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Terreur bolchevique et stalinienne de 1920 à 1955 Pourquoi ces dates ? 1920 ? écrasement de la makhnochtchina et de Kronstadt mais peut-être des indices d'atteinte aux libertés d'expression et de déplacement recule cette date. 1955 ? Mort de Staline mais des habitudes qui perdurent, comme par exemple l'interdiction de la publication de Vie et destin, ou l'écrasement des révoltes dans les pays satellites sont peut-être le prolongement de la paranoïa bolchevik et stalinienne ? Mots, idées, concepts, personnalités repérés : Louis Aragon, le journal l'Humanité Le jeune Staline par Simon Sebag Montefirori
Trotsky le Staline manqué par Willy Huhn La terreur sous Lénine Par Jacques Baynac, Alexandre Skirda et Charles Urjewicz Aux origines du Goulag Les bateaux des philosophes Le Livre noir du communisme Régime soutenu par le PCF Quelques massacres et procès pour la mise en place et le maintien de la dictature : Assassinats Famines dites soviétiques Canal de la mer Blanche à la Baltique, environ 30 000 personnes périrent au cours de sa construction» Nos années goulag : la mémoire des déportés européens en URSS Assassinats - Printemps 1918 Destruction des groupes anarchistes à Moscou https://www.theyliewedie.org/ressources/biblio/fr/Increvables_anarchistes_-_L'affrontement_anarchistes_bolcheviques.html «... des unités de la Tchéka, des tirailleurs lettons et un régiment passèrent à l'action. Dans la nuit du 11 au 12 avril, vingt-six centres anarchistes furent attaqués par surprise. La résistance la plus violente vint de la Maison de l'anarchie et du monastère occupé de - - Donskoï. Les rouges durent utiliser des canons pour les réduire. On dénombra à Moscou une soixantaine de morts et plus de 600 arrestations.» - 1920-1930 Écrasement des anarchistes http://www.socialisme-libertaire.fr/2016/11/resistances-anarchistes-en-urss-dans-les-annees-1920-1930.html - 1920-1921 Révolte de Tambov - Mars 1921 Révolte de Kronstadt et son écrasement https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volte_de_Kronstadt - 1921 Écrasement de l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne http://www.nestormakhno.info/french/index.htm - Que sont devenus les alliés de 1917 mencheviks, socialistes révolutionnaires de gauche ... ? Repérés par les votes à mains levées, mis de côté, effacés, dilués dans la mise en place de la dictature. - Les années 30 Les Grandes Purges — ou la Grande Terreur https://fr.wikipedia.org/wiki/Grandes_Purges Août 1936 procès du « Centre terroriste trotskiste-zinoviéviste » Lev Kamenev, Grigori Zinoviev et quatorze autres personnalités exécutés - Janvier 1937 procès, celui du « Centre antisoviétique trotskiste de réserve » https://fr.wikipedia.org/wiki/Grandes_Purges
- Charnier de Piatykhatky : intellectuels ukrainiens massacrés par le NKVD en 1937-1938, et aux milliers d'officiers polonais assassinés en 1940 https://fr.wikipedia.org/wiki/Charnier_sovi%C3%A9tique_de_Piatykhatky
«En , Mikhaïl Toukhatchevski et six autres officiers sont également jugés sommairement et exécutés. Les deux-tiers environ des généraux sont alors éliminés, affaiblissant dramatiquement le commandement des forces armées soviétiques.» En voici un qui est passé au travers. Pourquoi ? Était-il simplement caucasien ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Semion_Timochenko - 1940 Massacre de Katyń https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Katy%C5%84 - 1952 Nuit des poètes assassinés https://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_des_po%C3%A8tes_assassin%C3%A9s - 1953 Complot des blouses blanches https://fr.wikipedia.org/wiki/Complot_des_blouses_blanches - 1953 Soulèvement de Vorkouta https://fr.wikipedia.org/wiki/Soul%C3%A8vement_de_Vorkouta Le jeune Staline par Simon Sebag Montefirori Éditions calmann-lévy 4e de couverture et du site de l'éditeur : «Comment devient-on Staline ? Né pauvre, ce garçon séducteur et dangereux s’essaye à la poésie romantique, se prépare à entrer dans les ordres, mais trouve sa vocation dans l’action révolutionnaire. À la fois intellectuel, gangster et terroriste, le jeune Staline avait tout pour se forger un destin hors du commun dans la Russie de 1917 : peu de scrupules et un énorme appétit de vie et de pouvoir. En s’appuyant sur dix ans de recherches, en particulier dans des fonds d’archives récemment ouverts en Géorgie et à Moscou, ainsi que sur les Mémoires de nombreux acteurs et témoins de l’époque, Simon Sebag Montefiore décape le vernis de la mythologie révolutionnaire. Il montre comment la rencontre, chez le jeune Staline, du banditisme caucasien, d’une paranoïa extrême et d’une idéologie impitoyable lui permit de conquérir le Kremlin et l’URSS et fit de lui un des dictateurs les plus sanguinaires de l’histoire. Sont exposés ici ses liens ambigus avec la police secrète tsariste, ses nombreuses conquêtes féminines, ses innombrables crimes et délits, mais aussi le rôle qu’il joua dans la naissance du parti bolchevique et dans la révolution d’Octobre. On comprend mieux la question des nationalités, les luttes d’influence et la guerre idéologique, puis exterminatrice, entre bolcheviks et mencheviks avant et pendant