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L'Éthique
Pour Maxime Rover traducteur de l'Éthique, dans un interview à la RTBF.be le 5 décembre 2021, ce texte qui nous amène à l'abstraction est le fruit de la réflexion d'un groupe et non de Spinoza seul.

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Paolo Cristofolini - Spinoza Chemins dans l'«Ethique»

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D'après Robert Misrahi pour Spinoza «la philosophie est l'éthique même». (Note1 p 403 Ehique - Le Livre de Poche - 2005.) Nous sommes obligés de le préciser car ceci ne va pas de soi.
Présentée selon l'ordre géométrique donc de façon rigoureuse sans métaphore. (Note 2 p 403)
Le nombre de partie a varié et aurait encore pu varié (Note 2 p 405)
Spinoza a écrit Dieu alors que la règle juive est de pas écrire et prononcé ce mot. Il se situerait hors de la métaphysique dualiste et du créationnisme. (Note 4 p 406)

«Avertissement» que l'on peut lire dans la notice de Charles Appuhn https://fr.m.wikisource....Appuhn,_1913)/Notice_...
«Le lecteur qui sans préparation ouvre l’Éthique à la première page et se trouve en présence des définitions de la substance, de l’attribut, du mode, puis des axiomes, dont le véritable sens lui échappe, se juge fort loin de toute réalité. Les mots qu’il lit n’éveillent aucune image et presque aucune pensée dans son esprit ; les démonstrations qui suivent, sans qu’il croie possible de les réfuter, ne le touchent guère : Spinoza n’a-t-il point d’avance défini Dieu et l’existence de façon que l’existence de Dieu fût logiquement nécessaire et que toute autre fût impossible ? Est-ce par de tels raisonnements sur des notions abstraites, qu’on s’est données comme on a voulu, qu’on rendra compte des choses qui nous importent réellement et qu’on apaisera l’inquiétude de l’âme ? L’entreprise paraît insensée ; beaucoup sont rebutés dès les premières pages et ferment le livre, leur mépris du philosophe et de la philosophie se traduit par quelque parole d’apparence modeste comme celle-ci : je n’y comprends rien ; c’est trop aride ; j’admire les spéculations abstraites, mais la capacité me manque pour m’y adonner. Ceux même qui poursuivent et achèvent la lecture, s’ils rendent meilleure justice à l’auteur, méconnaissent souvent la part, très grande cependant, faite par lui à l’intuition et ne sentent qu’après une longue étude, la merveilleuse intensité de vie non pas turbulente et égoïste, mais large, profonde et sereine qui est dans son livre.»

L’Éthique 5 parties
1 – Dieu : 8 définitions -7 axiomes – 36 propositions – 1 appendice
2 – L’esprit : 6 définitions -5 axiomes – 49 propositions
3 – Les affects : préface - 3 définitions – 2 postulats - 59 propositions – 48 définitions – 1 définition générale avec explication
4 – La servitude : préface – 8 définitions – 1 axiome – 73 propositions – Appendice avec 32 petits chapitres
5 – L’entendement et la liberté : Préface – 2 axiomes – 42 propositions

Définition : (définir – caractères d’un concept)
Axiome : vérité indémontrable mais évidente – Universelle
Postulat : ni démontré ni évident que l'on accepte pour poursuivre une démonstration
Proposition : Poser devant -Énoncé déclaratif (vrai ou faux)
Démonstration : Établir la vérité
Corollaire : (Petite couronne gratifiante) Conséquence d’une démonstration
Scolie (ou scholie) : remarques sur une proposition
Lemmes : (donne dilemme) Proposition intermédiaire
Appendice : (Ce qui pend) Addition

Lecture de la traduction de Pierre-François Moreau et propositions d'interprétations
Plan alternatif proposé par Pierre-François Moreau :
https://spinoza.fr/introduction-a-lethique-de-spinoza/
- début «Une substance est par nature antérieure à ses affections.» - Ethique, II, 13 : théorie générale de la substance, attributs et modes (rien de spécifiquement humain)
-Ethique, II, 13  – Ethique,  V, 20 : l’âme humaine dans son rapport avec l’existence dans la durée du corps. De II Prop.13 «...le corps, c'est-à-dire un certain mode de l'Étendue...»  à la fin Prop.20 Scol. Juste avant V Prop.21 «C’est donc maintenant le moment de passer à ce qui, sans relation à l’existence du Corps, concerne la Durée de l’Esprit.»
-Ethique,  V, 21 – Ethique, V, 42 (fin) : l’âme humaine dans son rapport avec l’essence du corps (mais sans rapport avec la durée du corps)
Il y aurait donc 3 ruptures :
Fin de la théorie générale dans II Prop.13 en dehors de l'humain puis 2 voies :
- L'Esprit lié aux affects «L'objet de l'idée constituant l'esprit humain est le corps ..»
- L'Esprit lié aux affections «L’Esprit ne peut rien imaginer, et il ne peut se souvenir d’aucune chose passée que pendant la durée du Corps»

1ère partie
Proposition de plan dans la traduction P.F. Moreau note 3 page 502
A. La nature de Dieu (prop. 1-10) et ses premières propriétés : existence nécessaire (prop. 11) et unicité (prop. 12-15)
B.La puissance divine : Dieu cause libre de toutes choses (prop. l6--20), les modes infinis (prop. 21-23), les choses particulières (prop. 24-29).
C.Critique de l'idée d'entendement créateur (prop. 30-33), identité de la nature de Dieu et de sa puissance infinie (prop. 34-36).
D. Appendice : critique de l'illusion finaliste.

Spinoza essaie d'être suffisamment précis pour qu’il n’y ait pas d’interprétation de sa pensée.
D’autres ont ouvert la voie.
Descartes avec ses deux substances laisse l’idée d’un être englobant suffisamment vague, source d’anthropomorphisme.
Spinoza par sa culture initiale a l’habitude d’aller au-delà des textes de référence. La religion juive, hormis des esprits susceptibles d’être portés par des dogmes et sensibles aux superstitions, ouvre l’esprit aux spéculations, approche la pensée des auteurs de ces textes.
Pour sortir de l’anthropomorphisme de Dieu (aspect et pensées) il essaie de dépasser tous schémas initiaux.
Le discours, qui lui est contemporain, est encore imprégné par le vocabulaire de la scolastique médiévale.

Lecture de ses définitions :
D I Une chose conçue par elle-même n’existe que par son essence. Nous ne pouvons la concevoir que comme existante.
D II Une chose est finie quand elle est bornée par une autre chose. Si elle est finie dans sa nature, matière, pensée ou autre, nous devrions concevoir une autre qui la limite ou l’englobe.
D III Une substance ne s’imagine que par elle-même. Nous ne pouvons par prendre d’autres idées simples ou globales pour définir cette chose qui nous supporte, nous englobe, nous traverse.
D IV (Entendement : plusieurs sens, notre propre base de compréhension au-delà des perceptions, ou possibilité globale de compréhension pour l’humanité …?)
Un attribut est ce que notre esprit peut percevoir, que ce soit sensible ou pas.
D V De cette substance, par les attributs, nous percevons des entités matérialisées ou pensées.
Ces perceptions, appelées « mode », sont des affections.
D VI Dieu une substance constituée par une infinité d’attributs, eux même expressions d’une essence infinie dans le temps et l’espace.
Explication : Un être en son genre (et non infini) signifierait qu’il a des caractéristiques dénombrables. Infini en son genre indique(rait) des limites dans ses caractéristiques.
D VII Une chose libre ne dépend que d’elle même. Sinon elle est nécessaire, contrainte, déterminée par un autre élément ou par dieu.
« Determinata ratione » >manière bien précise et déterminée. Note 13-6 pour ratio
D VIII & Explication Éternité du tout, l’essence étant éternelle. Une éternité que nous ne pouvons pas graduer.
Donc :
1 L’infini
2 Le fini
3 La composition de l’infini
4 L’expression globale de cette composition
5 Les expressions finies
6 Dieu cet infini
7 La liberté qui ne peut être qu’absolue
8 Éternité des expressions finies et infinies.

