Sortir de l'histoire officielle

     


Platon

Bertrand Russell dans DE LA FUMISTERIE INTELLECTUELLE

Pierre Hadot Qu'est-ce que la philosophie antique ?

Pour Kant Platon s’est égaré dans les nimbes

Par Pierre Pachet «Platon dit, Platon pense que - Platon ne parle jamais en son nom»

Forme et morale

Deleuze - Spinoza et le problème de l'expression

Le platonisme achevé de Simone Weil

Le Parménide

Jerphagnon Portraits de l'antiquité

Sources du néoplatonisme

Le Cratyle par Marcel Proust

Si le cerveau était bête, de Nick Chater Raison et émotion deux chevaux tirant dans des directions opposées

Bertrand Russell dans DE LA FUMISTERIE INTELLECTUELLE «L’homme qui ne recherche pas la vérité se réincarnera en femme.»

Platon a écrit ses dialogues sur une période d’environ 60 ans. Ma vie je ne la regarde pas pareillement à 20 ou à 70 ans. Donc ne cherchez pas une unité dans l’œuvre de Platon. Certains considèrent que Platon a décrit caché dans ses textes philosophiques des intentions politiques.
Pour Lucien Jerphagnon Platon par le Parménide, l’un de ses dialogues, y critique les autres philosophies de son époque mais aussi «met en question la sienne propre, telle du moins qu’on lui impute : il critique ses précédents dialogues, les orientations de sa jeunesse, quand la théories des Idées était formulée sur le mode mythique.

En écoutant une série de cours sur la République de Platon j’y entendais notre actualité. Et j’en avais l’air d’être le seul.
Par exemple l’anneau de Gygès, qui avant le seigneur des anneaux, faisait disparaître son possesseur.
Devant le professeur éberlué je propose, Platon parlant par métaphore, que c’est en quelque sorte le moyen de faire disparaître son existence du fisc, des impôts.
Un jour ce professeur, faisait remarquer qu’il venait de lire un titre de presse citant la République.
Ce titre appuyant les propos du journaliste polémiste il nous précisa que ceci ne tenait pas car Platon disait l’inverse à la fin de cette République.
Il y en a un de philosophe qui a dit que Platon était le philosophe des philosophes, les autres ne rajoutant que des notes de bas de page à ses dialogues.
C’est un point de vue.
Platon était convaincu de l’autonomie de l’âme, et il en a décrit son cheminement justement à la fin de sa République.
Ce qui plonge la philosophie dans des croyances qui ne nous aident pas à sortir de la caverne.

Pierre Hadot Qu'est-ce que la philosophie antique ?
Pierre Hadot souligne les limites de ses dialogues. « Socrate y a une présence ironique et souvent ludique, déroutante pour y trouver le système théorique de Platon.
Nombreuses incohérences doctrinales entre les dialogues qui révèlent imparfaitement la doctrine éventuelle de Platon et donnent une image restreinte de celui-ci dans son Académie. »
Platon le large d’épaules ou qu’en a une grosse, les avis sur cette traduction sont partagés, Platon était-il vraiment platonique ?
Ne flirtait-il pas avec les jeunettes ou plutôt les jeunots comme c’était courant à l’époque ?
Certains proposent de ne pas quitter la caverne, ou au moins d’y retourner, pour s’affronter à la réalité et jouir de la vie.
 
Pour Kant Platon s’est égaré dans les nimbes.
Je lis dans l’introduction de sa Critique de la raison pure : «Lors de son vol libre, alors qu’elle fend l’air dont elle éprouve à cette occasion la résistance, la colombe légère pourrait se représenter qu’elle serait bien plus efficace dans un espace vide d’air.
C’est d’ailleurs ainsi que Platon quitta le monde sensible, ce dernier imposant, de son point de vue, à l’entendement des limites trop étroites, pour aller s’aventurer au-delà de ce monde, sur les ailes des Idées, dans l’espace vide de l’entendement pur.
Il ne se rendit pas compte que, malgré tous ses efforts, il n’avançait nullement, car il ne rencontrait rien qui lui résistât et fût susceptible de lui fournir, pour ainsi dire, un socle sur lequel s’appuyer et appliquer ses forces pour pouvoir changer son entendement de place.»

