Sortir de l'histoire officielle

    


JAMES C. SCOTT

https://luxediteur.com/james-c-scott-le-monde-des-chasseurs-cueilleurs-etait-un-monde-enchante-le-grand-entretien/

Homo domesticus - Une histoire profonde des premiers États

Petit éloge de l'anarchisme

Homo domesticus - Une histoire profonde des premiers États



https://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Homo_Domesticus-9782707199232.html
4ème de couverture : «Aucun ouvrage n’avait jusqu’à présent réussi à restituer toute la profondeur et l’extension universelle des dynamiques indissociablement écologiques et anthropologiques qui se sont déployées au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère, de l’émergence de l’agriculture à la formation des premiers centres urbains, puis des premiers États.
C’est ce tour de force que réalise avec un brio extraordinaire Homo domesticus. Servi par une érudition étourdissante, une plume agile et un sens aigu de la formule, ce livre démonte implacablement le grand récit de la naissance de l’État antique comme étape cruciale de la « civilisation » humaine.
Ce faisant, il nous offre une véritable écologie politique des formes primitives d’aménagement du territoire, de l’« autodomestication » paradoxale de l’animal humain, des dynamiques démographiques et épidémiologiques de la sédentarisation et des logiques de la servitude et de la guerre dans le monde antique.
Cette fresque omnivore et iconoclaste révolutionne nos connaissances sur l’évolution de l’humanité et sur ce que Rousseau appelait « l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ».»
Un plus tiré du site de l'éditeur :
«La préface de cet ouvrage est rédigée par Jean-Paul Demoule, spécialiste du Néolithique et de l’âge du Fer, professeur émérite de protohistoire européenne à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Mais où sont passés les Indo-Européens ? Le mythe d’origine de l’Occident (Seuil, 2014), Trésors. Les petites et grandes découvertes qui font l’archéologie (Flammarion, 2019) et Aux origines, l'archéologie (La Découverte, 2020). Il a également codirigé le monumental collectif Une histoire des civilisations (La Découverte, 2018).»»

Liens avec Au commencement était ... de David Greaber et David Wengrow

Interview :
- https://www.youtube.com/watch?v=Uye-ObZUzBw
- https://www.philomag.com/articles/james-c-scott-le-contrat-social-est-un-conte-de-fees
«À cette époque, un pouvoir auto­ritaire dirigeait la Malaisie, et les paysans n’osaient pas manifester dans la rue. La résistance se déroulait donc sous le radar de la politique formelle, à travers ce que j’appelle l’« infrapolitique ». Ce n’est pas de la sous-politique mais une véritable politique qui teste continuellement les limites de ce qui est permis, une résistance non déclarée, qui demande à tous ceux qui sont pris dans une forme de domination d’exécuter une performance théâtrale.
Vous montrez notamment dans Zomia que ce double discours existe à la fois du côté des subalternes et des dominants.
Zomia doit beaucoup à l’historien Fernand Braudel et à l’École des annales, au travail de Marc Bloch, de Maurice Agulhon et d’Emmanuel Le Roy Ladurie sur la paysannerie. En définissant un territoire qui saute au-dessus des nations pour trouver dans la durée une unité de civilisation, je m’inscris dans un esprit braudelien ; Braudel avait fait la même chose en parlant d’une unité méditerranéenne. Zomia est l’étude d’une région conceptuelle qui transcende les frontières. Elle recouvre une zone d’insoumission, où une centaine de millions de personnes échappent à l’État, au travail forcé et à l’impôt. Elles inventent des façons de tricher. L’usage d’un texte public et d’un texte caché est l’une d’elles. Tout groupe dominé produit une performance publique et un texte caché aux yeux des dominants, critique du pouvoir. L’art de la résistance passe par un art de la dissimulation : plus le pouvoir est menaçant, plus le masque est épais. Parmi ces formes de résistance, je comprends le braconnage ou la désertion, sur le plan matériel, mais aussi les rumeurs, les symboles, les contes populaires, les discours déguisés… Effectivement, les dominants aussi produisent un texte caché – il s’agit de dissimuler la confusion et les erreurs liées à l’exercice du pouvoir politique. La comparaison de ces deux textes cachés permet de comprendre vraiment le fondement de la relation de pouvoir.»
...
«Des collègues pensent que je dégrade la science politique avec ma façon de m’exprimer. La volonté de ne pas être obscur est d’abord un tempérament, mais elle a fini par être un choix. Je recherche toujours le mot le plus simple, en m’inspirant d’Orwell. J’ai lu toutes ses œuvres – mon petit-fils s’appelle Graeme Orwell Scott, en hommage. Je lui reconnais deux qualités exemplaires. D’abord, il a été l’un des premiers à critiquer le camp communiste durant la guerre civile espagnole, dans laquelle il était engagé, en dénonçant le totalitarisme stalinien. Cependant, même déçu du communisme, il n’a jamais abandonné la gauche. Ensuite, c’est un merveilleux écrivain. Il pratiquait l’écriture comme une sorte d’ethnographe. Si ce n’est déjà fait, lisez Shooting an Elephant [Comment j’ai tué un éléphant, 1936], les neuf meilleurs pages de prose anglaise au XXe siècle. Une explication décisive de l’impérialisme colonial. Orwell, de façon autobiographique, raconte avoir été sollicité pour tuer un éléphant pris d’une crise de folie dans un bazar en Birmanie. Armé d’une carabine, il part à sa poursuite, suivi par une foule, et le découvre parfaitement calme. Il se sent obligé de le tuer, pris dans le piège colonial : la volonté des deux mille sujets coloniaux qui l’observent. Il doit jouer son rôle. D’une part, la subordination nécessite la manifestation d’une déférence ; de l’autre, la domination demande une interprétation crédible de supériorité. Le tyran détruit sa propre liberté.»
...
«J’entends souvent cette question : travaillez-vous à la ferme pour vous divertir de votre occupation académique ? Au contraire, je travaille bien mieux après quarante-cinq minutes passées à m’occuper des animaux. Je ne prétends pas être un bon paysan, mais j’ai appris à tondre les moutons, à vendre la laine et les agneaux sur le marché. Quand il s’agit de penser, la lumière entre par toutes les fenêtres.»

