Sortir de l'histoire officielle

    


Des points de vue

Robert Misrahi


Être heureux avec Spinoza de Balthasar Thomass

L’homme cet animal social

Spinoza et le stoïcisme

Spinoza et les philosophies de l'âge classique

Henri Atlan : « L’esprit et le corps sont unis»

Liberté radicale. Spinoza contre la philosophie par Richard Labévière dont réponse à Luc Ferry

Une somme de liens :



Augustin Giovannoni - Spinoza 1/2

20’ Être avec ... l’autre
29’ immanence 3 temps point de départ connaissance vraie, adéquates et ordonnées.
31’40 Nécessitarisme différent et imbriqué dans le déterminisme
49’55 Affecte et affection
50’50 idée
53’ idée et affection
Fin 1h14 Avec le public : dialogue avec un chrétien – « Passions tristes » séparées de sa puissance d’agir

Augustin Giovannoni - Spinoza 2/2

4’32 Marxisme et spinozisme
6’ Tristesse et impuissance. Les tristes ont besoin du tyran
8’20 Enjeux considérables
9’ 1er geste contre la tristesse – Rompre l’isolement – Solidarité – Plus Contre mais Pour
17’50 Lordon – Analyse de l’évolution du capitalisme
23’ Chantal Jacquet … puissance d’agir …
24’28 Les 3 genres de connaissances (de vies?)
48’30 La rencontre ? 2 courants dans la philosophique : rationnalisme et empirisme
5’35 L’amour/l’amitié 15mn
1h11 politique (pouvoir = violence -même mot dans certaines langues à1h17)

Spinoza au XXIe siècle par François Flavault

Pourquoi les psychanalystes devraient lire Spinoza

De Robert Misrahi traducteur de l'Éthique un interview.

Robert Misrahi étant aussi spinoziste que sartrien n'est-ce pas contradictoire?
Dans sa philosophie du bonheur il nie le déterminisme. Je pense que l'on peut trouver une voie intermédiaire entre le déterminisme pessimiste de Schopenhauer et son manque de liberté, et la reconnaissance de la causalité qui permet d'agir pour la liberté en prenant conscience des causes pour en changer les effets, agissant ainsi pour sa liberté. Nous sommes source de signification et de liberté
Pour Robert Misrahi il n’y a pas de déterminisme, que je considère équivalent à causalité.
La reconnaissance du déterminisme n'empêche pas de lutter contre le déterminisme social. Ceci n'empêche pas de refuser l'idée de déterminisme historique qui nous a entraîné vers des impasses.
Interview de Robert Misrahi: "Nous sommes source de signification et de liberté". Propos recueillis par François Busnel.
«- … il faut renverser les affirmations hâtives sur son propre déterminisme. Les affirmations hâtives sur soi qui consistent à dire : "Je suis le résultat d'un déterminisme. Déterminisme par mon corps et déterminisme par mon inconscient." Non, il faut comprendre que nous sommes au contraire source de liberté. Nous sommes source de signification et de liberté.
Q - Niez-vous l'existence de facteurs déterminants sociaux ou culturels?
R - Le déterminisme social consiste à affirmer qu'il y a des forces extérieures qui s'imposent à nous. Et tout le monde pense désormais que c'est une vérité évidente. On dit que nous sommes soumis à l'extérieur, aux lois de l'économie, par exemple. Mais comment cela ? N'y a-t-il pas une réglementation pour les échanges ? Soit les échanges les plus simples de la vie quotidienne avec une monnaie, soit les échanges un peu plus compliqués, même la spéculation... N'y a-t-il pas une législation ? Or qu'est-ce qu'une législation sinon des décisions qui ont été prises par des pouvoirs humains ou par des assemblées, bien ou mal élues, c'est une autre affaire ? Il y a toujours des législations qui sont des autoréglementations que l'humanité a choisies et qui s'imposent à elle-même.
Q - Première révolution qu'il faut que chacun accomplisse sur soi-même : il n'y a pas de déterminisme. Quelle est la deuxième?»

