Sortir de l'histoire officielle

     


Baruch Spinoza 1632 - 1677

Spinoza, par son immanence, m'a permis de sortir d'un athéisme nourrit d'anticléricalisme.
C'est la troisième voie.
Les croyances qu'apporte la métaphysique de Spinoza ne me contraignent pas.
Spinoza m'a amené vers le déterminisme rejetant ainsi toute notion de destin et de dessein.
Avec le déterminisme le hasard n'existe plus. Henri Atlan biologiste, spinoziste lui-même, par sa réflexion apporte une part de hasard. Le hasard ce sont les probabilités utilisées en science et en mathématique. Est-ce ce que l'on n'a pas encore expliqué ?

Ce que m’a apporté Spinoza :
- La prise de conscience de notre absence de liberté. Construire cette liberté en comprenant les causes qui nous font agir. La liberté pour faire un choix est l'anticipation sur les effets par la connaissance de causes aux effets semblables. C'est la participation active de la nécessité, qui n'est pas l'obligation. Ce qui est nécessaire pour éviter les effets d'une cause.
- L'autonomie vis à vis des religions instituées et en sortant de l’athéisme.
- L’ouverture vers la gnose, l’intuition …
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Son intuition de l'unité corps-esprit, Deleuze parle de parallélisme, et l'imbrication des modes nous ont mis sur le chemin de l'inconscient et sur l'approche de la médecine intégrative. Je ne parle pas de médecine holistique rattachée à des groupes proches des fonctionnements sectaires.
Inconscient, médecine intégrative ... ses écrits nous cachent-ils encore d'autres révélations ?

C'est un homme qui ne restait pas dans l'évanescent. Même dans son Éthique il entrait dans le vif du sujet avec par exemple la vaine Gloire énoncée au début de la scolie de la Prop. 58 Éthique 4, critique des hommes politiques.
Ou par sa joie de vivre hors des pisse-vinaigre comme Kant ou des rabats joie de l'église comme Augustin. Début du 2ème scolie de la proposition 45 de la partie IV de l’Éthique «Entre la dérision et le rire, je reconnais une grande différence. Car le rire, comme aussi la plaisanterie, est une pure joie ; et par conséquent, pourvu qu’il n’ait pas d’excès, il est bon par lui-même. Et il n’est rien certes, sinon une farouche et triste superstition, qui interdit de prendre du plaisir. Car, en quoi convient-il mieux d’apaiser la faim et la soif que de chasser la mélancolie ? ...
Aucune puissance divine, ni aucun autre qu’un envieux ne prend plaisir à mon impuissance et à mon désagrément et ne nous tient pour vertu les larmes, les sanglots, la crainte et autres manifestations de ce genre, qui sont des signes d’une âme impuissante. Mais au contraire, d’autant nous sommes affectés d’une plus grande joie, d’autant nous passons à une perfection plus grande, c’est-à-dire qu’il est d’autant plus nécessaire que nous participions de la nature divine. C’est pourquoi, user des choses et y prendre plaisir autant qu’il peut se faire (mais non certes jusqu’au dégoût, car ce n’est pas alors y prendre plaisir), c’est d’un homme sage. C’est d’un homme sage, dis-je, de se refaire et de se ranimer au moyen d’une nourriture et de boissons agréables prises avec modération, comme aussi au moyen des parfums, du charme des plantes verdoyantes, de la parure, de la musique, des jeux de manège, des spectacles, et autres choses de même genre, dont chacun peut user sans aucun dommage pour autrui.»

Par le polissage de lentilles optiques et les échanges avec les utilisateurs de celles-ci la pensée de Spinoza se projetait au delà du visible directe sans artefact.

BS avait une vie sobre, discrète échangeant dans le cadre d'un groupe restreint bienveillant et ouvert. Il acceptait les innovations techniques mais n'en faisant pas le centre de sa vie. Ses textes ne reflètent pas malgré les découvertes techniques et la prospérité économique des Pays-Bas un désir d'utopie et le mythe du progrès.

BS par sa description d'un univers autonome des dysfonctionnements humains, en dehors d'une vision anthropomorphique comportementale de Dieu et par une description des formes d'acquisition des connaissances apporte cette espérance, ou tout au moins une joie, dans notre autonomie vis à vis des croyances et idées préconçues.
« La pensée anthropomorphique dépersonnalise la nature, réaffirme l'absence d'âme dans son ordre. « S'il est des paysages qui sont des états d'âme, ce sont les plus vulgaires. » » Noces – Albert Camus Cité dans la revue Esprit de septembre 1963 - Article de Kay Killingsworthe Au delà du déchirement - L'héritage méridional dans l'oeuvre de William faulkner et d'Albert Camus

Une époque pas de tout repos dans notre Europe avec une tolérance très relative, cité par Charles Appuhn dans Œuvre III chez GF Flammarion : «Adriaan Koerbagh continua ... sa critique de l'Église réformée néerlandaise dans sa troisième œuvre, "Une Lumière éclairant les ténèbres pour illuminer les questions de Théologie et de Religion, 1668". Il revint à Leyde mais fut trahi par son imprimeur, ... Il fut arrêté par les autorités avec son frère Johannes.
Jugé coupable de blasphème, Adriaan Koerbagh fut condamné en 1668 à dix ans de détention et de travaux forcés dans la prison à Amsterdam, avec une amende de 4 000 florins, qui seraient suivis de l'exil à la fin de sa peine. Il mourut en prison quelques mois après, en octobre 1669, à l'âge de 37 ans, dans les geôles du Rasphuis. Ses publications furent en grande partie détruites par les autorités de la République. Libéré, faute de preuves, son frère Johannes mourut trois ans après en 1672.
Koerbagh avait montré que la tolérance de la République des Provinces-Unies, bien que grande comparée aux autres pays de cette époque, n'était certainement pas sans limite. Spinoza écrivit le Traité théologico-politique, livre de défense de la liberté d'expression en 1670 en partie sous l'émoi de la mort prématurée de son ami.»

