Sortir de l'histoire officielle

     


Thomas Hobbes (1588-1679)

En lisant Christian Godin, dans "La philosophie pour les nuls" - 2006 je m'aperçois que j'ai beaucoup d'idées préconçues. C'est l'intérêt de ce livre.

Hobbes n'est pas si sombre avec son "loup". Il suggérait la laïcité. La citation du "loup" est plus subtile que l'on veut en dire. Son État non oppressif est plus souple que l'on pense et pour lui la loi doit se faire oublier pour que le citoyen se sente libre.
J’apprends par wikipédia que la citation complète est : « Et certainement il est également vrai, ... qu’un homme est un dieu à un autre homme, et qu’un homme est aussi un loup à un autre homme. L’un dans la comparaison des Citoyens les uns avec les autres ; et l’autre dans la considération des Républiques ; là, par le moyen de la Justice et de la Charité, qui sont les vertus de la paix, on s’approche de la ressemblance de Dieu ; et ici, les désordres des méchants contraignent ceux mêmes qui sont les meilleurs de recourir, par le droit d’une légitime défense, à la force et à la tromperie, qui sont les vertus de la guerre, c’est-à-dire à la rapacité des bêtes farouches »
Donc c’est déjà moins net. L’homme, par la Justice, la Charité, la paix, est aussi un Dieu pour l’homme. Cette citation n’est pas issue du Leviathan, mais De cive (le citoyen).
Donc pour lui la République est source de désordres. C'est qu'au moment où il écrit ce texte il a fuit la dictature de Cromwell regrettant la monarchie. Avant le retour de celle-ci il reviendra en Angleterre remarquant la stabilité du pouvoir en place.

Pour David Greaber et David Wengrow dans "Au commencement était ..." Hobbes avec son sauvage guerrier et Rousseau avec son bon sauvage sont deux visions de l'histoire qui ont limité notre imagination.
L'humain était-il naturellement bon ou mauvais ? La question n'a pas de sens. Bien et mal sont des concepts forgés de toute pièce. S'inquiète-on si un arbre fait le bien ou le mal ?
Réduisant notre vision à ces deux faces de l'humanité, cruelle ou angéliquement niaise, nous devions accepter l'existence de l'État qui policerait notre immaturité.


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