A partir du Magazine littéraire 447 de novembre 2005
Page 48 Par Pierre Pachet «Platon dit, Platon pense que - Platon ne parle jamais en son nom. Aucune phrase ne livre directement sa pensée. Aussi faut-il se garder de lui attribuer trop vite certaines opinions. Plutôt que d'esposer des idées, les dialogues les mettent en jeu.» Conclusion «...n'est-ce pas généralement un abus que d'attribuer sans nuances à tel philosophe une idée, ou même un argument? Sans doute en est-il l'auteur, mais puisqu'il s'agit d'autre chose que d'une opinion émise en passant, sans doute devrait-on ne pas oublier de quel ouvrage le passage est extrait, comment il s'y situe, avec quelle fonction dans son architecture démonstrative ou descriptive. Il vaudrait mieux dire, en respectant ce que sont les textes : dans tel ouvrage, dans telle partie de l'ouvrage, et après telle affirmation ou en réaction contre elle, ou pour la renforcer ou la prolonger, il est dit que ...
Reste que la tentation est forte, et qu'on y succombe souvent, non seulement de parler de la « théorie platonicienne de l'amour», ou de la  «doctrine platonicienne de la vérité » (des livres portant ces titres ont été écrits), mais de dire négligemment que «Platon expulse les poètes de la cité idéale», voire «de la cité» tout court. Il s'agit là d'une sorte de résumé, mais que son extrême condensation rend particulièrement erroné. Comment imaginer que Platon, qui est lui-même un poète, au sens grec et platonicien du terme, un créateur, un écrivain (pour prendre un terme moderne), pense à expulser les poètes de la cité ? Ce qui est vrai est qu'au cours d'un dialogue écrit par Platon et supposé rapporté par Socrate, visant à établir ce qu'est la justice, Sourate propose à ses interlocuteurs d'imaginer une cité, de la fonder «en paroles» et d'étudier la justice à son échelle. C'est dans ce cadre que Socrate dira à ses interlocuteurs (au livre 111) que dans cette cité, un homme capable « de se prêter à tout, et d'imiter toutes choses » n'aurait pas sa place, parce que ses poèmes nuiraient à l'éducation des guerriers capables de maintenir la cité dans son état le meilleur. Ainsi précisé et resitué, l'argument n'est pas moins violent; mais il n'a rien avoir avec la condamnation de la poésie prétendument lancée « par Platon ».»
57 extrait des Lois On y retrouve les affections de Spinoza mais aussi des lois collectives tombées du ciel à la façon a priori de Kant. «Dans les lois l'étranger d'Athènes propose de comparer les hommes à des marionnettes et les affections aux ficelles qui les tirent, dont la plus belle est celle de l'obéissance raisonnée à la loi : «Prenons pour acquis que chacun de nous, les vivants, est une marionnette fabriquée par les dieux. Qu'elle ait été constituée pour leur servir de jouet ou dans un but sérieux, cela bien sûr nous ne pouvons vraiment pas le savoir; mais ce que nous savons, c'est que ces affections dont je viens de parler, et qui sont en nous comme des tendons ou des ficelles, nous tirent et, comme elles sont antagonistes, elles nous conduisent à des actions opposées au long de la frontière qui sépare la vertu du vice. Car dans l'histoire que nous racontons, chacun, en obéissant toujours à une seule de ces tractions et en ne s'y opposant en aucune circonstance, doit résister à la traction des autres tendons. Et cette traction, c'est la commande d'or, la commande sacrée du raisonnement que l'on qualifie de «loi collective de la cité".»»


Forme et morale
Hors-série 45 2020 de Philosophie magazine : Platon – Comment sortir de la caverne ?
​De l'entretien avec Francis Wolff :
Page 33 Si j'ai bien compris F Wolff il y a des choses qui naissent et meurent, d'autres qui ne manquent jamais d'être. Des êtres toujours identiques à eux-même et éternels que Platon appelle des Formes. Deux choses prouvent leur existence, la morale et les mathématiques. Pour cette dernière nous manipulons des triangles et des cercles, des carrés, des figures parfaites démontrables rationnellement mais qui n'existent pas dans la nature. En morale justice ou courage idées immuables et parfaites alors que l'on a jamais vu d'actes ni d'hommes parfaitement courageux. Le bien est le fait de toutes choses qui demeurent sans altération. Si une Forme persiste dans son être c'est qu'elle est bonne. Et inversement est mauvaise une Forme qui décline.
Je caricature mais je ne vois ni bien ni mal dans un triangle et sans caricaturer la morale n'est pas immuable. La justice dépend du légiste. Les comportements de soutien, de protection et d'entraide ont été simplement nécessaires à la survie de l'espèce et ce n'est donc qu'une sélection d'individus et avec un apprentissage de la progéniture par l'adulte.
En lisant Spinoza je déduis que l’être, s'il y a être, est l’équilibre qui maintient la vie et le mouvement. Je ne vois ni bien ni mal dans l’équilibre instable de l’univers. Dans cette nature je ne vois ni aucune imperfection, ni aucune perfection, juste un équilibre ponctuel plus ou moins étendu, même si cette ponctualité peut durer des millénaires.
34 Notion de réminiscence (la ressouvenance de l'âme) liée aux Formes et à l'éternité de l'âme.