la Révolution de 1917. Se trouvent aussi éclairées d’un jour nouveau ses relations avec Lénine, qu’il impressionna tant que celui-ci en fit, avec Trotski, son principal homme de main, avant de mesurer, trop tard, le danger qu’il représentait. Le Jeune Staline est à la fois une fascinante préhistoire de l’URSS et le portrait saisissant d’un tyran en jeune homme.» Une recension d'Alexis Lacroix dans le Magazine littéraire décembre 2008. «Dans son remarquable travail, qui vient de remporter le prix de la biographie britannique Simon Sebag Montefiore détaille un aspect méconnu de la vie de Staline : sa jeunesse et ses années de « formation ». Jusqu'ici, les portraits du dictateur soviétique oblitéraient sa vie et son œuvre antérieures à la révolution d'Octobre. Or Simon Sebag Montefiore, en demandant à ses lecteurs d'imaginer innove. Il est vrai qu'il ne s'est pas contenté d'une information de seconde main. Sa consultation exhaustive d'archives inédites lui a permis de découvrir que le jeune séminariste en rupture de foi, devenu militant bolchevique, a vite montré un haut degré d'adaptation à la violence. En restituant le contexte de la lutte politique dans la Russie d'avant 1914, l'auteur montre surtout que son activité de « révolutionnaire professionnel » ne s'est vite plus guère distinguée du gangstérisme. Staline, un bandit ? Entre la révolution - avortée - de 1905 et la révolution d'Octobre, sa priorité était de fomenter les conditions propices au soulèvement et d'en hâter le dénouement. Comment ? En pillant les banques ... Avec une précision décapante, l'historien ne dépeint pas seulement le dictateur en braqueur. Il révèle en lui un acolyte servile de Lénine, empressé à surenchérir dans la brutalité. Montefïore ébranle ainsi nos certitudes. Car sa démarche s'écarte de ceux qui, depuis une quarantaine d'années, interprètent le phénomène totalitaire avec la grille d'analyse convergente de Hannah Arendt et de Raymond Aron. Le brio rigoureux de l'historien nous invite à saisir in nucleo le principe structurant du phénomène totalitaire : un mariage improbable d'idées pures et de crapulerie. À Berlin, en 1932, l'anti-nazi qu'était déjà Joseph Kessel avait pressenti qu'une des trouvailles diaboliques de l'hitlérisme résidait dans son aptitude à rendre solidaires l'avant-garde du mouvement national-socialiste et les repris de justice. En documentant l'itinéraire de délinquant du jeune Staline, Simon Sebag Montefiore rappelle que cette fusion « voyoucratique» entre le fanatisme des dignitaires et la sauvagerie du Lumpen est le marqueur infaillible du phénomène totalitaire.» Une partie des photos présentes dans le livre https://photoshistoriques.info/jeune-staline-en-images-1894-1919/ Mais il n'y a pas l'évolution de l'une d'elles dont les personnes disparraissent après leur élimination physique. En 1898 l'esprit de la terreur est en place. Page 101-102 « Le poète romantique devenait le« fanatique convaincu» animé de cette« foi quasi mystique» à laquelle il consacra sa vie et dont il ne démordit pas. Mais en quoi croyait-il vraiment ? Écoutons-le s'expliquer. Pour lui, le marxisme signifiait que « le prolétariat révolutionnaire seul est destiné par l'Histoire à libérer l'humanité et à apporter au monde le bonheur», mais l'humanité devrait endurer des «épreuves, des souffrances et des changements » importants avant de réaliser « le socialisme scientifiquement démontré». Au cœur de ce progrès providentiel il y avait« la lutte des classes : le marxisme est les masses dont la libération est le catalyseur de la liberté de l'individu». Cette croyance était, dit Staline,« non seulement une théorie du socialisme : c'est aussi toute une vision du monde, un système philosophique», comme une religion démontrée scientifiquement, dont les jeunes révolutionnaires faisaient partie. « J'avais l'impression, expliqua Trotski, de me joindre à une chaîne comme un petit maison. » Trotski, comme Staline, croyait que « ce qui dure s'obtient par le combat». Le sang, la mort, le conflit étaient essentiels : « Beaucoup de tempêtes, beaucoup de torrents de sang», pour reprendre les mots mêmes de Staline, marqueraient « le combat pour mettre fin à l'oppression». Il n'existait donc alors qu'une différence majeure entre Staline et Trotski : le premier était géorgien. Jamais il ne perdit la fierté que lui inspirait la Géorgie en tant que nation et que culture. Les petites nations du Caucase eurent toutes du mal à embrasser le véritable marxisme internationaliste parce que leur propre oppression les faisait rêver d'indépendance. Le jeune Staline croyait en un mélange de marxisme et de nationalisme géorgien, presque contraire à l'esprit internationaliste du marxisme pur. En ce mois d'août 1898, Sosso s'affina à la branche locale du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (le POSDR) qui deviendrait, après bien des scissions, les bolcheviks.» La konspiratsia - page 121« Staline rencontra alors un autre compagnon en matière de crimes, Stepane Chaoumian, fils cultivé et riche d'un homme d'affaires arménien. Chaoumian, qui avait ses entrées dans la ploutocratie caucasienne, était le précepteur des enfants de Mantachev, le magnat du pétrole le plus