Le Dieu de Spinoza ne peut être limité par autre chose, il crée en lui même.
On l’aperçoit et le ressent par sa substance.
Elle même apparaissant par ses attributs.

Un attribut ne peut être limité par ses composants, ni par un autre attribut.
Il ne s’agit pas de savoir si Spinoza se trompe. Ses définitions de base permettent la compréhension de son Éthique.

Définition 1 : «Par cause de soi j'entends ce dont l'essence enveloppe l'existence, c'est-à-dire ce dont la nature ne peut être conçue que comme existante.»
Mais Prop24 «L'essence des choses produites par Dieu n'enveloppe pas l'existence.»
Et Prop25 «Dieu est la cause efficiente non seulement de l'existence des choses, mais encore de leur essence.»
Cause efficiente : Quand une chose se produit et dont la cause est déterminée, on la qualifie d'efficiente.
Cause de soi serait proche de la Chose en soi de Kant repris par Schopenhauer.
Pierre Macherey dans "Introduction à l'Éthique de Spinoza" préfère "implique" à "enveloppe".
Définition 2 : A force de lecture j'ai fini par comprendre celle-ci. En voici le début :«On dit qu'une chose est finie en son genre quand elle peut être limitée par une autre chose de même nature. On dit qu'un corps, par exemple, est fini parce que l'on peut toujours concevoir un corps plus grand. ...»
Bah oui si c'est le plus grand c'est donc Dieu. Il ne s’agit pas d'admettre cette existence mais de comprendre Baruch.
et «... un corps n'est pas limité par une pensée, ni une pensée par un corps.»
Donc une pensée peut imaginer les limites d'un corps mais elle ne le limite pas.
Définition 4 : «Par attribut j'entends ce que l'entendement perçoit d'une substance comme constituant son essence.»
Existe-il un entendement en puissance.
J'avais noté ceci que je ne comprends plus qu'à peine. Il est bon de remettre l'ouvrage sur le métier : IProp16, IProp30, IProp31 entendement fini et infini en acte ?
page 440 note 67 (IProp31) Entendement divin ou humain ? Et entendement en acte opposé à l'entendement en puissance. Par cette note et par Aristote sur Wikipédia, pour Misrahi l'entendement serait le noûs, l'intelligence intuitive d'Aristote.
Après l'avoir cité de nombreuses fois, BS en arrive à la conclusion dans le corolaire de IIProp49 que la volonté et l'entendement sont une seule et même chose.
En lisant l'Éthique je comprends que cet entendement est la connaissance en puissance accessible par la connaissance directe et par l'intuition, mais comme les autres modes de pensée, dont le désir, la volonté et l'amour, font partis de l'attribut pensée (et qui exprime l'essence de la pensée éternelle et infinie !)
Définition 6 : «J'entends pas Dieu ... une substance constituée par une infinité d'attributs ...»
Si c'est l'humain pourquoi devrait-il entendre cette infinité d'attributs alors qu'il ne connait que la substance et l'esprit ?
Par la Prop31 volonté, désir et amour sont liés à la nature naturée et non à la nature naturante toutes deux formant la substance ?!
Prop30 Démo «L'idée vraie doit s'accorder à l'objet qu'elle représente, ... ce qui est contenu objectivement dans l'entendement doit nécessairement exister dans la Nature il n'existe dans la Nature qu'une seule substance, à savoir Dieu; et il n'existe pas d'autres affections que celles qui sont en Dieu, et qui ne peuvent sans Dieu ni être ni être conçues; donc l'entendement, fini en acte ou infini en acte, doit comprendre les attributs de Dieu et les affections de Dieu et rien d'autre.»
IP33Scol1 "lumière de midi" ou "lumière du jour" ? J'aime bien lumière de midi, ça me rappelle Albert Camus, mais y a pas trop de rapport. Quoique ? Mais Spinoza est un homme des brumes. Quelle est la bonne traduction ?
Prop33Scol2 «adversaires» ou «diront-ils» ?
Prop36Scol «rationnel» ou «de la raison» ?
  «honorât» ou «rendît un culte» ?
  «raison» ou «cause» ?
  «le lieu» ou «mon objet» ?
  «l'esprit humain» ou «l'âme humaine» ?
  «comme fondement» ou «pour le moment» ?
  «croient» ou «se figurent» ?
  «qu'ils poursuivent» ou «qu'ils appètent» ?
  «une connaissance auditive» ou «en sont informés»
Plan par Jean-Luc Nativelle
I – Problème du préjugé finaliste
1 – Résumé des thèses du De Deo : „J'ai expliqué (…) puissance infinie“
2 – Le préjugé finaliste : „J'ai eu soin (…) qu'ils en ont conscience“
II – Les causes du préjugé finaliste
1 – Les causes finales : „De là suit (…) moyens à leur usage“
2 – Les Dieux : „Sachant d'ailleurs (…) insatiable avidité“
3 – La superstition : „De la sorte (…) connaissance vraie des choses“
III – La fausseté du finalisme
1 – Les contradictions du finalisme : „J'ai assez expliqué (…) clair de soi“
2 – Dialogue avec un finaliste : „Et il ne faut pas oublier (…) résolu de traiter“
IV – Le point de vue de l'imagination
1 – Les jugements de valeur : „Après s'être persuadé (…) assez là-dessus“
2 – Relativité des jugements : „Pour les autres notions (…) tout le monde“
V – Perfection et imperfection :
„Nous voyons ainsi (…) avec un peu de réflexion“
Note 76 «Cet Appendice est à la fois la véritable conclusion de la Partie I (synthèse, et conséquence ou implication fondamentale) et une sorte de Scolie de la dernière Proposition, cette Proposition 36 qui rappelle l'universalité (et l'exclusivité) du principe de causalité.
L'Appendice comprend :
- un premier paragraphe qui résume la doctrine de la substance, puis annonce l'analyse de l'obstacle unique qui s'oppose à la réception de cette doctrine : le préjugé sur les causes finales.
- Vient ensuite une critique de ce préjugé en trois parties qu'on peut thématiser de la façon suivante :
- 1/ l'origine « psychologique » de ce préjugé fondé sur le désir mal compris ;
- 2/ la fausseté objective du principe de finalité ;
- 3/ la conséquence néfaste de ce préjugé dans l'ordre des jugements de valeurs, c'est-à-dire l'effet négatif de l'imagination mal comprise.
Sans que Spinoza l'exprime clairement (ni ait à l'exprimer), il apparaît que la doctrine de la Partie I a pour motivation essentielle la mise en place d'une ontologie non finaliste (c'est-à-dire non religieuse) destinée à rendre possible et à fonder une éthique humaniste, c'est-à-dire immanente, rationnelle et concrète (cf. l'introduction → de la Partie II : elle annonce une éthique de la félicité, et s'enchaîne directement sur le présent Appendice )

