Sortir de l'histoire officielle

    


Onfray tourne au rouge-brun

Michel Onfray, Emmanuel Macron, Paul Ricœur et Jürgen Habermas

Onfray contre les libertaires
J'avais apprécié son traité d'athéologie et sa biographie philosophique d'Albert camus. Dommage il m'importune. Encore cet article qui réduit le bien fondé de cette biographie et je vais l'oublier.
Onfray contre les libertaires : Michel Onfray contre l’historiographie anarchiste dans son livre sur Albert Camus Onfray contre les libertaires
Bien qu'en 2009 on se demandait s'il était anarchiste : http://www.refractions.plusloin.org/spip.php?article278&recherche=onfray
2020 patatrac il ne reste plus grand chose Onfray : fin de partie
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Michel Onfray, Emmanuel Macron, Paul Ricœur et Jürgen Habermas

Michel Onfray, invité de l'émission “C l'hebdo” de France 5 cité par valeurs actuelles le 26 septembre 2017.
«... à propos des références philosophiques du chef de l’État : “Habermas est un ancien de la 'Hitlerjugend' et Ricœur, ancien pétainiste. Il faut faire attention quand on n'a pas le sens du symbole. Il faut faire attention à ses références”. Le philosophe allemand Jürgen Habermas a grandi sous le nazisme et a été enrôlé dans les jeunesses hitlériennes, ce qui a suscité une polémique en Allemagne en 2006.»
Tiré de Wikipédia « ...Certains évoquant un passage pétainiste de Paul Ricœur ; ce dernier s'explique sur cet épisode dans une note publiée en 1994, le présentant comme un moment de désarroi. ... Dans l’article Sur la passade pétainiste de Paul Ricœur : un bref épisode ?7, Robert Levy critique la position défendue par le philosophe. D’une part, parce que les propos de François Dosse « ne sont à la lettre que des reprises de ce que Paul Ricœur disait lui-même de lui-même dans La Critique et la Conviction » en matière d’explication quant à cette période. D’autre part, parce qu’il conteste la soi-disant brièveté (automne 1940-fin de l’hiver 1941) de l’affiliation de Ricœur à ces idées politiques (et avance l’hypothèse d’une extension avant et après ces dates) en s’appuyant sur trois faits. Tout d’abord, un article paru en mars 1939 dans la revue Terre Nouvelle, intitulé Où va la France ? Perte de vitesse en réaction au discours d’Hitler prononcé le 30 janvier 1939 au Reichstag. Ensuite, un voyage d’étude en Allemagne à Munich à l’été 1939...»

Mais à France Culture le 22 février 2018 L'élan bouleversant d'Habermas «Contre le nazisme, d’abord, ce nazisme dans lequel Habermas a d’abord baigné, puisque son père avait adhéré au parti national-socialiste et que lui-même est  passé par les Jeunesses hitlériennes. Contre l’Allemagne de l’après-guerre, ensuite, qui le dégoûtait d’autant plus que beaucoup de ses profs étaient d’anciens nazis sans remords. « Nous devions vivre avec cette évidence que nous nous trouvions dans une université où d’anciens nazis donnaient des cours, raconte Habermas. C’était ainsi, on ne pouvait rien faire contre ». Or en réalité, vous l’aurez compris, il aura beaucoup fait, contre. Habermas n’a pas cessé de traquer le nazisme, ses concepts, son jargon, à même le texte, jusqu’au coeur de la philosophie. Indigné par l’aveuglement dont a longtemps bénéficié Heidegger, Habermas s’est cabré contre une certaine pensée française. Contre le culte du tragique et du crépusculaire, il a défendu les ressources de la pensée rationnelle, les droits de ce qu’il nomme une « raison faible, faillible, mais non défaitiste ». Sans pitié pour l’héritage du nazisme en philosophie, Habermas se montre aussi très critique à l’égard de sa propre tradition, la tradition critique, de gauche, issue de la fameuse école de Francfort.»