Ouvrages cités :
Pierre Clastre - La société contre l'État
Une Nouvelle anthropologie politique ? par Emmanuel Terray https://www.persee.fr...
En pdf sur unprolospecule Nouvelle anthropologie par E. Terray
James C. Scott - Zomia ou l'Art de ne pas être gouverné
Du site de l'éditeur en poche Points-essais
«Zomia, ou l’art de ne pas être gouverné
James C. Scott propose ici une étonnante contre-histoire de la modernité. Depuis deux mille ans, les communautés d’une vaste région montagneuse d’Asie du Sud-Est refusent obstinément leur intégration à l’État. Zomia : c’est le nom de cette zone d’insoumission qui n’apparaît sur aucune carte, où environ 100 millions de personnes se sont réfugiées pour échapper au contrôle des gouvernements des plaines.
Traités comme des « barbares », ces peuples nomades ont mis en place des stratégies de résistance parfois surprenantes pour échapper à l’État, synonyme de travail forcé, d’impôt, de conscription.
Zomia nous rappelle que la « civilisation » peut être synonyme d’oppression et que le sens de l’histoire n’est pas aussi univoque qu’on le croit.»

Du même auteur : L'oeil de l'État - Moderniser, uniformiser, détruire
Du site de l'éditeur La découverte : «Pourquoi, malgré des intentions parfois sincères et orientées vers le bien-être de leurs populations, les États modernes les ont-ils si souvent malmenées, voire meurtries ? Pourquoi, malgré les moyens colossaux mis en œuvre, les grands projets de développement ont-ils si tragiquement échoué et ravagé l’environnement ? Dans cette recherche foisonnante, James Scott démonte les logiques bureaucratiques et scientifiques au fondement de ces projets « haut-modernistes », poussant à toujours plus de lisibilité et de contrôle sur la nature et les sociétés humaines.
À partir d’une large palette d’études de cas allant de la foresterie scientifique à la création des premiers recensements et des noms propres, de la doctrine révolutionnaire de Lénine à celle de Le Corbusier en matière d’urbanisme, et de la collectivisation de l’agriculture soviétique aux politiques de villagisation en Tanzanie et ailleurs, Scott dénonce ces entreprises de planification autoritaire qui finissent par appauvrir et étouffer le monde physique et social.
En appuyant leur pouvoir sur des formes de classification, de standardisation et d’abstraction, ces projets tendent tous à négliger les mécanismes et les processus informels d’ajustement pourtant essentiels à la préservation d’ordres sociaux viables. Ils échouent aussi car ils marginalisent les savoirs locaux de celles et ceux qu’ils ciblent. À l’encontre de ces approches autoritaires centralisées et surplombantes, Scott défend le rôle de formes de savoirs plus modestes, étroitement liées à l’expérience pratique et davantage capables d’adaptation au gré des circonstances.»
Une recension BF451 - 18 janvier 2021 L’OEIL DE L’ÉTAT
Une autre courte https://www.philomag.com/livres/loeil-de-letat
Un interview sur le même site https://www.philomag.com/articles/james-c-scott-le-contrat-social-est-un-conte-de-fees

