Sortir de l'histoire officielle

     


Emma Goldman (1869-1940)

Textes en lignes : https://emmagoldmananthologie...

Ébauche autobiographique Texte original : Biographical Sketch Hippolyte Havel - Introduction à Anarchism and Other Essays de Emma Goldman Décembre 1910 http://www.socialisme-libertaire.fr/2017/08/emma-goldman-ebauche-biographique.html

Un numéro spéciale en ligne https://fr.calameo.com/read/001407630a23ee662ff90
Et en pdf sur unprolospecule Itinéraire une vie une pensée E. Goldman

Emma Goldman : « Pour le peuple, la révolution était une réalité, pas une simple théorie »

Son texte Il n’y a pas de communisme en Russie 1934 https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1452
En pdf sur unprolospecule Il n’y a pas de communisme en Russie
Commentaires et extraits la dictature bolchevik n’est pas le communisme

Les liens dans les recherches sur le net nous amènent à son compagnon Alexander Berkman

La liberté ou rien

De la liberté des femmes

Vivre ma vie Une anarchiste au temps des révolutions
http://www.lechappee.org/collections/hors-collection/vivre-ma-vie

Du site de l'éditeur : «Née en 1869 dans l’Empire russe, Emma Goldman s’exile aux États-Unis à 16 ans. Pauvreté, exploitation et désillusions l’y attendent. Elle plonge alors à corps perdu dans le chaudron politique et intellectuel. Activiste et conférencière anarchiste aussi célèbre que redoutée, elle sillonne au gré des luttes une Amérique en pleine ébullition. Expulsée en 1919 vers la Russie, accueillie chaleureusement par Lénine, elle découvre une réalité qu’elle ne cessera de dénoncer avec courage tout en poursuivant son inlassable combat pour l’émancipation.
Son époustouflante épopée mêle morceaux de bravoure et moments d’intimité, grands affron­tements politiques et vie d’une femme hors du commun, poésie et quotidien, espoir et désenchantement. Ce texte magistral est à la fois une fresque historique qui donne le vertige, tant on y croise toutes les grandes figures révolutionnaires, une œuvre puissante d’une rare sensibilité et l’un des plus beaux chants d’amour à la révolte et à la liberté. Un monument de la littérature anarchiste enfin traduit intégralement en français.»

Un article de Reporterre Emma Goldman : l’anarchie, « un idéal d’émancipation »
En pdf sur unprolospecule : « un idéal d’émancipation »

Conseils de lectures page 17 de l'avant-propos : des oeuvres de Alexander Berkman ... Le Mythe bolcheviks, La rébellion de Kronstadt