Le platonisme achevé de Simone Weil par Anissa Castel-Bouchouchi
Tiré de https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2007-3-page-169.htm
En pdf sur unproloscpecule Le platonisme achevé - Castel-Bouchouchi
Page 169 «Platon n'a dit que la moitié», mais «rien ne surpasse Platon»
«Platon lui même n'est qu'un précurseur. Les Grecs connaissaient l'art, le sport, mais non pas le travail»
176-177 Metaxu «...l’orientation de la pensée elle-même, laquelle implique une substitution des métaphores de pont, de seuil, et autres metaxu.» Simone Weil s’en explique en rappelant que « toute pensée humaine implique trois termes, un sujet qui pense et qui est une personne, un objet pensé et la pensée elle-même, qui est le contact des deux.» Pour Simone Weil, le terme renvoie à ce qui sépare et relie à la fois (comme le mur entre deux prisonniers, qu'ils peuvent frapper pour communiquer entre eux.
«« Qu’est-ce qu’il est sacrilège de détruire ? », se demande la philosophe. « Non pas ce qui est bas, car cela n’a pas d’importance. Non pas ce qui est haut, car, le voudrait-on, on ne peut y toucher. Les metaxu. Les metaxu sont la région du bien et du mal. Ne priver aucun être humain de ses metaxu, c’est-à-dire de ces biens relatifs et mélangés (foyer, patrie, traditions, culture, etc.) qui réchauffent et nourrissent l’âme et sans lesquels, en dehors de la sainteté, une vie humaine n’est pas possible. »»
178 Mouvements peut-être à rapprocher des descriptions de Spinoza dans l’Éthique «On ne saurait mieux évoquer l’intuition que la pensée relève d’un certain ordre dans le mouvement ; et cette intuition est proprement platonicienne, en effet ; elle se déploie essentiellement du Timée aux Lois.
C’est dans le dixième livre des Lois qu’un exposé synthétique et systématique du mouvement est pleinement déployé.
...types de mouvement. Il y en a dix : [1] la rotation sur place (ainsi dans le cas des cercles dits fixes et dont, pourtant, la circonférence tourne) ; [2] la translation sur un axe unique ou sur plusieurs axes (soit que le corps roule, soit qu’il glisse) ; [3] la division ou [4] la composition à la suite d’un choc (ces deux cas de figure, ainsi que les quatre suivants, impliquant non plus la trajectoire d’une seule entité mais la rencontre de plusieurs d’entre elles dans un espace rempli de corps, comme dans le Timée : on passe subrepticement de la catégorie de la translation à celle de l’altération ; [5] l’accroissement ou [6] le décroissement ; [7] la génération ou [8] la corruption ; et, en définitive, l’opposition fondamentale entre [9] mouvement transmis de l’extérieur et [10] mouvement autonome, c’est-à-dire qui se meut soi-même ainsi que tout le reste.»

Le Parménide de Platon : une cosmologie sans kosmos ? par Gabrièle Wersinger Taylor
Résumé «Si la deuxième partie du Parménide, selon l’hypothèse de L. Brisson, est bien une « boîte à outils » préalable à la cosmologie, on peut s’interroger sur l’absence dans ce dialogue du mot kosmos et de ses dérivés comme diakosmos etc., alors qu’ils sont fréquents dans l’ensemble des dialogues cosmologiques de Platon et que le Parménide historique en use lui-même.
L’examen attentif de cette « boîte à outils » met en évidence une logique d’affections (pathè) « énantiomorphique », antilogique, heuristique et circulaire, et qui possède un écho dans les fragments du Parménide historique comme en témoigne un examen des textes pertinents. On montre ensuite que les huit hypothèses du Parménide reposent sur une combinatoire dont le mécanisme est constitué par l’opposition de la séparation et de la participation, opposition invalidée par le Sophiste. Enfin, la comparaison avec le Sophiste, le Timée et le Philèbe permet d’affirmer que selon Platon, la logique antilogique « énantiomorphe » de cette participation est stérile : elle ne parvient pas, en effet, à concilier les contraires dans une sumplokè musicale capable de fabriquer un kosmos, c’est-à-dire impliquant un modèle mathématique « logistique » susceptible d’établir une médiation entre les contraires. Le modèle de Parménide servirait de répulsif à ce modèle kosmologique d’inspiration pythagoricienne (qu’il soit ou non une fiction de Platon) parce qu’entre tous, ce modèle manque d’harmonie et de musique, en privilégiant la diakrisis et la déesse Nécessité, vraisemblablement associée à des parturitions incapables de générer un kosmos.»


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