Sortir de l'histoire officielle

     


Pyramidilisme
Propagande pour ordre hiérarchique pyramidal favorable aux pouvoirs financiers, les élus dans ce cadre en sont leurs serviteurs.

Yuval Noah Harari

Jean-Marc Jancovici

Libertaliens



Yuval Noah Harari
De wikipédia 4 janvier 2024 « Pour la journaliste Évelyne Pieiller du Monde diplomatique : « Harari a cherché à étayer, et souvent asséné, les lieux communs propres à la conception du monde selon le libéralisme : tout est relatif ; il n’est pas de vérité ultime ; il y a une nature humaine première ; la raison sert de masque aux émotions qui l’impulsent, seules véritablement déterminantes, etc. »
Ses travaux sont par ailleurs critiqués par certains anthropologues, archéologues et spécialistes en neuroscience. Par exemple, Darshana Narayanan, spécialiste en neuroscience comportementale, écrit dans un article intitulé "The Dangerous Populist Science of Yuval Noah Harari" publié dans le journal Current Affairs que : "Harari nous a séduits par ses récits, mais un examen attentif de son travail montre qu'il sacrifie la science au profit du sensationnalisme, commet souvent de graves erreurs factuelles et présente comme certain ce qui n'est que spéculations. Les sources sur lesquelles il fonde ses déclarations sont obscures, car il fournit rarement des notes de bas de page ou des références adéquates et est remarquablement avare de reconnaissance envers les penseurs qui ont formulé les idées qu'il présente comme les siennes." [traduit de l'anglais].
Christopher Hallpike, spécialiste en anthropologie évolutionniste, déclare quant à lui dans une revue de lecture du livre Sapiens (2015) : "Nous ne devrions pas juger Sapiens comme une contribution sérieuse à la connaissance mais comme de l'"info-divertissement" (infotainment), un événement éditorial visant à titiller ses lecteurs par une folle promenade intellectuelle à travers le paysage de l'histoire, parsemée de spéculations sensationnelles et se terminant par des prédictions à glacer le sang sur le destin de l'humanité." [traduit de l'anglais].
L'anthropologue David Graeber et l'archéologue David Wengrow, par ailleurs, dénoncent dans The Dawn of Everything l'absence d'usage, non seulement chez Yuval Noah Harari, mais aussi chez d'autres auteurs d'ouvrages bestsellers portant sur les origines de la civilisation, à l'instar de Francis Fukuyama, Jared Diamond ou bien de Steven Pinker, des données les plus à la pointe de l'archéologie et de l'anthropologie contemporaine, qui permettent de défendre une thèse évolutionniste plurielle de l'histoire de l'humanité - a contrario des versions unilinéaires inspirées des mythes du Jardin d'Eden, qui tendent à présenter l'avènement des civilisations étatiques complexes comme un phénomène inévitable et irréversible. »