Mes impressions après ma lecture

Notes et liens à partir du texte :
Pour découvrir et comprendre les sources de l'anarchisme et du 1er mai, les débuts du féminisme hors des suffragettes, les luttes pour la libération sexuelle et la contraception, l'illusion de la révolution russe, l'altruisme c'est à dire l'affection, sans dogme religieux, pour l'autre et quelque soit sa position sociale.
1 - New York, une nouvelle vie
Page 28-29 Un évènement qui marque une vie et dirige sa vie : le massacre du Haymarquet Square à Chicago et l'exécution d'anarchistes le 11 novembre 1887. Condamnés pour l'exemple ils sont réhabilités 6 ans après.
Un roman autour de ce massacre La bombe de Franck Harris.
27 Rencontre avec Alexander Berkman
31 Premier meeting animé par Johanna Greie et premières interrogations sur le socialisme et l'anarchisme.
Peu de mentions biographiques sur Johanna Greie. Un texte sur la condition féminine https://flps.newberry.org/article/5418474_6_0775
Et une courte biographie en langue allemande https://biografischerblog.blogspot.com/2019/09/johanna-elizabeth-greie.html
«Greie, Johanna, Elizabeth, ... Née à Dresde le 6 janvier 1864, enfant de parents pauvres, elle fréquenta l'école primaire et, après l'avoir quittée, entra dans une entreprise commerciale, prit plus tard un poste à Magdebourg, où elle se maria. Un ami de son mari, l'écrivain Karl Schneidt, l'a encouragée à publier ses premières tentatives d'écriture. Plus tard, elle a travaillé pendant longtemps au journal judiciaire apparaissant à Magdebourg et a écrit de la correspondance et des pages de reportages pour divers quotidiens. En raison de la conviction politique de son mari, dont elle partageait les vues, forcée de quitter l'Allemagne, elle a déménagé avec lui en Amérique en 1887. De là, elle a écrit de la correspondance pour des journaux allemands, des rapports sur des expériences qui l'ont ramenée en Amérique lors de ses tournées de conférences en 1888–1892. Parmi les œuvres plus importantes, le roman «Sous le fléau des préjugés», qui a circulé dans presque toute la presse ouvrière américaine en 1890, mérite une mention spéciale; également une série d'articles sur "La question des femmes", "Martyr du capital", "Travail des enfants". De nombreux petits romans, histoires et croquis sont apparus dans de nombreux magazines et journaux américains et allemands.»
33 Départ pour l'Amérique et fuite d'un foyer parentale en Russie étouffant avec un père violent et une mère sans tendresse.
34 La famille aux USA de réfugiés russes ayant fuient les pogroms. mais vie dure dans ce nouveau pays et une nostalgie de la Russie.
35 Pour son père «La fille d'un juif a seulement besoin de préparer le gefüllte Fisch (carpe farcie), découper menu les nouilles et donner à son homme plein d'enfants.»
2 - Souvenirs de Rochester
39-40 Conditions de travail dans une usine à Saint-Pétersbourg en 1882 «L'usine était loin de l'endroit où nous vivions. Il fallait se lever à cinq heures du matin pour commencer à sept heure. On étouffait dans ces ateliers sombres et sans aucune ventilation. Le seul éclairage provenait de lampes à huile, et la lumière du soleil n'y pénétrait jamais. Nous étions six cents, de tous âges, à produire des gants très chers et belle qualité pour un maigre salaire...» Droit à une pause déjeuner et deux pause pour le thé, ainsi que chanter sans être harcelés et surmenés.
40 A New York des pièces grandes et bien aérées mais un travail très dur avec une seule pause déjeuner d'une demi-heure dans une discipline de fer.
3 - Rencontres décisives
53 Sous les stars violence étatique en Russie par Trepov et opposition de «nihiliste».
53 En Russie témoin dans son enfance de flagellations de paysans «... le corps à moitié nu d'un homme qu'on cinglait à coups de knout.»
54 Rencontre avec Johann Most. Activiste politique allemand, actif dans ce pays et en Autriche. Ensuite doit se réfugier en Angleterre où il choisit l'anarchisme puis gagne les USA. Et page 94 il se familiarisera avec les idées anarchistes grâce à August Reinsdorf exécuté pour conspiration à la vie de l'empereur allemand Guillaume 1er et non contre le tsar ainsi écrit dans le texte.
57-58 Une anarchiste «Pourquoi ne devrait-on aimer la beauté ? Les fleurs par exemple, la musique, le théâtre - les belles choses ?» ... «Les belles choses sont une nécessité. La vie seraient insupportables sans elles» et aussi en page 84 La cause oui mais aussi la joie.
60 Pour Most «Les grandes exceptions sont Louise Michel et Sofia Perovskaïa [militante russe membre d'une l'organisation terroriste révolutionnaire. Pour sa maman elle est la première femme condamnée à mort dans l'Empire pour des raisons politiques.]»
4- L'irruption de l'amour
5 - Une voix pour la cause
6 -  Premiers conflits avec Most
98 George Kennan rapporte de Sibérie les conditions atroces dans lesquelles se trouvaient les prisonniers politiques russes.
Un mouvement empêche l'extradition de Léon Harmann «célèbre révolutionnaire» vers la Russie. Pas de trace d'Harmann, juste cité dans le Que sais-je Le terrorisme par Jean Servier.
103 Réseau transatlantique et lutte d'égos des meneurs Most et Josef Peukert.
7 - Glaces et photos
109-110 premier 1er mai en 1891 les anarchistes rejetés de la manifestation par les socialistes. Emma et d'autres ne leur restent qu'une charrette pour leur prise de parole. Le cheval prend peur et avance entrainant le publique. La presse racontant n'importe quoi.
112 Accueil nul des paysans propriétaires.
113 Création d'une boutique de glaces et sandwiches.
8 - Tous à Homesland
115 Lutte et lock-out dans les aciéries Carnegie qui avait le monopole de l'acier par une barrière douanière.
119 En 1892 à Homesland tuerie de manifestants dont un enfant par des flics privés accompagnant des jaunes sur une barge ; flics de la société Pinkerton payés par le gérant de Carnegie Henry Clay frick. La société Pinkerton considéré aussi responsable de l'affrontement des grévistes avec la police à Chicago en 1186, déjà cité.
9 - L'attentat contre Frick
133 Grèves écrasée par la milice d'état protégeant l'aciérie et non la population, ce qu'avaient espéré certains syndicalistes.
134 Saverio Merlino (anarchiste italien qui a viré au marxisme) prend la parole dans un meeting en soutien à Sasha (Alexandre Berkman) qui venant de tirer sur Henry Clay frick.
