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Organisation de la Shoah Mots, idées, concepts, personnalités repérés : millénarisme Leon Poliakof - Bréviaire de la haine Raul Hilberg - La destruction des juifs d'Europe Leon Poliakof - Bréviaire de la haine Éditions Calman-Lévy 4e de couverture et du site de l'éditeur «L'Historie est, hélas, féconde en exemples de massacres collectifs. Jamais, toutefois, une tentative d'extermination d'un peuple ne fut aussi systématique que l'élimination des Juifs entreprise par Hitler et le IIIe Reich. Bien des voix, depuis, se sont élevées pour dire l'indicible, pour faire en sorte que l'horreur ne soit jamais atténuée par les années, peut-être même banalisée. Mais, très tôt, un homme réussissait, avec une douloureuse objectivité, à démonter le terrible mécanisme de l'holocauste : Léon Poliakov. Son Bréviaire de la haine, préfacé par François Mauriac, se devait d'être réédité, car, au-delà des passions, c'est l'oeuvre authentique d'un historien. Après cinq ans d'étude des archives allemandes, d'interrogatoires des témoins et des victimes, il a pu mettre à jour les rouages implacables de la technique qui a permis, au XXe siècle, de tuer six millions d'hommes pour des raisons purement raciales. De la promulgation des premières lois anti-juives à la "solution finale", un processus a été mis au point par Hitler qui, débutant sur des bases légales, a peu à peu pris la forme d'une idéologie raciste de plus en plus perfectionnée : mesures limitant les activités économiques des Juifs, sacralisation de l'Aryen, incitation aux progromes, utilisation des plus bas instincts. Dans l'Europe enitère, ce fut alors un embrasement dément et démoniaque, un piège de la haine où ont été pris, avec les Juifs, les Allemands eux-mêmes et les racistes de pays occupés. Ce processus implacable, il est nécessaire d'en connaitre la nature. aucun peuple, en effet, ne peut être certain qu'il n'en sera plus l'auteur, ou la victime.» - Sur France-culture «Alain
Lewkowicz et Thomas Dutter font revivre la vie et l'oeuvre du grand
historien de l'antisémitisme d'origine russe Léon Poliakov, disparu en
1997, à travers une visite du bureau de son appartement parisien et des
rencontres avec sa famille et ses proches.
AvecTal Bruttmann Historien, spécialiste de l’histoire de la Shoah et de l’antisémitisme en France et Annette Wieviorka Historienne, directrice de recherche honoraire au CNRS et vice-présidente du Conseil supérieur des Archives Léon, Paul et Poliakov (1910-1997), un documentaire d’Alain Lewkowicz réalisé par Thomas Dutter. Il y a 25 ans, je me rendais à Massy dans l’Essonne, à la résidence des Peupliers située dans l’avenue du Président-Kennedy. Je montais au dernier étage du n° 35 dans un appartement modeste au fond duquel, dans un petit bureau sombre et encombré de livres et de documents dont j’ignorais la nature, un grand monsieur m’attendait. Il s’appelait Léon Poliakov, historien de l’antisémitisme, dont j’avais lu en toute hâte les quatre volumes de son Histoire de l’antisémitisme. Je préparais alors un documentaire sur le Birobidjan, premier état juif créé en Union Soviétique au milieu des années 1920, et je venais chercher une lettre de recommandation auprès de mon hôte. J’enfouissais la précieuse missive dans mon sac, tirais ma révérence et ne devais plus jamais revoir cet homme à l‘accent russe très prononcé qui m’avait fortement intimidé. Septembre 2016. Le hasard me met sur la route de Jean-Michaël Poliakov, son fils, à qui je m’empresse de raconter ma rencontre avec son père. Rien ne semblait avoir changé dans le bureau exigu de la résidence des Peupliers. Les livres et les documents n’avaient pas bougé depuis la disparition de Léon le 8 décembre 1997. 2 octobre 2017. Pour la seconde fois, je prends la route de Massy, direction la résidence des Peupliers. J’allais revoir cette pièce dont le souvenir n’était plus très clair. Mais cette fois, je n’y viens pas seul. Annette Wieviorka et Tal Bruttmann, historiens, spécialistes de la Shoah, m’accompagnent dans ce pèlerinage. Nous allons ensemble fureter dans ce bureau que Germaine, la veuve de Léon Poliakov, a conservé intact... Avec les témoignages d'Aline Poliakov, de Germaine Poliakov, d'Annette Wieviorka et de Tal Bruttmann.» Préface Avant-propos de 1974 Chapitre I. - Progroms Page 3 Besoin d'un ennemi intérieur « ...tout d'abord, d'un point de vue idéologique, la théodicée nazie exigeait la présence de l'Ennemi, du « Gegenreich » (Anti-Reich) qui polarisait si bien la précieuse agressivité nationale : « Si le Juif n'existait pas, il nous faudrait l'inventer » (cité par Rauschning) n'était pas une vaine boutade ; on aura encore longtemps besoin de Juifs pour l'édification du IIIe Reich millénaire. D' un point de vue plus terre à terre, à quoi bon ? Il est tellement