Des recensions pour Homo domesticus:
- «En somme, même si l’ouvrage de James C. Scott reprend des données bien connues des spécialistes et n’apporte pas de théories nouvelles par rapport à ses précédents travaux, sa grande clarté et sa volonté d’exhaustivité en font une excellente entrée dans l’œuvre de son auteur et, plus largement, dans la problématique de l’émergence des États. Si l’on peut partager les critiques déjà connues sur l’aspect trop dichotomique de la distinction entre les sociétés à État et les sociétés sans État, qui a le défaut d’exclure les autres formes de gouvernance telles que les systèmes lignagers et les chefferies, cela n’enlève rien à la richesse de la réflexion de l’auteur et à sa salutaire remise en question du « récit civilisationnel », trop peu interrogé.»
En pdf sur unprolospecule James C. Scott, Homo-domesticus Léo Montaz
- «Dans la continuité de Pierre Clastres et ouvrant la voie aux recherches de David Graeber, James C. Scott contribue à mettre à mal les récits civilisationnels dominants. Avec cette étude, il démontre que l’apparition de l’État est une anomalie et une contrainte, présentant plus d’inconvénients que d’avantages, raison pour laquelle ses sujets le fuyait. Comprendre la véritable origine de l’État c’est découvrir qu’une toute autre voie était possible et sans doute encore aujourd’hui.»
En pdf sur unprolospecule Une Histoire profonde des premiers États
D'où vient notre rapport particulier à la nature ? Quel est le rôle de la domestication des plantes et des animaux dans l'avènement de l'État ? Avec les ressources de l'ethnographie, de l'archéologie et de l'anthropologie, et en s'attaquant au livre plébiscité de James C. Scott, Homo domesticus, Charles Stépanoff vient déconstruire et complexifier l'histoire simplificatrice de la domestication comme réalité homogène et inchangée depuis la Préhistoire.»
https://www.terrestres.org/2020/06/26/comment-en-sommes-nous-arrives-la/?

Quatre émissions de Radio-France France Culture et France Inter
Et voici une analyse d'un marxiste. Je la mets en référence pour ne rien oublier mais ce genre de texte limite lisible m'est repoussant. Il me rappelle le bouquin de Dardot et Laval sur les communs. Ils sont vraiment marrants ces marxistes. Pour être sûr d'en imposer en voulant voler sur les hautes sphères universitaires ils rendent lourdingues leurs littératures. Christophe Homo domesticus par Darmangeat
La mienne : Les peuples heureux n'ont pas d'Histoire - Homo versus status

Avril 2020


Petit éloge de l'anarchisme


Éditions https://luxediteur.com/
4e de couverture et du site de l'éditeur «Loin d’être un manifeste dogmatique, ce Petit éloge de l’anarchisme célèbre la faculté d’exercer son jugement moral et sa créativité en toute liberté.
À partir d’exemples tirés de la vie quotidienne et de l’histoire, James C. Scott analyse les notions d’autonomie, de dignité, de justice et de résistance. S’en dégage un plaidoyer pour l’insubordination sous toutes ses formes et dans toutes les circonstances – au travail, dans la rue, à l’université et dans les maisons de retraite.
Manuel d’exercices de l’esprit pour voir et agir dans le monde comme un anarchiste, ce livre s’adresse avant tout à ceux qui ne se considèrent pas comme tel. À sa lecture, ils apprendront sans doute qu’ils partagent plusieurs des valeurs défendues par ces « dangereux extrémistes de gauche ». Les libertaires, quant à eux, y redécouvriront l’origine de certaines de leurs convictions»

Récensions par :
Natacha Giafferi-Dombre Docteure en anthropologie
Jérôme Vermette Exercer sa cotoyenneté

Table des matières :
Préface 5
1. Les usages du désordre et du «charisme» 31
2. L’ordre vernaculaire, l’ordre officiel 71
3. La production d’êtres humains 107
4. Petit éloge de la petite bourgeoisie 143
5. Pour le politique 169
6. Particularité et changement perpétuel 211


Mai 2023

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