Onfray tourne au rouge-brun
Pour la cousine du chnord de ma mère le brun c'est de la merde.
Michel Onfray : le petit père du peuple bourgeois
«Michel Onfray est un des intellectuels les plus célèbres de France. Se proclamant d’une « vieille gauche » libertaire et proudhonienne, comment se fait-il que son discours, en apparence critique, soit aussi largement admis dans le champ médiatique ? 
Avec plus de cent livres à son actif, qui lui assurent des revenus confortables et des invitations extrêmement régulières sur les plateaux de télévision pour y faire leur promotion, ce dernier a la réputation d’être subversif, toujours présenté comme appartenant à une gauche critique, athée et libertaire.

Les raisons pour lesquelles Michel Ofray est accusé de tendre vers le « brun » ces dernières années sont nombreuses et documentées, et ne méritent peut-être pas d’être d’avantages commentées : adhésion aux thèses de Renaud Camus sur le « grand remplacement », à celles d’Huttington et des néoconservateurs américains sur le « choc des civilisation », assimilation de l’Islam à « une barbarie », croyance dans l’existence de races biologiques, défense de Génération identitaire, éloge de la police et condamnation répétée des mouvements contre les violences policières,, accointances avec Eric Zemmour et désir d’une « révolution réactionnaire », diffamation envers Rokhaya Diallo, insultes sexistes envers Greta Thunberg, propos homophobes, lecture contre-révolutionnaire de la Révolution française, nietzschéisme grossier, vitalisme quasi-mystique…
Bref, la vision du monde que défend Michel Onfray est celle, très classique, d’un autoritaire de droite, celle d’une France perçue comme une civilisation millénaire, blanche et chrétienne, en plein effondrement en raison de l’Islam et de l’immigration … et c’est bien ce qui lui permet d’avoir pignon sur rue chez CNEWS, Marianne, Valeurs Actuelles, Le Figaro, là où les syndicalistes, les acteurs du mouvement social ou encore les marxistes ne sont pas vraiment les bienvenus.
malgré une rhétorique floue qui dit défendre les « petits » (nous, nous ne défendons pas les « petits », nous défendons la classe laborieuse), Onfray ne cache pas son adhésion au capitalisme.
Il le disait lui-même il y a quelques mois, invité de CNEWS , rassurant son interlocutrice : « Moi je ne suis pas marxiste hein (…) je pense que le capitalisme, il est consubstantiel aux hommes ».

Dans sa préface de Pierre-Joseph Proudhon : L’Anarchie sans le désordre, dont l’auteur est Thibault Isabel, par ailleurs rédacteur en chef du journal d’extrême droite Krisis fondé par Alain de Benoist, Michel Onfray oppose Karl Marx à Proudhon (un des fondateurs de l’anarchisme français), en dénigrant le premier pour faire l’éloge du second. Marx y est décrit dès la première ligne comme un juif « issu d’un lignage de rabbins ashkénazes », par opposition à Proudhon, qui serait lui « issu d’une lignée de laboureurs francs ». [ça me rappelle l’esprit de Heidegger]