10 - Au pénitencier
143 Commité de soutien à Sasha : Michael Zametkine «un vieux révolutionnaire russe» mais pas de trace à part une fiche de naturalisation, Louis Miller co-fondateur du Jewish Daily Forward  premier et plus important quotidien en yiddish, Isaac Hourwich, Hillel Solotarof, Annie Netter, Michael Cohn, Dyer D. Lum, John Edelmann, William C. Owen, Justus Schwab ...
11 - Incitation à l'émeute
149 Edward Brady cité dans https://www.ephemanar.net/mai14.html#14
152 Certificat de bonne moralité pour entrer au Gymnasium refusé par son professeur de religion «J'étais une enfant détestable et, en grandissant, je deviendrais une femme encore plus mauvaise. Je ne manifestais aucun respect pour mes aînés ou pour l'autorité.»
158 En 1893 suite à d'un meeting pour les journaux elle aurait incité la foule à la révolution. «Emma la Rouge possède un grand pouvoir de séduction ; la populace ignorante n'attendait que sa langue au vitriol pour mettre New york à feu et à sang
Natasha Notkine «archétype de la femme révolutionnaire russe».
159 Première citation Voltaryne de Cleyre avant des relations compliquées.
12 - Blackwell's island
171 En prison un discours elle refuse le rôle de chef de production sur les autres détenues.
177 Rencontre dans le bureau du directeur de la prison avec le rédacteur en chef du Sun John Swinton défenseur dans les colonnes du journal de Walt Whitman.
13 -Nouvelles amitiés, nouveau départ
193 Reçu à diner chez ce John Swinton défenseur des libertés à travers le monde suite auxquels il reçut des cadeaux comme par exemple de la part de communards ayant échappés «à la férocité de Thiers et de Galliffet...»
14 - Londres, Vienne ...
206 En Angleterre extrême pauvreté et liberté de parole, peut-être une soupape de sécurité pour éviter tout risque de révolte.
Rencontre avec Errico Malatesta ...
206 à 208 ... et Louise Michel, «...amour de l'humanité, grandiose dans sa ferveur et son courage... anguleuse, émaciée, prématurément vieillie (62 ans), ses yeux pétillaient de vie et de jeunesse, et son sourire si tendre ... peu d'attraits dans son apparence. Tout son être brillait d'une lumière intérieure.»
209 Pierre Kropotkine fier de montrer les meubles qu'il a fabriqués.
Reprend l'analyse sur pauvreté et liberté d'expression anglaises. L'homme d'état laisse du mou et l'Anglais moyen même pauvre pense qu'il est libre.
«Ma visite à Pierre Kropotkine me convainquit que la vraie grandeur s'associe toujours à la simplicité.»
15 - La détresse au féminin
220 Note : le libéralisme européen, hormis la Grande-Bretagne, est un courant conservateur. Aux États-Unis c'est un mélange de sociale libéralisme, de progressisme social et d'économie mixte.
227 Par le travail comme sage-femme elle se rend compte des conditions de vie misérable des pauvres, des ouvriers. Les plus riches font appelle à un médecin.
16 - L'anarchisme à l'église
247 Conférence sur l'anarchie donnée dans un Temple sur l'initiative d'un pasteur qui devra conséquemment aller vers d'autres horizons.
Aux USA avant l’hystérie contre les communistes c'était l'anarchie qui provoquait la haine.
17 - Vivre ses idées
260 Rencontre avec Mose Hartman, Eugène V. debs et Max Baginski
264 Où sont les grands hommes et femmes capables d'arrêter la force étouffante du «comstockisme» mouvement s'opposant au changement de statut économique et sexuel de la femme aux États-Unis ?
Manipulations pour qu'Emma Goldman ne puisse pas prendre la parole au congrès des différentes tendances progressistes, syndicalistes et révolutionnaires à Chicago en 1897.
265 Première référence au manifeste communiste de Marx celui-ci s'appuyant sur un renforcement l'état pour un illsoire progrès réduisant les libertés individuelles.
266 Revirement de sa pensée acceptant les monuments commémorant des camarades disparus, elle avait méconnu le pouvoir de l'art utilisé pour incarner les idéaux de ces morts.
267 Deux courants anarchistes à Denver l'individualisme et le communisme. Rencontre d'amis William et Lizzie Holmes d'Albert Parsons l'un des innocents condamnés à mort après l'attentat de Chicago cité au début du texte.
18 - Une rupture annoncée
271 1895 déclaration de la guerre à l'Espagne, la Guerre hispano-américaine
272 Le droit de vote des femmes apporte-il les droits à la liberté et à l'intimité des femmes. Ce que doute Emma Goldman mais s'était peut-être illusionné sur la liberté faite d'une «magnifique camaraderie» entre les deux sexes en Russie. Souvenir d'enfance peut-être ?
276 L'assassinat de l'impératrice d'Autriche par Luccheni provoque une chasse internationale contre les anarchistes. Emma a de l'empathie pour l'assassin victime de la misère et témoin des accès du colonialisme en Afrique, et pour la femme refoulée de la cour autrichienne.
19 - La dure vie agricole
283 Les conséquences de la prohibition est la transformation de nombreuses maison particulière transformées en bar avec la complicité des policiers touchant leur part. Les enfants de la famille au milieu de ce commerce respiraient les fumées du tabac.
286 Souvenir des hivers russes et des promenades en traineau.
286-287 Dures conditions de vie misérable des petits paysans ; concurrence déloyale, travail dificile, crédits et grossesses rapprochées.
20 - Projet d'évasion
21 - L'Europe et l'amour
22 - Anarchistes et néomalthusiens à Paris
23 - Le président abattu
336-337 Pierre Kropotkine une vedette aux États-Unis.
338 Déterminations de l'assassin Gaetano Bresci pour trouver les moyens de tuer le roi d'Italie Humbert 1er.
245 Le président Mc Kinley abattu par Leon Czolgosz
24 - L'exécution de Leon Czolgosz
365 Emma pestiférée a des difficultés pour trouver un logement à New-York. Elle est accueillie par une jeune prostituée qu'elle avait soignée.
25 - La traversée du désert
374 à 376 Utilité ou non de l'assassinat politique ? Sources cachées de la tyrannie dans les institutions républicaines et dans le capitalisme moderne.
26 - La mort d'Ed
387 vote par le congrès d'une loi qui interdisait l'entrée sur le territoire américain de toute personne ne croyant pas en la nécessité d'un gouvernement organisé. Loi considérée comme antianarchiste interdirait l'entrée de Tolstoï, Kropotkine, Spencer (que je rapproche au libertalien) ou Edward Carpenter.
27 - Une leçon d'économie politique
28 - De Babouchka au théâtre russe
