Sortir de l'histoire officielle

    


Tout ne serait qu'illusion ou la phénoménologie
 
Pas encore abordé Edmund Usserl, raté Kant, abordé Schopenhauer mais Pyrrhon aurait été un prédécesseur ? Je vais creuser la question.

La personne un masque, de per-sona le masque théâtral (de l'étrusque ou du grec), donc un personnage «Dans le Léviathan, Hobbes assure qu’une personne n’est pas distincte de la représentation de soi qu’elle offre aux autres. ... « Une personne est la même chose qu’un acteur », en déduit Hobbes. Le déguisement que nous avons mis des heures à élaborer en dit finalement long sur qui nous sommes, car « de celui qui joue le rôle d’un autre, on dit qu’il en assume la personnalité ».»

Bruce Bégout Obsolescence des ruines

Le pyrrhonisme et le phénomène par Francis Lacroix

Albert Camus - Le mythe de Sisyphe - Un raisonnement absurde
«...Husserl et les phénoménologues restituent le monde dans sa diversité et nient le pouvoir transcendant de la raison....»

Le pyrrhonisme et le phénomène par Francis Lacroix
Par Francis Lacroix https://revuephares.com/...Francis-Lacroix.pdf
En pdf sur un prolospecule Le pyrrhonisme et le phénomène
«Résumé : Cet article se donne d’abord pour but d’examiner la notion de phénomène chez le fondateur du scepticisme, Pyrrhon d’Élée, tout en distinguant ses idées de l’école de pensée dont il est le père. L’étude propose ensuite une analyse du terme grec «tò phainómenon» à l’aide des recherches de Marcel Conche et de Jean-Paul Dumont. Nous voulons, après s’être penché sur la signification de ce terme chez ces deux commentateurs, fournir notre propre étude de la notion de phénomène dans l’Antiquité classique. L’article démontre que les deux commentateurs ont bien cerné certains aspects essentiels à la compréhension du phénoménisme pyrrhonien, mais que d’autres ont été laissés de côté, ce qui nous amène à considérer des éléments textuels qui changent l’interprétation classique du pyrrhonisme.

Introduction :  Le pyrrhonisme (IIIe avant notre ère), dont découlent les courants sceptiques subséquents dans l’Antiquité, se butte à de nombreux problèmes d’interprétation pour deux raisons principales. Premièrement, Pyrrhon n’a rien écrit, et la plupart des témoignages sur sa pensée sont tardifs, et donc incertains. Deuxièmement, le disciple direct du philosophe sceptique, à savoir Timon de Phlionte, nous rapporte la pensée de son maître sous la forme d’un poème versifié, ce qui complexifie la lecture du texte et ne rend pas toujours les idées de Pyrrhon –ou du pyrrhonisme– de manière explicite. Dans cette étude, nous tenterons d’élucider quelques thèmes de la philosophie de Pyrrhon. Après cette courte présentation qui nous permettra de mieux comprendre le pyrrhonisme, nous aborderons la notion de phénomène dans le pyrrhonisme, qui ne fait pas consensus à travers la communauté scientifique. En effet, Marcel Conche et Jean-Paul Dumont, qui sont d’éminents spécialistes du scepticisme ancien, ne s’entendent pas sur la signification exacte de ce terme chez Pyrrhon et Timon. Le premier soutient qu’il faut établir une opposition entre le phénomène et «ce qui apparaît» (tous deux rendus par le terme tò phainómenon en grec), puisque le phénomène présuppose une scission entre le monde intelligible et le monde sensible que le pyrrhonisme rejette. Le second pense plutôt qu’on peut analyser dans les fragments de Timon une union de l’être et du paraître, ce qui implique une association du «vrai» (être) avec le phénomène (ce qui apparaît). Cette lecture a pour effet de conserver une scission entre le monde sensible et le monde intelligible à l’intérieur même de la sensibilité, puisque le phénomène devient le critère pour juger du vrai et du faux. Nous adopterons finalement une position mitoyenne en fournissant d’abord une étude du terme tò phainómenon dans la littérature grecque. Celle-ci nous permettra de déterminer si le mot suppose nécessairement une division entre l’être et le paraître. Il sera ensuite question de la conception pyrrhonienne du phénomène. Nous montrerons que celui-ci constitue en effet, comme Dumont le suppose, le critère pour juger du réel, mais qu’il ne présuppose pas nécessairement une dichotomie entre le sensible et l’intelligible. Avant d’aborder cette question technique de la pensée pyrrhonienne, il convient toutefois de s’intéresser à la figure de Pyrrhon afin d’être mieux à même de comprendre ce débat épineux.
...
Conclusion :
Nous avons donc pu déterminer que le phénomène constitue la pierre angulaire du pyrrhonisme. Même si Pyrrhon et Timon ne concevaient pas nécessairement le phénomène de la même manière que Jean-Paul Dumont l’avance, il n’en demeure pas moins essentiel afin d’appréhender le monde, au contraire de ce que Marcel Conche soutient. Il faut ainsi voir le phénomène comme ce qui nous permet d’appréhender le monde, sans nécessairement fournir une quelconque vérité à l’égard de celui-ci. Cette indifférence devant le phénomène a eu des répercussions dans plusieurs courants de pensée. Par exemple, les stoïciens récupèrent l’indifférence pyrrhonienne pour l’appliquer à leur éthique. Les phénomènes et les événements que l’on subit ne sont pas de notre ressort, et l’on doit donc rester indifférent aux malheurs qu’ils peuvent apporter