2ème partie
Proposition de plan dans la traduction P.F. Moreau note 76 page 527
A. Corps et âmes en général (prop. 1--13).
B. La nature des corps(axiomes, définitions et lemmes sur les corps en général, postulats sur le corps humain, entre la prop. 13 et la prop. 14).
C. Imagination et premier genre de connaissance (prop. 14--31).
D. Propriétés communes, notions communes et deuxième genre de connaissance (prop. 32--40).
E. Les trois genres de connaissance (prop. 40-47).
F. Entendement et volonté (prop. 48-49).
Axiomes 1et 2 de la partie 2 page 132 et notes 12 et 13 page 459 : Par principe donc l'homme est essence avant existence. (Là je franchis une porte et entre dans la métaphysique pure). Pour Misrahi l'homme n'est pas substance et est nécessaire ???? Ha oui il est nécessaire et non contingent donc bien réel et non indépendant de son existence. A creuser.
Par ses axiomes et lemmes j'ai l'impression que Spinoza limites la définition des corps et individus à leur vitesse réciproque. C'est vrai que de loin un système solaire est bien un tout. Que mon foie comme toutes mes cellules me suivent. Qu'un arbre serait bien une colonie ayant plusieurs ADN en son sein.
Cette composition complexe est reprise dans les postulats qui décrivent le corps humain qui pourrait nous paraître loin de la philosophie.
Les Prop 17 et Prop18, et leurs annexes, décrivent-elles le fonctionnement de l'inconscient ? Tracent-elles, en suivant Misrahi par la note 51 page 479, la voie de l'imagination ?
Prop30 Démo «seulement» n'est pas pris en compte par Appuhn. Voir note 60 p482 : l'absence de ce mot obscurcirait le texte.
Prop 40 scolie II Les trois genres de connaissances. Le troisième appelée "Science intuitive", appelée "connaissance intuitive de Dieu"dans le chapitre IV de l'appendice final du livre 4 et reprise dans le scolie de la proposition 36 du livre 5 "connaissance intuitive ou connaissance du troisième genre".
Par l'article de Christian Godin dans "La philosophie pour les nuls" et la page de Wikipédia je comprends que Søren Aabye Kierkegaard a une vision proche de Spinoza par ses trois stades de l'existence. L'esthétique dans le sens du sensible, l'éthique qui est une analyse et décision réfléchies et le stade religieux qui pourrait se rapprocher d'une intuition méditative.
Je ne mets pas de hiérarchie dans les trois genres de connaissance. Elles sont toutes les trois utiles et complémentaires. Disons que l’on peut trouver triste ceux qui en restent aux impressions premières de leurs sens, aux idées préconçues, aux faux semblants.
Le premier est issu des sens et ce qui est transmis comme premières approches de l'environnement. A en rester à ce genre nous devenons  victimes de croyances  et de superstitions sources de manipulations porteuses de frustrations de tristesses. Le passage au deuxième genre réduit mais n'évite pas complètement ces déboirss.
Le deuxième est le savoir issu de l’analyse d’informations, de comparaisons d’informations et de confirmations par comparaison avec d’autres constations et situations.
Le troisième est difficile à cerner par Spinoza, en en disant peu. Elle consisterait à voir intuitivement, donc immédiatement et sans intermédiaire, l'essence des choses.
Malgré la Prop. 28 de la partie 5 je pense que l'intuition existe déjà à partir du premier genre de connaissance.
Chaque passage ascendant entre les genres de connaissances apporte de la joie et de la satisfaction par la révélation de la compréhension.

Schopenhauer se rapproche de cette idée de connaissance directe avec la Chose en soi siège de la Volonté par l'art et la connaissance intuitive
Prop48 et annexes liées à la note 79 page 492 : Critique de l'idée de faculté. Kant serait encore attaché aux théories des facultés cartésiennes et scolastiques ?
Scolie de Prop49 : concept, image, idée, mot-spéculation, instauration philosophique de la vie et par la note 83 page 493 le libre arbitre.
Descartes, dans la deuxième partie du Discours de la méthode pour la liberté, prend l'exemple du promeneur perdu dans une forêt qui doit aller tout droit dans une seule direction arrivant ainsi à trouver un lieu hospitalier. C'est le choix de la liberté dans l'obscurité qui est opposé à la liberté acquise par la connaissance suivant l'esprit de Spinoza. C'est vrai que Descartes place cette résolution entre celle d'obéir à la religion que l'on t'a choisie et celle de rester à ta place suivant ta fortune (ta chance) et dans l'ordre du Monde. "Travaille esclave ! Et ne pète pas plus haut que ton cul."
Et les Propositions suivantes. Je comprends Robert Misrahi qui choisit de traduire mens par esprit et non par âme comme le fait Charles Apphun. Le mot âme est chargé des visions d'autonomie et d'immortalité données entre autre par Platon et Descartes. Cette autonomie est contradictoire avec l'unité corps-esprit que choisit Spinoza. De plus comme l'indique Misrahi le mot latin anima, utilisé quelque fois par Spinoza, correspond au mot français âme. Donc pas d'ambiguïté en utilisant le mot esprit que je remplace maintenant à chaque fois que je lis "âme" dans Apphun.
«affect» ou «affection» Misrahi choisit le mot affect comme la fait Spinoza mais le sens correspond à affection, voir note 49.
Prop 49 Scolie
Proposition de plan dans la traduction P.F. Moreau note 126 page 542
A. Recommandations (Alinéa ¶2).
B. Quatre objections : la volonté infinie s'étend plus loin que l'entendement fini; elle peut donner ou non son assentiment ; les idées différent en perfection, ce qui n'est pas le cas des volitions ; la volonté peut prendre des décisions même si l'entendement lui fournit un équilibre des motifs(¶3)
C. Réfutation de ces quatre objections (¶4, 5, 6, 7).
D. Avantages de cette doctrine(¶8).