plus économique de les affecter aux travaux les plus durs, les parquant dans une réserve, par exemple. On détiendra ainsi des otages précieux ; « Les Juifs sont la meilleure sauvegarde de l'Allemagne » disait Hitler à Rauschning : « ils seront les bienfaiteurs de l'Allemagne ! » Et Alfred Rosenberg parlera encore au procès de Nuremberg de la solution « chevaleresque » de la question juive. » millénarisme suite 8-9 Horreur sacrée prémisse aux massacres. Nécessité d’un peuple coopérant qui a fait reculé les nazis au sujet de l’euthanasie « Ainsi que le dit excellemment Robert Kanters, « par la multiplication de ces tabous, la division du monde en sacré et en profane est présente à chaque instant à la mémoire d'un Allemand : il vit presque continuellement dans une atmosphère religieuse. De l'acte le plus simple au plus important, d'entrer dans un café à se marier, il ne peut rien faire sans prendre garde d'abord à ne pas méconnaître la barrière qui sépare les deux mondes. S'il se trompe, il aura contre lui, non seulement les sanctions diffuses de l'opinion publique, mais encore les sanctions organisées de l'État et du droit : un contrat de travail, un mariage, tout peut être irrémédiablement vicié et cassé par les tribunaux, si on y trouve une atteinte à la pureté du sacré... Ce trait marque d'une façon éclatante le contraste entre le monde de la tiédeur et une vie pénétrée par la foi » [Essai sur l’avenir de la religion]. C'est ainsi qu'une atmosphère d'horreur sacrée a pu imprégner à un degré plus ou moins profond des millions d'âmes allemandes. Si une minorité exécrait le Juif, lui portant une haine homicide, une majorité qui n'était pas foncièrement antisémite le laissait tuer, et y prêtait la main, parce qu'elle le voyait exécré. « Elle avait appris à détourner les yeux : c'est le destin des Juifs et non le nôtre » Ainsi à un prisonnier qui lui avait dit qu'il était Juif, une vieille sentinelle de la Wehrmacht répliquait, stupéfaite « Mais pourquoi me le dis-tu ? A ta place je serais mort de honte, plutôt que d'avouer une chose pareille ! » [vécu par l’auteur]. Telles furent les conditions qui rendirent le génocide possible. Ces prémisses psychologiques étaient indispensables : les quelques milliers des SS du service juif ou des « groupes d'action », même assistés des 300.000-400.000 Waffen-SS, n'auraient jamais pu assassiner 6.000.000 d'êtres humains sans la connivence tacite du peuple allemand et de sa Wehrmacht. L'on verra du reste par la suite comment, ayant décidé de supprimeren Allemagne les « bouches inutiles » - les aliénés et les faibles d'esprit - Hitler fut pour une fois contraint de faire machine arrière devant la forte opposition populaire, et de renoncer à son vaste programme « d'euthanasie ». » 10 Forte assimilation et implantation dans la culture allemande « … ce fut en Allemagne que les minorités juives « assimilées » paraissaient avoir planté les racines les plus profondes. Leurs premier établissements dans la région rhénane datent des IIIe et IVe siècles. Est-ce parce que, contrairement à la Frange et l'Angleterre, ils n'en avaient jamais été expulsés ? Ou parce que les subtilités, le goût fort épicé de l'intellect juif venaient relever très à propos la pesanteur et la fadeur de l'esprit germanique ambiant ? Le fait est que leur assimilation était profonde, leur adhésion aux intérêts et aspirations nationales totale, et leur apport dans toutes les branches de l'activité plus grand que partout ailleurs. Et si, conformément au processus de l'assimilation cette adhésion leur faisait quelquefois épouser les outrances et l'agressivité chauvine du caractère national (à tel point qu'un type particulier s'est créé, que le Juif d'ailleurs qualifie volontiers de « Jäcke » (note : dénomination propre à Israël qui désigne le juif allemand pédant et prétentieux, à l'esprit lent) - l'humour juif n'affirme-t-il pas que « chaque pays a les Juifs qu'il mérite » ? -) leur apport s'exprime facilement en quelques chiffres, faits et symboles. Sur les 44 prix Nobel décerné sà des Allemands, 8 l'ont été à des Juifs, et 4 à des demi-Juifs, le pourcentage des Juifs en Allemagne étant de 0,8 %. » J'ai lu ailleurs que les terres d'Empire ( romain germanique) étaient de fait des terres d'accueil pour les juifs ayant moins subis d'exactions par rapport au reste de l'Europe. 