Être heureux avec Spinoza de Balthasar Thomass

Page 12 «La réalité humaine est d'abord une réalité affective. c'est à partir de nos émotions, de nos joies et de nos craintes, de nos humeurs et de nos passions que s'assemble notre vie, qu'elle évolue, se construit et se défait. En ce sens, nous avons tord de distinguer notre «vie affective» du reste de notre vie.»
14 «Le but n'est ... pas une compréhension abstraite et théorique de notre vie affective, mais de rendre intelligents nos affects, et de rendre affective notre intelligence.»
18 «L'être humain ne peut pas être lui-même l'unique cause de sa joie, parce qu'il n'est pas lui-même la cause de son existence : il existe grâce au réseau des circonstances qui l'ont fait naître, le nourrissent, le soutiennent et l'inspirent. La puissance de la nature est infiniment supérieure à celle de l'homme, toujours redevable et dépendant d'elle
19 «... si chaque tempérament se définit par son plaisir préféré, par son objet exclusif d'amour, ce même plaisir est aussi la cause de toutes ses déroutes et souffrances. ... l'amour est donc à la fois la solution et le problème.»
20 La tâche du philosophe consiste à découvrir un objet d'amour capable de nous procurer une pleine et durable satisfaction. Mais !
21 Ce ne sont pas des qualités «d'une personne qui nous la rend[ent] aimable, mais uniquement le fait que nous associons une augmentation de notre énergie vitale, c'est à dire une joie, à sa présence. En nous remettant à des valeurs supérieures ... nous sommes sur le plus sûr chemin pour nous tromper. Nous nous attacherons ainsi à des objets aliénants ...
... dans un certains sens, l'amour est effectivement toujours égoïste - c'est notre propre joie que nous recherchons dans l'autre - ...»
La mortification contradictoire du dévot chercher un amour dont sa consommation apporte une tristesse donc une joie dans la tristesse.
23 C'est notre mémoire des expériences joyeuses qui crée l'idée de l'amour, donc l'illusion d'un souvenir.
26 Sans désirs il n'y a pas d'action, pas d'initiative, pas de vie tout court.
27 Nous croyons vouloir autre chose que nous-même, nous croyons devenir autre mais désirer n'est pas autre chose qu'être soi-même, sans concession.
Mais nous avons besoin de nourriture, de chaleur, de sommeil, de reconnaissance ... pour exister. Ceci rejoint les nourriture de l'âme de Simone Weil dans l'Enracinement.
28 Nous ne désirons pas ce qui nous manque mais ce qui nous permet d'être nous-même, que ce qui réalise notre essence, qui n'est elle-même rien d'autre que ce mouvement vers notre épanouissement. La publicité s'appuie la dessus, pas en priorité sur la qualité du produit mais sur ce que nous avons rêver d'être.
Nous interroger sur ce que nous voulons être à travers ce que nous désirons avoir et non sur ce dernier désir.
Le désir implique bien un manque mais il n'est pas un manque. Il est une puissance d'agir. Le manque nous rend mesquin.
31 Nous omettons la connaissance adéquate de ce que nous sommes et de ce qui nous entoure. Notre conscience de ce nous-même n'est qu'une connaissance partielle et imaginaire.
32 «L'âme pense le corps et le corps vit l'âme.»
33 L'esprit et le corps ne peuvent pas s'opposer l'un à l'autre. L'évolution du corps et de l'esprit est parallèle et synchrone.
34 Nous ne nous voyons pas nous-mêmes, nous ne nous voyons que dans le miroir de nos rencontres et dans les réactions qu'elles provoquent.
35 Enfermés dans un cercle nous ne pouvons nous connaître qu'à travers la rencontre avec le monde extérieur, mais en allant vers l'extérieur nous ne tombons que sur nous-mêmes.
Nos propres réactions affectives ne nous renseignent pas sur ce qui les provoque.
Nous voyons nos réactions mais pas les causes de celles-ci.
36 «Comment se retrouver soi-même... [et] retrouver le monde par delà le voile qu'y a jeté notre sensibilité.»
70 !!! Le texte propose de changer son environnement pour épanouir notre propre nature, mais cette pensée nous ramène encore à nous même et notre prise de conscience, le fond réelle des désirs, influencera de fait cet environnement. !!!
71 Passer de comment ne plus être dépendant à de quoi être dépendant. Qu'elles sont les contraintes qui me construisent et lesquelles me détruisent ?
La liberté réelle est la pleine acceptation de nos contraintes et dépendances.
75 Le renoncement à l'idée du libre arbitre transforme notre rapport à nous-même et aux autres. L'acceptation du déterminisme nous libère des sentiments de culpabilité, de l'humiliation et de la colère.
«Nos actes passés ... étaient nécessaires.» C'est une illusion de croire que nous aurions pu mieux faire.
78 Se décider n'est pas s'imposer un choix mais c'est accumuler toutes les informations nécessaires pour ne plus avoir besoin de la volonté.
Nous ne choisissons pas dans un intellect plein d'idées mais c'est l'idée qui contient sa propre volonté.
79 Par le scolie de la proposition 49 de l'Éthique 2 la suspension d'un jugement n'est pas issu de la volonté mais une perception que celui-ci n'est pas adéquat.
95 Par IV Prop 27 Le bien nous sort de l'ignorance et le mal nous y maintient. C'est la compréhension qui nous rend libre et non la volonté.
108 Pour Spinoza on ne peut vaincre un plaisir que par un plaisir plus grand, idem pour un désir. Pour moi le désir de comprendre Spinoza peut se substituer à des plaisirs vains.
113 Parallélisme parfait entre l'esprit et le corps : la compréhension est l'action de l'esprit, comme l'action permet de comprendre son corps.
134 S'associer avec des hommes libres, en bon égoïste nous devons souhaiter que les autres soient tout aussi égoïste que nous. En s'aidant soi même on aide les autres. ??? Voir Proposition 35 de l'Éthique 4