3ème partie
Proposition de plan dans la traduction P.F. Moreau note 133 page 545
A. Le conatus et ses conséquences sur la vie affective individuelle : désir, joie, tristesse et leurs dérivations (prop. 1-26).
B. L'imitation des affects et ses conséquences sur la vie affective interindividuelle (prop. 27-51).
C. Admiration et mépris et leurs conséquences sur la vie affective interindividuelle (prop. 52--57).
D. Les affects actes (prop. 58-59).
Dans cette 3ème partie nous sommes en face de nos envies, jalousies et haines.
Des affects sur lesquels nous pouvons agir et pas affection (égal ou pas à Volontés subies ?)
Misrahi choisit "affects" plutôt que "affections" pour Apphun et "sentiments" pour Guérinot, (ce qui pourrait être plus juste mais ne l'est pas pour Misrahi) en lisant le note 1 en p498. Deux mots en latin affectus pour affect et affectio pour affection ; affection pour un évènement marquant le corps et affect pour une prise de conscience claire ou confuse par l'esprit d'une affection. L'affect peut être actif et non l'affection ce qui nous permettrait d'être acteur vers notre liberté projetée dans la partie 5. Dans cette note il y précise l'utilisation du mot passion, ce dernier ne nous libérant pas.
Préface : Dans la deuxième moitié «Je veux donc revenir à ceux qui préfèrent haïr ou railler les Affects et les actions de l'homme plutôt que les comprendre.» Qui reprend «Ne pas railler, ne pas déplorer, ne pas maudire, mais comprendre.» du chapitre I alinéa 4. En complément : Javier Cercas autour de L'imposteur Enric Marco - comprendre est-ce justifier ?
Pour Rémy Romain dans "Spinoza et l'ordre mathématique" - Revue Tangente 210 mars-avril 2023 «Dans le préambule de L’Éthique III, Spinoza rappelle que la plupart des philosophes qui ont écrit sur le désir ne se sont pas intéressés aux lois naturelles. Ils ont manqué de prudence en voulant faire de l'homme un être d'exception, sans cause. Il avance : « À ceux-là certes il paraîtra surprenant que j' entreprenne de traiter des vices des hommes et de leurs infirmités à la manière des Géomètres et que je veuille démontrer par un raisonnement précis ce qu’ils ne cessent de proclamer contraire à ta Raison, vain, absurde et digue d'horreur. Mais voici quelle est ma raison. Rien n'arrive dans la Nature qui puisse être attribué à un vice existant en elle ; elle est toujours la même en effet ; sa vertu et sa puissance d 'agir est une et partout la même. » La lecture des désirs selon la définition géométrique permet d'éviter le délire interprétatif et de déterminer précisément les raisons de nos actes. Il est inutile d'avoir recours à des causes fictives, de justifier nos actes par l'existence du mal. Les lois de la nature se suffisent à elles-mêmes.» Traduction Charles Appuhn.
Corollaire de Prop1 : L'Esprit soumis ne pourrait être actif ?
Prop4 Il n'y aurait aucune possibilité d'autodestruction ? «Une chose ne peut être détruite que par une cause extérieure» et sa Démo hormis des «... causes extérieures, nous ne pouvons rien trouver en elle qui pourrait la détruire.» Qu'est-ce que le vieillissement alors ?
Prop9 et ses annexes , ainsi que la note 28 page 510 Désir, Appétits, le sens du sujet vers l'objet serait une révolution éthique ? Voir à Effort au dessus.
Prop11Scol «plaisirs» ou «chatouillements» ?
Prop11Scol Pas le même renvoi. Note31 page 511. Misrahi fait le même choix que Guérinot (1872).
Prop12 et 13, et note 32 page 512 Prise de conscience de son corps et de ce qui le contraint. L'idée serait égal à la conscience. => conscience = idée inadéquate et connaissance = idée adéquate!
Prop13 Scolie Note 33 page 512 Amour et Haine les 2 modalités de la Joie et de la Tristesse. Les 2 catégories affectives fondamentales bien que le terme catégorie soit lié au kantisme, terme évoqué par Ernst Bloch dans Le principe Espérance
Prop14 On trouve ce phénomène en psychologie. Avec le retour des conditions passées, cadre d'un choc émotionnel, le malaise revient. Il en est de même avec la chimie de notre corps. C'est le principe de certaines allergies. Le corps victime d'une allergie dans certaines conditions au moment de celle-ci mémorise l'ensemble et réagit sur le retour de l'une d'elle. Un met absorbé avec un allergène provoquant des symptômes graves, ces symptômes reviennent après l'absorption de ce met même en l'absence de cet allergène.
Prop 15 à 18 Sur la piste de l'inconscient. Sympathie ou antipathie par similitudes à des causes inconnues que l'on associait à des causes occultes.
Prop 24 et scolie La haine ne serait que de l'envie.
Plaire à la «foule» ou au «vulgaire» ?
«On» ou «il» ?
RM utilise âme dans «une fluctuation de l'âme» !
Scolie de Pop 35 «Celui, en effet, qui imagine la femme qu’il aime s'offrir [se prostituant pour Armand Guérinot- pas tout à fait le même démarche] à un autre, sera contristé non seulement par le fait que son propre appétit est empêché, mais encore parce qu’il est forcé de joindre l’image de la chose aimée aux parties honteuses et aux excrétions de l’autre.» Bizarre comme pensée !
Affect ou affection  ? Armand Guérinot a trouvé la solution en parlant de sentiment, ce qui est bien géré pas soi.
Prop 39 fin Scolie RM préfère «épouvante» à «consternation» préféré par CA et AG
Prop 59 Scolie « ... les affections extérieures du corps qui s’observent dans les sentiments, telles que sont le tremblement, la pâleur, les sanglots, le rire, etc., je les ai négligées, parce qu’elles se rapportent au corps seul, sans aucune relation à l’esprit. » Pas de relation entre le corps et l'esprit dans les affects du corps !?
J'avais compris le contraire.
Par I Def V « Par mode j'entends les affections d'une substance, c'est-à-dire ce qui est en autre chose, par quoi en outre il est conçu. »
Par II Déf III « Par idée, j'entends un concept de l'esprit que l'esprit forme en raison du fait qu'il est une chose pensante. »
Par II Prop 12 fin « ...si l’objet de l’idée constituant l’Esprit humain est un corps, rien ne pourra arriver dans ce corps qui ne soit perçu par l’Esprit. »
Par II Prop 13 « L’objet de l’idée constituant l’Esprit humain est le Corps, autrement dit un certain mode de l’Étendue existant en acte, et rien d’autre. »
Par II Prop 17 « Si le corps humain est affecté d’une façon qui enveloppe la nature de quelque corps extérieur, l’esprit humain considérera ce corps extérieur comme existant en acte ... »
Par II Prop 21 « Cette idée de l’esprit est unie à l’esprit de la même façon que l’esprit lui-même est uni au corps. »
Entre autre.
J’en ai déduit que corps et esprit ne font qu’un.
Toutes nos décisions prennent naissance dans le corps, à partir des images que celui-ci accumule au fil du temps.
Nous ne nous souvenons que de ce qui nous marque et, de plus, qui pourrait continuer à nous faire agir.
Cette unité corps esprit se nourrit des plaisirs. Nourriture, boisson, efforts physiques avec raison, théâtre, musique, images des créations artistiques, images de la nature nourrissent corps et esprit. Pas d’élévation dans la contrition, dans la privation.
Cette globalité corps esprit est maintenant prise en compte dans la médecine intégrative, dite aussi holistique, du grec holos « entier ». Nous pouvons soigner les dysfonctionnements en allant vers les causes multiples et en n’agissant pas seulement sur les effets.
J'aurais mieux compris BS s'il avait parlé de la couleur des cheveux ou autres caractéristiques ethniques. Le rire est bien un phénomène physique mais il est lié à un état psychique anxiété, déprime, plaisir ... Les affections décrites sont bien liées au corps et à l'esprit. Nous fonctionnons avec des allers et retours constants entre le corps et l'esprit. Je pourrais éventuellement séparer l'usure de mes articulations de l'esprit mais les douleurs provoquées sont bien exprimées par la tête ce qui peut provoquer éventuellement ma mauvaise humeur.
Je pense donc que BS est en contradiction ce qui ne m'empêche pas d'admirer ses intuitions décrites précédemment à celle-ci. Je rajoute intuitions monistes
Pour moi il se contredit
Pour BS l'humilité est une tristesse ?
RM choisi Pathème, souffrance en grec, de l'âme et non Passion de l'âme pour CA et AG
RM choisi bien et mal alors CA et AG que choisissent Bon et mauvais. Bonum et malum se traduisent par bien et mal, et par bon et mauvais indifféremment.
Définitions des affects
I Le Désir (Appétit conscient) est l’essence même de l’homme …
II La Joie indice de passage dans la perfection
III La Tristesse signe de passage dans l’imperfection
Joie dans le passage et non dans la perfection même
IV L’Admiration une imagination sans cause, pas un affect
Affects primitifs : Joie, Tristesse, Désir
V Le Mépris imagination sans Joie ni Tristesse
Différent de Dédain pour BS, sans affect comme la Vénération
VI L’Amour Joie par une cause extérieure sans volonté par un libre decret
VII La Haine une Tristesse par une cause extérieure
VIII L’Inclination Joie par accident
IX L’Aversion Tristesse par acident
X L’Adoration Amour par admiration
XI la Dérision Joie dans le mépris
XII L’Espoir Joie inconstante pour une issue incertaine
XIII La Crainte Tristesse inconstante pour une issue incertaine
Pas de Crainte sans Espoir et inversement
XIV La Sécurité Joie où toute incertitude est levée
XV Le Désespoir Tristesse où toute incertitude est levée
La Sécurité naît de l’Espoir et le Désespoir naît de la Crainte
XVI Le Contentement Joie de la réalisation contre tout Espoir, devenu une réalité.
XVII La Déception Tristesse de la réalisation qui s’oppose à un Espoir
XVIII La Commisération Tristesse arrivé à un autre qui semble semblable à nous
XIX La Faveur Amour pour l’action d’un autre.
XX L’Indignation Haine pour l’action d’un autre
XXI La Surestime Amour pour une opinion surestimée
XXII La Mésestime Haine pour une opinion sous-estimée
XXIII L’Envie
XXIV La Miséricorde
XXV La Satisfaction de soi
XXVI L’Humilité
XXVII Le Repentir
XXVIII L’Orgueil
XXIX Le Mépris de soi
XXX La Gloire
XXXI La Honte
XXXII Le Regret
XXXIII L’Émulation
XXXIV La Reconnaissance ou Gratitude
XXXV La Bienveillance
XXXVI La Colère
XXXVII La Vengeance
XXXVIII La Cruauté ou Férocité
XXXIX La Peur
XL L’Audace
XLI La Pusillanimité
XLII L’Épouvante
XLIII L’Humanité ou Modestie
XLIV L’Ambition
XLV L’Intempérance
XLVI L’Ivrognerie
XLVII L’Avarice
XLVIII La Luxure
Définition générale des Affects
L’Affect une idée confuse par laquelle l’esprit affirme de son corps une force d’exister qui détourne d’un objet l’Esprit vers un autre.