10-11 Patriotisme allemand y compris juif « ...il est dans la tradition juive de se rallier naturellement aux tendances critiques et réformatrices, de se solidariser avec la cause des déshérités, Cependant, les 12.000 combattants juifs tués en 1914-1918 rappelaient l'attachement des Juifs à l'idéal collectif, et le suicide d'Albert Ballin, illustre armateur et ami personnel de Guillaume Il [ à l'annonce de l'abdication de l'empereur Guillaume II et de la proclamation de la République en Allemagne], lors de la capitulation du 9 novembre, symbolisait leur patriotisme: Le sort de Walter Rathenau, le puissant industrie qui avait imaginé et mis sur pied pendant la guerre la première économie planifiée de notre époque, permettant à l'Allemagne de tenir, et qui, négociateur de Rapallo et ministre des Affaires étrangères, succombait en 1923 sous les balles d'assassins pré-nazis, fournit du reste un symbole plus significatif. L'âme tourmentée de cet homme prodigieusement doué cherchait le délassement dans la poésie, dans les métaphysiques; déchiré par le doute, il lui arriva d'exhaler un soupir à propos « de la horde orientale campant sur les sables brandebourgeois »... » 12 Malentendu ! Naïveté, ignorance, déni … ?« ...la plupart des Juifs allemands se montrèrent incapables de réaliser leur situation nouvelle. Ils croyaient à un phénomène passager, à un malentendu : une fidélité à toute épreuve permettrait de dissiper celui-ci. Ils crurent habile de porter publiquement témoignage .de leur attachement indéfectible à la patrie allemande. Lors de l'avènement de Hitler, ils allèrent jusqu'à louer le nouveau gouvernement de sa modération et de sa sagesse. » 13-14 « Le judaïsme allemand, cependant mit un certain temps à accepter l'idée qu'il était définitivement et irrévocablement rejeté de la communauté nationale, et que l'expatriation était la seule solution qui lui restait ouverte. En ces premières années de régime hitlérien, l'émigration des Juifs allemands était peu importante. Ne s'expatriaient :n premier lieu que ceux qui, hommes politiques, journaliste ; sentaient planer la menace immédiate de la prison ou du camp de concentration. L'attachement à la mère patrie était une des raisons de cette indécision générale, l'autre étant les immenses difficultés que présentait l'émigration. Non seulement l'obtention d'un visa pour un pays étranger était déjà une entreprise assez malaisée, mais par le jeu d'une complexe réglementation financière, un émigrant se trouvait dépouillé des 9/10 de son avoir. Honni par son pays, dépouillé de sa fortune, le malheureux Juif allemand émigré, en cette époque de planète sans visa, pâtissait en plus de l'hostilité généralisée témoignée à l'étranger aux détenteurs de passeports allemands, revêtus d'une swastika… Seule la Palestine recevait les émigrants à bras ouverts, et 40 % d'entre eux s'installèrent dons ce minuscule pays. Le sort de nombreux émigrés était tellement précaire, que beaucoup d'entre eux songèrent à rentrer en Allemagne, où, à partir d'une réglementation datant de mars 1935, ils étaient dès leur retour immédiatement internés dans un camp de concentration. 25 000 Juifs allemands quittaient l'Allemagne dans le premier semestre de 1933, 50.000 entre le ler juillet 1933 et le 15 septembre 1935, et 100.000 au cours des deux années suivantes. » 14 Les juifs allemands étaient coincés, isolés, sans soutien. Il y eut de nombreux suicides. 20 Pogroms en 1938 facilités par l'administration et l'armée. Chapitre II - Déchaînement 52 Les recencements ont été utiles au génocide 59 « L'exemple de pays tels que le Danemark, ou même la Bulgarie (dont les Juifs furent sauvés presque en leur totalité) est toutefois présent, afin de nous montrer les possibilités d'action de régimes ou de gouvernements aussi inféodés et asservis qu'ils le fussent, lorsque les gouvernants n'adoptaient pas, au fond de leur cour, une attitude hypocritement complice. » 68 Grotesque « … mais les juristes de la chancellerie berlinoise cherchaient à faire du travail de précision, et l'effort d'enserrer l'idéologie raciste dans le moule des rapports juridiques classiques aboutit parfois à d'étranges impasses. Ainsi un projet de loi sur le statut général des Juifs prévoyait qu'il leur sera interdit de déposer sous la foi du serment (que vaut le serment d'un Juif ?) : mais « l'incapacité du Juif de prêter serment ne doit pas tourner à son avantage », c'est pourquoi « la déposition d'un Juif sera traitée pénalement comme une déposition faite sous la foi du serment ». Comme il est d’usage, le ministère de la Justice avait communiqué le projet pour avis à toutes les administrations intéressées, et c'est le commandement de la Wehrmacht qui avec un restant de logique fit observer que « cette réglementation conduirait à une surestimation injustifiée des témoignages juifs non assermentés par rapport aux témoignages non assermentés des témoins assermentables. » Chapitre III - Pillages et mise en esclavage 92 « … nous en sommes au tout dernier stade des industries de la mort, celui où les os sont transformés en phosphate, et la graisse humaine, en savon… Plus même que l'horreur pure, c'est l'organisation bureaucratique de l'horreur qui frappe l'imagination » Chapitre IV - Les ghettos. Une collectivité en vase clos 97-98 « Persécutés