416 Femmes russes révolutionnaires Véra Zassoulitch - menchevik, Sofia Perevskaïa (déjà citée page 60), Jessie Helfmann, Ekaterina Brechkovskaïa surnommée Babouchka- socialiste-Révolutionnaire (un texte en anglais).
417 Massacre à Moscou d'une manifestation contre la faim, «le dimanche rouge»
29 - Mother Earth naît, Most meurt
30 - La libération de Sasha
31 - Le congrès anarchiste d'Amsterdam
457 Passionnée du théâtre d'Ibsen dont elle en donne plusieurs conférence. Discussion autour de la pièce Un ennemi du peuple.
Tirés de la page Wikipédia d'Henrik Ibsen :
«Ses œuvres les plus connues sont Une maison de poupée, Le Canard sauvage, Rosmersholm, Hedda Gabler. Certaines plus politiques, comme Les Prétendants à la couronne, Les Soutiens de la société, Les Revenants et surtout Un ennemi du peuple. Hostile aux partis cléricaux et au traditionalisme de la monarchie norvégienne de son temps, il est souvent vu comme un libéral en Norvège
Voici deux citations tirées de cette page :
« L'État est la malédiction de l'individu. Il faut que l'État disparaisse. Voilà la révolution que je veux faire. Que l'on ruine le concept d'État, que l'on fasse du libre vouloir et des affinités le lien unique de toute association, et ce sera là le germe d'une liberté qui aura quelque portée. Modifier la forme du gouvernement n'est pas autre chose que de farfouiller parmi les rossignols d'une arrière-boutique. » (Noël Godin, Anthologie de la subversion carabinée, L'Âge d'homme, 1988)
« Ce que vous appelez liberté, je le nomme des libertés, et ce que j’appelle la lutte pour la liberté n’est pourtant rien d’autre que l’acquisition répétée et vivante de l’idée de la liberté. Celui qui possède la liberté autrement que comme l’objet à rechercher, la possède morte et sans esprit, car la notion de liberté a ceci de particulier qu’elle s’étend toujours pendant l’acquisition, et si donc quelqu’un s’arrête au milieu de la lutte, disant : je l’ai maintenant, il montre justement par là qu’il l’a perdue. » (Lettre au critique danois Georg Brandes, février 1871)
462 Les dirigeants de la CGT la plupart anarchistes. «... des hommes beaucoup plus solides et intéressants que le genre communément rencontré à Paris. Pouget, Pataud, Delesalle, Griffuelhes et Monatte ... brillants défenseurs des nouvelles théories ouvrières .. et une connaissance .. pratique des luttes quotidiennes des prolétaires.»
- La Bourse du Travail transformée «en une véritable ruche» ... bureau pour chaque syndicat, imprimerie aussi conférences, un dispensaire et une crèche bien équipés.
32 - Ben et «hobos»
470  première citation de Lazarus Averbuch survivant des pogromes de Kichinev 1903 et 1905
33 - Passions et soupçons
34 - Le soldat devaint anarchiste
35 - Ferrer devant le peloton
516 Arrestation de Francisco Ferrer et campagne en sa faveur
36 - 120 conférences, 37 villes, 25 états
37 - Les mémoires de Sasha
542 De nombreux anarchistes et des membres des IWW (Industrial Workers of the World) cherchaient à aider les révolutionnaires mexicains.
547 Fin de l'écriture Mémoires de prison de Sasha ( Alexandre Berkman)
38 - Les «vigilantes» se déchaînent
551-552 Par leur absence d'un esprit révolutionnaire des syndicalistes saboteurs plaidèrent coupables par leur méconnaissance de la portée sociale de leur procès sans avouer fièrement leurs actes. Ils ne concevaient leur lutte que comme un simple affrontement entre leur organisation et les intérêts de l'industrie sidérurgique. «Qu'importait qu'ils aient vu le lion dévorer l'agneau en d'innombrables occasions, ils se raccrochaient à l'espoir d'une transformation de la nature de la bête.»
558 Rencontre avec Vladimir Bourtzeff révolutionnaire russe dont la mission a été de démasquer Yevno Azev, l'espion de la police secrète tsariste qui a participer à l'organisation de plusieurs assassinats.
Conférence au fond d'une mine sur le théâtre de George Bernard Shaw. EG était convaincue que le théâtre moderne était un bon moyen pour diffuser des idées neuves.
559-560 Assassinat de syndicalistes des IWW par la police et les Vigilantes, dont Joseph Mikolasek. Voir en anglais San Diego lutte contre la liberté d'expression
39 - Fin d'une décennie au 210
571 Déception concernant Jack London sollicité pour la préface du livre sur les prison de Berkman. London refusa d'oublier ses engagements politiques mettant en avant ses propres théories sociales par opposition à l'anarchisme. Refusant de revenir sur son texte il trancha en déclarant qu'il avait une famille à nourrir, donc pour ne pas offenser ses éditeurs et s'attirer la censure de son parti le Parti socialiste d'Amérique
40 - Théâtre et conscience sociale
41 - Mother Earth au bord de la faillite
42 - La conspiration de San Diego brisée
621 Lutte pour la contraception. Ida Craddock une des «courageuses championnes de l'émancipation de la femme condamnée à cinq ans de prison par Anthony Comstock (comstochisme déjà cité en page 264) se suicide.
623 Conférences sur différents sujets, opposition à la guerre, en faveur de Caplan et Schmidt (attentat du 1er octobre 1910 contre le siège du journal Los Angeles Times), l'amour libre et l'homsexualité.
624 Conférence sur l'homosexualité qui «libère».
Des témoignages pitoyables EG en déduit «Je ne concevait pas l'anarchisme comme une simple théorie valable dans un lointain avenir ; c'était une force vivante capable de nous libérer de nos hinibitions, tant internes qu'externes, et des barrières destructrices qui se dressent entre les hommes.»
625 Pendant une conférence où elle appelle les femmes pour se libérer à être égocentristes et déterminées comme un homme trouvant ainsi le courage de se jeter dans la vie comme il le fait et d'en payer le prix une auditrice s'écrie «Vous êtes une femme à homme, vous n'êtes pas des nôtres.»
626 .. mon admirateur romantique Léon Bass (Léon Malmed)
43 - Le revirement de Kropotkine
633 «Kropotkine l'anarchiste, l'humaniste et le plus doux des êtres» «avait pris position en faveur de la guerre»
634 «Errico Malatesta fit preuve de bien plus de discernement et de cohérence que Pierre [Kropotkine].» De nombreux anarchistes américains, anglais, français et allemands surent garder une attitude ferme d'opposition au carnage.
636 Cheminement politique de Robert Minor , illustrateur des revues où écrit EG, du socialisme passe à l'anarchisme (pour finir communiste en 1920).