4ème partie
Proposition de plan dans la traduction P.F. Moreau note 206 page 575
A. Prop. 1-18 : les causes de l'impuissance et de l'inconstance de l'homme.
B. Les lois éthiques : égoïsme biologique (prop. 19-22), utilitarisme rationnel (prop. 22-25), lois de sa propre nature (prop. 25-28).
C. Application aux relations avec autrui : égo-altruisme biologique(prop. 29-31), utilitarisme rationnel (prop. 32-35), lois de sa propre nature (prop. 36-37).
D. Construction d'une éthique normative : principes qui président au choix (prop. 38-40) ; application de ces principes au tri des affects (prop. 41-58).
E. Comparaison des désirs qui viennent des affects et des désirs qui viennent de la Raison ; comportement de l'âme conduite par la Raison face aux biens et aux maux (prop. 59-66).
F. Les commandements de la Raison (prop. 67-73).
Note1 page 398 Proposition de découpage pour ce livre IV :
« ...d'abord une étude de la servitude, et ensuite une étude de la liberté, comportant ainsi deux grandes sections.
On peut [aussi] ... distinguer les sections suivantes :
1/ la perfection (Préface) ;
2/ la servitude (Prop. 1-18) ;
3/ la vertu et l'activité (19-28) ;
4/ la sociabilité (29-37 et 73) ;
5/ l'éthique concrète (38-58) ;
6 /l'homme libre (59-73) ;
7 / l'exposé doctrinal synthétique (les 22 « chapitres » de l'Appendice → de la Partie IV).»
Il y aurait une différence entre contingent et possible ?
Déf 3 «J’appelle contingentes les choses singulières, quand, par le seul examen de leur essence, nous ne trouvons rien qui pose nécessairement leur existence, ou qui l’exclut nécessairement
Déf 4 «J’appelle possibles les choses singulières, quand, par l’examen des causes qui doivent les produire, nous ne savons pas si ces causes sont déterminées à les produire.
(Dans le Scolie 1 de la Proposition 33 de la Partie I, je n’ai fait aucune différence entre le possible et le contingent, parce qu’il n’était pas utile en cet endroit de les distinguer avec soin.)»
Prop18 fin du Scolie «Tels sont les commandements de la Raison que je me suis proposé d’exposer ici brièvement, avant de commencer leur démonstration dans une forme plus développée. Je l’ai fait pour tenter de me concilier l’attention de ceux qui croient que le principe selon lequel chacun est tenu de rechercher son utile propre est le fondement de l’immoralité, et non pas de la vertu et de la moralité. Après avoir brièvement montré que c’est le contraire qui est vrai..
Prop.27 Le bien c'est juste ce qui nous sort de l'ignorance et le mal nous y maintient.
Prop.35 Scolie J'en extrais «...ils ne peuvent mener une vie solitaire ... de la société commune des hommes naissent beaucoup plus d'avantages que d'inconvénients. ... ils peuvent se procurer par une aide mutuelle ce dont ils ont besoin et qu'ils ne peuvent éviter les dangers qui les menacent de partout que par l'union de leurs forces». Un passage qui préconise toute association de défense d'intérêts communs : commune, mutuel, syndicat, groupe politique ... C'est de la démocratie pure. Par contre il se trompe dans le refus d'étudier les mœurs des animaux. Par l’éthologie on apprend beaucoup de nous même. Bien sur il faut se replacer dans son époque.
Prop.37 Scol.I Une pitié (miséricorde) de femme ? Vision très limitée de la femme à l'époque.
Et « ... de (les bêtes) les utiliser librement, et de les traiter selon notre convenance?» Mis à part une éthique actuelle étendue aux animaux les problèmes environnementaux étaient absents au 17è siècle.
Prop.37 Scol.II «... dans l'état naturel rien n'arrive qu'on puisse dire juste ou injuste. Mais cela se produit par contre dans l'état civil où l'on décide par consentement commun de ce qui appartient à l'un et de ce qui appartient à l'autrePas toujours par consentement grâce à la force répressive de l'État qui officialise des vols.
Prop.43 «Plaisir" semble une notion plus étendue que «chatouillement» choisi par CA.
Prop.44 Scol. «...en réalité  l'Avarice, l'Ambition, la Luxure sont des espèces de délire, bien qu'on ne les compte pas parmi les états pathologiques. »
Prop.45 début 2ème scol. «Entre la dérision et le rire, je reconnais une grande différence. Car le rire, comme aussi la plaisanterie, est une pure joie ; et par conséquent, pourvu qu’il n’ait pas d’excès, il est bon par lui-même. Et il n’est rien certes, sinon une farouche et triste superstition, qui interdit de prendre du plaisir. Car, en quoi convient-il mieux d’apaiser la faim et la soif que de chasser la mélancolie ? ...
Aucune puissance divine, ni aucun autre qu’un envieux ne prend plaisir à mon impuissance et à mon désagrément et ne nous tient pour vertu les larmes, les sanglots, la crainte et autres manifestations de ce genre, qui sont des signes d’une âme impuissante. Mais au contraire, d’autant nous sommes affectés d’une plus grande joie, d’autant nous passons à une perfection plus grande, c’est-à-dire qu’il est d’autant plus nécessaire que nous participions de la nature divine. C’est pourquoi, user des choses et y prendre plaisir autant qu’il peut se faire (mais non certes jusqu’au dégoût, car ce n’est pas alors y prendre plaisir), c’est d’un homme sage. C’est d’un homme sage, dis-je, de se refaire et de se ranimer au moyen d’une nourriture et de boissons agréables prises avec modération, comme aussi au moyen des parfums, du charme des plantes verdoyantes, de la parure, de la musique, des jeux de manège, des spectacles, et autres choses de même genre, dont chacun peut user sans aucun dommage pour autrui
Prop.50 Pitié ou commisération ?
Prop.50 Scol. «Car celui qui n'est poussé ni par le raison ni par la pitié à apporter son aide à autrui ... paraît être dissemblable de l'homme.» Parait que si, car l'entraide existe chez les animaux.
Satisfaction de soi (contentement de soi), si elle est née de la Raison, est ici jugée positive, c'est une Joie.
Prop.53 L'humilité ne serait pas une vertu, elle ne naîtrait pas de la Raison ?
Prop.55 Démo Cite les définitions des affects 28 et 29 (non indiqué de la partie 3). CA ne mentionne pas le 29.
Prop.54 Scol. «La foule est terrible sans crainte.» Ceci implique des moyens pour limiter les débordements de la foule et faire appel à l'individu.
Prop.56 «Le plus grand Orgueil ou le plus grand Mépris de soi manifeste la plus grande impuissance de l'âme.» et Démo «Le premier fondement de la vertu est de conserver son être et cela sous la conduite de la Raison. Donc, celui qui s'ignore lui-même ignore le fondement de toutes les vertus et il ignore par conséquent toutes les vertus..
Prp.63 Contradictoire ou conséquence de la Prop.54 «Celui qui est conduit par la Crainte et accomplit le bien pour éviter le mal n'est pas conduit par la Raison.»
Et il renfonce le clou dans le scolie «Les superstitieux qui savent plus réprouver les vices qu'enseigner les vertus ... soient le plus souvent une charge importune pour les autres.»
Dans le Scol. de la 2è Démo «... conduit par la seule Raison, le juge qui condamne un coupable à la peine capitale, non par la Haine ou par Colère mais par le seul amour du salut publique.» Il oublie par compréhension même pour le coupable car suivant sa devise «Ne pas railler, ne pas pleurer, ne pas haïr, mais comprendre.» Traité Politique Chapitre 4.
Prop.67 L'homme libre ne pense pas à la mort et sa sagesse est une méditation à la vie.
Prop.68 «Si les hommes naissaient libres, et tant qu'ils seraient libres, ils ne formeraient aucun concept du bien et du mal. ... est libre qui est conduit par la seule Raison ;...qui naît libre et reste libre n'a-t-il que des idées adéquates ... il n'a aucun concept du mal ... ni par conséquent du bien (puisque le bien et le mal sont corrélatifs).»
Prop.73 «L'homme qui est conduit par la Raison est plus libre dans la Cité où il vit selon le décret commun, que dans la solitude où il n'obéit qu'à lui-même.» L'homme libre de Prop.67 à Prop.73.
Note 91 «... l'homme libre ... choisit la vie sociale et non la solitude anarchique.» Pourtant même si dans une anarchie un être peut être solitaire dans une société anarchiste choisie il ne peut pas être individualiste. Et en fin de note il est cité l'État démocratique. Celui-ci n'a jamais existé.
Appendice (Des vérités pour la conduite - Propositions de titres des chapitres)
Note 93 «...d'autres passages de l'œuvre de Spinoza des pages entières qui résument et annoncent la doctrine de l'Éthique, en allant à l'essentiel (Éthique IV, 18, Scol. → ; TTP, l'ensemble de la Préface ; le chap. III, 2e et 3e § ; chap. IV, l er § ; TP, chap. II, l'ensemble des paragraphes de 1 à 24, explicitement relié à l'Éthique par Spinoza).»
I Désirs causes prochaines
II Idées adéquates de nos désirs
III Actions par la Raison - Désirs puissance de l'homme ou Raison
IV Perfectionner la Raison - Perfectionner l'entendement c'est à dire la Raison donc comprendre Dieu
V Vie vraie, de fait intelligente -  pas de vie vraie sans intelligence ; les choses sont bonnes si elles aident l'homme à jouir de la vie de l'Esprit, vie qui se définit par l'intelligence.
VI L'homme parti de la nature -  une partie de la Nature aux lois desquelles la nature humaine est
contrainte de se plier. Donc ne pas faire ce que l'on veut des bêtes > contradictoire avec le Scol. Prop.37 page 317 (utiliser les bêtes à sa convenance)
VII S'accorder ou s'adapter - Pas de raison avancée par BS pour suivre l'ordre commun.
VIII Écarter ou saisir l'utile à la conservation de notre être -  selon le droit suprême de la Nature, il est permis à chacun de faire ce qu'il juge lui être utile. - contradictoire avec VI ?
IX Éduquer pour la Raison
X La Haine un danger
XI Les âmes vaincues par l'Amour
XII Faire de tous un ensemble - Opposé à l'individualisme bienveillant
XIII La guerre une vengeance contre ses parents ?
XIV S'adapter pour établir la concorde
XV Justice, équité, honnêteté
XVI La Crainte n'entre pas dans la Raison
XVII Les pauvres une charge qui doit être celle de la société
XVIII Bienfaits diffèrent de la reconnaissance
XIX Désir non partagé est une chaîne
XX Le mariage idéal est causé par la liberté de l'âme
XXI La flatterie pour l’orgueilleux
XXII Mépris et humilité sont trompeuses
XXIII Honte n'est pas Raison
XXIV Affects de Tristesse et Indignation sont sans loi
XXV La Modestie née d'un affect est Ambition
XXVI Pour BS dans la Nature, à part avec l'homme, pas d'amitié - donc on peut détruire ! :-(
XXVII Plus le corps est capable, plus l'esprit l'est - utiliser des aliments variés
XXVIII Les hommes doivent s'entraider - malheureusement dans la foule absence de Joie sans argent.
XXIX La spéculation monétaire est un vice
XXX Excès par des choses non destinées à l'ensemble du corps et par le présent avant l'avenir
XXXI Superstitions - envies - craintes
XXXII Acquittés de nos tâches nous supportons les évènements contraires. -  nous n'avons pas le pouvoir absolu d'adapter les choses extérieures à notre usage ...  nous sommes une partie de cette Nature entière dont nous suivons l'ordre... (malheureusement l'homme croyait pouvoir utiliser la nature sans limite)

