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| ANGLETERRE Robin des bois à partir des textes publiés depuis le XIVe La guerre des forêts vers 1723 par Edward Thompson Le luddisme vers 1811 par Julius Van Daal Voir aussi le luddisme en France
Émeutes de 1780 à Londres Beau comme une prison qui brûle Formation de la classe ouvrière - Edward Thompson et ses ouvrages Opium et caoutchouc - Le rêve du Celte de Mario Vargas Llosa George Orwell (1905-1950) Dans ce tableau, un indice qui montre la rapacité, l’enclosure, qui met fin au droit ancestral de vaine pâture. ![]() Le portrait de Mr et Mrs Andrews https://www.youtube.com/watch?v=SnFb2EusvQU Jean-paul Mahoux Regardez ce tableau, "Mister and Miss Andrews', peint en 1749 par un inconnu de 21 ans, Thomas Gainsborough. Il y tant de choses dans cette œuvre étrange. A l’évidence, le peintre est fasciné par la nature et ses lumières. Gainsborough aimait les paysagistes hollandais qui lui rappelaient son enfance dans le Suffolk. Mais on est en 1749. On peint des paysages imaginaires dans des allégories mythologiques. Il y a bien des peintures de la campagne, du vent, des orages, … Mais c’est très mal payé. C’est même déconsidéré. Alors Gainsborough fait des portraits. Il faut bien vivre. Il vient d’épouser Margaret Burr, batarde d’un duc et d’une servante, ils ont déjà deux fille.s à élever. Amer, Gainsborough écrit : "un homme peut mourir méconnu dans un grenier s’il ne maîtrise pas ses inclinations et ne se conforme pas à l’œil du vulgaire, en choisissant la spécialité que tout le monde paiera". Alors Gainsborough devient portraitiste de la bourgeoisie, représentant souvent des époux, dans la grande tradition occidentale de la célébration de la réussite sociale par la représentation du couple. Mais un tableau est l’autoportrait d’une âme. Les Andrews sont peints dans un format inhabituel, allongé, ils sont exilés à gauche, laissant une grande place à la nature, à la sombre lumière d’avant la pluie. A moins, peut-être, que l’artiste ait obéi au souhait de ses commanditaires ? Parce que Mr et Ms Robert Andrews posent aux côtés de "leur" propriété, avec ses champs de blé, ses bois, ses prairies. Andrews est de la landed gentry; s’il a l’élégance et la décontraction du gentleman en habits de chasse, il n’est pas noble. Sa femme, oui. Leur fortune qu'on devine dans ce tableau, dit toute l’histoire sociale en marche, toute l’histoire de l’Angleterre et l’histoire du monde car l’Angleterre va donner le la de la musique du siècle. La famille Andrews a fait fortune dans le négoce puis s’est alliée à la noblesse campagnarde. Ces marchands anglicans, souvent francs maçons, sont devenus propriétaires terriens par mariage. Les nouveaux gentlemen farmers bouleversent l’agriculture en cherchant le profit maximal. Il y a, dans ce tableau, un indice qui montre la rapacité d’Andrews : la clôture qui entoure les champs. C’est l’enclosure qui met fin au droit ancestral de vaine pâture. Ce droit autorisait les paysans sans terres à faire paître leur bétail dans les champs moissonnés et dans les commons, les terres communes. Ces terres collectives, enclavées, difficiles d’accès, au bord des falaises et des cours d’eaux, ces clairières, ces landes rocheuses, permettaient aux journaliers, aux valets de ferme, au fermiers pauvres, en un mot, au peuple, de survivre. Ils avaient l'usufruit de ces terres où ils faisaient paître deux ou trois brebis, parfois une vache, glanaient des épis au sol, coupaient du bois de chauffe. Mais sous la nouvelle dynastie des Hanovre, ancêtres maternels des Windsor, les bourgeois de Londres font main basse sur le foncier collectif. C’est un gigantesque mouvement de privatisation dont la famille royale va profiter pour constituer son patrimoine. Tout cela pour faire des parcs à moutons comme on le voit sur le tableau de Gainsborough. C’est la privatisation de l’agriculture, la prolétarisation des paysans condamné à l’exode vers les villes manufacturières. Les conséquences sociales des enclosures ont été dénoncées dès le 16e siècle par l’humaniste Thomas More. L’auteur d’Utopia écrit : "la clôture n'est pas seulement injuste en soi mais nuisible dans ses conséquences. C'était une cause d'inégalité et de dislocation sociale. Aussi avide et insatiable qu'un cormoran, la gentry enferme toute la terre dans des palissades et expulse les cultivateurs pour élever du bétail. Ils transforment même les vieilles chapelles en bergerie" . Même le libéral Adam Smith s’inquiètera des enclosures. Dans le livre I du Capital, Marx le dira : les enclosures paupérisent le peuple d’Angleterre et bientôt toute l’Europe. La rente du sol privatisé s'accroit mais les cultures vivrières décroissent dans des pays contraints à l’importation de blé. Les Rois et Reines d’Angleterre qui contrecarraient ce mouvement sous les dynasties Tudor et Stuart, en sont désormais complices. Car sous cette nouvelle monarchie parlementaire que la bourgeoisie d’affaires est allée chercher en Allemagne