L’homme cet animal social

Par Spinoza j’ai compris qu’il n’y a ni bien ni mal, c’est juste bon ou mauvais pour soi et pour les autres, nous rapprochant ainsi de la nature et dans notre pensée nous ré-incluant dans celle-ci.
Les lectures diverses m’ont donné conscience que nous sommes un animal social, nous vivons en groupe avec des interactions dans le groupe et avec l’extérieur à celui-ci, d’entraide, de chasse et de défense.
Par les rapprochements avec la sociologie je retourne vers Spinoza. L’individu est lié aux autres par des causes communes et qu’il doit chercher la forme de gouvernement qui nous permet de bien vivre ensemble.
L’individu dans la société vu par Spinoza, avec les connaissances de l’éthologie de son époque et des définitions de démocratie et d’anarchie déjà spoliées par la propagande favorable à l’État.
Éthique III Corollaire de Prop1 : L'Esprit soumis ne pourrait être actif ?
IV Prop.35 Scolie J'en extrais «...ils ne peuvent mener une vie solitaire ... de la société commune des hommes naissent beaucoup plus d'avantages que d'inconvénients. ... ils peuvent se procurer par une aide mutuelle ce dont ils ont besoin et qu'ils ne peuvent éviter les dangers qui les menacent de partout que par l'union de leurs forces». Un passage qui préconise toute association de défense d'intérêts communs : commune, mutuel, syndicat, groupe politique ... C'est de la démocratie pure. Par contre il se trompe dans le refus d'étudier les mœurs des animaux. Par l’éthologie on apprend beaucoup de nous même. Bien sur il faut se replacer dans son époque.
Prop.37 Scol.II «... dans l'état naturel rien n'arrive qu'on puisse dire juste ou injuste. Mais cela se produit par contre dans l'état civil où l'on décide par consentement commun de ce qui appartient à l'un et de ce qui appartient à l'autre.» Pas toujours par consentement grâce à la force répressive de l'État qui officialise des vols.
Prop.50 Scol. «Car celui qui n'est poussé ni par le raison ni par la pitié à apporter son aide à autrui ... paraît être dissemblable de l'homme.» Parait que si, car l'entraide existe chez les animaux.
Prop.73 «L'homme qui est conduit par la Raison est plus libre dans la Cité où il vit selon le décret commun, que dans la solitude où il n'obéit qu'à lui-même.»
Note 91 p554 «... l'homme libre ... choisit la vie sociale et non la solitude anarchique.» Pourtant même si dans une anarchie un être peut être solitaire dans une société anarchiste choisie il ne peut pas être individualiste.
Sur ce sujet avez-vous repéré d’autres extraits et peut-être aussi dans ses autres textes, ce qui me permettra de m’y replonger et de lire ses lettres ? Merci
Je compléterai ce texte par ma lecture à prévoir de « Spinoza et les passions du social » de chez Amsterdam