5ème partie
Place de Dieu dans l’Éthique par Maxime Rovere
«C’est comprendre que ce qui arrive ne se produit pas par hasard, mais en vertu de l’enchaînement des causes ... Ainsi, ce que je fais pour changer les choses, je le fais justement parce que je suis une partie de cette puissance ... Elle ne consiste pas à s’affranchir de toute “servitude”, car il est impossible d’échapper au déterminisme. ..., la liberté ne se trouve ni hors de la servitude ni dans notre servitude à l’égard des causes ; elle consiste plutôt à se découvrir comme déterminant, comme l’une des déterminations du monde, investie d’une puissance causale, .... Au lieu d’espérer sortir de la chaîne de l’esclavage, il s’agit de se tourner du bon côté : au lieu de se sentir agi et déterminé par les choses, on peut agir et déterminer d’autres choses à son tour. On peut voir dans cette liberté une façon de se tourner vers l’avenir ...»
Proposition de plan dans la traduction P.F. Moreau note 279 page 599
A. Puissance de la Raison, remèdes aux affects et amour envers Dieu dans la vie présente (prop. 1-20)
B. Essence du corps, troisième genre de connaissance et amour intellectuel de Dieu (prop. 21-40)
C. Relation entre vertu, béatitude et éternité de l'âme (prop. 40-42).
Première division choisie aussi par Thomas Hippler dans l'article "L’éthique de l’historien spinoziste. Histoire et raison chez Spinoza".
«La dernière partie de l’Éthique est en effet clairement divisée en deux sections : une première qui va jusqu’à la proposition 20 et une seconde, de la proposition 21 jusqu’à la fin43. La première section envisage le projet éthique de libération « si l’on tient compte du temps » (selon l’expression de Éthique, V, 7), tandis que la seconde section envisage le problème sub specie aeternitatis et donc en dehors de toute référence au temps. Corrélativement, la première section de la cinquième partie explore la libération éthique par la voie d’une réorganisation rationnelle des passions et des imaginations. L’analogie entre la fonction d’une histoire rationnelle avec ce premier mode de libération éthique devient alors limpide.»
Note 1 page 558 «Trois tâches sont assignées à la Partie V :
a/ étude du pouvoir libérateur de la Raison ;
b/ identification de la Liberté et de la Béatitude ;
c/ hiérarchisation des deux formes de vie, selon la sagesse ou selon l'ignorance.
À la fin de cette Partie, en V, 36, Scol. →, la synthèse et l'identification s'étendant au concept de salut : Salus, seu Beatitudo, seu Libertas, ces trois termes étant métaphorisés par le terme Gloire (Gloria). Tous ces termes sont à comprendre dans leur contexte spinoziste.»
Je ne comprends pas le sens de cette préface comme introduction de ce livre. Peut-être casser encore un peu plus le dualisme cartésien ?
 note 1 Les 3 tâches assignées à cette partie :
- Étude du pouvoir libérateur de la Raison
- Identification de la Liberté et de la Béatitude
- Primauté de la vie sage sur la vie ignorante ?
Note 2 L'Entendement est égal la Raison = expressions la plus haute de l'Esprit (dont l'essence est l'idée du corps (?)
note 11 «...La philosophie n'est pas la médecine de l'âme, mais la construction de l'esprit.»
Prop.2 Casser la chaîne des affects. Séparer l'affect des causes initiales.
Prop.3 Pour moins de passions. Elles sont liées à des affects que l'on réduit par des idées claires.
Démo et Corollaire Donc former une idée claire des affects pour mieux les connaître.
Prop.4 Former des concepts sur nos affects.
J'en déduits que si l'on connaît les causes de nos affects nous devrions connaître nos affections et ainsi approcherions nous de Dieu ?
Corollaire «L'affect est l'idée d'une affection du corps.» Ici pour Affect CA parle d'affection de l'âme. (Voir Définitions au début de cette page.)
Prop.12 plus Démo «Les images des objets se lient plus aisément aux images des objets que nous comprenons clairement et distinctement qu’aux autres images. ...Les objets que nous comprenons clairement et distinctement sont ou bien des propriétés communes ou bien ce qui en résulte et elles sont donc plus fréquemment excitées en nous. Il nous sera donc plus aisé de considérer en même temps que d’autres objets ces choses connues de nous, plutôt que des choses mal comprises....» Ceci implique une augmentation de nos connaissances.
Prop.17 et Corol.«Dieu est dénué de passions et il n’est affecté par aucun affect de Joie ou de Tristesse.» «En toute rigueur, Dieu n’a d’amour ni de haine pour personne. Car Dieu ... n’est affecté par aucun affect de Joie ou de Tristesse...il n’a pas non plus d’amour ou de haine pour quiconque.» Sinon c'est de l'anthropomorphisme. C'est aussi une croyance mais moins pire que l'autre où Dieu rit ou pleure de nous.
Prop.18 Scol. «...dans la mesure où nous connaissons les causes de la Tristesse, elle cesse par là même d’être une passion, ..., elle cesse d’être une Tristesse...»
Prop.20 Scol. «tous les remèdes aux affects, c’est-à-dire tout ce que l’Esprit ... a le pouvoir de faire contre eux... la puissance de l’Esprit sur ses affects consiste en ceci :
1° la connaissance même des affects
(voir le Scol. de la Prop.4).
...chez un homme qui n’est pas conduit par la Raison, cet appétit est une passion appelée Ambition et qui ne diffère guère de l’Orgueil. Au contraire, chez un homme qui vit sous le commandement de la Raison, c’est une action, c’est-à-dire une vertu appelée Moralité. Ainsi, les appétits ou Désirs sont des passions dans la seule mesure où ils naissent d’idées inadéquates, mais ces mêmes Désirs sont reconnus comme des vertus lorsqu’ils sont excités ou engendrés par des idées adéquates.
2° le fait, pour l’Esprit, de séparer les affects et la pensée d’une cause extérieure ...
(voir la Prop.2 avec le même Scol. de la Prop.4)
... nous comprenons clairement et distinctement tout ce qui suit d’une idée qui est adéquate en nous, chacun a le pouvoir de se comprendre lui-même et de comprendre ses affects d’une façon claire et distincte..., et il a par conséquent le pouvoir de faire en sorte qu’il ait moins à les subir.
3° le temps, grâce auquel les affects se rapportant à des objets que nous comprenons surmontent ceux qui se rapportent à des choses que nous concevons d’une manière confuse ou mutilée
(voir la Prop.7).
Les affects qui naissent de la Raison ou sont excités par elle sont, du point de vue du temps, plus puissants que ceux qui se rapportent à des choses singulières que nous considérons comme absentes.
4° la multiplicité des causes par lesquelles sont favorisés les affects se rapportant aux propriétés communes des choses ou à Dieu
(voir les Prop.9 et 11).
Lorsqu’un affect se rapporte à des causes nombreuses et diverses que l’Esprit considère en même temps que l’affect même, celui-ci est moins nuisible ...
Plus nombreux sont les objets auxquels se rapporte une image, plus celle-ci est fréquente, ... plus souvent elle s’avive, et plus elle occupe l’Esprit.
5° l’ordre, enfin, dans lequel l’Esprit peut ordonner et enchaîner les affects entre eux
(voir le Scol. de la Prop.10 et en outre les Prop.12, 13 et 14).
«Grâce à ce pouvoir d’ordonner et d’enchaîner correctement les affections du Corps, il nous est possible de faire en sorte que les affects mauvais ne nous affectent pas aisément. ... Les images des objets se lient plus aisément aux images des objets que nous comprenons clairement et distinctement qu’aux autres images. Si plus nombreux sont les objets auxquels se lie une image, plus souvent elle s’avive. L’Esprit peut faire en sorte que toutes les affections du Corps, c’est-à-dire toutes les images d’objets, se rapportent à l’idée de Dieu.»
A partir de P21, 22 et 23, et de leur démo et scolie :
«L’Esprit ne peut rien imaginer, et il ne peut se souvenir d’aucune chose passée que pendant la durée du Corps.» et par sa Démo j'en déduis que le corps est une sorte de fusion, de nœud, de croisement de l'Esprit et de l'Étendue.
«...il existe ... en Dieu une idée qui exprime l’essence de tel ou tel Corps humain sous l’espèce de l’éternité.» En Dieu l'essence d'un corps en puissance ou en acte ?
«Dieu est la cause non seulement de l’existence de tel ou tel Corps humain, mais encore de son essence. Celle-ci doit donc nécessairement être conçue par l’essence même de Dieu, et cela par une certaine nécessité éternelle...» Qu'est-ce que l'essence de l'existence ?
«L’Esprit humain ne peut être absolument détruit avec le Corps, mais il en subsiste quelque chose qui est éternel.» mais suivant P21 sans souvenir du corps.
«En Dieu existe nécessairement un concept ou idée qui exprime l’essence du Corps humain...»
«...Il n’est pas possible cependant que nous nous souvenions d’avoir existé avant le Corps puisqu’il ne peut y avoir dans le Corps d’empreinte de cette existence, et puisque l’éternité ne peut se définir par le temps ni comporter aucune relation au temps. ... notre Esprit, en tant qu’il enveloppe l’essence du Corps sous une espèce d’éternité, est lui-même éternel, ...»