Spinoza et nous - Œuvres en lignes : http://www.spinozaetnous.org/wiki/Accueil

Spinoza à Paris 8: Séminaire International et Interdisciplinaire de Recherches Spinozistes http://spinozaparis8.com/

Université de Franche-Comté - Spinoza : une philosophie à plusieurs voix  http://philosophique.revues.org/224

Vivre Spinoza - Chemins spinozistes pour parcourir le monde https://vivrespinoza.wordpress.com/

École Normale Supérieure de Lyon  - Cours de MOREAU Pierre-François https://www.canal-u.tv/producteurs/ecole_normale_superieure_de_lyon/cours/spinoza

Concept hors du concret : France-Culture - Matière à penser 2017 oct La bande à Spinoza.mp3 avec Maxime Rovère 38e minute : « la philosophie travaille dans l’abstraction – à un moment il y a un décrochement qui se produit … pour comprendre le concept il faut entrer comme en math dans l’ordre du concept»

Une lecture commentée. L'on peut remarquer dès le début que, suivant Maxime Rovere, Spinoza ne vivait pas retiré de la société. http://enlisantspinoza.postach.io/


Livres cités dans ce site

Spinoza cet inconnu Je m'essaie à présenter Baruch Spinoza

Et mon accaparement de certains de ses concepts Ma métaphysique
Réflexions et autres essais

L'Éthique Je m'y plonge, m'y perds et parfois fait surface souvent avec délice

Par Deleuze et lectures croisées

Spinoza est-il sociologue ?

Le clan Spinoza Quelques notes et liens autour du roman de Maxime Rovere

Le problème Spinoza par Irvin Yalom

Les lumières radicales - Jonathan Israel

Spinoza et l'histoire

Divers Des notes et liens s'appuyant sur ce philosophe

Happycratie Comment l'industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies par Edgar Cabanas & Eva Illouz
Interview d'Eva Illouz par Maxime Rovere dans le Magazine littéraire- Lire novembre 2022
« Le succès de Spinoza en librairies peut sembler étonnant; l'une des raisons de cet engouement est qu'on le présente aujourd'hui comme un philosophe du bonheur. C'est assez préoccupant: l'enseignement de Spinoza pourra-t-il un jour être dissous dans la quête effrénée de notre société pour des individus lisses et souriants, sans aspérités, incapables de valoriser les épreuves de la vie?
Notons d'abord que les stoïciens jouissent d'un retour d'intérêt semblable. Pourquoi? Parce qu'ils nous enjoignent de ne compter que sur nos forces intérieures et d'abandonner notre désir de changer le monde. Cette pensée est devenue dominante: la "happy-cratie" cherche à convaincre les individus que c'est en se changeant eux-mêmes qu'ils pourront transformer les événements qui leur arrivent, sans s'impliquer dans le monde ou dans l'action politique. L'intérêt pour Spinoza s'inscrit donc dans une vague d'intérêt pour ces philosophies du repli, qui affirment la possibilité pour le "moi" de se façonner et qui postulent, en quelque sorte, la primauté de l'éthique sur le politique.
Évidemment, il y a là un énorme malentendu. Car Spinoza parle de la joie, il ne s'intéresse pas au bonheur. Le bonheur est une notion utilitariste qui suppose la satisfaction de tous les besoins. La joie, en revanche, s'appuie chez Spinoza sur la compréhension, et la compréhension repose sur l'usage de la raison. La joie spinoziste la plus intense est celle de la pure rationalité, celle où l'on comprend que ce qu'on vit est nécessaire.
D'autre part, le bonheur est aujourd'hui associé au succès, et notamment à la réussite sociale. Cette idéologie du bonheur va dans les deux sens : elle promet que si l'on reçoit les honneurs et l'argent que peut donner la société, l'individu sera heureux; et réciproquement, elle valorise le bonheur comme l'indice du succès social. De cette manière, au lieu d'être un simple état de grâce, le bonheur devient le signifiant du succès. Des hiérarchies sociales se dessinent alors entre "ceux qui y arrivent" et les autres. Au sein des entreprises, les travailleurs doivent être plus souriants pour être reconnus. Une perversion s'est donc installée, où le bonheur devient un instrument de hiérarchisation. On ne peut rien imaginer de plus éloigné de Spinoza! Néanmoins, la"psychologie positive" vend également, à travers ses livres et ses ateliers, l'idée que pour réussir dans la vie et surmonter tous les obstacles, on doit changer tout ce qui nous entrave de l'intérieur. Il n'est pas inexact de déceler là un ou deux éléments spinozistes. Pourtant, cette approche passe sous silence le fait que Spinoza, comme le font d'ailleurs les stoiciens, insiste sur les limites de notre puissance. La psychologie positive nous promet au contraire de révéler un potentiel illimité en nous: l'individu apparaît comme un point qui se meut constamment sur une trajectoire ascendante. Cette promesse d'un développement personnel indéfini est la clé d'un énorme marché international qui dépasse largement l'assistance psychologique. Il s'agit de vendre toutes sortes de techniques censées permettre de changerla nature même de la psyché - en niant ses limitations. Ce que Spinoza nous enseigne, C'est plutôt que nos passions nous indiquent nos coordonnées. Elles nous signalent qui on est et où on est dans une interaction, dans une structure sociale, etc. Cela ne veut pas dire qu'il faut s'en contenter. Au contraire, la question devient: comment lutter ? »

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