Bruce Bégout Obsolescence des ruines
Philosophie magazine 159 mai 2022 - Entretien avec Victorine de Oliveira page 65 et suivantes
«...il affirme éprouver son corps pour faire de la philosophie, ... Après tout, le corps en situation n’est-il pas à l’origine de la phénoménologie ?»
«La phénoménologie s’intéresse à ce qui précède la conscience logique, à ce que Husserl appelle l’antéprédicatif, au monde de la vie, au Lebenswelt, aux pratiques quotidiennes, aux expériences muettes affectives et corporelles. De ce point de vue, la ville est un terrain de réflexion idéal, puisque s’y déploient toutes sortes de rapports à l’espace, aux autres, aux bâtiments… En même temps que j’écrivais ma thèse sur Husserl, je travaillais à mon livre sur Los Angeles, que je n’ai publié qu’en 2019. À cette époque, les choses étaient séparées dans ma tête, mais à présent, j’ai l’impression d’une réconciliation progressive. Je sens que l’espace, la ville, les ruines sont un champ d’application pour mon regard phénoménologique sur le monde. Ce sont des objets concrets sur lesquels je peux expérimenter, éprouver des questionnements, des concepts et des méthodes. Je ne peux concevoir mon travail sans cette expérience charnelle, sans exposition du corps, par le voyage notamment.
...
Pour moi, l’expérience précède toujours le concept : en cela, je suis un empiriste. Il y a des données, le plus souvent muettes, sensibles, sauvages. Même recouvertes par des notions et des préjugés, elles imposent leur caractère factuel. Et mon travail est de les sauvegarder dans leur dimension originale et de construire à leur propos un discours qui ne dénature pas leur être propre. Ma vision de la phénoménologie est ainsi an-archique, elle délaisse la question des fondements de la connaissance et de l’être au profit d’une restitution des singularités toujours annexées dans des grands systèmes explicatifs et spéculatifs. Mon matériau se trouve d’abord dans l’expérience des lieux et des situations que je rencontre, dans des pratiques, des usages, des impressions que je collecte dans des cahiers, ... ce qui constitue l’armature de mes recherches : les rapports entre la phénoménologie et la modernité, le monde quotidien, les ambiances, la ville.»

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