Spinoza et le stoïcisme
Dans le Magazine littéraire de novembre 2020 article de Jean Montenot.
«L'auteur de l'Éthique a pu aussi passer pour un penseur aux accents stoïciens. En témoignent l' identification de Dieu et de la  nature, la thèse d'un déterminisme strict par les causes nécessaires, derechef la référence aux notions communes, la critique des passions comme aliénation et la figure du sage qui s'en libère par un bon usage de sa raison. Pour autant, les trois allusions explicites au stoïcisme chez Spinoza (1632-1677) en sont des critiques rigoureuses : celle de la théorie sénéquéenne de l'âme dans le Traité de la réforme et de l'entendement (paragraphe 74), celle de la thèse stoïcienne de l'empire absolu de la volonté sur les passions humaines (Éthique V) et l' analyse philosophique du suicide de Sénèque (Éthique IV, 20, scolie).
Mais là encore, les similitudes sont plus apparentes que profondes. Spinoza soutient qu'un bon usage de certaines passions est possible, sinon souhaitable. C'est le cas de la joie véritable qui augmente notre puissance d'être et d'agir. Il ne faut donc pas chercher à éteindre en l' homme l'énergie d'être que certaines passions recèlent. Le déterminisme spinoziste, enfin. n'a pas besoin d'avoir recours à un pneuma (« souffle ») divin intelligent qui, selon les stoïciens, animerait (on ne sait trop comment) la matière


Henri Atlan : « L’esprit et le corps sont unis»

«Médecin biologiste, chercheur en biologie cellulaire pionnier des théories de la complexité et de l’auto-organisation du vivant, l’écrivain et philosophe fait dialoguer la biologie, les sciences cognitives et la neurologie contemporaines avec la pensée de Benoît Spinoza. Un dialogue, beau et rare, franchissant trois siècles et demi à la rencontre de la modernité du philosophe hollandais.
Publié le
Vendredi 20 Février 2015 »
En pdf avec le lien vers le site d'origine


Liberté radicale. Spinoza contre la philosophie
par Richard Labévière dont réponse à Luc Ferry


Éditions Delga
A partir du site de l'éditeur et de la 4e de couveerture «À travers cinq ruptures décisives et sans retour de Spinoza 
– rupture avec la synagogue
– rupture avec Descartes
– rupture avec Platon
– rupture avec Hobbes
– rupture avec Kant (par anticipation),
Richard Labévière montre comment la pensée spinozienne fonctionne comme une machine de guerre contre la menace de l’idéologie dominante, déguisée en autant de « philosophies » ou de « sagesses » accommodantes avec les intérêts des classes dominantes.
Cette pensée s’organise autour de l’identification organique de Dieu avec la Nature et de la mise au centre d’un corps si anti-chrétien qu’il vaudra à Spinoza une détestation posthume. Laquelle n’a pas disparu si l’on en juge par la récente charge anti-spinozienne de l’ancien ministre Luc Ferry, auquel cet essai entend également répondre. Contre une vague « conscience morale » présentée comme seul horizon pour l’humanité, il s’agit de faire le pari du contenu, de l’immanence, de la connaissance, de l’action et, en définitive, d’une liberté radicale. 
« Richard Labévière fut doctorant de Desanti et, par ailleurs, montre sa sympathie pour le matérialiste Diderot. Il déchiffre ce que fut l’éclair de Spinozaà travers une série de ruptures, dans sa vie, dans son oeuvre et dans sa réception. Son ouvrage vise non pas à présenter les structures de la pensée spinoziste (…) mais plutôt à armer sa propre réflexion sur la liberté en suivant les indications livrées par Spinoza sur les illusions qui empêchent celle-ci de s’exercer. » 
Pierre-François Moreau
Richard Labévière Journaliste et écrivain, ancien rédacteur en chef à Radio France Internationale (RFI), il est depuis 2014 rédacteur en chef de l’hebdomadaire numérique prochetmoyen-orient.ch/Obervatoire Géostratégique. Les éditions Delga ont récemment republié son livre Bernard-Henri Lévy ou la règle du Je, écrit avec Bruno Jeanmart.»

Recension https://www.cairn.info/revue-la-pensee-2022-4-page-135.htm
Une autre réponse à Luc Ferry https://www.revue-acropolis.fr/reponse-a-luc-ferry-la-folie-du-spinozisme/

Extraits :
Page 24 Le herem est prononcé le 27 juillet 1656.
25 Chaque communauté règle en son sein sa justice.
27 «Entre 1622 et 1683, pas moins de 36 hommes et une femme (anonyme et accompagnée par son époux) ont été frappés de herem et ainsi mis au ban de la communauté juive d'Amsterdam.» qui empèchent «le condamné d'exercer toute activité professionnelle, relationnelle, artistique et culturelle.»
28
 
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