Dans Au commencement était ... de David Graeber et l'archéologue David Wengrow
Il y a encore les "bandes" de chasseurs cueilleurs comparés à des chimpanzés. Pour Yuval Noah Harari les humains étaient guères peu différenciés des grands singes. Pourtant nos ancêtres n'avaient rien à envier aux bandes de motards hargneux ou de lascifs hippies. «Comme nous l’avons vu au chapitre précédent, ce n’est pas tant en introduisant la notion du bon sauvage que Rousseau nous a induits en erreur qu’en développant la figure du stupide sauvage. Le racisme décomplexé si répandu dans l’Europe du XIXe siècle appartient peut-être au passé – du moins le pensons-nous –, mais il se trouve encore des auteurs, et même de fort distingués, qui jugent plus approprié de comparer les « bandes » de chasseurs-cueilleurs à des chimpanzés ou à des babouins plutôt qu’aux êtres humains qu’eux-mêmes côtoient tous les jours.
La citation qui suit est tirée de Sapiens, de Yuval Noah Harari, paru en anglais en 2014. Les remarques liminaires de l’historien sont tout ce qu’il y a de plus sensé : nous n’avons qu’une connaissance très limitée du mode de vie des premiers hommes, et il est probable que leurs configurations sociales aient beaucoup varié selon les régions. Certes, Harari exagère un peu lorsqu’il affirme que même le Pléistocène nous est totalement insaisissable, mais dans l’idée générale, rien à redire. Puis il écrit ceci :
«L’univers sociopolitique des fourrageurs est encore un domaine dont nous ne savons quasiment rien. […] les spécialistes ne parviennent même pas à s’entendre sur la base : existence de la propriété privée, familles nucléaires et relations monogames. Probablement les bandes avaient-elles des structures différentes. Certaines étaient sans doute aussi hiérarchiques et violentes que le groupe de chimpanzés le plus hargneux, et d’autres aussi décontractées, paisibles et lascives qu’une bande de bonobos.» Harari,  Yuval N., Sapiens.  Une brève histoire  de l’humanité, Paris,  Albin Michel,  2015.
Non seulement, donc, tous les humains auraient vécu en petits clans éparpillés jusqu’à l’invention de l’agriculture, mais ils ne se seraient guère différenciés des grands singes dans leurs comportements. Si notre ton de reproche vous paraît injuste, songez que Harari aurait fort bien pu écrire « aussi hiérarchiques et violentes que le gang de motards le plus hargneux » et « aussi décontractées, paisibles et lascives qu’une communauté hippie ». De fait, quoi de plus évident que de comparer un groupe d’êtres humains à un autre groupe d’êtres humains ? Pourquoi Harari préfère-t-il évoquer les chimpanzés plutôt que les motards ? Il n’aura échappé à personne que les seconds ont sciemment décidé de leur mode de vie, ce qui implique une certaine forme de conscience politique, une capacité à argumenter, à peser le pour et le contre de chaque option – toutes choses que les grands singes ne savent pas faire, comme nous l’a rappelé Christopher Boehm. Et pourtant, Harari, comme beaucoup d’autres, choisit d’illustrer sa démonstration par ce parallèle.
En un sens, c’est le retour du paradoxe de la connaissance, non pas comme une réalité, mais comme une conséquence de la curieuse manière dont nous interprétons les données disponibles. Il y a paradoxe lorsqu’on soutient que les humains, en dépit de leur cerveau moderne, ont préféré pour d’obscurs motifs continuer à vivre comme des singes pendant des millénaires. Et il y a paradoxe lorsqu’on prétend que, pour des raisons tout aussi inexplicables, ils ont opté pour une seule et unique forme de société, alors même qu’ils pouvaient dépasser leurs instincts simiesques et s’organiser de mille et une autres façons.


Jean-Marc Jancovici Une décroissance nucléarisée par un État autoritaire.
Mensonges (pré-)historiques et négation de la domination par Nicolas Casaux le 11 janvier 2022
«Célébrée dans tous les médias de masse (du Point au Monde, en passant par Télérama, Atlantico, GoodPlanet, Ouest-France, Challenges, L’Express, etc.), la BD Le Monde sans fin, conjointement réalisée par Christophe Blain et l’ingénieur polytechnicien Jean-Marc Jancovici — idole d’une nouvelle génération d’écologistes déterminés à assurer l’avenir de la civilisation industrielle —, s’avère sans surprise un tissu d’imbécilités et de mensonges, y compris par omission, une propagande nucléariste en faveur d’une soumission renouvelable.
D’abord, on remarque une occultation systématique de l’histoire politique de l’humanité. « On » était chasseurs-cueilleurs puis « on » est passé à l’agriculture parce qu’« on » en avait envie, puis « on » a construit des villes (« dans tous les pays du monde, les villes ont été construites »), puis « on » a décidé d’édifier la civilisation industrielle (un « tu » est apparemment derrière l’affaire, sans doute la main du destin : « tu vides les campagnes et tu mets les gens là où il est plus efficace d’échanger le produit des machines »). Le recours aux énergies fossiles, loin d’avoir été une colossale erreur encouragée par des individus peu scrupuleux avides de profits, « était un choix logique à l’époque ». Pour quoi ? Pour qui ? L’ingénieur ne comprend pas la question.
...
Or, comme le note le philosophe Aurélien Berlan dans un récent ouvrage que nous ne saurions trop vivement vous recommander, et auquel nous vous renvoyons pour une analyse plus complète de l’iniquité et de l’insoutenabilité du capitalisme industriel, « pour renouer massivement avec l’autonomie, il va falloir des luttes d’ampleur, notamment autour du foncier : reprendre la terre aux machines (industrielles, étatiques, technoscientifiques, etc.) qui la détruisent […] et la rendre aux humains qui veulent vraiment changer de mode de vie ». »»

