Sortir de l'histoire officielle

    


Nazisme et Surmoi
Les prédateurs et autres nazis écrasent-ils leur être par leur SurMoi ?

Martin Heidegger

Emil Cioran

Mircea Eliade

et un autre nazi roumain Vintila Horia

«...celui qui incarne le mieux toutes ces valeurs de cette génération est le philosophe des religions Mircea Eliade ; celui-ci affirme aimer « les vérités tachées de sang, arrachées aux viscères...» Voir à Cioran

Mircea Eliade
Pour Michael Löwy (juillet 2005) https://assr.revues.org/3128
« 1-Grâce aux travaux de Leon Volovici et, plus récemment, d'Alexandra Lagniel-Lavastine, le passé fasciste et antisémite de Mircea Eliade est une évidence bien documentée. On sait qu'il a activement sympathisé, dans les années 1930, avec la Garde de Fer roumaine dont il partageait le nationalisme et l'antisémitisme virulents, et qu'il a été nommé, dans les années 1940, par le régime du Maréchal Antonescu – un des responsables de l'extermination des juifs roumains – « Chargé de presse et propagande » auprès de l'Ambassade roumaine au Portugal ; c'est à cette époque qu'il rédige un ouvrage à la gloire du régime corporatiste et fascisant du dictateur portugais Salazar.
2-Reste à savoir dans quelle mesure cet engagement politique compromettant – systématiquement occulté par l'intéressé – a pu marquer son œuvre d'historien des religions postérieure à 1945. Une œuvre qui lui a valu non seulement la nomination à une chaire à l'université de Chicago mais aussi une large reconnaissance académique. La thèse proposée par l'auteur de cet ouvrage iconoclaste et décapant est que les deux moments sont inséparables et solidaires : les conceptions du sacré, de l'homo religiosus, des ontologies archaïques, des mythes de réintégration, des sacrifices sanglants, développées par Mircea Eliade dans ses travaux d'historien ne sont que la traduction « historico-religieuse » de ses obsessions politiques antérieures.
3-Dans l'un et l'autre cas, et de manière symétrique, on retrouve une célébration de l'autochtonie paysanne, une sacralisation des mondes archaïques ou primitifs, une exaltation de toutes les formes d'élitisme. Son œuvre porte ainsi en elle, transfigurés mais reconnaissables, les principaux thèmes liés à sa fascination pour la violente Garde de Fer roumaine.
4-Le rapport à l'antisémitisme est une des principales pièces à conviction de cette démonstration. Dans le premier volume de son Histoire des croyances et des idées religieuses (1976), Eliade se livre à une virulente dénonciation des prophètes juifs de l'Ancien Testament, dont la « férocité », « la sauvagerie », « la violence » et « l'intolérance » ont abouti au déclin de la « religion cosmique » et à la désacralisation du cosmos. Disparaît ainsi de la vie des nations « la joie de vivre, solidaire de toute religion cosmique », qui ne subsiste que chez quelques populations paysannes ou primitives. Les juifs sont ainsi rendus responsables d'une sorte de sacrilège cosmique, de crime métaphysique inexpiable : avoir brisé le cercle magique de l'Éternel Retour, en inventant l'Histoire, source de la modernité et de tous ses malheurs.
5-L'auteur ne nie pas que les thèses d'Eliade relatives à l'universalité des images, des mythes et des comportements symboliques adressent à l'anthropologie contemporaine de passionnantes questions. Mais il met en question le caractère scientifique des travaux d'un « historien » qui proclame son refus de considérer le contexte historico-culturel des religions, et qui semble postuler l'existence d'un plan surnaturel et transcendant, supérieur à la réalité, qui se manifeste dans les « hiérophanies ».
6-Plutôt qu'historien des religions – c'est-à-dire un chercheur qui se livre à l'examen critique de sources et documents – Eliade appartiendrait à la famille des penseurs ésotéristes de tendance fasciste, tel l'Italien Julius Evola, sur lequel il avait publié dans les années 1930 un compte rendu enthousiaste, le décrivant comme un grand penseur « dans la lignée de Gobineau, Chamberlain, Spengler, Rosenberg ».
7-Même si l'on peut objecter ici ou là à la démarche de Daniel Dubuisson – par exemple, lorsqu'il semble suggérer qu'un auteur adversaire du monde moderne, des Lumières, du Progrès, et dépourvu de toute idée de justice, est ipso facto disqualifié comme historien – on ne peut que reconnaître la rigueur et la pertinence de son réquisitoire. »

Pour Daniel Dubuisson dans sa conclusion de «Le mythe et ses doubles : politique, religion et métaphysique chez Mircea Eliade (2009) : http://books.openedition.org/pupo/1451
«
... les points de vue dits habituellement « religieux » et « politiques » sont, par Eliade (con)fondus au sein d’une perspective plus englobante, cosmique, au sein de laquelle ils apparaissent tous comme les éléments et les événements centraux d’un vaste drame métaphysique. Dès lors, ils deviennent mutuellement interchangeables et convertibles, mais surtout ils s’affranchissent de nos habituelles considérations morales et humanistes (qu’on les appelle : justice, charité, compassion, amour du prochain, droits sociaux, etc.), ce qui répond exactement à la vision gnostique et fascisante du monde qu’Eliade n’a cessé de répandre sous un habile travestissement « religieux »…»
En pdf sur unprolospecule : Le mythe et ses doubles ... chez Mircea Eliade

Pour David Greaber et david Wengrow dans Au commencement était ...