à travers l'Europe entière, soumis à un régime dont la dureté allait en empirant, bien rares étaient les Juifs à se douter du sort final qui leur était réservé. Une extermination de sang-froid, cette chose si simple et si monstrueuse dépassait leur imagination ; ils s'attendaient à des épreuves, mais ils avaient le ferme espoir d'en voir la fin ... Dans le détail, et suivant les pays, les réactions Juives furent aussi variées et aussi dissemblables que l'ont été de tous temps leurs destinées. Une différence de base doit être faite entre l'Est, où la collectivité juive constituait une entité nationale sui generis mais bien définie, et les pays de l'Ouest, où les liens unissant entre eux les membres des communautés juives n'avaient gardé qu'un caractère fort relâché et hybride, mi-religieux, mi-psychologique. Cette distinction, … est essentielle à qui veut comprendre le fait juif. Elle explique, entre autres, pourquoi la ghettoïsation voulue par les Allemands ne fut pratiquement réalisée par eux qu'à l'Est. C'est la vie de ces collectivités artificiellement créées que nous allons étudier dans ce chapitre. Nous sommes devant la phase dernière précédant le génocide : celle où les victimes, artificiellement isolées, réduites à la misère et affaiblies par la famine, font des tentatives en vue d'organiser leur existence, en attendant l'après-guerre, dont ils espèrent leur salut. Le fait qu'en Pologne, par exemple, ainsi que dans certaines régions de l'URSS, les populations juives, à forte densité, aient été de tous temps concentrées dans certains quartiers des villes, expliquerait à lui seul que la ghettoïsation y ait été plus facile à réaliser. Le « quartier juif » devint l'emplacement désigné du ghetto. La différenciation accentuée de la population juive, frappant l’œil et allant jusqu'à des particularités de l'aspect physique, fut un autre facteur supplémentaire facilitant l'isolement artificiel. Langue, mœurs, habillement, tout différenciait les victimes désignées des persécutions des populations environnantes. Ils avaient créé des formes de vie et de culture à nulles autres pareilles, lentement élaborées au cours des siècles ; civilisation unique en son espèce, qu'une fureur barbare a maintenant effacée à tout jamais de la surface de la terre. Elle s'était développée sous la pression d'un monde hostile; et c'est de cette pression même que la vie juive tirait les ressources de sa vitalité étonnante. Les Juifs de l'Est possédaient une antique expérience des persécutions : le persécuteur ne trouva point ses victimes désemparées, et leur résistance psychique facilita leur adaptation à des formes de vie atroces : monde de cauchemar, miroir déformé de la condition humaine, le ghetto sut être un monde viable. » 123 Un soldat allemand qui a aidé des juifs Anton Schmidt Chapitre V - Les exterminations 127 « Rien n'attache plus solidement que les crimes commis en commun. Rendre tout retour impossible, ou terriblement difficile; embarquer son peuple dans une entreprise telle qu'en se mettant solidairement au ban de l'humanité, les Allemands ne pourraient réintégrer le camp de celle-ci qu'au prix d'une trahison intégrale envers la patrie dévoyée : un tel calcul, de telles raisons, étaient bien dans la manière de Hitler. Ainsi en cimentant une alliance indissoluble, l'holocauste assoirait pour les siècles à venir le mythe sanglant du Reich millénaire, le culte bestial du sang et du sol » Les exterminations chaotiques 147 « Le général SS Bach-Zelewki, a caractérisé cette mentalité en une phrase frappante lorsque, interrogé sur les massacres commis par les groupes, il fit ce commentaire : « Je suis d'avis que lorsque, des années et des décades durant, la doctrine a été prêchée que la race slave est une race inférieure, et que les Juifs ne sont même pas humains, un pareil résultat est inévitable. » » Note : Déposition devant le tribunal international des grands criminels de guerre, audience du 7 janvier 1946. 150 Les hommes épuisés nerveusement par les massacres, nécessité d'être renvoyés à la maison. Mais aucune empathie pour les victimes. 151 L'alcool et les beuveries succédaient les massacres 151-152 Aucun remord « Lors du procès des principaux membres des groupes, qui eu lieu à Nuremberg plusieurs à années plus tard, leur attitude mit à jour l'étonnante confusion mentale régnant dans les cervelles nazies. Parmi les vingt-deux accusés, se trouvaient un professeur d'université, huit avocats, un chirurgien dentiste, un architecte, un expert d'art, et même un théologien, ancien pasteur. Tous plaidèrent non coupables ; aucun n'exprima le moindre regret ; tout au plus se référaient-ils aux ordres reçus et aux dures nécessités de la guerre. Et cependant, lors de leur défense, ils se référaient aux mêmes valeurs de la civilisation occidentale qu 'ils avaient, des années durant, foulées aux pieds : leurs témoins, leurs avocats, célébraient à l'envi leur honnêteté, leurs vertus familiales, leurs sentiments chrétiens, et même la douceur de leur caractère... » 152 Administration, civile et militaire, d'occupation informée des meutres et pillages. 