fortuné de la vide, et il épousa bientôt la fille d'un cadre supérieur de l'industrie pétrolière. « Homme grand, bien bâti, très beau, au teint pâle et aux yeux bleu clair», Chaoumian contribua à régler le problème que posait Vedenev ; le patron des chemins de fer était assis à son bureau lorsqu'un coup de pistolet, tiré par sa fenêtre, l'atteignit en plein Personne ne fut appréhendé. Mais ce coup de feu marqua le début d'une ère nouvelle au cours de laquelle, selon le célèbre Catéchisme du révolutionnaire du nihiliste Netchaïev, « tout sentiment tendre et amollissant de parenté, d'amitié, d'amour, de gratitude et même d'honneur devait être étouffé par l'unique et froide passion révolutionnaire». Les règles amorales, ou plutôt l'absence de règles, furent qualifiées de part et d'autre de konspiratsia, ce « monde à part» que Dostoïevski décrit si magistralement dans son roman Les Possédés. Si l'on ne comprend pas la konspiratsia, on ne peut comprendre l'Union soviétique elle même ; Staline n'abandonna jamais ce monde. La konspiratsia devint l'esprit et le moteur de son État, et son propre mode de pensée. À compter de ce moment, Staline prit l'habitude de porter un pistolet à la ceinture. Les agents de la police secrète et les révolutionnaires terroristes devinrent des combattants professionnels de l'ombre dans un duel pour la maîtrise de l'Empire russe. » 86 Staline ancien séminariste devint le destructeurs de prètres et d'églises. A-t-il subit des perversions de la part des prètres ou de camarades de pensionnat ? 122 « Dans les années 1870, les rebelles étaient des bourgeois populistes, les narodniki, qui pensaient que l'avenir libéral résidait dans la paysannerie jugée pure. Une f:action de narodniki donna naissance aux groupes terroristes Terre & Liberté et, plus tard, Volonté du Peuple qui croyaient que l'assassinat d'Alexandre Il déboucherait sur la révolution. La Volonté du Peuple adhérait aux idées de Netchaïev, philosophe médiocre, dont le Catéchisme du révolutionnaire du nihiliste amoral engendra Lénine et Staline. Il suggérait de « fondre ce monde de brigands en une force invincible et destructrice » et de tuer les policiers « de la manière la plus implacable ». L'anarchiste Bakounine partageait ce rêve d'associer le « monde des voleurs bravaches » à la Révolution. Lénine adopta l'organisation et la discipline, le dévouement absolu et la brutalité criminelle de la Volonté du Peuple, qualités que Staline incarnait. » Suit la mise en place de la police secrète tsariste. Jeu double, ils en étaient obligés d'organiser des meutres pour cacher des agents doubles. Où on lit qu'en 1909 ils controlaient les vols aériens et futurs pilotes pour empêcher un éventuel attentat avec les nouvelles machines volantes. Les américains étasuniens auraient dus lire les écrits russes. Pillage, insolence et mépris de classe - page 130 « Batoumi était une vide subtropicale de pionniers sur la mer Noire, dominée par les grandes dynasties financières et pétrolières de l'Empire, les Nobel et les Rothschild. Vingt ans plus tard encore, le poète Ossip Mandelstam la qualifierait de « ville de la ruée vers l'or d'une Californie de style russe». Le tsar n'avait pris ce nid de pirates au Padischah ottoman qu'en 1878, mais le boom pétrolier à Bakou, de l'autre côté de l'isthme caucasien, avait posé le défi du transport de l'or noir vers l'Occident. Les Rothschild et les Nobel construisirent un oléoduc vers Batoumi où ils raffinaient le pétrole avant de le charger dans des tankers qui mouillaient dans le port de Naphte. Rapidement, Batoumi, également port d'exportation pour le manganèse, la réglisse et le thé, devint une« porte vers l'Europe», la « seule ville moderne» de Géorgie. Batoumi comptait alors seize mire ouvriers perses, turcs, grec, géorgiens, arméniens et russes, dont presque un millier à la raffinerie de la Compagnie des pétroles de la mer Noire et de la Caspienne du baron Edouard de Rothschild. Les ouvriers, souvent des enfants, vivaient misérablement dans la Cité du pétrole aux rues puantes, aux cloaques débordants près des raffineries qui fuyaient. Beaucoup mouraient du typhus. Mais les millionnaires et les cadres étrangers de Batoumi, en particulier les Anglais, avaient transformé cette vide perdue en un heu de plaisirs, avec sa promenade le long de la côte, ses demeures blanches de style cubain, ses bordels somptueux, son casino, son terrain de cricket et même son Yacht-club anglais. » 155 Lénine et Staline étaient contre l'engagement des authentiques travailleurs. Ils croyaient en une oligarchie qui dirigerait au nom des travailleurs ... 172 Les mémoires d'un menchevik Khariton Chavichvili en deux volumes très précieuse sur les agitations autour de 1905. A l'air plus connu en Suisse, Le livre publié en français est "Patrie, Prisons, Exil" éditions
DEFENSE DE LA FRANCE / OMBRES ET LUMIERES. https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/045543/2003-12-19/
Thomas Häusermann
Florence Piguet
Né en «1886 à Kveda Bakhvi (Russie, auj. Géorgie), 27.1.1975 à Genève, orth.-russe. Isabelle
Achrapp. Militant socialiste dès 1901, C. fut arrêté en 1906 et déporté
en Sibérie. En 1908, il s'enfuit à Genève où il s'établit dès 1915.