Si la pensée de Pierre-Joseph Proudhon ne peut en aucun cas être réduite à son antisémitisme forcené et à son sexisme outrancier, ces deux dimensions ne peuvent pas non plus être ignorées et passées sous silence, car elles permettent de mieux comprendre la récupération réactionnaire de ce penseur de l’anarchisme. Zeev Sternhell analysait d’ailleurs ce phénomène : en 1911, le Cercle Proudhon, qui se faisait passer pour un syndicat, était en réalité directement issu de l’Action Française de Charles Maurras, raciste et monarchiste. Ainsi, se référer à Proudhon comme le fait régulièrement Onfray ne fait pas automatiquement de soi un allié du camp social, du mouvement ouvrier, des luttes sociales ou d’une ligne anarcho-libertaire…
...son « soutien », très contrasté, aux Gilets jaunes, parait bien opportuniste. Dans des propos dégoulinants de condescendance et de paternalisme, il les qualifie de « petit peuple« , de « provinciaux » et de gens « simples » : le « monde des bistrots, qui chasse ». Mais, à part dans les fantasmes (essentiellement culturels) de Michel Onfray, les gilets jaunes ne sont pas “simples”, ils sont au contraire complexes et n’ont rien de “petits”… sauf si on les regarde de haut. Et c’est bien ce que fait Michel Onfray, qui ne se dit pas Gilet jaune, qui ne se mêle pas à eux, ne descend pas dans la rue avec eux, mais les observe de loin, les commente et les juge.
… refusant de voir le mouvement des gilets jaunes pour ce qu’il est, c’est-à-dire une union populaire dans tout ce qu’elle peut avoir d’hétéroclite, d’hétérogène, de divers, à l’image finalement de la classe laborieuse, il trie ce dernier ne gardant que ce qui lui convient. Il oppose le “bon peuple” des Gilets jaunes au “mauvais peuple” des banlieues (peu importe les jonctions qui se sont opérées), les « sous prolétaires » aux prolétaires, condamne les « violents« , « casseurs » et « blackblocs » comme le ferait un éditorialiste du Figaro…
 
Le programme économique de Front Populaire ? « Travailler à un capitalisme populaire »… A l’aide de banquiers
Onfray, qui prétend représenter une gauche traditionnelle face à une nouvelle gauche woke qui serait dégénérée, se met soudain à parler comme un chroniqueur éco de BFM Business. Il s’écrie : « il faut un discours qui libère le travail, qui libère les énergies du travail ! Il y a plein de gens qui ont envie de travailler mais on leur dit “ah mais le code du travail ne le permet pas” (… « vous voulez déréguler ? », « oui ! », répond le “philosophe” enthousiaste, avant de s’en prendre aux syndicats et en particulier à la CGT : « ce sont des gens du vieux monde ! » qui ont « une vision du monde périmée »
 … un patchwork indigeste de tous les poncifs néolibéraux : on comprend donc mieux pourquoi cet « anarchiste libertaire » a pu être rejoint par une bourgeoisie de droite (Philippe de Villiers, Alain de Benoist) soucieuse de protéger son portefeuille.
 
Le dérèglement climatique, la faute au capitalisme ? Non ! Ce  sont les « multivers » !
… une grande créativité dans sa stratégie de déni. Dans un entretien absolument surréaliste accordé à la Librairie Mollat de Bordeaux, qu’il faut regarder, Onfray nous explique que « moi, je formule l’hypothèse que le réchauffement climatique suppose une organisation du cosmos dont nous ne connaissons pas le détail« … Ce dernier serait notamment lié aux « plurivers », qu’il symbolise avec des bulles de savons que l’on fait dans son bain : « le réchauffement climatique c’est pas juste parce qu’on tire trop la chasse d’eau, c’est aussi parce qu’il y a des interactions de notre tout petit univers dans une configuration impensable avec les autres univers« . Il ne serait pas lié à l’action humaine mais « à des cycles naturels, astronomiques, astrophysiques » …
 … un vrai enjeu idéologique à nier la responsabilité humaine, ou plutôt la responsabilité capitaliste, dans le dérèglement climatique (ou à carrément nier ce dernier), ... En toute cohérence, on peut mieux comprendre la position d’Onfray sur ce sujet.
 ... en cette période de grande confusion : si Onfray distille depuis des années déjà des propos extrêmement brutaux contre les minorités religieuses et en particulier les musulmans, il n’y a rien non plus à sauver de son « discours social ». L’immense sollicitude dont font preuve des médias oligarchiques envers lui s’expliquent par la grande servilité qu’il leur témoigne en retour en défendant le programme de la bourgeoisie.»

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