155 « … les faits parlent avec suffisamment d'éloquence pour qu'on puisse formuler ceci : dans le vaste espace Russe, quelques milliers de tueurs SS, assistés d'une racaille internationale et aussi de tueurs amateurs venus des rangs de la Wehrmacht, exterminaient en toute quiétude, « comme sur une scène » ; les cadres de la Wehrmacht, ceux de l'administration civile, détournaient passivement les yeux. Et les protestations, car il y en eut un grand nombre, de sévères et même de passionnées, se limitent singulièrement à cette critique que ce n'est pas de cette façon, pas d'une manière aussi ostentatoire et brutale, qu'il convient aux hommes allemands de résoudre le problème juif dans le cadre de l'Europe Nouvelle, étant bien entendu que cette résolution ne peut signifier qu'une seule chose : la disparition totale des Juifs. » 156 « Nous commençons à comprendre ce que signifie « manière allemande » : l'extermination des Juifs, tacitement acceptée par l'immense majorité des esprits, va de soi et « n'exige pas de commentaires » ; toutefois, elle doit être menée à bien de façon à ne pas choquer la sensibilité allemande, et, surtout, rester discrète, silencieuse, ignorée. Ignorée par l'opinion publique mondiale ; ignorée, autant que possible, par les Allemands eux-mêmes. Un effort technique d'envergure considérable, réalisé à Auschwitz et en d'autres lieux, ainsi qu'une volonté délibérée de ne pas savoir, satisferont par la suite en grande partie à ce véritable vœu collectif de l'Allemagne hitlérienne. Nous aurons l'occasion d'y revenir ; qu'il nous suffise de signaler ce que cette perverse politique de l'autruche comporte de mentalité irrationnelle et foncièrement primitive. Responsables devant Heydrich seul, les groupes allaient et venaient à leur guise à travers les plaines de la Russie. Certes, hauts fonctionnaires ou généraux de la Wehrmacht devaient parfois être durement ébranlés par la vision des orgies sanguinaires. Leur désarroi se reflète en divers rapports.où les protestations au sujet des agissements « non allemands » se mélangent curieusement aux considérations économiques qui reviennent à la surface. » 158 « Tandis qu'une infime minorité protestait sur le fond, c'est ainsi que la majorité des Allemands, militaires ou civils, ne s'élevait que contre la forme ou l'opportunité des exterminations chaotiques, n'osant pas ou ne voulant pas s'élever contre leur principe, « conforme aux considérations idéologiques ». Telle était l'emprise que le mythe hitlérien avait gagnée sur ce qu'un Blaskowitz appelait « le corps national allemand ». » 158 à 160 Tentative d'effacer les traces des meurtres, les charniers. Décrit il me semble dans « Vie et destin » de David Grossman. Des commandos recherchaient les charniers et les faisaient creuser et vider par des prisonniers juifs et autre, et éliminés pour faire disparaître toute trace. Les déportations 162 Participation active des autrichiens 168 Le secret, révélateur de la psychologie nazie et la mantalité allemande. Les exterminations méthodiques Chapitre VI - La résistance juive Chapitre VII - Tentatives d'une exploitation plus rationnelle des juifs Chapitre VIII - Les grands desseins nazis Chapitre IX - Conclusion 325 En 1942 estimation «en ce qui concerne la politique d'extermination : 5% d'approbation enthousiaste, 69% d'indifférence totale, 21% de doute et désarroi, 5 % de désapprobation catégorique.» Donc environ 90% d'opportunistes. Pour l'auteur «que l'on retrouve dans toutes les collectivités, aussi enclines à succomber aux tentations qu'à se laisser mater par la terreur.» Cette neutralité étaient qualifiée de «volonté populaire». 325-326 « Ainsi le constate M. Enno Kind, « l'année 1941 fut marquée par les par débuts de l’extermination des Juifs d'Allemagne ; tous les adversaires du régime, aussi bien que les neutres, étaient désormais acculés à faire la preuve de leur courage personnel, en n’abandonnant pas leurs amis persécutés par Hitler. Et, il faut bien le dire, la majeure partie des éléments indifférents perdit, à cette occasion, les dernières velléités de résistance pour passer dans le camp des fascistes. Dorénavant, les sentiments humains ne trouvaient guère de place en Allemagne » » Dans "La résistance allemande" - Article Résister à l’essentialisation de l’Allemagne : Les Temps Modernes, revue franco-allemande ? 327-328 « ...