642 «L’insurrection de Pâques en Irlande se termine en tragédie.» 1916
44 - Une bombe explose
646 Soutien aux frères Ricardo et à Enrique Flores Magón en prison pour leur plaidoyer en faveur de la révolution mexicaine.
647-648 Le sauve-qui-peut général des radicaux et libéraux après l'explosion d'une bombe contre les va-t-en guerre est l'occasion d'incarcérer des militants syndicalistes radicaux. https://en.wikipedia.org/wiki/Preparedness_Day_Bombing
657-658 Répression contre la contraception où un juge admet le rôle du contrôle des naissances dans la réduction de la misère, changements de regard «obtenus grâce à l'action directe et non à des causeries de salon.»
45 - Guerre à la conscription !
667-668 Après la révolution d'octobre le retour vers leur pays natal d'exilés et réfugiés russes organisé par Willian Shatoff. Son nom apparait parmis les signataires du texte «L’Internationale anarchiste et la guerre - Londres, février 1915 - Article mis en ligne le 27 mai 2017 - dernière modification le 4 novembre 2018»
669 Rencontre avec le menchevik Trotski !
46 - Terreur et folie guerrière
713-714 Arrestations et violences provoquant blessures dont certaines mortelles et emprisonnement contre toute manifestation de pacifistes. «Folies chauvinistes»
715 Des militants socialistes et des IWW pacifistes pour ne pas avoir soutenus les anarchistes dans leur lutte contre la guerre subissent aussi la répression.
47 - Soutien critique aux bolcheviks
738 Les progressistes et socialistes bellicistes Russell, Benson, Simons, Ghent, Stokes, Creel et Gompers ne sont pour elle que des opportunistes qui la dégouttent. Et provoquent son incompréhension pour George D. Herron, English Walling, Arthur Bullard et Louis F. Post.
739 Mais elle est surprise en constatant le courage de randolph Bourne, Catelle t Dana, ces deniers renvoyés de leur université pour leurs défiance envers la guerre. Ni prison, ni torture ne purent obliger Max Frucht, Elwood B. Moore, H. Austin Simons, Philip Grosser, Roger Baldwin ... à prendre les armes.
48 - Le Père Noël en prison
742-743 Jacob Abrams, Hyman Lachowsky, Samuel Lipman et Mollie Steimer issus des masses travailleuses tabassés et condamnés pour leur pacifisme humaniste.
49 - La liberté ... provisoire
50 - Non à l'inquisition de la pensée
51 - L'épopée du Buford
792 EG décide de suivre Sasha s'il est expulsé des États-Unis, «Son entrée dans ma vie avait correspondu à mon éveil spirituel»
52 - Rêves d'une vie brisés en Russie - deux ans en 200 pages sur les 1000 du livre
«Expulsé des État-Unis, Emma Goldman et Alexandre Berkman parcourent la Russie révolutionnaire.» texte en ligne http://www.non-fides.fr/?1921-l-orage-eclate-a-Petrograd
​Extraits issus de la postface de l'ouvrage, « My Disillusionment in Russia » [Mon désenchantement en Russie] traduite pour la revue « Ni patrie ni frontières » en 2002. https://comptoir.org/2017/10/25/emma-goldman-pour-le-peuple-la-revolution-etait-une-realite-pas-une-simple-theorie/
825-826 Tentative de meurtre contre Lénine par Dora Kaplan pour EG guère plus qu'une gamine dans son tumulte psychique avait tenté de tuer Lénine avant qu'il réussisse à tuer la révolution, par le traité Brest-Litovsk. [exécutée sans jugement le 3 septembre 1918. Elle est brûlée dans la cour de la Tchéka, après avoir été battue à mort]
851 «Aucun d'entre nous n'avait pleinement prévu quelles proportions prendrait la menace marxiste. Peut-être n'était-ce pas tant le marxisme que l'esprit jésuitique de ses dogmes. Les bolcheviks étaient empoisonnés par ce dernier, et leur dictature dépassait l'autocratie de l'Inquisition.»
862-863 Portrait de Lénine et des bolcheviks par EG : «...rien n'était plus loin de mes pensées que d'accuser les bolcheviks de trahison. À vrai dire, le les trouvais assez cohérents, plus fidèles à leurs buts que certains de nos propres camarades qui travaillaient avec eux. Je trouvais surtout que Lénine était un homme fait d'une seule pièce. Certes, sa politique avait opéré des changements extraordinaires ; on ne pouvait pas nier sa grande agilité comme funambule politique. Mais il n'avait jamais dévié de son objectif. Même ses pires ennemis ne l'accuseraient pas de cela. Mais, soutenais-je, son objectif constituait le nœud même de la tragédie de la Russie. C'était l'État communiste, sa suprématie absolue et son pouvoir exclusif. Et s'il détruisait la révolution, envoyait des millions de gens à la mort et inondait la Russie dans le sang des meilleurs de ses fils et ses filles ? Cela n'effraierait pas l'homme de fer du Kremlin. C'étaient des «broutilles, de petites effusions de sang», qui ne devraient pas l'empêcher d'atteindre son but final. En matière de clarté de la vision, de force de la volonté et de détertnination inébranlable, Lénine avait droit à mon respect. Mais en ce qui concernait les conséquences pour la révolution de ses buts et de ses méthodes, je considérai qu'il était la plus grave menace, plus pernicieux que l'ensemble des interventionnistes, parce que son objectif était plus insaisissable et ses méthodes plus trompeuses.»
868-869 Tentative de rapatrier Voline à Moscou où il pourrait de ne pas subir l'ordre d'exécution de Trotski.
882 Maria Spiridonova et Boris Kamkov, dirigeant des socialistes révolutionnaires de gauche, obligés de se déguiser et de se cachés pour ne pas être pris par la Tcheka.
885 Les paysans pour nourrir les villes ne veulent négocier que de leurs soviets vers les soviets ouvriers et ne pas passer par le «centre». Ce qui provoqua la dissolutions de leurs soviets par le pouvoir et ensuite la révolte des paysans.
904 Pour Vladimir Korolenko la dictature bolchevik va retarder les changements sociaux à l'étranger pendant une longue période. «La dictature féroce qui règne en Russie n'offre-t-elle pas la meilleur excuse à la bourgeoisie européenne pour imposer des méthodes réactionnaires.»
908 Pour Henry Alsberg les États-Unis ont gagné la guerre par coopération des forces sociales, en Russie des milliers d'hommes et de femmes rendent service à leur pays mais on le leur refusait parce-qu'ils n'arrivaient pas à avaler les vingt et une conditions de la IIIe internationale.
Toujours pour lui la révolution russe s'est faite à la Bakounine, mais avait subi depuis une transformation à la Karl Marx.
916 et 926 Méfiance envers les juifs soutiens des bolcheviks par la révolution qui a arrêté les pogroms. plus de pogroms mais le bolchevisme avait exacerbé le sentiment antisémite au sein des masses.
927 Rencontre avec la femme de Deitsch (pas trouvé - est-ce Félix Dzerjinski ?) sur la demande de celle-ci pour soigner ce dernier provoquant la colère de EG sachant qu'il était le chef de la Tcheka. Qui étaient les premiers tchékistes ?
Et 993-955 Joseph Unszlicht l'un des dirigeants de la Tcheka
933 Louise Bryant, épouse de John Reed, et sa présentation calomnieuse des anarchistes pendant la révolution russe écrivant qu'ils avaient décrété la nationalisation des femmes.
947 Pour Kropotkine l'anarcho-syndicalisme «aidé des coopératives sauverait les révolutions futures des erreurs fatales et des souffrances terribles que la Russie était en train d'endurer.»
972 Retour en grâce du Général Slastchev-Krimsky, général blanc «pourfendeurs de juifs».
«Trotsky proteste beaucoup trop : ... le soulèvement des paysans de Carélie, écrasé dans le sang par le général tsariste Slastchev-Krimsky. [Il] avait combattu la révolution depuis le début et dirigé quelques-unes des armées de Wrangel en Crimée. Il avait commis des actes barbares contre des prisonniers de guerre et organisé d’ignobles pogromes.»
982 La Nouvelle politique économique c'est le retour du luxe et sa misère à sa porte.
997 Traquenard déjà dénoncé par Rudolf Rocker, dans Les soviets trahis par les bolchéviks, au cours d'un congrès international à Moscou des syndicats rouges. Le président de séance Losovski a donné la parole à Boukharine non habilité pourtant et en fin de congrès empêchant les délégués d'intervenir. Boukharine traitant les anarchistes russes de bandits.
999 Bill Haywood, un des arlequins pour EG, l'un des fondateurs des IWW vota l'interdiction des syndicats minoritaires, y compris IWW !
1001 Piotr Archinov en danger.
1005 Lev Tcherny que des milliers de foyers ouvriers et révolutionnaires connaissaient, auteur de l'ouvrage Une nouvelle direction pour l’anarchisme : l’anarchisme associationiste (1907) - inédit, parmi la liste des exécutés sous le nom de Tourtchaninov inconnu.
53 - Ballotés au gré des visas
54 - Un faux titre pour un manuscrit tronqué
1034 La psychologie de masses ne favoriserait elle pas par nature la soumission ? La conception de la révolution n'a-t-elle pas été trop romantique ?
55 - Dans le brouillard britanique
1056 Israel Zangwill avait toujours su que la dictature de Moscou incarnait la dictature.
1057 -1058 Réticences des travaillistes et autres socialistes devant les critiques sur Moscou par EG (que rencontrera plus George Orwell).
1065 A l'instar des serpents, les partis peuvent muer mais ne changent jamais de nature.
56 - Naissance d'un livre
1083 EG touche des cœurs yiddish avec une conférence sur un goy Walt Whitman.