Membre de la mission chargée de faire reconnaître la République
démocratique de Géorgie par la Suisse (1918-1921). Représentant auprès
de la Société des Nations du gouvernement géorgien en exil à Paris. En
Suisse, C. s'engagea en faveur des émigrants géorgiens et de leur
mouvement de solidarité. Par ses écrits, il fit connaître sa patrie en
Suisse romande.»
232 On y apprend que l'argent des vols est blanchi en partie par Le Crédit Lyonnais.239-240 Enrichissement de locaux, des frères Nobel et la famille Rothschild avec l'or noir de la Caspienne. A Bakou ils se firent construire des palais. 243 Comme Staline Trotski abandonna femme et enfants en sibérie. Bolchevisme et vie de famille étaient incompatible. 241 Quarante-huit mille ouvriers travaillaient dans des conditions épouvantables, vivant dans la misère. Chapitre 22 Pétrole - capitalisme - mafia - Staline à Bakou. Staline était le pourvoyeur financier sur la Caucaze pour KLénine et les bolbeviks. 259 Staline gardait une préférence pour les truands. «Au pouvoir il scandalisait ses camarades en nommant des repris de justice an NKVD, mais toute sa vie il avait employé d'anciens criminels.» 277 Sources de la paranoïa soviétique. Traîtres supprimés bien qu'innocents. Esprit empoisonnés sur la durée par la police tsariste pour longtemps « Cependant, en fin de compte, Staline etait un marxiste pur et dur « d'une ferveur quasi islamique », qui ne permit à personne, fût-ce un ami ou un parent, de se dresser entre lui et sa mission. Il se considérait comme un dirigeant remarquable quoique non reconnu de la classe ouvrière -« un chevalier du Graal», selon l'expression de Spandarian. À ce que nous savons, jamais il ne s'écarta de cette mission même aux pires moments - et en cela il fut quasiment l'exception. Cependant ce cloaque de la duplicité et de l'espionnage permet d'expliquer pour partie la démence de l'histoire soviétique. C'est là l'origine de la paranoïa soviétique, la folie de Staline lorsqu'il refusa de prendre au sérieux les avertissements sur les plans d'invasion de Hitler en 1941, et l'hystérie sanglante de sa politique de terreur. Il se peut que l'Okhrana ait échoué à empêcher la Révolution russe, mais elle réussit si bien à empoisonner les esprits des révolutionnaires que, trente ans après la chute des tsars, les bolcheviks continuaient à s'entre-tuer dans une chasse aux sorcières visant des traîtres inexistants. » 284 Un portrait de Staline en captivité « « Arborant un chapeau en castor», Sosso présidait des réunions secrètes où les sept exilés se retrouvaient dans un pigeonnier. Il était « souvent très gai, riant et chantant de sa voix montagnarde magique», se souvenait Ivan Goloubev, « mais il méprisait les flagorneurs». Un jour, il révéla une vérité le concernant :« Nous devons demeurer dans l'illégalité jusqu'à la Révolution, car entrer dans la légalité serait devenir normal.» Et Staline n'avait nulle envie d'être « une personne normale ». Dans la vie courante, ses particularités auraient été insupportables, mais dans la clandestinité révolutionnaire (et plus tard au gouvernement de l'URSS, idiosyncrasique, paranoïaque et obsédé par la conspiration), elles passaient pour être les vertus d'un « chevalier du Graal ». » Idiosyncrasique : Personnalité psychique propre à chaque individu. 343 « Staline, qui était la paranoïa incarnée, n'avait pas soupçonné le plus !fieffé traître de sa carrière politique. L'affaire Malinovski contribua à faire de lui - et de ses camarades - des paranoïaques obsessionnels. Malinovski imprima sa marque dans la conscience bolchevique et, à l'instar du spectre de Banquo, hanta l'histoire soviétique. À partir de ce moment, dans le monde bolchevique de la konspiratsia, rien ne serait jamais trop aberrant. Si Malinovski était un traître, alors pourquoi ne le seraient pas les maréchaux soviétiques, l'état-major général, mais aussi Zinoviev, Kamenev, Boukharine, et l'essentiel du Comité central, tous abattus comme espions sur ordre de Staline dans les années 1930 ? » 399 Kerensky autoproclamé commandant en chef contraint de s'appuyer sur les soviets ! Puis se nomma dictateur soutenu par la cocaïne et la morphine. 400-401 Septembre 1917 Refus de Lénine soutenu par Staline et Trotski, de partager le pouvoir avec les mencheviks et autres. 402 Marx aurait-il souhaité ces millions de morts ? « Parfois le prophète tonitruant sortait de son isolement.