Sortir de l'histoire officielle

     


L'École
Dans tous les sens du terme, comme lieu d'apprentissage, de sélection et de construction asservie de la pensée.

Le françois

L'université



Le françois moyen de catégorisation de la population et marque d'appartenance source de mépris de classe.

Source https://gallica.bnf.fr...

L'université
David Greaber Pour une anthropologie anarchiste
«Pierre Bourdieu a un jour fait remarquer que, si le milieu universitaire est un jeu dans lequel les universitaires luttent pour dominer, alors vous savez que vous avez gagné quand d'autres universitaires commencent à se demander comment faire un adjectif de votre nom.
... il y a si peu d'anarchistes dans les universités. Ce n'est pas seulement que l'anarchisme n'ait que faire de théories de haute voltige, c'est qu'il s'intéresse surtout aux formes de pratique. Il insiste avant tout sur le fait que les moyens doivent être en accord avec les objectifs. On ne peut obtenir la liberté par des moyens autoritaires ; en fait, on doit soi-même, autant que possible, dans ses relations avec ses amis et ses alliés, incarner la société que l'on souhaite créer. Or cela est difficilement conciliable avec le fonctionnement de l'université, peut-être la seule institution occidentale, avec l'Église catholique et la monarchie britannique, qui soit demeurée à peu près intacte depuis le Moyen Age. »
Les anthropologues
« … assis sur de vastes archives d'expérience humaine, et d'expériences sociales et politiques que personne d'autre ne connaît vraiment, ce corpus d'ethnographie comparative est vu comme quelque chose de honteux. Comme le l'ai mentionné,il est traité non comme le patrimoine commun de l'humanité, mais comme notre sale petit secret. Ce qui, en fait, est facile, dans la mesure où le pouvoir universitaire consiste en grande partie à établir des droits de propriété sur une certaine forme de savoir et à s'assurer que les autres n'y aient pas vraiment accès. Car notre sale petit secret nous appartient toujours. Ce n'est pas quelque chose qu'il faut partager avec d'autres »

David Greaber Au commencement était ...
«L’un des défauts du modèle évolutionniste est qu’il réorganise en stades historiques distincts des modes de vie qui se sont développés en symbiose. Dès la fin du XIXe siècle, il apparut avec évidence que la séquence originelle développée par Turgot et consorts – chasse, élevage, agriculture, civilisation industrielle – n’était pas vraiment opérante. Dans le même temps, avec la publication des théories de Darwin, l’évolutionnisme s’enracina comme la seule approche scientifique possible de l’histoire, en tout cas la seule à pouvoir être admise au sein de l’université.
On se mit donc en quête de catégories plus faciles à manier. Dans son ouvrage Ancient Society, publié en 1877, Lewis Henry Morgan proposait une succession d’étapes allant de la « sauvagerie » à la « civilisation », en passant par la « barbarie » – un découpage qu’une bonne partie de la discipline anthropologique émergente fit sien.
Les marxistes, eux, se focalisaient sur les formes de domination, posant que la sortie du communisme primitif avait débouché sur l’esclavage, la féodalité et le capitalisme, auxquels succéderait bientôt le socialisme (suivi du communisme).
Toutes ces conceptions durent à leur tour être écartées pour cause d’inapplicabilité totale. Depuis les années 1950, un corpus théorique baptisé « néo-évolutionnisme » cherche à redéfinir la séquence en se concentrant sur l’efficacité des divers groupes à exploiter l’énergie tirée de leur environnement.
Comme nous l’avons vu, presque plus personne aujourd’hui ne souscrit à l’intégralité de ce cadre interprétatif. Des volumes entiers ont été écrits pour dénoncer ses fondements ou mettre en avant ses innombrables failles logiques. Si vous demandez leur avis à des anthropologues ou archéologues, la plupart vous diront sans doute que nos disciplines n’en sont « plus là », qu’on est « passé à autre chose ». On est peut-être « passé à autre chose », mais, semble-t-il, sans parvenir à proposer une vision alternative, si bien que tous ceux qui tentent d’embrasser l’histoire mondiale sur le temps long, en dehors des représentants de ces disciplines, ont tendance à retomber dans ces vieilles ornières. »


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