Fin de lecture 30 juin 2020

Mes impressions après ma lecture :

Petite main dans une ganterie semi-industrielle, couturière dans une fabrique, couturière indépendante, infirmière, sage-femme, marchande de glaces et conférencière.
Émigrée russe vers les États Unis d'Amérique pour fuir pogroms et misère.
Dormant dans des appartements divers par leur grandeur, confort et situation, plus ou moins vétustes, dans des communautés plus ou moins grandes mais travaillant pour la «cause» par l'édition et la presse.
Dormant aussi dans des garnis fréquentés fréquemment par des prostituées. C'est l'une de celles-ci qui sera la seule personne à accepter de la loger.
Altruiste absolue incapable de méchanceté, cataloguée comme poseuse de bombe.
Des personnes influencées par la presse servile au patronat changèrent d'avis après l'avoir fréquentée.
Femme libre de son corps s'étant libérée de l'éducation écrasante traditionnelle, libre des grossesses ne pouvant en avoir, ayant plusieurs amants et compagnons de cœur et de corps.
Ayant passée par la case prison plusieurs fois dont un emprisonnement de deux ans.
Portant en elle-même les souffrances dues aux injustices. Les victimes de la répression sanglante à Chicago en 1886 et les condamnations à morts pour l'exemple de militants syndicalistes et anarchistes ont déclenché ses engagements politiques.
Sillonnant les États-Unis pour des conférences sur l'anarchie, la contraception dont tout prosélytisme était condamné par la loi, et le théâtre de l'Ibsen.
Son livre faisant le tour des communautés new-yorkaises germanophones, russophones, yiddish, de sous-prolétaires, artisans, intellectuels, suffisamment psychologue pour percevoir les causes qui ont déterminé des personnes agressives, comprenant son père rigoriste, autoritaire et violant, et comprenant le geste de l'assassin du président des États-Unis ; compréhensive pour ce meurtrier mais qui serait capable de soignée la victime.
Femme dangereuse mettant en cause tout pouvoir.
Comme beaucoup de révolutionnaires elle soutient dès le début la révolution russe d'octobre 1917.
Elle ne s'oppose pas à son expatriation vers le Russie, bien qu'elle a été mariée avec un résident des E-U, accompagnant Alexandre Berkman, tous les deux pleins d'espoir dans cette révolution populaire.
Rapidement elle perçoit les dérives du nouveau pouvoir et veut fuir au bout de deux ans.
Ses espoirs sont effacés par la dictature des bolcheviks.
Victor Serge franco-belge, de parents réfugiés russes fuyant la répression tsariste, en prison pour être considéré comme le théoricien de la bande à Bonnot, a suivi ce même processus d'espoir, de déception et de fuite.
Le récit d'EG s'arrête au moment où elle commence l'écriture de celui-ci. Nous n'aurons pas son ressenti sur les évènements de 1928 à la fin de sa vie en 1940, dont son séjour et ses discours en Espagne républicaine en 1936. Il faudra chercher ailleurs.

Elle est enterrée, selon ses vœux, aux côtés des condamnés du massacre de Haymarket Square à Chicago et rejoindra ainsi Voltairine de Cleyre.