« l 'antisémitisme est venu d'outre-Rhin, de la vieille Allemagne toujours prompte aux querelles confessionnelles et toujours imbue de l'esprit de caste ; de la nouvelle Allemagne : toute gonflée de l'orgueil de race et dédaigneuse de ce qui n'est pas tudesque ». Ces lignes de l'historien français Leroy-Beaulieu, un conservateur de la vieille école : c'est en 1893 qu'elles furent écrites. A la même époque,le grand Theodor Mommsen, portant sur son pays un jugement lucide, notait dans son testament spirituel : « ...Avec la meilleure partie de moi-même, j'ai toujours désiré être un citoyen. Cela n'est pas possible dans notre nation, chez laquelle l'homme isolé, même le meilleur, ne peut quitter les rangs, ne peut dépasser le fétichisme politique. Ce profond désaccord avec le peuple auquel j'appartiens m'a décidé à ne paraître en public devant les Allemands, car je ne ressens pour eux le moindre respect... » Choses bien connues que tout cela, et cependant facilement oubliées ! A l'époque où Mommsen écrivait ces lignes, l'excitation pangermanisme battait son plein parmi le public allemand. Depuis des décades, d'innombrables philosophes, publicistes et éducateurs exaltaient l'idéal prussien, fait de dureté inflexible et d'obéissance aveugle - tandis que le grave Hegel lui-même défiait l'État ; depuis un siècle, les Jahn, les Arndt, les List, les Treitschke, les von Bernhardi proclamaient la supériorité de la race germanique, conviant l'Allemagne aux guerres fraîches et joyeuses. Et le message dangereusement subtil de Nietzsche transportait d'aise les foules allemandes, qui l'interprétaient et le déformaient à leur façon, n'en retenant que ce qui pouvait leur convenir - et tout d'abord la glorification de la « tête blonde ». C'est dire qu'il était aménagé de longue date, le terrain sur lequel la catastrophe hitlérienne a pu se produire ; et lorsque, avant de lancer les légions nazies à la conquête de l'univers, le Führer les faisait soumettre à un dressage savant, s'efforçant de rendre ses hommes durs, cruels et violents, d'extirper toute pitié de leur cœur, de faire taire leur conscience, cette « invention juive » » La fin souligne les ambiguités globales de l'église catholique, le Pape et les évêques dans les messages passés et par leur attitude. lecture juillet 2023 Raul Hilberg - La destruction des juifs d'Europe «Raul Hilberg est avec Léon Poliakov un pionnier de l’histoire de la Shoah. Son ouvrage vise « à rendre compte en totalité d'une entreprise qui fut totale », il explore « le mécanisme de la destruction dans son fonctionnement même », comme un « processus organisé, mis en œuvre par les bureaucrates qui commandaient un réseau administratif à l'échelle d'un continent »3. Comme Poliakov, il appartient au courant historiographique qui envisage le génocide comme un processus, avec des étapes, des structures et des techniques, comme le produit d'une machine à assassiner, à exterminer une population entière. Dans son ouvrage, Raul Hilberg démontre ces processus de destruction des Juifs et en souligne les quatre stades : - la définition du Juif – 1933-1939 ;
- l'expropriation (révocations, aryanisation, impôts, travail forcé...) - - la concentration des Juifs (séparations, ghettos) – 1935-1944 ; - l’anéantissement, divisée en deux grandes opérations : - les actions mobiles de tuerie (Einsatzgruppen) - 1941-1943
- les centres de mises à mort (camps d'extermination) - 1941-1944» https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-histoire Des 4e de couverture et du site de l'éditeur. «La présente édition définitive est constituée de trois tomes. Le tome premier (Folio histoire n° 142) comporte les chapitres I à VII, le tome deuxième (Folio histoire n° 143) comporte le chapitre VIII, le tome troisième (Folio histoire n° 144) comporte les chapitres IX à XII, les annexes et l'index général des trois tomes. L'histoire est une discipline ainsi faite qu'elle avance grâce à des études monographiques sur des acteurs, des lieux, des institutions, des événements, et. plus rarement. grâce à la mise en un récit unique de l'ensemble de ces données, traçant une perspective d'une seule coulée, donnant. pour des générations, le grand cadre de leurs recherches, l'impulsion même de leur vocation d'historiens. L'ouvrage de Raul Hilberg est de ceux-là, qui a définitivement décrit le génocide comme un processus, distinguant les étapes et précisant les structures de la destruction : la définition des victimes par décret ; l'expropriation ; la concentration ; les opérations mobiles de tuerie ; les déportations ; les centres de mise à mort. C'est dans ce cadre que s'est inscrite toute l'historiographie internationale du génocide, corrigeant localement le grand récit d'Hilberg, lequel, en retour, intègre tous ces apports dans cette édition nouvelle, mise à jour et définitive. Raul Hilberg (1926-2007) fut le témoin dans sa jeunesse viennoise de l'ascension du IIIe
Reich, puis, sous l'uniforme américain, de sa chute en 1944-1945.
