la horde des « intellectuels » est, dans son immense majorité, dénuée de tout sentiment généreux.
Quant aux staliniens, ils ne représentent pas de force, leurs membres se recrutent uniquement parmi les crétins ou déchet du peuple. Car l’indigène n’a guère d’enthousiasme pour se coller une étiquette, qu’elle soit mensongère ou super fasciste.
Pour les collaborateurs, policiers, magistrats, ciids et autres né­griers du fromage algérien, leur sort est réglé d’avance : la corde, qu’ils valent à peine.
Pour toutes ces raisons, mes compatriotes doivent-ils être consi­dérés comme d’authentiques révolutionnaires frisant l’anarchie ? Non, car s’ils ont le tempérament indiscutablement fédéraliste et libertaire, l’éducation et la culture leur manquent, et notre propa­gande, qui est cependant indispensable à ces esprits rebelles, leur fait défaut
C’est ce pourquoi oeuvrent nos compagnons anarchistes de la fé­dération nord-africaine.»

Dernier texte page 165 Voici un an disparaissait notre camarade Mohamed Saïl, militant exemplaire. Extrait tiré de Article paru dans Le Libertaire, n° 390, 20 mai 1954 «...les travailleurs nord-africains fuient les partis politiques de France, car ils se souviennent de l’exploitation. Les syndicats, de même, ne les intéressent guère. Et pourtant, ces travailleurs savent être, au cours des grèves, à l’avant-garde du combat de classe. Ils combattent avec acharnement aux côtés des travailleurs contre l’État et le patronat, et aussi contre les bourriques républicaines. Le 1er mai l’a montré !
La révolte gronde dans ces hommes ulcérés. Les anarchistes, qui, seuls, ont le droit d’affirmer qu’ils mènent le bon combat, ne manqueront pas de faire connaître aux travailleurs d’outre-mer qu’en tout état de cause ils sont à leurs côtés face aux hyènes déchaînées.
Camarades nord-africains, il existe une catégorie de “roumis”, totalement désintéressés, qui luttent, sans merci pour le bien-être et la justice sociale contre les discriminations raciales. Oui ! sachez, camarades, que les anarchistes sont vos réels amis qui ne vous demandent rien d’autre que d’être à leurs côtés, pour mener la lutte contre le Capital, l’État, et le Colon, qui ne sont qu’un seul monstre, sous un même bonnet. »»

Avril 2021