De wikipédia 4 janvier 2024 « Concernant les propos politiques développés par Jean-Marc Jancovici, Hervé Kempf affirme qu'il s'agit d'« une vision du monde imprégnée d’un mépris pour les gens et de l’aspiration à un gouvernement fort des experts [qui] repose sur une théorie si lacunaire de la démocratie qu’elle est mensongère », liée à « des conceptions politiques et sociales platement réactionnaires ». L'évocation par Jean-Marc Jancovici du général de Gaulle viendrait, selon Hervé Kempf, « réactiver implicitement la nostalgie des Trente Glorieuses » et le « rêve d’un régime décroissant et nucléaire qui serait structuré par un ordre autoritaire, un capitalisme familial qui penserait le temps long, une élite de polytechniciens supposée rationnelle et désintéressée ».
L’énergéticien Stéphane His rapproche Jean-Marc Jancovici du mouvement technocratique américain né dans les années 1930, porté par des ingénieurs et des techniciens, qui a dénoncé un système capitaliste sapant les bases mêmes de sa richesse, à savoir la nature, et préconisé d’organiser l’économie à partir de la réalité du monde physique et de ses limites.
Le journaliste scientifique Sylvestre Huet, membre en tant qu’expert du Shift Project dirigé par Jean-Marc Jancovici, estime que ce dernier « ne parle pas beaucoup de la nécessité de changer les fondements capitalistes de notre société ou de la nécessité de réduire drastiquement les inégalités, de faire disparaître les grandes fortunes. Alors que c’est le seul moyen de rendre acceptable les politiques de sobriété, et même le GIEC le dit ».
Le 22 juin 2021, une tribune intitulée « Jean-Marc Jancovici… une imposture écologique ? », cosignée par une quarantaine d'associations écologistes, est publiée sur plusieurs sites (dont Regards et Reporterre). Elle attribue à Jean-Marc Jancovici « un discours social inégalitaire, la défense du système économique et politique en place, l’appel à une gouvernance autoritaire, conduite par des élites sous influence d’“experts”, un discours patriarcal, la connivence avec les multinationales, la négation des plus importantes catastrophes industrielles, la promotion du nucléaire dont la crise climatique renforce les dangers ». Les associations dénoncent également les financements du Shift Project [il en préside le conseil d'administration] apportés par EDF, Bouygues, Vinci, BNP, Veolia, Alstom ou Vica.
D'après Le Monde, « il est perçu comme un macho à l’ancienne par une partie des écolos. Comme quand il souligne que son bilan carbone familial est bas parce que son épouse est à la maison – « ce qui supprime la nécessité d’une deuxième voiture ». Ou qu’il assure que « la politique, c’est un parcours de brutes et ça ne correspond pas à l’essentiel de la psychologie féminine » ».
Contradiction sur le nucléaire et les énergies renouvelables
Prenant pour appui les orientations de RTE, Le Huffington Post indique que, contrairement au discours de Jean-Marc Jancovici, « pour les acteurs du secteur de l’énergie, les renouvelables sont essentiels à la décarbonation du mix énergétique en France ». En 2015 et 2021, RTE et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) ont proposé des scénarios permettant de fonctionner avec un mix électrique entièrement composé d'énergies renouvelables, déployé d’ici à 2050. L’Agence internationale de l’énergie propose quant à elle un scénario baptisé « zéro émission nette », compatible avec un réchauffement de 1,5 degré en 2100, fondé sur une hypothèse où 88 % de l’électricité mondiale a pour origine des énergies renouvelables (dont 68 % de solaire et d’éolien) d’ici 2050. Delfina Muñoz, chercheuse spécialisée sur les technologies solaires au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, réagit aux positions de Jean-Marc Jancovici en affirmant que certaines énergies renouvelables peuvent atteindre « un niveau de production correct et un impact environnemental fortement réduit », et estime que la solution est dans une combinaison de technologies, comprenant non seulement le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité et le bois, mais aussi la géothermie et l'énergie houlomotrice.
Réagissant aux critiques de Jean-Marc Jancovici au sujet de l'impact des énergies renouvelables quant à l'artificialisation des sols, Cédric Philibert, auteur d’ouvrages sur le climat, s’appuyant sur les données fournies par RTE, indique que « selon que les scénarios ont 50 % ou 100 % de renouvelables dans la production d'électricité, celle-ci, et les lignes de transport d'électricité, artificialiseront de 300 à 700 hectares par an d’ici à 2050 », soit bien en-deçà des « 25 000 hectares artificialisés chaque année en moyenne entre 2010 et 2020 » en France.