Membre du War Documentation Project et de l'United States Holocaust
Memorial Council, témoin du département de la Justice dans les procès
contre les agents du crime, il commença ses recherches pour La destruction des Juifs d'Europe
dès 1948. Il a expliqué les immenses difficultés qu'il rencontra, à la
fin des années cinquante, pour faire éditer la première version de cet
ouvrage, qui ne suscita alors l'intérêt de presque aucun grand éditeur,
ni même de philosophes : Hannah Arendt fit refuser le manuscrit par une
des plus honorables presses universitaires américaines. Ce n'est qu'à
partir des années soixante, et particulièrement à dater du procès
d'Eichmann à Jérusalem, que l'Occident commença à passer de l'oubli à la
mémoire.
Raul Hilberg n’a pas voulu traiter seulement de la dimension éthique de
la catastrophe : « indicible », « innommable », « passage à la limite de
l’humanité », a-t-on répété, le génocide est d’abord – on l’oublie trop
souvent – un fait historique. En cela il est justiciable des procédures
qu’applique l’historien à ses objets d’étude.
La première édition en langue française de La destruction des Juifs d’Europe a été établie en 1988 à partir de l’édition en trois volumes publiée à New York en 1985 sous le titre : The Destruction of the European Jews. Elle en reprenait l’intégralité du texte mais présentait également des compléments et rajouts inédits de l’auteur. Cette nouvelle édition mise à jour, complétée et définitive est établie, avec l’aide de l’auteur, à partir de l’édition en trois volumes publiée à New Haven et Londres en 2003 sous le titre : The Destruction of the European Jews. Third Edition. Semblablement, elle reproduit l’intégralité du texte mais comporte également des compléments et rajouts inédits de l’auteur.» De la préface et de l'avant propos de l'auteur. Page 11 « ...les progrès rapides de la guerre froide éclipsèrent la découverte des camps de concentration allemands au gré de l'avancée des armées alliées. Les urgences du nouveau conflit entre l'Est et l'Ouest mirent la sourdine sur une large part de ce qui aurait pu se dire sur ce passé. De nouveaux besoins avaient surgi, de nouvelles cartes étaient dessinées, de nouvelles alliances forgées. Il était clair. de surcroît, qu'une nouvelle Allemagne devait jouer un rôle important dans la transformation. Quant aux Juifs, ils durent aussitôt affronter une crise avec la création d’Israël. » 15 « Cet ouvrage, tel qu'il se présente aujourd'hui, est l'aboutissement d'un travail entrepris en 1948. Trente-six ans ont passé, qui m'ont mené de la prime jeunesse à un âge déjà avancé, et au cours desquels j'ai parfois momentanément délaissé le projet - mais jamais ne l'ai abandonné - de donner réponse à la question que je m'étais posée : j'avais à cœur de savoir comment les Juifs d'Europe avaient été détruits ; je voulais explorer le mécanisme de la destruction dans son fonctionnement même ; et plus je me penchais sur le problème, plus je m'apercevais que je m'étais lancé dans l'étude d'un processus organisé, mis en œuvre par des bureaucrates qui commandaient un réseau administratif à l'échelle d'un continent. Comprendre de quoi se composait cet appareil et comment il assurait ses multiples fonctions devint la tâche principale que j'assignai à ma vie. » 16 « ... l'acte de destruction fut allemand, et qu'au centre de cette histoire il y a d'abord ces Allemands qui en établirent la théorie, ceux qui décidèrent des premières mesures pratiques, et ceux qui en furent les exécuteurs. Ce sont ceux-là qui modelèrent le cadre dans lequel les collaborateurs de l'Axe ou les collaborateurs des pays occupés participèrent à l'opération. Ce sont ceux-là qui contraignirent les Juifs à affronter soit l'enfermement des ghettos, soit le hasard des rafles, bien souvent le seuil d'une chambre à gaz. Enquêter sur les structures profondes de l'événement, c'est d'abord poser la question de ce que firent les Allemands. » 16-17 « Les plus grandes masses documentaires qui ont survécu sont d'origine allemandes ; cependant les conseils juifs et certains organismes non allemands nous ont aussi légué quelques vestiges. J’ai fait appel à toutes les sources, non seulement pour établir des faits, mais tout autant pour retrouver l’esprit qui les inspira. » Chapitre I - Les précédents 29 « ...il y a eu, depuis le quatrième siècle de notre ère, trois politiques antijuives successives, celle de la conversion, celle de l'expulsion. celle de l'annihilation. La deuxième apparut en remplacement de la première, et la troisième surgit en remplacement de la deuxième. » « ..., à bien examiner ce cataclysme de magnitude exceptionnelle, on constate que dans la plupart des cas les événements de ces douze années n'étaient pas absolument nouveaux. Le processus de destruction nazi ne se développa nullement par génération spontanée: il fut le sommet d'une nouvelle évolution cycliques, semblable à celles que nous avons vues se dessiner dans ]'action des artisans des précédentes politiques antijuives. » 30-31 « La destruction des Juifs fut un processus administratif ; leur annihilation exigea l'application, étape par étape, de mesures