et qui ne parle même pas anglais, tout est légal. Les Inclosure Acts créent des droits de propriété privée sur les terres communes. Entre 1604 et 1914, 5.200 Inclosure Acts ont été adoptés ; 28 000 km2 sont passés du public au privé. Avec les nouvelles techniques agricoles, les pauvres terres des Commons ont désormais de plus en plus de valeur et cette productivité va autoriser les propriétaires fonciers à demander aux fermiers des loyers de plus en plus élevés. L'Inclosure Act de 1773 du Parlement des Hanovre (bientôt Gotha bientôt Windsor), va déclencher un des plus grands abus de pouvoir de l’histoire : dans les comtés, seuls les propriétaires terriens locaux se réunissent, choisissent les notaires et les géomètres et achètent à bas prix ou pour rien les terres communes. En 1786, il y avait encore 250 000 propriétaires indépendants. Trente ans plus tard, plus que 32 000. Les paysans chassés par le processus deviennent ouvriers. La révolution industrielle naissante absorbe cette main d’œuvre immense. Le capitalisme est une mécanique : les capitaux des usines nouvelles viennent de l’accumulation et de la concentration de capital privé dans les campagnes … Mis en musique https://davidaharley.bandcamp.com/track/they-hang-the-man Robin des bois à partir des textes publiés depuis le XIVe ![]() Éditions Libertalia Du site de l'éditeur et la 4e de couverture «Cinéma, bandes dessinées, séries télévisées, univers ludiques, littérature jeunesse, on ne compte plus les variantes et les versions des aventures de Robin des Bois. Pourtant, les origines de sa légende restent mal connues. A-t-il réellement existé ? Et de quand datent les premiers récits de ses exploits ? Pour répondre à ces questions, cet ouvrage se penche non seulement sur les textes littéraires qui évoquent et mettent en scène l’archer de Sherwood depuis le XIVe siècle, mais aussi sur des chroniques et des sources judiciaires médiévales et modernes. Peu à peu, la légende traverse l’Atlantique et Robin devient à partir du XIXe siècle une figure centrale de la culture de masse américaine. C’est elle qui va diffuser la légende du hors-la-loi de Sherwood. Écrit par trois spécialistes de la littérature médiévale et des représentations du Moyen Âge à l’époque contemporaine, ce livre vous entraîne dans un voyage à travers les mille visages d’une légende plus que jamais populaire. Préface de Michel Pastoureau. Les auteurices William Blanc est historien spécialiste du médiévalisme. Il a notamment publié Le Roi Arthur, un mythe contemporainWinter is Coming, une brève histoire politique de la fantasy (Libertalia, 2018) et a codirigé, avec Anne Besson et Vincent Ferré, le Dictionnaire du Moyen Âge imaginaire (Vendémiaire, 2022). Justine Breton est universitaire, spécialiste des légendes médiévales et du médiévalisme, en particulier dans l’audiovisuel (cinéma, séries, jeux vidéo). Elle a notamment publié Le Roi qui fut et qui sera. Représentations du pouvoir arthurien sur petit et grand écrans (Classiques Garnier, 2019), Monty Python : Sacré Graal ! (Vendémiaire, 2021) et Un Moyen Âge en clair-obscur. Le médiévalisme dans les séries télévisées (PUFR, 2023). Jonathan Fruoco est universitaire, spécialiste de littérature médiévale anglaise. Il a notamment publié Les Faits et gestes de Robin des Bois (UGA éditions, 2017), première édition et traduction en français des textes de la légende, et travaille actuellement à une édition intégrale bilingue de l’œuvre de Geoffrey Chaucer» De bibliothequefahrenheit
«Trois spécialistes de la littérature médiévale, William Blanc, Justine Breton et Jonathan Fruoco explorent la figure de Robin des bois à partir des textes publiés depuis le XIVe siècle, puis de ses multiples adaptations au cinéma et à la télévision, en bandes dessinées et jeux vidéo. La culture de masse américaine lui a assuré une popularité internationale, comme « paradigme international du banditisme social », selon la formule d’Eric Hobsbawn, mais aussi comme expression d’une nostalgie réactionnaire pour un monde « d’avant » ou d’un discours nationalisme, voire anticommuniste. ... Alors que le personnage de Robin pourrait sembler homogène et immuable, il fut l’enjeu d’une bataille culturelle que se livrèrent, au fil des époques, progressistes et réactionnaires. Cette étude remarquable, loin de se contenter de retracer avec minutie ce conflit littéraire et idéologique, se déploie sur un champ largement plus vaste que cette seule trame, pour aborder bien d’autres thèmes, jusqu’aux plus inattendus. Ernest London Le bibliothécaire-armurier» Haut de page Page en amont Des visites régulières de ces pages mais peu de commentaires. Y avez-vous trouvé ou proposez-vous de l'information, des idées de lectures, de recherches ... ? Y avez-vous trouvé des erreurs historiques, des fautes d'orthographes, d'accords ... ? Ce site n'est pas un blog, vous ne pouvez pas laisser de commentaires alors envoyez un mail par cette adresse robertsamuli@orange.fr Au plaisir de vous lire. |