Emma Goldman De la liberté des femmes
Deux textes : La tragédie de l'émancipation féminine & Le droit de vote des femmes

Éditions https://www.payot-rivages.fr/payot/

De la préface de Thibaut de Saint Maurice
page 7 ««Si je ne peux danser dans ta révolution, je n'y prendrai pas part.» Cette formule très célèbre (et avec plusieurs variantes) est attribuée à Emma Goldman, mais elle n'est pas tirée d'un de ses écrits. Elle l'aurait prononcée lors d'une fête où un mutant anarchiste lui reprochait de desservir leur lutte en dansant avec autant de plaisir.»
16 «Le féminisme d'Emma Goldman est la conséquence indissociable de son engagement anarchiste. Le trait d'union entre les deux est aussi simple que puissant : dans les deux cas, il est d'abord question de liberté et de résistance à l'oppression. Pour le dire autrement, Emma Goldman est davantage une féministe de la liberté qu'une combattante pour l'égalité.»
21 «Il ne s'agit pas seulement pour les femmes d'avoir le droit de faire, mais bien de faire effectivement.»
22 «En bonne anarchiste, elle soutient que l'opposition de genre est une opposition construite, qui n'est qu'une des conséquences de ce «grand antagonisme social» qui traverse toute la société, pour l'obtention du pouvoir politique et économique. L'émancipation des femmes ne peut donc être complète que si les hommes aussi s'émancipent de cet ordre social patriarcal »

Du premier texte de Simone Weil en ligne https://emmagoldman.../la-tragedie-de-lemancipation-feminine/
Mais des mots, tournures et expressions sont différentes ?
Page 28-29 «Le problème que nous avons à envisager aujourd’hui et qu’un avenir rapproché aura à résoudre est celui-ci : comment être soi-même et cependant se trouver en unité avec autrui, comment se sentir en profonde communion avec tous les êtres humains et conserver intactes ses qualités caractéristiques ? Ce me semble être le terrain sur lequel pourraient se rencontrer sans antagonisme et sans opposition et la masse et l’individu, et le vrai démocrate et l’individualiste véritable, et l’homme et la femme.»
28 «La phrase si souvent citée de Mme DE STAËL : « Tout comprendre, c’est tout pardonner » ne m’en a jamais particulièrement imposé ; elle sent le confessionnal, pardonner autrui évoque l’idée d’une supériorité pharisaïque. Comprendre ses semblables suffit»
33«En passant, il est réellement grand temps que les personnes douées d’un jugement sain et clair cessent de parler de la « corruption dans le domaine politique » sur un ton de salon bien-pensant. La corruption, en politique, n’a rien à faire avec la morale ou le relâchement moral de diverses personnalités politiques. Son origine est purement matérielle. La politique est le reflet du monde commercial et industriel dont voici les devises : « Il y a plus de bonheur à prendre qu’à donner » ; « Acheter bon marché et revendre cher » ; « Une main sale lave l’autre ».»

Été 2021

La liberté ou rien
https://luxediteur.com/
Pas lu

«Regroupant le plus grand nombre de textes d’Emma Goldman traduits en français, cette anthologie compose un vibrant plaidoyer en faveur du syndicalisme révolutionnaire, de l’athéisme et de l’égalité entre les sexes, ainsi qu’une charge implacable contre le patriotisme et le puritanisme. Emma Goldman y prend entre autres la défense de la pédagogie anti-autoritaire de Francisco Ferrer, elle critique sévèrement le pouvoir bolchevique en Russie et s’en prend au système carcéral, preuve d’un échec social collectif.»

De https://bibliothequefahrenheit.blogspot.com/ : «Féministe anarchiste anticapitaliste, anticléricale et antimilitariste, Emma Goldman a beaucoup écrit, notamment pour la revue Mother Earth qu’elle a fondée et dirigée. Cette copieuse anthologie d’articles, certains inédits en français, traite de la dictature bolchévique qu’elle dénonce après avoir passé dix-huit mois en Russie, du pédagogue espagnol assassiné Francisco Ferrer, du syndicalisme, de l’athéisme, des suffragettes, du système carcéral, du pacifisme. Un sérieux tour d’horizon des principales thématiques qu’elle a défendues tout au long de sa vie.

Calomniée, persécutée, elle s’emploie à présenter et défendre ses idées. Dans une société fondée sur la coopération volontaire, les conditions de travail ne sont plus dégradantes mais déterminées par le bien-être, les qualités et dispositions naturelles, le niveau de consommation établi par les besoins physiques et psychologiques. « Il ne peut y avoir de liberté, dans le sens large du terme, ni de développement harmonieux, aussi longtemps que des considérations d'ordre commercial ou mercantile jouent un rôle important dans la conduite des individus. » Le gouvernement et l'État ne servent qu'à protéger la propriété : « Je crois – ou plutôt, je sais – que tout ce qui est bon et beau dans l’être humain se manifeste en dépit du gouvernement et non grâce à lui. » Le militarisme et l’ « obéissance aveugle » ne sont pas conciliable avec « la vie, la liberté et la poursuite du bonheur ». « La religion est une superstition qui a pris naissance dans l'incapacité de l’homme à élucider les phénomènes naturels. » Elle dénonce le mariage comme « arrangement financier, procurant à la femme une police d’assurance-vie, et à l'homme une mère pour ses enfants ou un joli jouet », tandis que « l'amour est cette composante souveraine des relations humaines qui, depuis des temps immémoriaux, a défié toutes les lois promulguées par les hommes et transgressé toutes les conventions rigides établies par l'Église et la morale ». Alors que toutes les institutions reposent sur la violence, « l'anarchisme est la seule philosophie qui prône la paix, la seule théorie des relations sociales qui place les valeurs de la vie humaine au-dessus de tout ».

« En tant qu'innovateur le plus révolutionnaire et le plus intransigeant, l'anarchisme se bute à la fois à l'ignorance et à la virulence du monde qu'il veut reconstruire. » Pourtant l'anarchisme initie l'homme à « la conscience de soi » et, soutenant que les promesses de Dieu, de l'État de la société sont conditionnelles à l'assujettissement de l’homme, il lutte contre ses influences pernicieuses qui empêchent la fusion harmonieuse entre l’individu et la société. « Les lois sociales pourraient garantir l'abondance pour tous, et même pour les paresseux, si seulement la société était délestée des pertes et des coûts que représente une classe de paresseux et de tout l'attirail que nécessite sa protection. » Emma Goldman démontre les échecs du parlementarisme, puisque « l'arène politique n'offre d'alternative qu’entre l'âne et l’escroc. » L’anarchisme, reposant sur l’action directe, la contestation ouverte, la résistance aux lois et aux contraintes économiques, est illégal. Pourtant même le suffrage universel existe grâce à l’action directe.

