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Gottfried Wilheim Leibniz (1646 - 1716)


Magazine littéraire 416 janvier 2003

Page 20 Pour Alexandre Astruc «La philosophie est morte au jour et à l'heure où elle est séparée des mathématiques et, donc du logos, donc du langage, qui est ce qui nous relie à nous-même et à autrui et à Dieu. La philosophie est morte en se coupant de l'Être et de la Parole. » Logos le discours, le savoir comme dans biologie le discours sur la vie, la raison du Monde pour les platoniciens.
22 Luther n'aurait ni approuver, ni condamner la guerre des paysans. Ce qui est faux pour Maurice Pianzola dans Thomas Münzer ou la guerre des Paysans : Pour Luther certaines revendications sont justifiées mais ce n’est pas au peuple de punir mais à dieu. Le peuple frappé comme Jésus doit tendre l’autre joue ! L’inégalité est dans la bible.
36 https://www.webdeleuze.com/cours/leibniz
«Bien sûr comme tous les philosophes il fait de gros livres; mais, presque à la limite, on pourrait dire que ces gros livres ne sont pas du tout l’essentiel de son œuvre car l’essentiel de son œuvre est dans la correspondance et dans de tout petits mémoires.»
36 Par Elie During : pour deleuze «il n'est pas question de définir la philosophie par une recherche quelconque de la vérité ; et pour une raison très simple : c'est que la vérité est toujours subordonnée au système de concepts dont on dispose. La philosophie, conçue comme activité, est avant tout une création de concepts, les concepts sont des «signatures spirituelles» autant qu'ils indiquent des« modes de vie». La première question à laquelle tout philosophe qui revendique ce titre devrait accepter de se soumettre est donc la suivante : quels concepts avez-vous signés ?»
«Il y a trois sortes de philosophes ... ceux qui n'offrent en fait aucun concept ...[reprenant] ceux des autres ... il y a ceux «qui font une création de concepts très sobre» tel Descartes ... on peut lui assigner cinq ou six concepts. C'est déjà énorme d'avoir inventé six concepts...». Et enfin une dernière espèce ...«les philosophes exaspérés», qui réclament toujours de nouveaux concepts. Leibniz en constitue le type pur ... dans une philosophie d'apparence ... rationaliste,[il] se livre à une espèce de création de concepts insolites...»
37 «...Leibniz va créer des concepts vraiment hallucinants. C'est vraiment un monde hallucinatoire»
38 «Borges grand auteur leibnizien»
Deux principaux concepts l'inclusion et la compossibilité.
40 Le concept des indiscernables comme deux feuilles d'arbres qui permet de réduire l'espace et le temps à de simples relations.
Dans Vie et destin de Vassili Grossman «page 31-32 du poche «Toute la vie est inimitable. L'identité de deux êtres humains, de deux buissons d'églantines est indispensable ... La vie devient impossible quand on efface par la force les différences et les particularités.»

Deleuze - Spinoza et le problème de l'expression
Leibniz ChapIX 138-139 «Spinoza et Leibniz mènent un combat commun, la continuation de celui qui les opposait déjà à la preuve ontologique cartésienne, la recherche d’une raison suffisante qui manque singulièrement dans tout le cartésianisme. L’un et l’autre, par des processus différents, découvrent le contenu expressif de l’idée, la forme explicative de l’idée.»

Deleuze - Cours de Vincennes
«Leibniz recommence la création du monde. Il demande comment est-ce que Dieu crée le monde. Il reprend le problème classique: quel est le rôle de l’entendement de Dieu et de la volonté de Dieu dans la création du monde.
Supposons que ce Leibniz nous raconte ceci: Dieu a un entendement, bien sûr un entendement infini. Il ne ressemble pas au nôtre. Le mot «entendement» serait lui-même équivoque. Il n’aurait pas qu’un seul sens puisque l’entendement infini ce n’est absolument pas la même chose que notre entendement à nous qui est un entendement fini. Dans l’entendement infini, qu’est-ce qui se passe? Avant que Dieu ne crée le monde, il y a bien un entendement, mais il n’y a rien, il n’y a pas de monde. Non, dit Leibniz, mais il y a des possibles. Il y a des possibles dans l’entendement de Dieu, et tous ces possibles tendent à l’existence. Voilà que l’essence c’est, pour Leibniz, une tendance à l’existence, une possibilité qui tend à l’existence. Tous ces possibles pèsent d’après leur quantité de perfection. L’entendement de Dieu devient comme une espèce d’enveloppe où tous les possibles descendent et se heurtent. Tous veulent passer à l’existence. Mais Leibniz nous dit que ce n’est pas possible, tous ne peuvent pas passer à l’existence. Pourquoi? Parce que chacun pour son compte pourrait passer à l’existence, mais eux tous ne forment pas des combinaisons compatibles. Il y a des incompatibilités du point de vue de l’existence. Tel possible ne peut pas être compossible avec tel autre compossible.
Voilà le deuxième stade: il est en train de créer une relation logique d’un type complètement nouveau: il n’y a pas seulement les possibilités, il y a aussi les problèmes de compossibilité. Est-ce qu’un possible est compossible avec tel autre possible?
Alors quel est l’ensemble de possibles qui passera à l’existence? Seul passera à l’existence l’ensemble de possibles qui, pour son compte, aura la plus grande quantité de perfection. Les autres seront refoulés.
C’est la volonté de Dieu qui choisit le meilleur des mondes possibles. C’est une extraordinaire descente pour la création du monde, et, à la faveur de cette descente, Leibniz crée toutes sortes de concepts. On ne peut même pas dire de ces concepts qu’ils soient représentatifs puisqu’ils précèdent les choses à représenter. Et Leibniz lance sa célèbre métaphore: Dieu crée le monde comme on joue aux échecs, il s’agit de choisir la meilleure combinaison. Et le calcul d’échecs va dominer la vision leibnizienne de l’entendement divin. C’est une création de concepts extraordinaire, qui trouve dans le thème de Dieu la condition même de sa liberté et de sa libération. Encore une fois, de même que le peintre devait se servir de Dieu pour que les lignes, les couleurs et les mouvements ne soient plus astreints à représenter quelque chose d’existant, le philosophe se sert de Dieu, à cette époque, pour que les concepts ne soient plus astreints à représenter quelque chose de préalable, de donner tout fait. Il ne s’agit pas de se demander ce que représente un concept. Il faut se demander quelle est sa place dans un ensemble d’autres concepts. Chez la plupart des grands philosophes, les concepts qu’ils créent sont inséparables, et sont pris dans de véritables séquences. Et si vous ne comprenez pas la séquence dont un concept fait partie, vous ne pouvez pas comprendre le concept.»


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