Prop23 Reprise d'une partie du Scolie énigmatique «...bien que nous ne nous souvenions pas d’avoir existé avant le Corps, nous sentons pourtant que notre Esprit, en tant qu’il enveloppe l’essence du Corps sous une espèce d’éternité, est lui-même éternel, et que cette existence de l’Esprit ne peut se définir par le temps, c’est-à-dire s’expliquer par la durée. On ne peut donc dire de notre Esprit qu’il dure, et son existence ne peut se définir par un temps déterminé que dans la seule mesure où il enveloppe l’existence actuelle du Corps. C’est dans cette seule mesure qu’il a le pouvoir de déterminer l’existence des choses par le temps et de les concevoir par la durée.»
Prop28 L'intuition, le troisième genre de connaissance ne passerait que par le deuxième. Pas certain, une personne qui n'a aucune haine et du bon sens peut être intuitivement humaniste.
Prop29 et 30 Prise de conscience de l'éternité et de la connaissance de Dieu ?!
J'y ai vu de la phénoménologie Scolie de Prop29 «...deux manières de concevoir les choses comme actuelles : ou bien en tant qu’elles existent avec une relation à un temps et un lieu donnés, ou bien en tant qu’elles sont contenues en Dieu et qu’elles suivent de la nécessité de la nature divine. Ce sont celles qui sont pensées de cette seconde manière comme vraies, c’est-à-dire réelles, que nous concevons sous l’espèce de l’éternité et leurs idées impliquent l’essence éternelle et infinie de Dieu...». Le réel serait en partie une illusion. Comme l'indiquait déjà II Prop45 et son Scolie «Toute idée d'un corps quelconque, ou d'une chose singulière existant en acte, enveloppe nécessairement l'essence éternelle et infinie de Dieu. ...Par existence je n'entends pas ici la durée, ... et comme une certaine forme de la quantité. ... je parle ... de l'existence même des choses singulières en tant qu'elles sont en Dieu. Car bien que chacune d'elles soit déterminée par une autre chose singulière à exister selon une modalité particulière, la force par laquelle elle persévère dans l'existence suit cependant de la nécessité éternelle de la nature de Dieu.» La Volonté de Schopenhauer.
Prop31 Démo «...l’Esprit... est la cause adéquate, ou formelle, en tant qu’il est éternel.»
J'en déduis à ce moment : Cause adéquate <=> Esprit <=> Connaissance adéquate
Prop32 et Corol. «Tout ce que nous comprenons par le troisième genre de connaissance, nous en éprouvons une joie qu’accompagne l’idée de Dieu comme cause. ...l’Amour de Dieu, non pas en tant que nous l’imaginons comme présent, mais en tant que nous comprenons que Dieu est éternel ; et c’est cela que j’appelle Amour intellectuel de Dieu.»
Prop33 «L’Amour intellectuel de Dieu qui naît du troisième genre de connaissance est éternel.» J'y vois une grande ambition.
Et son Scolie «Bien que cet Amour envers Dieu n’ait pas eu de commencement (par la Proposition précédente), il a pourtant toutes les perfections de l’Amour, comme s’il avait pris naissance, [voir] Corollaire de la Proposition précédente. ... ces perfections que nous avons imaginées advenir à l’Esprit, il les possède éternellement, et accompagnées de l’idée de Dieu comme cause. Et si la Joie consiste dans le passage à une perfection plus grande, la Béatitude doit certes alors consister, pour l’Esprit, à posséder la perfection même.» Cet Amour qui n'est le mien mais qui peut le devenir ?!
Prop34 «Ce n’est que pendant la durée du Corps que l’Esprit est soumis aux affects qui sont des passions.» Comme l'étendue qui ne se constitue comme corps le temps de la durée de celui-ci.
Prop36 «L’Amour intellectuel de l’Esprit envers Dieu est l’Amour même dont Dieu s’aime lui-même,...»
et son Scolie «Par là, nous pouvons comprendre clairement en quoi consiste notre salut, ou, en d’autres termes, notre Béatitude ou notre Liberté...» Liberté dans le sens délivrance (des affects).
A ce moment je comprends que par le 3ème genre de connaissance l'Amour intellectuel de l'Esprit qui est le mien est envers Dieu et Dieu pour lui même.
Corollaire «Il suit de là que Dieu, en tant qu'il s'aime lui-même, aime les hommes et que, par suite, l'Amour de Dieu envers les hommes... ». L'amour de Dieu pour envers les hommes est un postulat, pourquoi pas c'est plus confortable. L'amour donne de la joie et du bien-être à nos organes mais ceci reste une croyance.