Elle se livre au périlleux exercice de l’analyse de la violence politique, sans toutefois en faire l’éloge, en montrant comment l’injustice intolérable est la cause première de toutes les révoltes. Si des personnes plus ou moins influencées par les idées anarchistes, comme Czolgoszn, Averbuch, Vaillant, Sante Caserio, Alexander Berkman, Angiollo, Bresci, ont bel et bien commis des assassinats ou tout du moins des tentatives, elle explique comment, plus que les théories anarchistes, c’est la « violence générale engendrée par le capital et le gouvernement » qui les a motivés.

Elle estime les dépenses quotidiennes pour maintenir les établissements pénitentiaires aux États-Unis, « pour garder des hordes d'êtres humains encagés comme des bêtes sauvages », presque équivalentes à la production de blé et de charbon, et pourtant le nombre de crimes ne cesse d’augmenter. La plupart des actes criminels constituent des violations du droit de propriété, directement ou indirectement imputables « aux inégalités économiques et sociales et à notre système éhonté d'exploitation et de vol ». « Ceux qui ont encore un peu d'estime d'eux-mêmes préfèrent la révolte ouverte et le crime à la condition dégradante de la pauvreté. » Elle montre comment toutes les méthodes de lutte contre le crime, la vengeance, la punition, la dissuasion et la terreur, la réforme, ont totalement échoué.

Elle propose « une nouvelle Déclaration d’indépendance » stipulant que « chaque individu, sans exception, a et doit avoir le droit de s'appartenir et de jouir pleinement du fruit de son travail ; que l'homme est absous de toute allégeance au roi du capital et de l’autorité ».

Elle dénonce également le droit que s’arroge depuis la Première Guerre mondiale les gouvernements de « décider qui peut ou ne peut pas vivre à l'intérieur de ses frontières », condamnant des milliers de personnes à l’exil, voire à vivre sans nationalité. Elle raconte, comment, après avoir été élu président pour sa « neutralité », Woodrow Wilson s'est rallié à l’idée de participer à la guerre en Europe, lançant une traque systématique de toute dissidence, imposant un « régime officiel de terreur ».

Un autre article est consacré au patriotisme, « tout juste bon pour les peuples », tandis que les riches et les puissants sont volontiers cosmopolites. « L'effroyable gâchis provoqué par le patriotisme devrait suffire à guérir même l'homme d'intelligence moyenne de cette maladie. » Comme à chaque fois, elle appuie sa démonstration sur des données précises (l’augmentation vertigineuse des budgets militaires), l’histoire récente des États-Unis, se référant aussi bien à des événements particuliers qu’à des évolutions plus générales. Et elle ne manque jamais d’illustrer son propos par des faits qui la concernent directement.

Plus que de simple tracts, elle rédige de vrais petits essais. Ainsi revient-elle sur l’origine des pédagogies nouvelles (Louise Michel, Paul Robin Sébastien Faure), avant d’évoquer Francisco Ferrer, ses Écoles modernes et son assassinat par le gouvernement espagnol, le 13 octobre 1909, à la requête de l'église catholique.

Dans « Mes deux années en Russie », elle raconte, en 1924, sa lente désillusion et l’effondrement de son « bel idéal ». Kronstadt fut le coup de grâce qui lui fit réaliser que « la Révolution russe avait avorté ». Elle en tire un terrible bilan : l’État bolchévique a confisqué la quasi prise de contrôle de l’économie par les comités ouvriers organisés dans les usines réquisitionnées, ainsi que les terres dont les paysans s‘étaient rendus propriétaires. « Le véritable communisme n'a jamais été implanté en Russie. » « Indépendamment des doctrines et des partis politiques, aucune révolution ne peut réellement et durablement réussir à moins de s'opposer catégoriquement à toute centralisation et à toute tyrannie de tous les principes économiques, sociaux et culturels. Seul le renversement complet de tous les principes autoritaires servira la révolution, et non le transfert des pouvoirs d'un parti politique à l'autre, ni la dissimulation de l'autocratie sous des slogans prolétariens, ni la dictature d'une nouvelle classe sur l’ancienne, ni un simple changement de l'ordre politique. »

Elle porte ensuite une sévère critique contre le syndicalisme aux États-Unis et déclare que « la philosophie révolutionnaire du monde ouvrier » est le véritable sens du syndicalisme. Elle revient sur l'origine du mouvement révolutionnaire, sa division en deux factions : l'une visant le pouvoir politique, derrière Marx et Engels, devenant une énorme machine lancée à la conquête du pouvoir politique dans l'État capitaliste en place, l'autre derrière Bakounine, visant « la reconstruction de la société sur le regroupement volontaire et fédéré des travailleurs dans un cadre de liberté économique et sociale ». Elle raconte sa découverte du syndicalisme à l'œuvre alors qu'elle était déléguée au congrès anarchiste de Paris en 1900, puis à l'occasion de celui d'Amsterdam en 1907, revenant à Paris pour rencontrer les responsables de la CGT.

Des articles, tout aussi documentés et critiques, sont également consacrés à l’athéisme, au puritanisme, la traite des femmes qu’elle étend, au-delà de la prostitution, au mariage. Elle s'époumone contre le « fétiche » que représente à ses yeux le suffrage égal revendiqué par les femmes. Les pages qu’elle consacre aux questions féministes lui inspirent quelques envolées lyriques et des diatribes qui doivent éveiller des prises de consciences (et aussi le courroux des réactionnaires).


Emma Goldman polémique souvent avec une ironie mordante et un constant souci pédagogique de s’adresser au plus grand nombre. Chacun de ses articles prend le temps de remonter aux causes des maux évoqués, d’en faire une rigoureuse critique et d’envisager une voie émancipatrice. Ils ne sont pas seulement des témoignages historiques intéressants mais aussi des contributions parfaitement utiles à nos réflexions actuelles.

Ernest London
Le bibliothécaire-armurier»


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