Livres sur ce sujet :
http://wodka.over-blog.com/article-a-laignel-lavas...
En pdf : nazisme etre  surmoi/Cioran Eliade Ionesco Oubli du fascisme.pdf

De Alexandra Laignel-Lavastine - Cioran, Eliade, Ionesco. L'oubli du fascisme
http://wodka.over-blog.com/article-a-laignel-lavas...
En pdf sur unprolospecule : L'oubli du fascisme
De https://www.lexpress.fr/culture/livre/cioran-eliade-ionesco-l-oubli-du-fascisme_817882.html
«La photo et le titre du livre semblent le[s] mettre dans le même sac ... dommage
«Fascistes, mensonges et rhinocéros Par Daniel Rondeau Publié le 02/05/2002
Un jeudi de décembre 1977, sur la place de Furstenberg, un photographe a été convié. Louis Monnier mitraille, car il tient dans son objectif les trois Roumains les plus célèbres de la planète: Cioran, le moraliste, Eliade, l'historien des religions, Ionesco, le prince de l'absurde...
Trois hommes d'un certain âge se retrouvent, un jeudi de décembre 1977, sur la place de Furstenberg. Un photographe a été convié, qui multiplie les clichés. Louis Monnier mitraille, car il tient dans son objectif les trois Roumains les plus célèbres de la planète: Cioran, le moraliste, Eliade, l'historien des religions, Ionesco, le prince de l'absurde, et sans doute n'est-il pas si fréquent de les apercevoir ensemble, malgré la complicité souriante que montrent leurs visages. Il nous reste la photo de cet instant d'hiver, à Paris. «Une photo extraordinairement énigmatique», dit Alexandra Laignel-Lavastine dans son passionnant essai Cioran, Eliade, Ionesco. L'oubli du fascisme. L'auteur soulève les masques et les sourires, rapproche des textes oubliés, cachés ou réécrits, des abîmes où leurs auteurs ont cheminé, avec un souci qui n'est pas d'inquisition, mais de vérité. 
Cruelle vérité, au demeurant. Les trois hommes n'ont pas toujours échangé que des amabilités. Deux d'entre eux, Cioran et Eliade, ont été fascistes. Pour Cioran, il s'agit d'un engagement de dix ans. Il a vu dans le national-socialisme l'expression d'une «barbarie créatrice» et il a mis sa plume, sa pensée et ses doutes au service de cette barbarie. Il a vu, de ses yeux vu, l'ordre nazi régner à Berlin et s'est enthousiasmé pour une nation capable d'enterrer l'universalisme après avoir liquidé l'humanisme. Antisémite de conviction, il développe des thèses sur l' «esprit juif» qui attribuent aux juifs une absence de sens historique et une incapacité de s'accomplir sur le plan politique. Mircea Eliade lui aussi a répondu à l'appel du fascisme, qu'il a paré des charmes ambigus d'une «renaissance spirituelle» et d'une «révolution ascétique et virile». Il a prêché dans les campagnes roumaines en messie d'une religion de la mort. Ses écrits vantent un «christianisme cosmique» purifié de toute influence juive. Les juifs, pour lui? Des ««toxines» à éliminer. 
Le plus étonnant est peut-être que la vigueur de leurs convictions fascistes n'a d'égale, après la guerre, que leur endurante stratégie à les dissimuler et à ne rien regretter. Aucun remords. Cioran, avare d'entretiens avec la presse française, se réfugie dans le silence du sage et de «l'homme sans biographie». Quand il évoque son passé, c'est toujours à mots trompeurs: folies de jeunesse, «secte délirante», «prestiges de la mort». Nihiliste il était, nihiliste il est resté, «je» est un autre, l'homme porte la haine en lui, tout se vaut, on se tait. Quand il parle, c'est du ressentiment, du vide, dans un français admirable qui lui tient lieu de nouvelle identité et lui vaut tous les hommages. Eliade, de son côté, a vécu heureux avec sa faute (felix culpa). Il a toujours nié et menti, dans ses Mémoires, dans ses lettres à son ami Gershom Scholem, en maître habile et retors de la dissimulation. Il faut attendre la chute du communisme, et la diffusion d'écrits restés confidentiels, pour éventer les vieux secrets de la famille roumaine.
Et Eugène Ionesco? Un ancien fasciste, lui aussi? Non, jamais. C'est au contraire un démocrate convaincu depuis le début des années 20 (Alexandra Laignel-Lavastine aurait pu le rapprocher de Jan Patocka, qu'elle connaît bien). Il a détesté les mauvais maîtres de la jeunesse roumaine, il a lutté contre eux et a témoigné de son dégoût d'avoir vu le «démon du sadisme» tomber sur sa petite Roumanie. L'inspiration de Rhinocéros vient de sa répulsion devant ces «idéologues et semi-intellectuels» qui ont inventé et «propagé le fascisme». «Le rhinocéros, c'est l'homme des idées reçues.» Toujours du bon côté, Ionesco dénoncera plus tard les rhinocéros de la «passion communiste» et «toutes les guerres saintes, toujours rhinocériques». La photo et le titre du livre semblent le mettre dans le même sac que ceux qu'après la guerre il s'est abstenu de dénoncer, et c'est dommage.»