Par Démo, Corol. et Scolie de la Prop36 Notes 59 et 60
Fin de la note 59 «...La philosophie, comme réflexivité suprême de l'humanité, est la réalité même et l'expression de la réflexion suprême de l'Être en lui-même.
Le spinozisme est le passage de la conscience à la connaissance réflexive de la conscience et le passage de cette connaissance réflexive de l'humanité à la connaissance réflexive de l'Être par lui-même dans et par l'humanité réfléchissante.»
Note 60 «... Spinoza dit clairement, quoique dans son vocabulaire et sa typographie, qu'il n'y a pas d'autre amour de Dieu que l'amour des hommes pour Dieu, c'est-à-dire pour l'Être. Cette identification ontologique permet de dépasser radicalement les interprétations théologiques ou déistes du spinozisme et de voir en lui l'expression de l'humanisme le plus exigeant et le plus qualitatif.»
Où il est question de la mort Prop38 et Scolie «Plus nombreux sont les objets que l’Esprit comprend par le second et le troisième genre de connaissance, moins il est rendu passif par les affects qui sont mauvais, et moins il craint la mort. ...la mort est d’autant moins nuisible que la connaissance claire et distincte, en l’Esprit, est plus vaste, et que par suite, cet Esprit a plus d’Amour pour Dieu. En outre, puisque de la connaissance du troisième genre provient la plus haute satisfaction qui puisse être donnée, l’Esprit humain a le pouvoir de faire qu’il soit de sa nature que, proportionnellement à cette part de lui-même qui subsiste, la part dont nous avons montré qu’elle périt avec le Corps soit insignifiante.»
Prop39 Plus le corps a d'aptitudes, plus l'Esprit acquière de l'éternité ! Vive le sport
Prop40 Corol. «...la part éternelle de l’Esprit est l’entendement, seule partie par laquelle nous soyons actifs. Cette part dont nous avons montré au contraire qu’elle périt est l’imagination elle-même ...» Donc l'entendement est différent de l'imagination.
Scolie Enchaînement de modes éternels du penser compris «...notre Esprit en tant qu’il comprend, est un mode éternel du penser, qui est déterminé par un autre mode éternel du penser, ce dernier à son tour par un autre, et ainsi de suite à l’infini, de telle sorte que tous ces modes constituent ensemble l’entendement éternel et infini de Dieu.»
Prop41 La générosité est primordiale.

Fin de la deuxième lecture Avril 2020

Liens :
Traduction de Robert Misrahi avec ses notes https://driveRKr0CTcID/view Code vigdor
Traduction de Charles Apphun https://fr.m.wikisource.org/wiki/%C3%89thique_(Appuhn,_1913)

Philosophie magazine Frédéric Manzini publié - : Quatre manières de lire l’“Éthique” de Spinoza
Philosophie magazine Frédéric Manzini publié -: La première fois qu’on tente de lire l’Éthique, on est perdu
«Les tensions qui traversent l’Éthique témoignent surtout d’une réalité qu’il ne s’agirait pas d’oublier : elle n’est pas en train de décrire une éthique déjà toute constituée et ne fait même pas que parler d’éthique. Elle est déjà une éthique en action, pas tant pour Spinoza que pour son lecteur qui est travaillé et transformé au fur et à mesure qu’il progresse dans sa lecture. Il n’est pas possible de la lire en restant indifférent à ce qui y est exposé pour peu qu’on en saisisse la logique. Or, puisque tout mouvement de compréhension est aussi un mouvement de libération et un mouvement de joie, l’Éthique est aussi ce livre qui est censé rendre plus joyeux et plus libre – ce dont témoignent un certain nombre de lecteurs, bien au-delà de l’étroit cercle des professionnels de la philosophie.»

Une lecture commentée de l'Éthique http://spinoza.fr/

France-Culture Les Nouveaux chemins de la connaissance - Spinoza, une éthique de la joie avec Maxime Rovere France-Culture - Les Nouveaux Chemins de la Connaissance janvier 2015 Du bonheur ! (1/4) : Spinoza, une éthique de la joie

France-Culture Les Nouveaux chemins de la connaissance L'Éthique avril 2016 https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/l-ethique-de-spinoza-14-partie-i-de-dieu

Introduction à l'Éthique de Spinoza par Pierre Macherey


Traductions choisies :
Robert Misrahi Le livre de poche-2005, Charles Appuhn GF Flammarion-1965 et Armand Guérinot 1930-en pdf numérisée pour l'Université du Québec à Chicoutimi (table des matières avec liens page 6). C'est ajouté Pierre-François Moreau  Puf en 2021.
Dans mes commentaires j'écris parfois juste les initiales des traducteurs.
Les numéros de page sont celles des notes de Misrahi du livre de poche.

Sinon quelle traduction choisir
. BS a écrit l'Éthique en latin ?
Elles ont certainement toutes leurs qualités.
Certaines utilisent le mot âme pour « mens » esprit. Ça n’a pas d’importance si vous ne la voyez pas autonome du corps et pérenne après sa mort, comme l’imaginait Platon. Le mot âme peut être plus fort pour vous que le mot esprit mais vous devez y voir la même chose quand vous lisez les textes de Spinoza. Mais attention dans la partie V l'Esprit est indiqué comme éternel, si l'on utilise Âme si elle est éternelle il n'indique pas qu'elle soit une unité séparée portant les choix du corps. VProp.21 «L’Esprit [ou âme pour d'autres traductions] ne peut rien imaginer, et il ne peut se souvenir d’aucune chose passée que pendant la durée du Corps.»
Il y a aussi à prendre en compte une différentiation entre affect et affection qui n’ont pas le même sens. Le mot affect est relativement récent dans la langue française, donc les deux termes sont confondus dans des traductions anciennes ou alors affect est remplacé par une périphrase.

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