« Un matin, peu avant la Révolution d'Octobre, se souvient Anna Allilouïeva, on sonna à la porte. Sur le seuil, je vis un homme plutôt petit, en manteau noir et coiffé d'une casquette finlandaise. » « Staline est-il à la maison ? demanda-t-il poliment. - Mon Dieu, vous ressemblez tout à fait à un Finnois, Vladimir llitch, s'exclama Anna. Après une brève conversation, Staline et lui sortirent ensemble. » Quelques jours plus. tard, ces petites silhouettes minables, qui parcouraient les rues de Petrograd sans être reconnues sous leur déguisement, s'emparaient de l'Empire russe. Ils allaient former le premier gouvernement marxiste au monde, rester au sommet de l'État jusqu'à leur dernier jour, sacrifier des millions de vies sur l'autel de leur idéologie utopique et, à eux deux, exercer le pouvoir absolu pendant trente-six ans. » 421-422 La troïka dévastatrice est en place. « Le coup d’État avait été étonnamment facile, mais la lutte à la vie et à la mort pour conserver le pouvoir commença immédiate ment. Lénine ne voulait pas partager son gouvernement avec les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires, mais Kamenev insista pour ouvrir des négociations à cet effet. Lorsqu'elles échouèrent, il démissionna. Entre-temps Kerenski rassemblait des forces cosaques sur les hauteurs de Poulkovo à l'extérieur de la vile et les cheminots menés par les mencheviks se mettaient en grève et exigeaient une coalition. Staline, assisté de Sverdlov, Sergo et Dzerjinski, organisa la défense de Petrograd. Lénine, Trotski et Staline formèrent une troïka indissoluble dans ces premiers mois au pouvoir. Assiégé à l'intérieur et à l'extérieur, sapé par des conciliateurs, des incompétents et des moulins à paroles au sein même de son Parti, Lénine classa ses caciques en « hommes d'action » et en « buveurs de thé ». Et ces derniers étaient trop nombreux. Si la République soviétique s'était installée dans une stabilité paisible, la tendance« buveurs de thé», représentée par des hommes comme Kamenev et Boukharine, aurait pu lui donner une orientation très différente. Mais il n'en serait pas ainsi. Lénine passait presque tout son temps avec ses hommes de main les plus solides. Au cours de ces premières heures, Lésine dicta un décret non daté qui précise ainsi les places particulières de Staline et de Trotski. » les seuls à entrer dans les locaux où se trouve de Lénine sans autorisation. 423 à 425 Par les deux notes de bas de page j'en déduis que pour l'auteur le Stalinisme n'est pas une distorsion du léninisme mais une évolution de celui-ci. Staline ne s'est pas accaparé le pouvoir comme un médiocre bureaucrate, comme le sous-entend Trotski. C'était un gros travailleur, intelligent et bohème mais acharné.« Le 27 octobre, la presse d’opposition fut interdite. Au Comité central du 2 novembre, Lénine créa en fait la dictature des oligarques bolcheviques. Le 4, le Sovnarkom s'attribua le pouvoir de diriger sans les Soviets. Le Centre militaire révolutionnaire agit au départ comme bras exécutif de Lénine mais, le 7 décembre, Lénine créa une Commission extraordinaire soviétique pour lutter contre la contre-révolution et le sabotage, connue sous son acronyme de« Tcheka», avec Dzerjinski comme président. La Tcheka, précurseur de la Guépéou, du NKVD, du KGB et du FSB actuel, disposait d'un pouvoir supra-juridique absolu de vie et de mort. « Dans ce cas pourquoi devrions-nous nous embarrasser d'un commissaire du peuple à la Justice ?» demanda lsaac Chteinberg, socialiste-révolutionnaire de gauche, par défi à Lénine. « Appelons cela franchement Commissariat à l'Extermination sociale ! - Très juste! répliqua Lénine. C'est exactement ce que ça sera ! » Il confia à une autre connaissance:« Nous sommes engagés dans l'extermination. Ne te rappelles-tu pas ce que disait Pisarev : "Brisez, tabassez tout, nappez et détruirez ! Tout ce que l'on casse est de la saloperie et n'a pas le droit de vivre! Seul ce qui survit est bon"». Les notes manuscrites de Lénine exigeaient d'abattre, de tuer, de pendre« vampires. . . araignées. . . sangsues.». Il demanda : « Comment peut-on faire une révolution sans pelotons d'exécution ? Si nous ne pouvons pas fusiller les saboteurs de la Garde blanche, quel genre de révolution est-ce là ? Rien que parlotes et un bol de bouillie!» Il exigeait que l'on« trouve des gens plus durs». Et ça, Staline et Trotski l'étaient.« Nous devons mette fin une fois pour toutes, dit Trotski, au bavardage papiste et quaker sur le caractère sacré de la vie humaine.» Staline partageait le même goût pour la Terreur. Lorsque les bolcheviks estoniens proposèrent de liquider les« traîtres» aux tout premiers jours de la Révolution, il répondit sans hésiter une seconde : « Un camp de concentration, l'idée est excellente. » ... À aucun autre moment de l'histoire, [Staline] n'aurait pu s'élever jusqu'au pouvoir : tout est affaire de synchronisme entre un homme et un moment. Cette ascension improbable d'un Géorgien à la tête de la Russie ne fut due qu'à la nature internationaliste du marxisme. La tyrannie de Staline fut rendue possible par la situation d'état de siège de la Russie soviétique, le fanatisme utopique de l'idéologie quasi mystique du système, l'impitoyable machisme bolchevique, la brutalité meurtrière de la' Grande Guerre et la vision homicide de Lénine d'une« dictature du prolétariat». Staline n'aurait