Éric Vidalenc, responsable du pôle Transition énergétique de l'ADEME Hauts de France, affirme de son côté que le propos critique de Jean-Marc Jancovici sur les énergies renouvelables n'a pas évolué en dix ans alors que « les coûts de ces énergies ont énormément baissé et [que] plusieurs pays européens ont plus de 30 % de renouvelables dans leur mix énergétique »6. Antoine de Ravignan, rédacteur en chef adjoint d'Alternatives économiques, souligne que « le solaire et l’éolien terrestre sont, dans la grande majorité des pays, les moyens les moins chers de produire de l’électricité », et que l'Agence internationale de l'énergie prévoit, en 2022, une forte croissance de ces moyens de production. Jean-Marc Jancovici réagit à cette contradiction en affirmant que le coût bas atteint par les énergies renouvelables est dû à des processus industriels performants grâce aux énergies fossiles, ce qui permet notamment de construire des éoliennes et des panneaux solaires bon marché.
Selon Perrine Mouterde et Stéphane Mandard du journal Le Monde, Jancovici est la « caution scientifique du mouvement antiéolien », relevant qu'il prend parole dans le film Éoliennes : Du rêve aux réalités.
Par ailleurs, Jean-Marc Jancovici, qui se présente comme un « décroissant pronucléaire », est critiqué par des militants et observateurs qui l'accusent de « greenwashing » et lui reprochent de promouvoir une reprise en main autoritaire de la société sous le couvert d'une lutte contre le changement climatique. En 2023, dans Philosophie Magazine, Octave Larmagnac-Matheron estime que la priorité donnée par Jean-Marc Jancovici à l’énergie nucléaire, « concentrée et pilotable », au détriment des énergies « diffuses et non pilotables » (solaire ou éolienne), « implique un présupposé qui n’est pas à proprement parler technique : que surmonter la crise écologique implique un pilotage, donc « un cadre fortement planifié et dirigiste » adossé au nucléaire. Malheureusement, ce présupposé n’est jamais interrogé dans la BD Le Monde sans fin. La mise en équivalence entre planification de la transition et dirigisme étatique, de manière unilatérale et sans véritable délibération, n’est pas une évidence qui s’impose ».
Selon Hervé Kempf de Reporterre, « Jancovici néglige des aspects cruciaux, comme les déchets radioactifs […] mais aussi les conséquences des accidents nucléaires ». Hervé Kempf estime également qu'il sous-évalue le coût de l'électricité nucléaire et oublie « un paramètre économique crucial : le nucléaire n’est pas assuré pour le coût des accidents qu’il peut provoquer, ce coût potentiel étant supporté par l’État depuis la Convention de Paris en 1960 ».
Yves Marignac, expert en énergies nucléaire et fossiles de l’Institut négaWatt, le juge « caricatural » sur le nucléaire : « Il méconnaît profondément la question des déchets, la sûreté, le coût des EPR… Et il assène l'idée que la nécessité du nucléaire est une vérité scientifique, comme si ce n'était pas un choix politique et même de société ».
Selon François-Xavier Martin, polytechnicien, Jean-Marc Jancovici propose, dans sa BD Le monde sans fin, un « rassurisme » sur le nucléaire qui va « jusqu'à l'exploitation d'informations inexactes », notamment s'agissant de la description de la catastrophe de Fukushima, où les barres de sécurité contrôlant la réaction nucléaire ne viennent pas du haut mais du bas, ce qui a créé une possibilité d'écoulement par rupture des joints à la base des barres.
Jean-Marc Jancovici met en perspective les bilans des accidents nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima, leur attribuant respectivement 31 morts indirects et aucun mort immédiat. Le Huffington Post souligne que « ce bilan, qui ne prend en compte que les décès immédiats, fait l’objet de nombreux désaccords entre les autorités de sûreté du nucléaire » ; de son côté, le consultant en énergies renouvelables Stéphane His évoque « des milliers de personnes déplacées, des zones contaminées, des coûts des catastrophes estimés entre 200 et 500 milliards d’euros ». Selon deux études, lors de l'évacuation des zones radioactives, dont certaines sont restées évacuées pendant dix ans, 1 300 à 2 300 des personnes déplacées sont mortes de suicides ou de l'arrêt de leurs soins.
Tout en lui donnant raison « d’après les données disponibles », lorsqu'il déclare que le nucléaire est largement moins mortel que l’hydroélectricité, Caroline Quevrain de TF1 indique que « cette comparaison comporte des limites » car, d'une part, le taux de mortalité lié à l’hydroélectricité est largement grevé par un accident en particulier, à savoir l'effondrement du barrage de Banqiao ; et, d'autre part, « les bilans des deux accidents nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima peuvent aussi s’interroger ». »


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