administratives systématiques. Une société moderne ne dispose pas de tellement de moyens pour tuer rapidement un grand nombre de ses membres : il se pose là un problème de très grande ampleur, qui comporte une masse incalculable de difficultés et une infinité d'obstacles. Pourtant. à étudier la documentation portant sur la destruction des Juifs, on s'étonne presque dès le début de voir que l'administration allemande sut toujours parfaitement ce qu’elle faisait. Avec un sens de l’orientation infaillible, avec une inquiétante facilité à trouver son chemin, cette bureaucratie traça vers son but final la ligne la plus directe. » 31 « La bureaucratie allemande pouvait s'appuyer sur des précédents, se référer à des recettes ; ses fonctionnaires puisaient à volonté dans une vaste réserve d'expérience administrative, que l'Église et l'État leur avaient constituée en quinze cents ans d'activité destructrice. » 31-32 « ...au IVe siècle, dès que le christianisme fut devenu la religion officielle de l'Empire romain, les Juifs cessèrent tout à coup d'être des citoyens égaux aux autres. » 32-35- « Aucun sommaire de législation canonique ne saurait cependant être aussi révélateur qu'une description du ghetto de Rome, que l'État pontifical perpétua jusqu'à l'occupation de la ville par l'armée italienne en 1870. Un journaliste allemand, qui visita le ghetto romain peu avant cette date, publia son reportage … Il avait vu quelques rues humides, sales et sombres, où l'on avait entassé 4700 créatures humaines. Pour louer une maison ou un local commercial hors des limites du ghetto, les Juifs devaient obtenir une autorisation du cardinal-vicaire. Toute acquisition immobilière hors des mêmes limites était interdite. Le commerce des produits industriels et celui des livres étaient interdits. Les études supérieurs étaient interdites. Les professions d'avocat, pharmacien, notaire, peinte, architecte, étaient interdites. » … médecin ? mais que pour soigner les juifs ... fonction publique interdite ..etc... 37 « Les politiques antijuives de conversion et d'expulsion ne pouvaient pousser la destruction que jusqu'à un certain point. En se fixant ces objectifs, elles fixaient du même coup à l'action de la bureaucratie des limites infranchissables. Seule la suppression de ces obstacles pouvait permettre aux entreprises de destruction d'aller jusqu'au bout de leurs potentialités. C'est pourquoi la levée des interdits amena les administrateurs allemands à improviser et innover ; c'est pourquoi aussi la bureaucratie allemande lit en douze ans, sous Hitler, infiniment plus de mal que l'Église catholique n'en avait pu taire en douze siècles. » 39 « Les problèmes que pose le processus de destruction ne sont pas seulement d'ordre administratif, mais aussi d'ordre psychologique. Un chrétien a le devoir de choisir le bien et de rejeter le mal : plus vaste est la destruction à accomplir, plus grands sont les obstacles moraux qu'il doit surmonter. Ces obstacles, il faut les supprimer ; ce conflit intérieur, il faut d'une manière ou d'une autre le résoudre. L'un des principaux moyens dont dispose le criminel pour se donner bonne Conscience est de couvrir sa victime d'un manteau d'infamie, de la représenter comme une chose qui doit être détruite. » 44-45 « En 1895, le Reichstag discuta un projet de loi présenté par le groupe antisémite, et visant à expulser d'Allemagne les Juifs étrangers. Donnons ici quelques extraits du discours du député Ahlwardt, porte-parole du groupe : « Il est parfaitement clair qu'il y a parmi nous nombre de Juifs dont on ne peut dire aucun mal. Quand on qualifie l’ensemble des Juifs de nuisible, c'est parce qu'on sait que les caractéristiques raciales de ce peuple sont telles qu'à la longue elles ne peuvent s'harmoniser avec les caractéristiques raciales des peuples germaniques, et que tout Juif qui jusqu'à cet instant n'a commis aucun méfait en commettra probablement un dans des circonstances données, parce que ses particularités raciales le poussent à le faire. … … le député Rickert a prétendu que c'était vraiment une honte ... mais en tout cas le sens en était que c'était une honte pour une nation de 50 millions de personnes d'avoir peur d'une poignée de Juifs. ... Oui, messieurs, M. le député Rickert aurait raison, s'il s'agissait de se battre avec des armes loyales contre un ennemi loyal ; alors il est bien évident que les Allemands n'auraient pas crainte de pareilles gens en si petit nombre. Mais avec les Juifs, qui opèrent à la manière des parasites, le problème est tout différent. M, Rickert est aussi grand que moi, mais il a grand-peur d'un seul microbe du choléra. - et, messieurs, les Juifs sont des microbes du choléra. (Rires) » Lecture février 2024 Haut de page Page en amont Des visites régulières de ces pages mais peu de commentaires. Y avez-vous trouvé ou proposez-vous de l'information, des idées de lectures, de recherches ... ? Y avez-vous trouvé des erreurs historiques, des fautes d'orthographes, d'accords ... ? Ce site n'est pas un blog, vous ne pouvez pas laisser de commentaires alors envoyez un mail par cette adresse Contacts Au plaisir de vous lire. |