pas été possible si Lénine n'avait pas, dans les premiers jours du régime, écrasé la voie plus modérée de Kamenev pour créer la machine d'un pouvoir absolu et sans limites. Et c'était là .la tribune pour laquelle Staline était merveilleusement armé. À présent Staline pouvait devenir Staline Dans les mois qui suivirent Octobre, Lénine et ses caciques mirent leur pouvoir au service de la Guerre civile. Ce fut alors que Staline et ses cohortes expérimentèrent cette capacité illimitée de faire la guerre et de transformer la société par des massacres aveugles. Comme des gamins fanfarons enivrés par leur première partie de chasse, ils prirent goût au sang. Le caractère de Staline, meurtri mais doué, était fait pour ces massacres impitoyables, attiré par eux. Par la suite, la machine répressive, la psychologie paranoïaque et insensible du complot permanent et le goût des solutions sanguinaires et extrêmes pour relever tous les défis, ne firent pas que s'accentuer mais furent glorifiés, institutionnalisés et élevés au statut de foi bolchevique amorale avec une ferveur toute messianique. Au sein d'une bureaucratie colossale dirigée comme un village népotique, Staline se révéla maître en matière de politique personnelle. Il était le maître de ces tendances brutale, mais aussi leur incarnation : il avait raison lorsqu'il déclara de façon blasphématoire en 1929 que « le Parti l'avait fait à son image ». Le Parti et lui s'étaient développés ensemble, mais cet être d'un extrémisme caché mais sans limites, d'une noirceur morose et malveillante, pouvait toujours aller plus loin. IL avait grandi dans l'esprit clanique caucasien, passé toute sa maturité dans la clandestinité et les complots, ce milieu particulier où violence, fanatisme et loyauté sont monnaie courante ; il s'était épanoui dans la jungle de la lutte, de la tension et du drame constants ; et celui qui accédait au pouvoir était un être rare - homme de violence et d'idées, expert en gangstérisme et marxiste convaincu ; mais surtout, il croyait en lui et en sa suprématie impitoyable, unique moyen de gouverner un pays en crise et de promouvoir un simple idéal en réelle utopie. Dans un gouvernement absolu, gigantesque complot qui mêlait bains de sang et protections claniques, qui était le plus qualifié pour réussir ? » Lecture en 2022 La terreur sous Lénine Éditions https://www.lechappee.org/ «Jacques Baynac avec Alexandre Skirda et Charles Urjewicz Édition revue et augmentée par Charles Jacquier Un siècle après sa mort survenue le 21 janvier 1924, que reste-t-il de Lénine ? Fondateur et théoricien du bolchevisme, il devient, après le coup d’État d’octobre 1917, le principal dirigeant du parti unique au pouvoir. Alors qu’aujourd’hui certains s’emploient à le réhabiliter, il est nécessaire de revenir sur les racines de ce régime qui, dès décembre 1917, crée une terrifiante police politique : la Tchéka, devenue Guépéou en 1922, puis NKVD en 1934, à la tête du Goulag. Ce recueil de textes éclaire d’une lumière crue la nature d’un système politique fondé sur la terreur. Pour Lénine : « Un bon communiste est aussi un bon tchékiste. » Sommaire : Socialisme et barbarie, par Jacques Baynac La Tchéka : Décrets, articles et documents officiels La terreur rouge en Russie (1918-1924), par S. P. Melgounov (historien russe [1876-1956]) Tche-Ka (Matériaux et documents sur la terreur bolcheviste recueillis par le bureau du Parti socialiste-révolutionnaire russe) La répression de l’anarchisme en Russie soviétique, par le Groupe des anarchistes russes exilés en Allemagne Les douze condamnés à mort (le procès des socialistes révolutionnaires à Moscou), par W. Woïtinsky (ancien bolchevique, rallié aux mencheviques) À bas la peine de mort !, par Martov (membre du Bund) La contre-terreur révolutionnaire, l’attentat de Kovalevitch, par Alexandre Skirda (historien de la Russie et de l’anarchisme) Henri Barbusse, les soviets et la Géorgie, par David Charachidzé (journaliste et membre de l’Assemblée constituante de Géorgie) Un bagne en Russie rouge, Solovki, par Raymond Duguet (officier français durant la Première Guerre mondiale, auteur d’une enquête sur ce bagne russe). L’aspect éthique de la révolution, par Isaac Z. Steinberg (commissaire du peuple à la Justice en 1917-1918) Lénine et la Vetchéka ou le vrai Lénine, par Michel Heller (historien français d’origine russe, interné dans un camp de travail en 1950)» Revue A contre temps « Avec des moyens barbares… » In memoriam Alexandre Skirda Avant propos de Charles Jacquier