http://www.septentrion.com/fr/livre/?GCOI=27574100...


Emil Cioran
«Tzintzoum. Ce mot risible désigne un concept majeur de la Kabbale. ...» cité par Cynthia Fleury dans "Ci-gît l'amer " Nous tous, nous pouvons trouver ce mot amusant mais lui il y exprime de la haine rentrée.
Porte plume de la Garde de fer responsable de pogroms
Dans "La planète des sages 2"
Par Jul «Pauvre, désespéré, nihiliste, roumain ... finalement heureusement que j'ai été pronazi sinon on m'aurait pris pour un philosophe rom !»
Par Charles Pépin «Cultivant, comme le dernier Nietzsche, la forme de l'aphorisme, refusant tout système et toute idée de moi cohérent, fasciné par la figure biblique de Job sur son fumier autant que par l'ascétisme bouddhiste, Cioran n'est jamais clairement revenu sur les errements fascistes de sa jeunesse : son soutien à la Garde de fer, parti nationaliste pronazi et antisémite. Près d'un demi-siècle d'écrits rageusement sceptiques, et profondément apolitiques, peuvent-ils tenir lieu de mea-culpa ?»
Cioran, un penseur organique
Résumé «Cet article essaie de comprendre, à travers les textes roumains et français de Cioran, comment le philosophe apatride a réussi à construire non seulement une œuvre littéraire et philosophique, mais aussi une posture intellectuelle qui entretient avec cette œuvre une relation des plus singulières. Cette posture est celle du « penseur organique » et elle renvoie à un écrivain qui préfère les « révélations de la douleur » aux réalités de l'art et de la science, et l'enthousiasme et les larmes aux découvertes de l'« homme impersonnel ». La notion de « posture » souligne la grande cohérence de l'œuvre de Cioran et permet de tenir ensemble un ensemble de lectures qui pouvaient paraître jusqu'ici contradictoires.»
Extrait
«Une des meilleures descriptions de cette jeune génération de philosophes, appelée aussi la génération « Criterion », responsable de la formation culturelle de Cioran, se trouvent chez un des membres notables de ce groupe intellectuel : Mircea Vulcănescu ; l'essayiste dresse de cette génération un portrait qui insiste sur l'importance de l'expérience et de l'aventure, sur l'authenticité et la spiritualité, et surtout sur la « tension dramatique » et la « crise » qui constituent, à ses yeux, le dénominateur commun le plus important des jeunes philosophes roumains. En ce qui concerne les missions de cette génération, Vulcănescu précise qu'il s'agit, avant tout, d'assurer « l'unité spirituelle » des Roumains, d'exprimer sous une forme universelle « l'âme roumaine », et de préparer les moments difficiles à venir et l'avènement de « l'homme nouveau ». À part le professeur N. Ionescu, celui qui incarne le mieux toutes ces valeurs de cette génération est le philosophe des religions Mircea Eliade ; celui-ci affirme aimer « les vérités tachées de sang, arrachées aux viscères, et insiste, dans ses premiers textes, sur la « connaissance catastrophique », et sur l'importance cruciale de l'expérience (Erlebnis, c'est le mot qu'il préfère) et de l'authenticité.»

Dans le hors série de Lire 2019 - Marcel Proust.
Vintila Horia auteur de «Dieu est né en exil» membre de la Garde de Fer
J'apprends page 29 par Pierre Assouline que le Goncourt de 1960 attribué à Dieu est né en exil de Vintila Horia ne fut pas décerné apprenant que cet auteur a été membre de la Garde de Fer.
Mais j'apprends par Wikipédia qu'«En 1940, diplomate en Italie, il est révoqué par la Garde de fer à laquelle il avait refusé d'adhérer. Il est alors envoyé à Vienne puis est nommé attaché de presse par le général Ion Antonescu [premier ministre roumain allié aux nazis allemands]» . Donc il n'aurait pas été adhérant à la Garde de Fer mais il a collaboré à un régime nazi et «il a contribué à la rédaction d'articles faisant l'éloge du fascisme italien de Benito Mussolini ("Miracolul fascist" — "Le Miracle fasciste"), agrémentés d'attaques antisémites.»

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