Aux origines du Goulag «Deux décrets, entre autres, sont fondamentaux dans l’officialisation de la création des camps de concentration par les Communistes. Nicolas Werth présente le premier décret, page 10 : « Les premiers camps, désignés sous le terme de « konzlager » (un mot allemand transposé tel quel en russe), sont mis en place durant l’été 1918, en pleine guerre civile. Ils ont pour fonction, selon les termes du décret du gouvernement bolchevique en date du 5 septembre 1918, « de protéger la République soviétique contre ses ennemis de classe en isolant ceux-ci dans des camps de concentration ». Ces camps sont gérés par la Tcheka, la police politique du nouveau régime créée à l`initiative de Lénine dès le 7 décembre 1917 et dirigée par Felix Dzerjinski ». Puis, le second décret, page 11 : « Faute de temps et d’organisation le dispositif des camps de « travail correctif » prévu par le décret du 15 avril 1919, qui prévoit l’ouverture, dans chaque province, « d’au moins un camp de travail correctif d’une capacité de trois cents places qui remplacera progressivement les prisons », se structure difficilement. Dans le chaos de la guerre civile, la frontière entre camps de travail correctif et camps de concentration est souvent brouillée. La plupart – on en compte plus d’une centaine à la fin de l’année 1920, totalisant environ 100 000 détenus – regroupent indifféremment « bourgeois » incarcérés sans jugement « jusqu’à la fin de la guerre civile », délinquants condamnés, soldats de l’Armée blanche faits prisonniers et membres des familles de paysans insurgés pris en otages. Néanmoins, deux grands camps de concentration, de sinistre renommée, se détachent du lot : Pertominsk et Kholmogory, dans le Grand Nord, près d’Arkhangelsk. » Ces deux grands camps de Pertominsk et Kholmogory, entre autres, sont donc créés en 1919 pendant la terrible Guerre Civile de 1918 – 1922. Ils « alimentent » en prisonniers (« otages », « koulaks », « bourgeois », « suspects », « contre-révolutionnaires », « catégories socialement dangereuses », « ennemis de classes », etc.) celui des îles Solvoki « camp à destination spéciale des Solovki ou S.L.O.N. » à partir de 1923. A Pertominsk et Kholmogory, des milliers de détenus sont fusillés et noyés en masse dans le fleuve.» Les bateaux des philosophes Sur ce sujet à France Culture L'exil forcé d'intellectuels russes
«Les bateaux des philosophes ... sont les navires par lesquels, en 1922, le pouvoir expulsa de la Russie soviétique plusieurs centaines d'intellectuels. juste avant la création de l'Union des républiques socialistes soviétiques, plutôt que de les exécuter, Lénine décide d'expulser des membres de l'intelligentsia russe opposés au pouvoir bolchevik. Pour Léon Trotski, « Il n’y avait pas de prétexte pour fusiller ces personnes, mais il n’était plus possible de les supporter... » En mai 1922, Lénine demande à Félix Dzerjinski, le chef de la police bolchévique, de préparer la déportation d'intellectuels. Il fait modifier le code pénal pour permettre l'expulsion administrative et demande que soient préparés des dossiers contre les intellectuels en question. Les intellectuels sont arrêtés par la Guépéou dans la nuit du 16 au 17 août 1922. Ils sont condamnés et ont le choix entre l'exécution et l'expulsion. Ils doivent payer leur voyage et ne peuvent emporter ni objets de valeurs ni livres. Les deux bateaux acheminent les intellectuels de Pétrograd à Stettin. ... Pour Anton Nikolski, après l'Âge d'argent de la culture russe, « le « bateau des philosophes » occupe une place particulière dans l’histoire russe. Il est un moment symbolique à partir duquel la culture russe s’est scindée en deux : la culture soviétique et la culture émigrée.» Parmi les expulsés :
Régime soutenu par le PCF Dans La mémoire des vaincus de Michel Ragon Page 458 « Quatre procès truqués, monstrueux, invraisemblables et en Occident, non seulement les partis communistes approuvaient, mais les libéraux estimaient ce procédé naturel. Romain Rolland (mais Romain Rolland était perdu) déclarait la Constitution russe « la plus humaine du monde ». Un reporter américain, qui assistait au procès, envoyait des articles enthousiastes, persuadé qu'il revivait la Révolution française avec Staline dans le rôle de Robespierre. L'ambassadeur des U.S.A. lui-même avouait son admiration pour Vychinski dont il disait qu'il « avait conduit le procès de haute trahison d'une manière qui frappe mon respect et mon admiration en tant que juriste». Le monde devient fou, s'angoissait Fred Barthélemy. L'Humanité publiait froidement : « Il faut imiter la vigilance des magistrats soviétiques. Nos camarades espagnols comprendront ce que nous voulons dire. » » Louis Aragon tragique dans ses soutiens Dans La mémoire des vaincus de Michel Ragon page 449 «L'Ehrenbourg français, Louis Aragon ... exposait dans Ce Soir les «crimes» du P.O.U.M. et insinuait que Nin se réfugiait en Allemagne nazie.» De wikidépia «Le tournant politique de 1934, la politique d'alliance, le front populaire, la défense de la culture française lui permettent d'accéder à des responsabilités où il s'épanouit. Le magistère intellectuel qu'il commence à tenir n'est toutefois pas sans ombres. En 1935, lors du Congrès international des écrivains pour la défense de la culture, il n'est pas de ceux qui mettent en doute le socialisme du régime soviétique, malgré les informations sur la terreur qui s'installe, sous paravent révolutionnaire, en URSS. Il est alors très proche de Mikhaïl Koltsov, célèbre journaliste de la Pravda qui renseigne les services secrets soviétiques sur les personnalités occidentales. Aragon s’oppose à son ancien ami André Breton, qui voudrait utiliser la tribune du congrès pour défendre Victor Serge, emprisonné là bas. Au contraire, en 1935, il vante les mérites du système concentrationnaire soviétique, le goulag : « Je veux parler de la science prodigieuse de la rééducation de
l’homme, qui fait du criminel un homme utile, de l’individu déformé par
la société d’hier, par les forces des ténèbres, un homme du monde de
demain, un homme selon l’Histoire. L’extraordinaire expérience du canal de la mer Blanche
à la Baltique, où des milliers d’hommes et de femmes, les bas-fonds
d’une société, ont compris, devant la tâche à accomplir, par l’effet de
persuasion d’un petit nombre de tchékistes qui les dirigeaient, leur
parlaient, les convainquaient que le temps est venu où un voleur, par
exemple, doit se requalifier, dans une autre profession – Cette
extraordinaire expérience joue par rapport à la nouvelle science le rôle
l’histoire de la pomme qui tombe devant Newton par rapport à la
physique. Nous sommes à un moment de l’histoire de l’humanité qui
ressemble en quelque chose à la période du passage du singe à l’homme.
Nous sommes au moment où une classe nouvelle, le prolétariat, vient
d’entreprendre cette tâche historique d’une grandeur sans précédent : la
rééducation de l’homme par l’homme. »
(1)
Il défend également les
procès de Moscou écrivant dans Commune en 1936 que ceux-ci sont dominés
par « la figure (…) de Trotski, allié de la Gestapo, le saboteur
international du mouvement ouvrier ». C’est cet optimisme utopique
et naïf qui s’effondrera après le XXe congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, dans une déchirure dont son grand recueil, Le Roman inachevé, portera témoignage en 1956.
Mais 1934 est une ère alors optimiste pour les communistes français :
elle est celle du refus du sectarisme qui avait été celui du PCF dans
les années 1920, de l’alliance avec les couches moyennes de la société
française pour constituer un large front de résistance contre les
fascismes européens qui s’installent peu à peu, ce qui amène Aragon à
publier des écrits pro-soviétiques : « Quelle est
cette flamme au front du cortège/Cette flamme qui fait pâlir vos
brasiers et soudain tout ce qui brûle est un reflet du drapeau rouge/Les
Soviets — partout — les Soviets — partout/Les Soviets — partout/Dans la
boue drapeau tricolore » (février, revue Commune, mars-avril 1934). « La France, disait Aragon, doit à Staline son existence de nation ».
»(1) Canal de la mer Blanche à la Baltique, Louis Aragon ignore les victimes de percements «...170 000 détenus
y travaillèrent et qu'environ 25 000 y moururent, mais certains
estiment qu'environ 30 000 personnes sur 300 000 zeks périrent au cours de sa construction»
Nos années goulag : la mémoire des déportés européens en URSS «Le documentaire dévoile les récits bouleversants de déportés européens (Lituaniens, Estoniens, Hongrois, Polonais) ayant survécu aux purges staliniennes. Il retrace leur lutte face à la répression, aux déportations et tortures entre 1939 et 1950. L’arrestation a souvent lieu la nuit, les familles disposent de très peu de temps pour faire leur valise et ne connaissent pas leur destination. En 1939, l’Union soviétique annexe les territoires orientaux de la Pologne (Ukraine et Biélorussie occidentales) et les Pays baltes. Leurs élites politiques, économiques et militaires sont condamnées à la déportation dans les camps du goulag. C’est le début d’un terrible voyage vers l’inconnu. Lorsqu’ils arrivent sur leur lieu de déportation, Antanas, Miia, Placid et Zofia découvrent un système concentrationnaire et une société en marge. Antanas, déporté lituanien : « Il y avait tellement de nationalités que j’ai même constitué une liste. Il y avait même des Français, qui sont presque tous morts, des Indiens, des Américains, des Anglais et des Turcs ! ». **Un documentaire de Valérie Nivelon et Christine Robert. Avec les témoignages de : Antanas Seikalis, Miia Joggias, Placid Ollofson et Zofia Daniszewska ** Conseiller scientifique : Alain Blum , Directeur d’études à l’EHESS» Haut de page Page en amont Des visites régulières de ces pages mais peu de commentaires. Y avez-vous trouvé ou proposez-vous de l'information, des idées de lectures, de recherches ... ? Y avez-vous trouvé des erreurs historiques, des fautes d'orthographes, d'accords ... ? Ce site n'est pas un blog, vous ne pouvez pas laisser de commentaires alors envoyez un mail par cette adresse Contacts Au plaisir de vous lire. |